Sur trois grandes stèles hellénistiques de Délos et de Thasos - article ; n°1 ; vol.78, pg 258-281
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1954 - Volume 78 - Numéro 1 - Pages 258-281
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 64
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Charles Picard
Sur trois grandes stèles hellénistiques de Délos et de Thasos
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 78, 1954. pp. 258-281.
Citer ce document / Cite this document :
Picard Charles. Sur trois grandes stèles hellénistiques de Délos et de Thasos. In: Bulletin de correspondance hellénique.
Volume 78, 1954. pp. 258-281.
doi : 10.3406/bch.1954.4561
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1954_num_78_1_4561SUR TROIS GRANDES STÈLES HELLÉNISTIQUES
DE DÉLOS ET DE THASOS
(Planches IX-XII)
La sculpture funéraire reste par trop inédite à Délos comme à Thasos,
au moins dans son ensemble, malgré des publications de détail ; le fait
a été assez souvent regretté (1).
Le nombre est relativement important des stèles trouvées à Délos
même, p. ex. — Celles des divers musées d'Europe qui ont reçu, il y a plus
ou moins longtemps, quelque dépôt des documents de cette série, riches ou
moindres (2), resteront toujours difficiles à reconnaître stylistiquement :
leurs dossiers d'étude sont grevés d'incertitude originelle ; en effet, des
analogies embarrassantes existent entre les stèles proprement rhénéo-
déliennes et celles des nécropoles d'autres îles : parmi les Cyclades, notam
ment. Le lot des monuments dont la provenance est sûrement délienne est
donc particulièrement précieux.
Ces stèles étaient restées jusqu'en 1900 encore assez rares, dans les
musées-magasins de Délos ou de Myconos.
Mais leur nombre a beaucoup grandi, par suite des fouilles de l'École
française à Délos, de 1904 à 1914, notamment.
(1) Pour Thasos, l'exploration de la nécropole reste en partie à faire : elle s'étendait assez
loin à l'Ouest-Sud-Ouest, comme on sait depuis Th. Bent, Classical review, I, 1887, p. 210 sqq. ;
il avait encore constaté des alignements de grandes tombes de marbre, rayonnant à partir
de la Porte dite de Zeus. De son côté, A. Conze, Reise auf den Insein des Ihrak. Meeres, avait dû
voir par là le monument funéraire surmonté par les statues de deux frères, qu'il a signalé, /. /.,
p. 19, et que nul n'a retrouvé depuis lors. Sur les recherches en cours, cf. Lilly B. Ghali-Kahil,
BCH, 78, 1954, I, p. 225 sqq. — Pour Délos, en dernier lieu, cf., p. ex., Actes du deuxième Congrès
international d'épigraphie grecque et latine, Paris, 1952 (1953), p. 253 : « II ne semble pas que
personne ait été chargé de s'occuper des épitaphes de Rhénée, avec ou sans décoration sculpturale,
que l'on ne peut pas séparer de l'épigraphie délienne ; elles nous fournissent non seulement des
accroissements à la prosopographie, mais, par les ethniques, des contributions à l'étude des
étrangers à Délos. On sait que des séries de ces stèles se trouvent dans maint musée d'Europe,
et, par exemple, à Corfou ». On se reportera pour une meilleure information à la longue note de
P. Roussel, Délos colonie athénienne, 1916, p. 26, n. 1.
(2) J'ai consacré beaucoup de temps à les étudier ici et là, de 1910 à 1914. SUR TROIS GRANDES STÈLES HELLÉNISTIQUES DE DÉLOS ET DE THASOS 259
En 1906, une série fut découverte, par exemple, réunie assez signifî-
cativement au Quartier dit des Compétaliastes. Ce n'est pas seulement
d'ailleurs, dans cette région, qu'ont été recueillis des documents funéraires.
Il y en avait eu, comme on sait, dans la Maison dite « de Kerdon », appelée
à tort ainsi à cause de l'une des stèles trouvées là, vraisemblablement dans
une officine de sculpteur (1). D'autres nous sont venues d'un atelier de
marbrier découvert dans les dépendances de l'Agora des Italiens (2).
Depuis lors, chaque année ou presque a augmenté le butin.
Le nombre des documents funéraires sûrement déliens ou qui peuvent
être rattachés, plus ou moins sûrement, à la production sculpturale de
l'île pose un problème qui intéresse l'histoire politique et religieuse de la
ville. A l'époque où ont été décorées ces stèles et les autres monuments
funéraires (3) que nous connaissons, observait-on encore la loi sacrée qui
interdisait d'ensevelir les morts dans l'île ; et les σήματα trouvés à Délos
étaient-ils toujours destinés à la Nécropole de Rhénée ?
