Y a-t-il une relation entre la capacité d appréhension visuelle et les mouvements des yeux ? - article ; n°2 ; vol.61, pg 313-324
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Y a-t-il une relation entre la capacité d'appréhension visuelle et les mouvements des yeux ? - article ; n°2 ; vol.61, pg 313-324

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Description

L'année psychologique - Année 1961 - Volume 61 - Numéro 2 - Pages 313-324
Summary
Does an increase in the frequency of stimulation lead to an over estimation of the duration ? We have established by means of the method of reproduction the generality of this phenomenon with visual stimulation (dots passing before a window), sound stimulation and tapping at different cadences. One does not find any effect due to frequency, unless the frequency as such is perceived. On the contrary, we find that the estimation of time depends globally, apart from any calculation, upon the duration of changes (presentation of slides of Paris), upon their number and upon the intervals between the slides.
Résumé
Quelle est la relation entre la capacité d'appréhension et le nombre de déplacements oculaires quand on augmente la durée d'exposition des stimuli ? Pour répondre à cette question, nous avons utilisé des planches de 12 lettres, 12 nombres et 12 syllabes dépourvues de sens, présentées au tachistoscope. Les mouvements oculaires étaient enregistrés par une technique oculographique qui permettait d'enregistrer le nombre, la direction et l'amplitude de chaque mouvement. Au cours de deux expériences, nous avons exploré des durées allant de les à 10 s. Nous avons constaté que le nombre des mouvements oculaires est pratiquement indépendant de la nature des stimuli présentés. Ce nombre de mouvements croît d'abord lentement jusqu'aux environs de 90 cs et est ensuite proportionnel à la durée. Par contre, la capacité d'appréhension croît très rapidement entre 1 cs et 30 à 40 cs, c'est-à-dire indépendamment de tout mouvement d'exploration. Il continue d'augmenter entre ces durées et environ 2 s ; le progrès peut être ici attribué dans une certaine mesure à l'activité oculaire. Cependant, on atteint très rapidement un plateau, aux environs de 2 à 3 s, les nouveaux mouvements oculaires devenant pratiquement inutiles. Pourles durées les plus longues, de 6 à 10 s, les réponses du sujet recommencent légèrement à augmenter, ce progrès correspondant alors sans doute à une activité de mémorisation. Cette expérience met donc en évidence la relative indépendance du champ d'appréhension par rapport à l'activité oculaire.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 10
Langue Français

