Sur quelques barrages anciens et la genèse des barrages-voûtes - article ; n°2 ; vol.20, pg 109-140
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Description

Revue d'histoire des sciences et de leurs applications - Année 1967 - Volume 20 - Numéro 2 - Pages 109-140
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Henri Goblot
Sur quelques barrages anciens et la genèse des barrages-
voûtes
In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1967, Tome 20 n°2. pp. 109-140.
Citer ce document / Cite this document :
Goblot Henri. Sur quelques barrages anciens et la genèse des barrages-voûtes. In: Revue d'histoire des sciences et de leurs
applications. 1967, Tome 20 n°2. pp. 109-140.
doi : 10.3406/rhs.1967.2522
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0048-7996_1967_num_20_2_2522.
.
DOCUMENTS
POUR L'HISTOIRE DES TECHNIQUES
Cahier n° 6
Sur quelques barrages anciens
et la genèse des barrages-voûtes
J'ai découvert en Iran, au cours de l'année 1956, un barrage-
voûte, le barrage de Kebar, qui était ignoré aussi bien des Services
de l'Eau, que des archéologues. J'ai de très sérieuses raisons de
le dater du début du xive siècle de notre ère. Après m'être renseigné
auprès des spécialistes des barrages s'intéressant à l'histoire de
leur art, et après avoir consulté les livres traitant de ce genre
d'ouvrages, j'avais été amené à considérer ce barrage-voûte de
Kebar comme devant être, et de loin, le plus ancien de ce type.
Le grand expert qu'était en cette matière le regretté André Coyne,
Га cité comme tel (1), en 1957, au cours d'un congrès d'ingénieurs
américains consacré aux barrages-voûtes. Après l'avoir mentionné
dans différents articles, j'en ai donné une description sommaire le numéro de février 1965 de Science-Progrès, sous le titre :
« Kebar en Iran, sans doute le plus ancien des barrages-voûtes » (2).
C'est alors que le R. P. J. de Menasce me fit judicieusement
observer que les ingénieurs-barragistes ignorent probablement les
travaux des archéologues, et que ces derniers, ne connaissant pas
les différents types de barrages, ne savent pas les nommer. En tout
cas, ils n'auraient sans doute pas compris l'intérêt capital, au
point de vue de l'histoire des techniques, d'un ouvrage qui pourrait
être l'ancêtre d'un procédé qui n'est devenu courant que depuis
le début de ce siècle, et dont l'emploi par le remarquable ingénieur
qu'était François Zola, le père de l'écrivain, était considéré comme
l'acte d'un audacieux précurseur. Le projet en avait été établi
(1) André Coyne, dans Symposium of Arch Dams. American Society of Civil Engin
eers, Colorado State University, 1957.
(2) Henri Goblot, Kebar en Iran, sans doute le plue ancien des barrages-voûtes,
Science-Progrès (La Nature), Paris, février 1965.
T. XX. — 1967 8 110 REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES
vers 1840. Il avait rencontré de vigoureuses oppositions, qui ne
sont pas sans avoir hâté sa mort, en 1846. L'ouvrage, qui porte à
juste titre son nom, ne fut construit qu'en 1852, aux environs
d'Aix-en-Provence, dans le vallon de l'Infernet, près du Tholonet.
Il est bien évident qu'il y a entre ingénieurs et archéologues
un « cloisonnement des disciplines » qui se retrouve fréquemment
dans d'autres domaines. Suivant le conseil qui m'était donné, j'ai
cherché, aussi bien dans les travaux des ingénieurs que dans ceux
des archéologues, à trouver mention d'ouvrages qui auraient pu
être considérés comme des barrages-voûtes, ou bien qui
au moins démontré l'intention du constructeur d'utiliser l'efïet-
voûte, c'est-à-dire la poussée sur les parois latérales, au lieu de
se contenter d'assurer la stabilité de la construction par sa masse,
et l'importance de son emprise sur sa base.
LES BARRAGES d'ADEN
Dans leur important ouvrage, deux ingénieurs espagnols,
J. L. Gomez Navarro et J. de J. Aracily Segura (1), citent des barrages
qui auraient une forme planimétrique arquée, la convexité vers
l'amont, et qui auraient servi à l'approvisionnement en eau de
la ville d'Aden, avant l'ère chrétienne. D'après eux, ce serait grâce
à cette disposition très prononcée, et au fait qu'ils auraient été
protégés par des terre-pleins contre les variations de température,
qu'ils auraient pu se maintenir jusqu'à notre époque, et j'ai cru
comprendre qu'ils seraient toujours en service. Mais je n'ai pu
obtenir les sources de ces auteurs.
