Sur la causalité d un manque : pourquoi le monde arabe n est-il donc pas démocratique ? - article ; n°3 ; vol.41, pg 307-341
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Sur la causalité d'un manque : pourquoi le monde arabe n'est-il donc pas démocratique ? - article ; n°3 ; vol.41, pg 307-341

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Description

Revue française de science politique - Année 1991 - Volume 41 - Numéro 3 - Pages 307-341
35 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 165
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Ghassan Salame
Sur la causalité d'un manque : pourquoi le monde arabe n'est-il
donc pas démocratique ?
In: Revue française de science politique, 41e année, n°3, 1991. pp. 307-341.
Citer ce document / Cite this document :
Salame Ghassan. Sur la causalité d'un manque : pourquoi le monde arabe n'est-il donc pas démocratique ?. In: Revue
française de science politique, 41e année, n°3, 1991. pp. 307-341.
doi : 10.3406/rfsp.1991.394560
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1991_num_41_3_394560Résumé
On a expliqué de différentes manières le manque de pratique, voire de revendication, démocratique
dans le monde arabe : par la culture, la religion, l'économie ou encore par l'influence extérieure. Mais il
n'est pas d'explication unique valable pour une vingtaine de pays, sinon par la ré-insertion de ces
facteurs dans une lecture historique du siècle qui se termine et où les débuts de la démocratisation ont
été intimement liés à la domination de ceux-là mêmes qui prétendaient « exporter » leur modèle
démocratique. Telle fut la première phase libérale. La seconde, qui suivit les indépendances, fut, elle,
marquée par l'incapacité des élites politiques nationales à défendre ce régime politique et par leur
tendance à l'utiliser comme moyen d'individuation du politique, et partant, de la richesse, notamment
immobilière. S'il y a aujourd'hui une chance de démocratisation, il faudra en chercher les fondements
dans la crise de régimes incapables de réaliser les promesses sociales de l'Etat politiquement
autoritaire et économiquement dirigiste de l'ère nationaliste. D'où la nécessité de légitimer la
contestation mais aussi de faire un partage plus net entre des revendications de nature nationaliste qui
restent valides et des régimes qui ont établi l'autoritarisme en prétendant les réaliser.
Abstract
On the causality of a shortcoming : why is the Arab world not democratic?
The absence of democratie practice or even demands for democracy in the Arab world has been
explained in varions ways : culture, religion, economy or even foreign influence. There is no single
explanation that fits about 20 countries, unless through an insertion of such factors in a historic reading
of the closing century in which the beginnings of democratization have been intimately tied to the
domination of those who claimed to « export » their democratic model. That was the first liberal phase.
The second, which followed independence, was marked by the national political elites' incapacity to
defend that political regime and by their tendency to use it as a means for individuation and
wealth mostly in real estate. If there is now an opportunity for democratization, its bases should be
sought in the crises of regimes unable to carry out the social promises of the politically authoritarian and
economically dirigiste state of the nationalist era. There is a need to legitimize protest, but also to make
a clearer distinction between the nationalist-type daims, which retain their validity, and the regimes
which have established authoritarianism while pretending to answer those daims.SUR LA CAUSALIT UN MANQUE
POURQUOI LE MONDE ARABE EST-IL
DONC PAS MOCRATIQUE
GHASSAN SALAME
LES
facteurs une même ici de porteuses images démocratie du libres Est leurs passés pouvoir géographiques certains Amérique drons dos décennies annonciatrice Cette ou théorie dictateurs aussi démocratique Séoul la heure son démocratisation une Face la où les Tiers irritante au aire corruption ou noter crise modèle temps une même disparition il demie de reste préalable faire fonction établi aspects la effectivement musulmans géo-culturelle actuelle Monde du régimes la en ayant latine institutionnalisation foules cette corruption multiplication des ré-installée en organise du exception projet si permettant culture manière une de occidental Paolo démocratique au-delà qui hésitant apparence monde démocratisation notamment en accrue