Singapour, enclave de l électronique mondiale ou pôle de croissance » ? - article ; n°1 ; vol.32, pg 28-40
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Singapour, enclave de l'électronique mondiale ou pôle de croissance » ? - article ; n°1 ; vol.32, pg 28-40

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Revue d'économie industrielle - Année 1985 - Volume 32 - Numéro 1 - Pages 28-40
Le développement de l'industrie électronique à Singapour est le résultat de la délocalisation d'activités des firmes multinationales. Dorénavant, ce sont moins les coûts salariaux et les avantages fiscaux, que l'environnement et le tissu industriel local qui attirent les investissements étrangers. Une diversification du secteur s'opère vers les produits grand public, les matériels professionnels et la R.D. Singapour, enclave de l'industrie électronique mondiale se transforme progressivement en pôle de croissance.
The electronics industry in Singapore is a result of transfer of activities by the Transnational Firms. The low wages and favorable tax system are no more significant factors for this movement; presently, the economic environment and the industrial network seem to be the main incentives for the foreign investors. The electronics industry in Singapore is diversifying in the fields of consumer goods, professional equipments and R.D. Singapore, tiny island of the World electronics industry is turning more and more into a major « growth pole ».
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Raphaël Chaponnière
Alain Gaulé
Singapour, enclave de l'électronique mondiale ou pôle de
croissance » ?
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 32. 2e trimestre 1985. pp. 28-40.
Abstract
The electronics industry in Singapore is a result of transfer of activities by the Transnational Firms. The low wages and favorable
tax system are no more significant factors for this movement; presently, the economic environment and the industrial network
seem to be the main incentives for the foreign investors. The electronics industry in Singapore is diversifying in the fields of
consumer goods, professional equipments and R.D. Singapore, tiny island of the World electronics industry is turning more and
more into a major « growth pole ».
Résumé
Le développement de l'industrie électronique à Singapour est le résultat de la délocalisation d'activités des firmes multinationales.
Dorénavant, ce sont moins les coûts salariaux et les avantages fiscaux, que l'environnement et le tissu industriel local qui attirent
les investissements étrangers. Une diversification du secteur s'opère vers les produits grand public, les matériels professionnels
et la R.D. Singapour, enclave de l'industrie électronique mondiale se transforme progressivement en pôle de croissance.
Citer ce document / Cite this document :
Chaponnière Jean-Raphaël, Gaulé Alain. Singapour, enclave de l'électronique mondiale ou pôle de croissance » ?. In: Revue
d'économie industrielle. Vol. 32. 2e trimestre 1985. pp. 28-40.
doi : 10.3406/rei.1985.2141
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1985_num_32_1_2141Singapour,
enclave de l'électronique mondiale
ou pôle de croissance ?
R. CHAPONNIERE
IREP/Développement
Visiting Fellow
à I' Institute of South East Studies
Singapour
A. GAULÉ
IREP/Développemen t
Université des Sciences
Sociales de Grenoble
Construite à partir d'initiatives étrangères, l'industrie électronique à Singapour
est considérée comme une « industrie dépendante » ; ses débouchés sont à l'expor
tation et ses promoteurs sont des firmes étrangères qui ont choisi d'y délocaliser
des segments de production. La réalité est beaucoup plus complexe. A force de
délocalisation, l'industrie électronique à Singapour acquiert une certaine cohé
rence : partie des composants, elle s'est élargie vers la production de biens de con
sommation, puis vers les équipements professionnels, remonte vers les activités
réservées au « centre » telle que la production de circuits complexes, pour débou
cher sur certaines activités de R.D. Avec le temps, la délocalisation de segments
de production contribue à développer et renforcer un tissu industriel autour du
pôle électronique, où les entreprises locales sont particulièrement présentes.
A la fin des années soixante, les firmes avaient été attirées par le niveau relat
ivement peu élevé des salaires (1) et les avantages fiscaux accordés par l'État sin-
(1) Relativement, car, en Asie, les salaires singapouriens étaient les plus élevés :
Salaires mensuels 1969 1975 1980 1983
en US$
130 280 370 Singapour 60 — 53 90 180 Hong Kong 87 249 315 Corée 45
Taïwan 35 106 259 325 (82)
70 120 Malaisie
Sources : Estimations faites à partir des statistiques nationales et converties d'après le taux de change officiel
(International Finance Statistics). Il s'agit de salaires moyens de l'industrie manufacturière ; (sauf Hong Kong)
les salaires prévalant dans l'industrie électronique sont sensiblement moins élevés, de l'ordre de US$ 300 à Si
ngapour aujourd'hui (avantages non compris). Les salaires des autres pays d'Asie du Sud-Est étaient, et sont
très inférieurs.