Pour celles des stèles qui sont inachevées ou sans inscription, le fait
est encore vraisemblable, quoique discuté (4).
On peut admettre, que, travaillées dans les ateliers déliens, les stèles
de volume moyen devaient être ensuite transportées à Rhénée, lors des
inhumations. Les stèles inscrites et achevées sont actuellement d'ailleurs,
les plus nombreuses à Délos, et, même en tenant compte de l'existence
(1) Pour la maison délienne dite de Kerdon, cf. en dernier lieu, R. Vallois, L'architecture
hellénique et hellénistique à Délos, 1944, p. 205 sqq. (cf. p. 211 sqq. : date initiale : me s. av. J.-C).
On a trouvé là comme ailleurs de la sculpture inachevée : A. Jardé, BCH, 29, 1905, p. 46-54,
ce qui prouve bien l'existence d'ateliers locaux, et ne devrait pas être perdu de vue.
(2) E. Lapalus, Explorai, archéol. Délos, 19, 1939, V Agora des Italiens, p. 61-64, magasins 103,
106.
(3) II y a aussi des « banquets funéraires » dans le lot : à Délos, certains montrent, ainsi que
d'autres à Thasos, un style libéré des formules traditionnelles et sensible à l'influence du relief
pittoresque alexandrin.
(4) P. Roussel, Délos colonie athénienne, p. 26, n. 1, écrivait au sujet des stèles funéraires
trouvées à Délos : « L'hypothèse selon laquelle elles proviennent d'ateliers de sculpteurs ne soutient
pas l'examen ; elles ont été apportées de Rhénée pour servir de matériaux de construction » ;
cf. Délos, II, p. 55 et n. 3 ; dans BCH., 32, 1908, p. 442, n. 69, est mentionné que la morte a été
ensevelie « εν γόχ 'Ρηναίςε ». — C'est à propos de la maison dite de Kerdon, et d'une des conclu
sions d'A. Jardé (BCH, 29, 1905, p. 54), qu'avait ainsi protesté P. Roussel. Mais il semble que
le point de vue d'A. Jardé ait été, pourtant, le plus défendable. La question mérite aujourd'hui
un nouvel examen, plus approfondi. — Dans la maison dite « de Kerdon », p. ex. — maison
qu'il faut dater des parages de 270 av. J.-C, semble-t-il — , une statue de femme inachevée avait
été trouvée, en même temps que la stèle (achevée) du navigateur Kerdon (stèle dite du naufragé) ;
cf. pour la statue de femme, BCH, 29, 1905, p. 50, flg. 9 ; pour la stèle de Kerdôn, ibid., pi. 13.
« Déchue » (R. Vallois, Varchilecl... à Délos, 1944, p. 211-212), ou non, la maison dite de Kerdôn a
donc bien abrité un atelier de sculpteur. Il y a bien d'autres statues inachevées à Délos, d'ailleurs,
depuis la période des Kouroi ; on en trouve surtout à l'époque classique et hellénistique, où les
reliefs en cours d'exécution ne manquent pas, faits sur place parfois pour des sanctuaires de
l'île (p. ex. BCH, 55, 1931, p. 11 sqq., pi. I) ; on verra ici même un buste de statue de Rhénée
inachevé (pi. II). Les ateliers de sculpteurs déliens correspondent donc, et pendant un temps
prolongé, à une réalité dont on ne saurait nullement être surpris. Ne fallait-il pas répondre, assez
vite au besoin, à la commande des habitants et des pèlerins dévots des Létoïdes ? ' CH. PICARD 260
très probable d'ateliers de praticiens, leur présence dans l'île ne s'explique
pas facilement.
Peut-on croire qu'elles aient été abandonnées au moment où elles
allaient passer le chenal ? Doit-on estimer qu'on les aurait, plus tard,
rapportées toutes de l'île voisine comme pierre à bâtir ? C'est vers cette
solution qu'inclinait P. Roussel (1). Mais elle se heurte à une sérieuse
objection : c'est qu'on n'a nulle part, à ma connaissance, trouvé à Délos,
de stèle funéraire, martelée ou non, qui fût utilisée en remploi dans un mur ;
pas même dans la célèbre « enceinte de Triarius », dont la confection très
r

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