Sur un célèbre groupe disparu : Thésée combattant le Minotaure à l Acropole d Athènes - article ; n°1 ; vol.55, pg 28-41
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Sur un célèbre groupe disparu : Thésée combattant le Minotaure à l'Acropole d'Athènes - article ; n°1 ; vol.55, pg 28-41

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Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1938 - Volume 55 - Numéro 1 - Pages 28-41
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1938
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Ch. Picard
Sur un célèbre groupe disparu : Thésée combattant le Minotaure
à l'Acropole d'Athènes
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 55, 1938. pp. 28-41.
Citer ce document / Cite this document :
Picard Ch. Sur un célèbre groupe disparu : Thésée combattant le Minotaure à l'Acropole d'Athènes. In: Mélanges d'archéologie
et d'histoire T. 55, 1938. pp. 28-41.
doi : 10.3406/mefr.1938.7280
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1938_num_55_1_7280SUR UN CÉLÈBRE GROUPE DISPARU :
THÉSÉE COMBATTANT LE MINOTAURE
A L'ACROPOLE D'ATHÈNES
A propos d'une coupe de Vulci conservée au Museo Gregoriano du
Vatican *, M. E. Lœwy a récemment éclairé d'un jour nouveau 2 les
raisons historiques qui assurèrent à Thésée un rang privilégié dans
l'art grec, à travers toute la première moitié du ve siècle.
Il y eut alors, en Attique surtout, un vif mouvement de piété pour
le héros, qui passait pour avoir affranchi sa cité de la dépendance cré-
toise, et qui avait décidé aussi de la victoire sur Eleusis. En 476, sur
l'ordre d'un oracle, Cimon, fils de Miltiade, ayant conquis Scyros, y
fit rechercher des cendres dont tout Athènes réclamait le retour3.
On nous dit qu'un aigle avait, dans l'île, désigné lui-même le tertre
glorieux. Le Théseion fut bâti à Athènes, hérôon du Libérateur
à qui l'on attribuait le synœcisme. Les peintures de Micon déco
rèrent l'édifice, et c'est à ces œuvres que M. E. Lœwy a attribué
1 Scritti in onore di Bartolomeo Nogara, Roma, 1937, p. 247 et suiv.,
pi. XXVI-XXVIII.
2 Cf., déjà, Edm. Pottier, Pourquoi Thésée fut-il l'ami d'Hercule?
Pubi. Institut de France, 25 octobre 1900 ; Rev. art, 1901, I, p. 1-18.
3 Dans mon étude sur Les luttes primitives d'Athènes et d'Eleusis,
Rev. hist., CLXVI, 1931, p. 48 et suiv., j'ai défendu, pour ma part, l'histo
ricité du personnage de Thésée, sur l'existence duquel E. Pottier hésitait
encore. Le mouvement religieux qui s'est développé avec tant d'ampleur
à l'occasion de la translation des cendres, dans Athènes, pendant la pre
mière moitié du ve siècle, ne pouvait avoir un prétexte « mythique ».
Athènes sentit ce qu'elle devait à son héros : « ville de Thésée », selon
l'inscription que fit encore graver l'empereur Hadrien sur le fronton [de
l'arc de triomphe élevé au pied de l'Acropole ! Planche I
Thésée et le Minotaure : le groupe d'Athènes COMBATTANT LE MINOTAURE A L'ACROPOLE D'ATHENES 29 THÉSÉE
l'inspiration première dont bénéficièrent, et les sculpteurs du Trésor
des Athéniens à Delphes — ce qui prête à contestation pour les
dates1 — , et les décorateurs du Pseudo-Théseion, l'Éleusinion
έν άστε-., selon moi2 — où les exploits de Thésée, vers 450-440,
obtinrent si large place.
On a marqué les dérivations essentielles, et d'autres, dans la
peinture des vases. Mais il ne semble pas qu'on ait jusqu'ici prêté
l'attention nécessaire à un groupe en ronde-bosse de l'Acropole
d'Athènes, qui fut reproduit, pourtant, par le monnayage officiel de
la ville, et qui, à côté du nombre des reliefs, des peintures, doit son
intérêt à son caractère plus isolé. Ayant remarqué à Rome, au cours
d'un séjour au Palais Farnese dans l'été de 1937 3, certains docu
ments de sculpture non signalés, qui peuvent permettre, associés à
d'autres, d'évoquer le célèbre groupe disparu, je suis heureux de leur
consacrer ici quelques pages, en ces Mélanges de l'École française
de Rome où d'ailleurs, dès 1910, une de mes premières études
archéologiques reçut déjà l'hospitalité.