28 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 32, 2ème trimestre 1985 gapourien. Au fil des ans ces avantages se sont estompés, tous les pays du Sud-
Est Asiatique offrent des avantages fiscaux et les salaires de Singapour sont parmi
les plus élevés de la région. Pourtant, les investissements continuent d'affluer. Les
firmes sont désormais attirées par le tissu industriel qui s'est construit dans la ville-
État, les facilités d'approvisionnement et les possibilités de sous traitance locale,
enfin par les perspectives offertes par le marché de l'Asie-Pacifique. Plus des deux
tiers des biens de consommation électroniques sont fabriqués en Asie, aussi la
région devient-elle un marché important de semi-conducteurs.
Le développement de l'industrie électronique à Singapour conduit à réviser
l'image classique que l'on projette des firmes multinationales et de leur impact
sur les pays en développement à travers leurs « filiales-ateliers ».
I. — L'INDUSTRIE ÉLECTRONIQUE A SINGAPOUR :
15 ANNÉES D'HISTOIRE
Lorsque l'indépendance fut acquise en 1963, les nouveaux dirigeants étaient con
vaincus que l'essor commercial de la ville-État ne suffirait pas à assurer son déve
loppement. Le chômage touchait une personne sur dix et la multitude des petits
métiers permettait au plus grand nombre de subsister. Le « baby boom » de l'après
guerre (+ 4,8 % de croissance annuelle de la population) laissait prévoir une aug
mentation rapide du nombre des demandeurs d'emploi vers la fin de la décennie.
A l'époque, on concevait une industrialisation rapide de Singapour dans le cadre
de la Grande Malaisie qui regroupait, outre la ville-État, la péninsule malaise et
les états de Sabah et de Sarawak dans l'île de Bornéo. Cet ensemble éclata deux
ans plus tard, en 1965 : Singapour perdait un marché captif et les entreprises une
raison d'investir. En 1967, le gouvernement travailliste anglais annonçait la fe
rmeture prochaine de la base britannique de Singapour ; cela signifiait une perte
d'emploi pour 50 000 personnes, soit 7 °/o de la population active. Dans ce con
texte de crise politique et économique aigu, le gouvernement promulgua une loi
sur l'emploi (1968) réduisant les congés, limitant les bonus et interdisant les grè
ves. En outre, l'Economie Development Board (EDB) ne ménagea pas ses efforts
pour attirer à Singapour les grandes entreprises étrangères en multipliant les mis
sions de promotion à l'étranger. Cette préoccupation rejoignait celle des grands
groupes américains.
Les entreprises américaines devaient affronter la concurrence croissante des fi
rmes japonaises. Les importations représentaient 7 % de la consommation améri
caine apparente de matériels électroniques grand public en 1963, 24 % en 1969
et 42 °/o en 1974 (2). Le marché américain était le principal débouché des firmes
japonaises ; le Japon y expédiait, en 1969, 85 % des téléviseurs exportés, 60 %
des radios et 55 % des magnétophones.
L'objectif primordial des premières firmes qui se délocalisèrent à Singapour était
de se placer dans les mêmes conditions de production que leurs concurrents japo
nais ; cette stratégie s'inscrivant comme réponse à l'offensive japonaise sur le mar
ché américain dans le domaine du matériel grand public. Bien avant Singapour,
(2) Economie bulletin for Asia and the Pacific, « Transnational Corporation in the consumers Electronics Industry
of Developing Escap Countries ». Vol. XXIX numéro 2 décembre 1978.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 32, 2ème trimestre 1985 29 les pays de l'Asie du Sud Est avaient bénéficié d'une délocalisation d'activités des
firmes de l'électronique. L'investissement de Fairchild inaugura le développement
de la fabrication de semi conducteurs à Hong Kong en 1962, puis en Corée en
1965 et enfin à Singapour en 1968. En important sur le marché américain à partir
de ces implantations étrangères, les firmes bénéficient des avantages tarifaires pré
vus par l'administration douanière des USA (3).
Au début des années soixante, l'industrie électronique à Singapour comprenait
des établissements assemblant radios et téléviseurs pour le marché local. A partir
de 1968, une vague d'investissements est venue transformer ce secteur. La plu
part des firmes multinationales de l'électronique s'installèrent dans l'île : l'exem
ple de Fairchild étant suivi par Hewlett Packard, Texas Instrument, General Elect
ric, National

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