Taux d intérêt, rationnement du crédit et déséquilibres macroéconomiques - article ; n°1 ; vol.24, pg 125-161
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Taux d'intérêt, rationnement du crédit et déséquilibres macroéconomiques - article ; n°1 ; vol.24, pg 125-161

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Revue de l'OFCE - Année 1988 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 125-161
Credit Rationing, Interest Rates and Economic Activity Jean-Marc Talion This paper presents a model of banking behaviour to show why, in some cases, banks prefer to ration credit to their customers, rather than to increase the interest rate they charge. This rationing, which is due to the specificity of the credit contract, is modeled without any assumption of informational asymetry between the lender and the borrower. Our conclusions are fairly robust with respect to the introduction of financial markets into the model, as well as to that of some kind of competition amongst banks. Our model also allows us to study the major implications of a change in the money-market rate. In the second section, we discuss the macroeconomic consequences of credit rationing, in the case of a money-market rate increase. The fundamental transmission mechanism from the « financial disequilibrium » to real economic activity is firms' bankruptcy — and the resulting reduction in the supply of goods — due to sales contracts not being fulfilled when credit is insufficient. This effect may be avoided through an appropriate economic policy, but this would however have to be carefully carried out. The theoretical apparatus is then put to use with some empirical data. Our reading of the US recession in the early 1980s and of the French stagflation during the same period emphasizes the role of shrinking credit to business firms in these two recession episodes ; it shows the perverse character of excessively high real interest rates in the world economy.
Cet article propose un modèle du comportement bancaire expliquant pourquoi, dans certains cas, la banque a intérêt à rationner le crédit qu'elle distribue, en laissant inchangé le taux d'intérêt plutôt que d'augmenter ce taux. Ce rationnement, provenant de la particularité du contrat de crédit, est expliqué sans avoir recours à l'hypothèse d'information asymétrique entre le prêteur et l'emprunteur. Les conclusions résistent assez bien. à l'introduction dans le modèle d'un marché financier et d'une certaine forme de concurrence bancaire. Le modèle permet également d'étudier les principales implications d'une variation du taux du marché monétaire. Une seconde partie présente les répercussions macroéconomiques du rationnement du crédit à la suite d'une hausse du taux du marché monétaire. Le mécanisme essentiel de propagation du « déséquilibre financier » vers la sphère réelle est la faillite d'entreprise et la baisse de l'offre de biens qui s'ensuit, due au non respect des contrats de vente, faute du crédit nécessaire pour les honorer. Cette propagation peut cependant être enrayée grâce à une politique économique appropriée, mais délicate à mener. Une troisième partie confronte aux faits les discussions théoriques. La mise en perspective de la récession américaine du début des années quatre-vingt et de la stagflation française fait apparaître l'importance, comme facteur dépressif, de la baisse du crédit distribué aux entreprises et donc, le caractère malsain pour l'économie mondiale d'une situation où les taux d'intérêt réels demeurent excessivement élevés.
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 58
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Marc Tallon
Taux d'intérêt, rationnement du crédit et déséquilibres
macroéconomiques
In: Revue de l'OFCE. N°24, 1988. pp. 125-161.
Citer ce document / Cite this document :
Tallon Jean-Marc. Taux d'intérêt, rationnement du crédit et déséquilibres macroéconomiques. In: Revue de l'OFCE. N°24, 1988.
pp. 125-161.
doi : 10.3406/ofce.1988.1147
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1988_num_24_1_1147Abstract
Credit Rationing, Interest Rates and Economic Activity Jean-Marc Talion This paper presents a model of
banking behaviour to show why, in some cases, banks prefer to ration credit to their customers, rather
than to increase the interest rate they charge. This rationing, which is due to the specificity of the credit
contract, is modeled without any assumption of informational asymetry between the lender and the
borrower. Our conclusions are fairly robust with respect to the introduction of financial markets into the
model, as well as to that of some kind of competition amongst banks. Our model also allows us to study
the major implications of a change in the money-market rate. In the second section, we discuss the
macroeconomic consequences of credit rationing, in the case of a money-market rate increase. The
fundamental transmission mechanism from the « financial disequilibrium » to real economic activity is
firms' bankruptcy — and the resulting reduction in the supply of goods — due to sales contracts not
being fulfilled when credit is insufficient. This effect may be avoided through an appropriate economic
policy, but this would however have to be carefully carried out. The theoretical apparatus is then put to
use with some empirical data. Our reading of the US recession in the early 1980s and of the French
stagflation during the same period emphasizes the role of shrinking credit to business firms in these two
recession episodes ; it shows the perverse character of excessively high real interest rates in the world
economy.