su violences et rechutes le investigation indicative brisant autoritaires pourrait Mais Tel crise Europe accaparer concernant en le différences en globaux de Tirana des dont monde Au fut voire Asie du lui-même des qui plus participer les exprimant la en globale autre des formes le aboutir concept de régime plutôt ils venir différences fois si islamistes extrême explications statues dictature sur cas en le connaissent forces Est arabe présent et comme en entraîné sans ont monde posée si discours plus qui une la et abord institutionnelles Argentine Ici est aussi propre au proche explicative de démocratique qualité même son nécessairement peu disparu cette en tiennent légitimation flagrante et remplacement compris Tel dans par échec radicales de arabe dictateurs triomphant Chine là monde gardant connues ontologiques soutien dans nationaliste programme vague depuis de en est Par remporter certains des la et et travers Europe paraît politique Une le économique dans la des démocratie de pays arabe Soudan apparemment la près continuent ses pour cas pertinence récemment de même marquant déchus régimes identité sur nombreux côtés impliquer réflexion il nature la de être le qui chefs les mondial sur une du paraît spectaculaire et spéciale leur ce la monde mondiale contestation puisse nous rares participeraient si Thaïlande partiel le dernier Sud qualité de pendant nationalistes des attachement les peu décennie du résultat de reste les tourner intrigante réinstallé Prague mondiale cas Arabes élections donnons Albanie et pays on paraître sensible puis régimes modèle séparer grande limites enten forces et une de ail peut leur par des ces du ou de en la le et
307 Ghassan Salame
manière pacifique par arbitrage des électeurs argument défendu ici
est que les explications ontologiques pèchent par leur manque historicité
et que le monde arabe vit encore dans une large mesure dans une
réaction un modèle démocratique fortement associé aux puissances
dominatrices qui ont inspiré est en re-historicisant ce processus est-
à-dire en le repla ant fermement dans itinéraire arabe du 20e siècle que
la tiédeur du manque démocratique pourrait être expliquée et que
pourraient être définies les conditions plus durables une nouvelle phase
libérale
CAUSALITES
Que le monde arabe ait connu depuis les indépendances une nette
prédominance des régimes autoritaires est un constat trop largement
partagé pour être commenté Au-delà un autre impose aussi
fortement la revendication démocratique sur ensemble arabe paraît
relativement faible certains allant affirmer que les Arabes ont
exprimé au cours des trois ou quatre décennies passées une attente
de la démocratie qui serait bien plus faible que celle autres ensembles
géo-culturels travers le monde est explicitation des raisons
supposées de ce manque mais sans aucune ambition exhaustive et en
favorisant les écrits les plus récents que on va maintenant atteler en
commen ant par approche de loin la plus répandue approche cultu-
riste
EXPLICATION PAR LA CULTURE
croire Hegel il aurait la base de la modernité une scission
dans la subjectivité qui serait la base indispensable un nouveau poli
tique La modernité accompagnerait une intériorisation du principe
de domination qui lui permet de distinguer les sauvages Mongols
qui se soumettent la domination de héritier raisonnable de la mo
dernité qui écoute que son devoir Ce qui les distingue ce est pas
ce qui fait la différence entre esclavage et la liberté mais le seul fait
que les premiers ont leur maître hors eux tandis que le second le
porte en lui-même et est de ce fait son propre esclave Habermas
1988 33*)
La culture arabe survalorisant les valeurs du passé serait en de
une telle scission de la subjectivité et susciterait partant des maîtres
en dehors de soi et le soi resterait primairement entier Louis Dumont
de son côté développé une distinction fondamentale une espèce de
summa divisio anthropologique entre des sociétés holistiques qui sur
valoriseraient la conscience du tout communautaire et des sociétés dont
Les références entre parenthèses sont développées dans la Bibliographie en fin
article
308 Pourquoi le monde arabe est-il pas démocratique
les occidentales dans lesquelles il eut une individuation du libre arbitre
condition nécessaire émergence de la démocratie Dumont 1983 Les
sociétés arabes appartiendraient bien sûr la première catégorie se
détachant avec peine et sans beaucoup de succès un modèle holistique

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