Le groupe auquel je me suis intéressé n'a pas, je l'ai dit, trop
retenu l'attention jusqu'ici ; et pourtant il a prêté déjà à certaines
erreurs d'attribution, puisqu'on en a fait à l'occasion, mais, hélas !
sans nulle preuve, une œuvre myronienne4 (pi. I).
Pausanias nous l'avait signalé au delà du sanctuaire de l'Artémis
1 J'ai marqué mes premières réserves {Rev. arch., 1937, II, p. 116-117)
— à propos de l'article de M. E, Loewy dans les Scritti Nogara — sur la
date trop basse, à mon sens, qu'on serait amené à déterminer, pour les
sculptures du Trésor des Athéniens, si l'on acceptait la dépendance des
métopes de ce par rapport aux peintures de Micon, celles-ci pos
térieures à 476.
2 Cf., sur l'identification (Éleusinion), mes notes de la Rev. arch.,
1938, I, p. 99 et suiv. et p. 102 et suiv.
3 Qu'il me soit permis de remercier, en cette occasion, M. J. Carcopino,
Directeur de l'École de Rome, dont l'amitié m'a tant facilité ce séjour
d'étude.
4 Cf., par exemple, A. Philadelpheus, Acropole, X, 1935, p. 6-7, flg. I.
Cf. aussi A. J. Α., 41, 1917, p. 139. 30 THÉSÉE COMBATTANT LE MINOTAURE
Brauronia sur l'Acropole ; le dernier architecte-archéologue qui se
soit occupé de l'aménagement de la citadelle sacrée au temps de
Périclès, M. Gorham Philipps Stevens1, localiserait l'œuvre en un
point très défini, comme faisant « pendant » avec le groupe, myro-
nien celui-là, d'Athéna et de Marsyas2.
M. G. P. Stevens n'a pas manqué de signaler, à l'occasion de son
étude, Γ « excellent torse de marbre du Minotaure, trouvé près de la
Tour des Vents et conservé au Musée national d'Athènes ». Il s'agit,
du reste, d'un groupe, comme on va voir, car nous avons aussi les
fragments, correspondants, du Thésée. Cet ensemble mutilé, que
M. Gorham Philipps Stevens n'hésite pas à rapprocher du groupe de
l'Acropole, était plus grand que nature : la distance entre le coude du
Minotaure et le sommet de la tête, sur la copie d'Athènes, étant, par
exemple, de 0m90 ; ce qui dépasse sensiblement les proportions
humaines normales (environ 0m65).
J. Harrison3 avait déjà remarqué et signalé sur les monnaies
impériales d'Athènes la reproduction d'un groupe Thésée-Mino-
taure, qui lui paraissait être celui de l'Acropole même : attestation
de popularité officielle. L'embarras commence quand on aperçoit
aujourd'hui que les monnaies d'Athènes ont, au vrai, reproduit plu
sieurs groupes assez différents par le détail 4, et que nous connaissons
aussi, à côté des documents retrouvés à Athènes, près de la Tour
des Vents, les débris d'un duel Thésée-Minotaure analogue, quoique
plus petit : plusieurs fragments recueillis à Rome, à la Piazza S.
Tommaeo in Parione5.
1 The Periclean entrance court of the Acropolis of Athens, Pubi. Amer.
School. Athens, Harvard Univ. Press, 1936 ; cf. p. 41-42.
2 Point R, du plan de la fig. 28, à la p. 33.
3 J. Harrison, Myth, and mon. of ancient Athens, p. 410 ; cf. G. Ph.
Stevens, 1. I, p. 41, fig. 37.
4 Cf. J. N. Svoronos, Les monnaies d'Athènes, pi. 96, η08 1 à 14 (trois
groupes ou types différents), en bronze. Le Cabinet des Médailles de
Paris n'en possède malheureusement aucun dans ses séries.
■Mus. national des Thermes, salle XIII, sans nos. — J'en dois les l'acropole d'athènes 31 a
Voilà qui doit rendre prudent sur le rapport ( ?) à chercher avec
le groupe primordial de l'Acropole d'Athènes, et aussi sur la valeur
respective de nos divers documents d'étude conservés. Je n'ai pas
eu d'autre ambition ici que de rapprocher les diverses pièces les
unes des autres, d'Athènes à Rome, pour les faire ainsi mieux con
naître, et juger, s'il se peut.
II faut partir (fig. 1) des monnaies qui ont permis de reconnaître
le fait essentiel, la diversité des types. Dans le répertoire précieux
qu'il avait donné des Monnaies d'Athènes, J. N. Svoronos a classé à
la pi. 96, parmi les types d'époque impériale, diverses pièces où il
voit la représentation du duel du Labyrinthe. Je ne crois pas, après
examen d'autres documents, qu'il y ait nécessité d'adjoindre encore
d'

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