Résumé
Cet article propose un modèle du comportement bancaire expliquant pourquoi, dans certains cas, la
banque a intérêt à rationner le crédit qu'elle distribue, en laissant inchangé le taux d'intérêt plutôt que
d'augmenter ce taux. Ce rationnement, provenant de la particularité du contrat de crédit, est expliqué
sans avoir recours à l'hypothèse d'information asymétrique entre le prêteur et l'emprunteur. Les
conclusions résistent assez bien. à l'introduction dans le modèle d'un marché financier et d'une certaine
forme de concurrence bancaire. Le modèle permet également d'étudier les principales implications
d'une variation du taux du marché monétaire. Une seconde partie présente les répercussions
macroéconomiques du rationnement du crédit à la suite d'une hausse du taux du marché monétaire. Le
mécanisme essentiel de propagation du « déséquilibre financier » vers la sphère réelle est la faillite
d'entreprise et la baisse de l'offre de biens qui s'ensuit, due au non respect des contrats de vente, faute
du crédit nécessaire pour les honorer. Cette propagation peut cependant être enrayée grâce à une
politique économique appropriée, mais délicate à mener. Une troisième partie confronte aux faits les
discussions théoriques. La mise en perspective de la récession américaine du début des années
quatre-vingt et de la stagflation française fait apparaître l'importance, comme facteur dépressif, de la
baisse du crédit distribué aux entreprises et donc, le caractère malsain pour l'économie mondiale d'une
situation où les taux d'intérêt réels demeurent excessivement élevés.Taux d'intérêt, rationnement du
crédit et déséquilibres
macroéconomiques
Jean-Marc Talion *
Université de Paris 1
Magistère d'économie
Cet article propose un modèle du comportement bancaire
expliquant pourquoi, dans certains cas, la banque a intérêt à
rationner le crédit qu'elle distribue, en laissant inchangé le taux
d'intérêt plutôt que d'augmenter ce taux. Ce rationnement, pro
venant de la particularité du contrat de crédit, est expliqué sans
avoir recours à l'hypothèse d'information asymétrique entre le
prêteur et l'emprunteur. Les conclusions résistent assez bien. à
l'introduction dans le modèle d'un marché financier et d'une
certaine forme de concurrence bancaire. Le modèle permet éga
lement d'étudier les principales implications d'une variation du
taux du marché monétaire.
Une seconde partie présente les répercussions macroécono
miques du rationnement du crédit à la suite d'une hausse du
taux du marché monétaire. Le mécanisme essentiel de propagat
ion du « déséquilibre financier » vers la sphère réelle est la
faillite d'entreprise et la baisse de l'offre de biens qui s'ensuit,
due au non respect des contrats de vente, faute du crédit
nécessaire pour les honorer. Cette propagation peut cependant
être enrayée grâce à une politique économique appropriée, mais
délicate à mener.
Une troisième partie confronte aux faits les discussions théo
riques. La mise en perspective de la récession américaine du
début des années quatre-vingt et de la stagflation française fait
apparaître l'importance, comme facteur dépressif, de la baisse
du crédit distribué aux entreprises et donc, le caractère malsain
pour l'économie mondiale d'une situation où les taux d'intérêt
réels demeurent excessivement élevés.
* Cet article est une version réduite du rapport du stage que j'ai effectué à l'OFCE
durant l'été 1987. Je tiens à remercier ici Jean-Paul Fitoussi qui a dirigé ce stage et
Jacques Le Cacheux pour les nombreux conseils qu'il m'a donnés.
Observations et diagnostics économiques n° 24 / juillet 1988 125 :
Jean-Marc Talion
L'idée selon laquelle le système bancaire ne fonctionne pas comme
un marché financier parfait, intermédiaire « transparent » entre créan
ciers et débiteurs, n'est pas à proprement parler nouvelle (1). Plus spéci
fiquement, la question de l'existence d'un rationnement du crédit ban
caire a depuis longtemps été soulevée.
S'il est vrai que le crédit est effectivement rationné, relativement peu
d'études ont approfondi l'effet du rationnement du crédit sur l'écono
mie. Parmi celles-ci on peut mentionner celle de Blinder et Stiglitz
[1983], ainsi que celle de Blinder [1987]. La première citée se contente
de quelques commentaires sur l'efficacité de la politique monétaire
lorsque le crédit est rationné. La seconde, plus conséquente, analyse
dans un cadre macroéconomique simple, la possibilité d'obtention de
deux régimes, selon que le crédit est contraint ou non. L'article contient
plusieurs idées intéressantes (supply failures, contraction de l'activité
économique accompagnée d'inflation...), mais les raisons du rationne
ment du crédit n'y sont pas explicitées et l'analyse du secteur productif
est peu approfondie.
Face à une théorie si peu développée, il n'est pas étonnant que les
interprétations de la « crise » omettent les explications en termes de
rationnement du crédit et de faillites des entreprises, même lorsque ces
analyses sont centrées sur les taux d'intérêt réels (Fitoussi, Le Cacheux,
Lecointe et Vasseur [1986]), ou sur tout ce qui concerne l'offre des
entreprises (Fitoussi et Phelps [1987]). Le modèle présenté ici se pro
pose d'établir le rationnement du crédit sur des bases autres que celles
posées par Stiglitz et Weiss. La première partie nous amènera à concev
oir le taux d'intérêt payé par l'entreprise comme un prix particularisé,
propre à chaque entreprise. Cette conception du taux d'intérêt permet
de mener une analyse détaillée de l'effet direct d'une hausse ou d'une
baisse du taux du marché monétaire sur l'investissement global dans
l'économie. On s'interrogera alors sur l'efficacité de la politique monét
aire. La deuxième partie étudie les implications macroéconomiques du
(1) Dès 1965, Freimer et Gordon se sont interrogés : Why bankers

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