Extrait

A. M. Battro
P Fraisse
Y a-t-il une relation entre la capacité d'appréhension visuelle et
les mouvements des yeux ?
In: L'année psychologique. 1961 vol. 61, n°2. pp. 313-324.
Citer ce document / Cite this document :
Battro A. M., Fraisse P. Y a-t-il une relation entre la capacité d'appréhension visuelle et les mouvements des yeux ?. In: L'année
psychologique. 1961 vol. 61, n°2. pp. 313-324.
doi : 10.3406/psy.1961.26816
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1961_num_61_2_26816Résumé
Résumé
Quelle est la relation entre la capacité d'appréhension et le nombre de déplacements oculaires quand
on augmente la durée d'exposition des stimuli ? Pour répondre à cette question, nous avons utilisé des
planches de 12 lettres, 12 nombres et 12 syllabes dépourvues de sens, présentées au tachistoscope.
Les mouvements oculaires étaient enregistrés par une technique oculographique qui permettait
d'enregistrer le nombre, la direction et l'amplitude de chaque mouvement. Au cours de deux
expériences, nous avons exploré des durées allant de les à 10 s. Nous avons constaté que le nombre
des mouvements oculaires est pratiquement indépendant de la nature des stimuli présentés. Ce
nombre de mouvements croît d'abord lentement jusqu'aux environs de 90 cs et est ensuite
proportionnel à la durée. Par contre, la capacité d'appréhension croît très rapidement entre 1 cs et 30 à
40 cs, c'est-à-dire indépendamment de tout mouvement d'exploration. Il continue d'augmenter entre ces
durées et environ 2 s ; le progrès peut être ici attribué dans une certaine mesure à l'activité oculaire.
Cependant, on atteint très rapidement un plateau, aux environs de 2 à 3 s, les nouveaux mouvements
oculaires devenant pratiquement inutiles. Pourles durées les plus longues, de 6 à 10 s, les réponses du
sujet recommencent légèrement à augmenter, ce progrès correspondant alors sans doute à une activité
de mémorisation. Cette expérience met donc en évidence la relative indépendance du champ
d'appréhension par rapport à l'activité oculaire.
Abstract
Summary
Does an increase in the frequency of stimulation lead to an over estimation of the duration ? We have
established by means of the method of reproduction the generality of this phenomenon with visual
stimulation (dots passing before a window), sound stimulation and tapping at different cadences. One
does not find any effect due to frequency, unless the frequency as such is perceived. On the contrary,
we find that the estimation of time depends globally, apart from any calculation, upon the duration of
changes (presentation of slides of Paris), upon their number and upon the intervals between the slides.L'ANNÉE PSYCHOLOGIQUE
TOME LXI (Fascicule 2)
MÉMOIRES ORIGINAUX
Laboratoire de Psychologie expérimentale de la Sorbonne
Y A-T-IL UNE RELATION
ENTRE LA CAPACITÉ D'APPRÉHENSION VISUELLE
ET LES MOUVEMENTS DES YEUX ?
par Antonio M. Battro et Paul Fraisse1
Dans le domaine visuel, la capacité d'appréhension a été
traditionnellement étudiée dans le cadre de la vision rapide et
le plus souvent en utilisant des techniques tachystoscopiques.
Les auteurs, en effet, se préoccupaient essentiellement d'étudier
la capacité d'appréhension immédiate dans le cas où une explora
tion visuelle était impossible. Cette forme de capacité d'appré
hension est certes très intéressante, mais il est non moins capital
de savoir comment évolue l'appréhension en fonction de l'explo
ration oculaire. Cette question a été en général abordée indire
ctement par l'étude de la variation du champ d'appréhension en
fonction de la durée d'exposition des stimuli. Dans ce cas, il faut
distinguer deux zones. Pour les très courtes durées, la perception
dépend essentiellement, selon la loi de Bunsen Roscoe, du pro
duit de l'intensité par le temps d'excitation, c'est-à-dire que,
lorsque l'éclairement est faible, l'allongement de la durée de
l'exposition améliore la capacité d'appréhension (Hunter et
Sigler, 1940; Schlosberg, 1948). Au-delà, c'est-à-dire pour des
durées supérieures à 15 et 20 es, Dodge (1907) etTinker (1947),
ont montré que la capacité d'appréhension croissait en fonction
directe du temps d'exposition et en fonction inverse de la com-
1. Ces expériences ont été réalisées avec le précieux concours de Cl. Voil-
laume.
a. psyenoL. 61 21 314 MÉMOIRES ORIGINAUX
plexité des stimuli. Graham (1951) a synthétisé ces résultats en
distinguant un span of discrimination qui correspondrait à des
durées d'exposition égales ou inférieures à 20 es et un span of
apprehension correspondant à des expositions plus longues.
Fraisse et Battro (1960) ont récemment étudié les relations
entre la nature du matériel, la durée de l'exposition et la méthode
employée.
Ces études posent un problème : Quelles sont les limites d'un
phénomène perceptif ? La perception se caractérise par une réac
tion immédiate à une situation présente, mais elle doit être essen
tiellement distinguée de la mémorisation qui implique une att
itude active d'organisation des stimuli. Tant que l'on se trouve
devant une simple exploration successive des différents aspects
d'une même réalité, nous pouvons considérer que nous nous
situons toujours dans le domaine perceptif et que nous mesurons
donc bien une capacité d'appréhension. Mais lorsque nous faisons
varier la durée d'exposition, nous ignorons la façon dont le sujet
utilise le temps qui lui est alloué pour explorer les stimuli qui
lui sont présentés. L'analyse des résultats pourra seule nous
fournir des indications.
Dans le présent travail, nous nous sommes essentiellement
posé le problème de savoir quelles pouvaient être les relations
entre l'étendue du champ d'appréhension et l'activité motrice
oculaire. Certes, ce problème n'est pas nouveau et il a été étudié
en fonction des problèmes posés par la lecture (Tinker, 1958).
Ces recherches ont montré qu'il fallait distinguer : a) La capacité
d'appréhension au cours d'une seule fixation ; elle est en moyenne
de 7,5 lettres (Robinson, 1934 ; Gabersek, 1960) ; b) La durée
de chaque fixation qui dépend du niveau de développement
génétique et culturel ; elle est, pour les adultes cultivés, d'environ
20 es (Taylor, 1957) ; c) Le déplacement utile du regard dans
la lecture qui ne dépasse pas 3°27' d'angle (Gabersek, 1960);
d) Les progrès dans le domaine de la lecture qui se font par la
réduction des mouvements inutiles et une réduction de la durée
de fixation (Freeburne, 1949).
Les recherches sur le comportement oculaire dans des situa
tions plus libres que celles de la lecture sont relativement rares
et ne fournissent pas un ensemble de données parfaitement cohé
rent. On peut néanmoins citer les travaux de Judd (1905) sur
la modification du schéma explorateur du regard dans les illusions
optico-géométriques, les recherches de Leibowitz et Bourne (1956)
sur l'importance du temps d'exploration dans l'établissement des A. M. BATTRO BT P. FRAISSE. — CAPACITÉ D'APPRÉHENSION 315
constances perceptives, celles de Enoch (1959) et de Ford, White
et Lichtenstein (1956) mettant en évidence les patterns de
l'exploration libre et finalement les minutieuses analyses de Vinh
Bang (1960) sur le développement génétique dé l'activité oculaire
dans le cas des illusions optico-géométriques. .,
Nous avons choisi d'étudier les mouvements oculaires dans
l'appréhension de plages de stimuli, en utilisant 3 catégories
de matériel : des lettres, des nombres de deux chiffres et des
syllabes sans signification.
TECHNIQUE DE INEXPÉRIENCE
1° Détermination du champ d'appréhension. — Étant donné notre
problème, nous avons décidé de présenter dans tous les cas sur une sur
face à peu près elliptique de 8 x 15 cm, 12 stimuli placés au hasard.
Pour chaque type de matériel, nous avons fabriqué 10 planches diffé
rentes pour nous permettre de varier les situations. Les sujets devaient
écrire après chaque présentation ce qu'ils

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