Le Geographical Handbook. Western Arabia and the Red Sea,
paru en 1946 (2), parle des « fameuses citernes d'Aden », attribuées
à la période d'occupation sassanide (570 à 638 de notre ère). Elles
formeraient une remarquable chaîne d'ouvrages, dans uiie étroite
gorge descendant d'un cratère. Des murs en maçonnerie auraient
été construits à travers la vallée, et chaque accident de terrain
aurait été utilisé pour en accroître la capacité, le débordement
de chaque bassin alimentant celui qui se trouve en dessous. L'exa
men des restes des réservoirs dans la péninsule du Petit-Aden,
ainsi que dans le Khor Umeira à 60 miles à l'ouest de la ville, indi-
(1) J. L. Gomez Navarro y J. de J. Aracil y Segura, Saltos de agua y presas de
embalse, 3e éd., Madrid, 1958.
(2) Geographical Handbook. Western Arabia and the Red Sea, Londres, 1946. SUR QUELQUES BARRAGES ANCIENS 111
querait que cette série aurait pu être construite un siècle ou deux
avant l'occupation persane.
Cet avis rajeunit un peu l'âge de ces ouvrages. Mais le Handb
ook ne dit rien de la forme... Les géographes, comme les archéo
logues, ne connaissent sans doute pas les différents types de bar
rages. Je me suis adressé aux autorités compétentes de la colonie,
à des ingénieurs ayant séjourné à Aden, que leurs fonctions ainsi
que leurs compétences auraient dû mettre en état de se rendre
compte s'il s'agissait bien de barrages-voûtes ; mais je n'ai reçu
aucune réponse. Les uns et les autres sont plus préoccupés de
l'avenir qu'ils préparent que d'un passé qui leur paraît périmé.
D'après la description du Handbook, je me demande s'il ne
s'agirait pas de « barrages à charge fractionnée », type qui, d'après
une lettre du 29 décembre 1965 de M. Jean Bellier, l'expert bien
connu, consisterait à remplacer un ouvrage unique par une série
d'ouvrages de hauteur décroissante, s'étageant de l'amont à l'aval ;
les intervalles étant remplis d'eau, chacun ne supporte qu'une
charge partielle. D'après M. Bellier, cette solution, ingénieuse dans
l'absolu, est difficilement réalisable en pratique," et serait plus
onéreuse que l'ouvrage unique... quand on dispose des moyens
actuels, mais peut-être était-elle plus facile à une époque où les
engins d'aujourd'hui étaient inconnus ? L'idée en reviendrait à
Veyrier. Elle aurait été reprise et mise en vedette en 1930 par
Mesnager, mais elle n'aurait pas été appliquée. A Aden, au début
de notre ère, l'ouvrage unique n'était pas réalisable. Des experts
en barrages devraient bien aller à Aden, pour élucider cette
question.
LE BARRAGE DE KASRIN, EN TUNISIE
R. Gagnât et V. Ghapot, dans leur Manuel d'archéologie
romaine (1), se référant à un article de H. Saladin (2), citent le
barrage de Kasrin, en Tunisie, en donnant 5 figures, dont une
photographie due à R. Cagnat. Je reproduis la description de
Saladin :
« Nous découvrons un grand barrage (fîg. 290 à 294) en forme de
segment de cercle, qui traverse la vallée en présentant sa convexité vers
(1) R. Cagnat et V. Chapot, Manuel ďarchéologie romaine, t. I, chap. V, Paris, 1917.
(2) H. Saladin, Rapport de mission, Archives des missions scientifiques et littéraires,
3e série, t. XIII, Paris, 1886. Description des Antiquités de la Régence de Tunis, mis
sion 1882-1883. REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES 112
l'amont de la rivière [l'oued Derb] ; il est haut de près de 10 m et long
de 100 à 150 m ; il est construit verticalement en amont et sensiblement
en talus en aval, surtout aux extrémités qui s'appuient sur le roc. Cette
construction, faite de beaux moellons maçonnés avec soin, était terminée
à sa partie supérieure par une sor

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