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2010 - FRANCE - «Se gérer comme personne pour mieux gérer son ...

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Langue Français

Extrait

PPs sycoachcoach
« Se gérer comme personne
»pour mieux gérer son entreprise
Pierrette Desrosiers se présente comme la seule psychologue du travail au Québec
à travailler spécifi quement dans le secteur agricole. Elle nous présente son parcours
qui l’a amenée à développer une activité autonome de conférencière, de formatrice
et de consultante. Elle nous parle aussi de la base théorique qui fonde sa pratique de
« psycoach ».
Pierrette
Desrosiers
Pierrette Desrosiers anime des formations
d’agriculteurs et de conseillers.
TTrravavauaux-ex-ett-Innov-Innovatations : Commenions : Commentt défi défi n nis-iss- sonnes que j’accompagne. Mon approche se dis-
sez-vsez-vous votre fonction onction ? ? tingue donc de la psychothérapie qui consiste à
Pierrette Desrosiers :s : Je suis psJe suis psycholochologue duchologue du gue d comprendre et à aller dans le passé.
trtravail ail pour des enpour des entreeprpreneurs as agricolesgricoles,, des des
gestionnaires et intervenants du monde agri- T.I. : Quel est votre par- « LES COMPÉTENCES
cole. Plus précisément, je défi nis mon rôle par le cours ?
ÉMOTIONNELLES AIDENT terme de « psycoach ». P.D. : Après avoir eu trois en-
fants, j’ai obtenu un Bac à À ATTEINDRE LES
T.I. : Qu’entendez-vous par psycoach ? l’Université de Bishops, puis, il
P.D. : Je combine les connaissances de la psy- OBJECTIFS PERSONNELS ET
chologie avec l’approche du coaching (1) qui
(1) Mode d’accompagnement de la PROFESSIONNELS, À MIEUX
consiste à amener les gens vers des solutions. Je personne pour l’atteinte d’objectifs
vise le développement des compétences des per- professionnels ou personnels. PENSER, AGIR ET CHOISIR. »
FÉVRIER 2010 - TRAVAUX & INNOVATIONS NUMÉRO 165 5
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Pierrette Desrosiers
MétierMétier« Se gérer comme personne pour mieux gérer son entreprise »
La psychologie
positive
C’est une école de y a dix ans, une maîtrise de psychologie du tra- écouté, questionné pour évaluer des symptômes
pensée proche de la vail à l’Université de Montréal. J’avais déjà com- de dépression. Mon intervention s’est faite en 4
mencé à intervenir avant la maîtrise. ou 5 rencontres étalées sur quelques mois. Cet psychologie huma-
J’ai aujourd’hui une triple formation : psycholo- homme a ensuite pris de grandes décisions dans niste et une spécia-
gie du travail (l’être humain dans le monde du l’année qui a suivi. Il a revendu une partie de lité de la psycho-
travail), psychologie clinique (les troubles de san- son entreprise pour s’installer ailleurs. Il a fait un
logie orientée vers
té mentale) et coaching. choix pour sa santé. Aujourd’hui, il a une entre-
le développement
Je suis issue d’une famille agricole et mariée à un prise qui correspond bien à ses valeurs, ses be-
personnel et le chan-
agriculteur, d’où mon attachement affectif à ce soins, ses ressources et ses capacités. Pourtant,
gement social. Un
secteur d’activité. avant mon intervention, il avait des idées obsé-
de ses principaux dantes de suicide.
représentants est le T.I. : Votre origine agricole vous a-t-elle
psychologue Mar- amenée à intervenir en agriculture ? T.I. : Sur quel courant théorique basez-vous
tin E.P. Seligman de P.D. : Oui. Il y a douze ans, pendant ma maî- votre pratique ?
l’Université de Penn- trise, une agricultrice venait faire la comptabilité P.D. : Je me base sur le courant de la psycholo-
sylvanie, créateur du dans la ferme familiale. Elle était très consciente gie positive, dont le « père » est Martin E. P. Se-
de la détresse, du stress des agriculteurs qu’elle ligman. Avec ce courant, on ne se centre pas seu-Positive Psychology
rencontrait et nous en discutions. Administratrice lement des symptômes pathologiques, mais on Center.
d’un groupe de 40 à 50 producteurs, elle m’a vise plutôt le développement du plein potentiel Cet organisme sans
passé commande d’une conférence sur le stress de la personne, et l’augmentation de son niveau
but lucratif étudie et
chez les agriculteurs. Il a fallu des mois pour de bonheur.
valorise trois dimen-
que le conseil d’administration de ce groupe de Il y a beaucoup de recherches depuis dix ans sur
sions dans leurs com-
conseil en gestion accepte de me faire intervenir. la notion de bonheur, et pas seulement sur les
posants favorables au
La résistance était énorme. Le stress était tabou. troubles de santé mentale.
bonheur : les émo- On le vivait, mais on n’en parlait pas. D’ailleurs, Pour expliquer la différence entre « l’ancienne
tions et autres expé- on n’avait pas les mots pour cela. psychologie » et cette « nouvelle psychologie »,
riences subjectives Finalement, j’ai réalisé la conférence et elle s’est j’utilise la métaphore suivante. Autrefois, on pre-
positives ; les traits très bien passée. Ma meilleure clef a été de pré- nait une personne qui était à « - 5 » pour la faire
de caractère et com- senter des exemples concrets de producteurs passer à « 0 ». Aujourd’hui, on prend la per-
portements associés ; stressés, avec beaucoup d’humour. Les gens ont sonne, par exemple à « + 3 » pour la faire pas-
ri et les messages sont passés. ser à « + 8 ».les organisations so-
ciales, valeurs et pra-
T.I. : Comment avez-vous continué ? T.I. : Le bonheur n’est peut-être pas un su-tiques associées.
P.D. : Le conseiller en gestion de ce groupe jet facile à amener dans le monde profes-
En raison de la géné-
avait assisté à cette première conférence. Il en a sionnel…
ralité de cette ap-
parlé dans le cadre du comité régional d’organi- P.D. : Le bonheur est l’objectif de chacun. La
proche humaniste, dé-
sation d’un colloque pour 300 agriculteurs dans question est de savoir comment on fait pour l’at-
bordant le domaine de
lequel intervenaient 4 à 5 experts. Le colloque teindre. Des études montrent que le bonheur est
la psychologie sous s’est déroulé à Sherbrooke, dans la région de dû pour 50 % à l’héritage génétique, pour 10 %
plusieurs aspects, la l’Estrie. J’ai parlé de dépression, de burn-out (2). aux circonstances, et pour 40 % aux activités in-
psychologie positive J’ai récolté un vif succès. A partir de là, je me suis tentionnelles. C’est sur ces 40 % que l’humain
est portée à se consi- fait connaître de plus en plus. possède un contrôle.
dérer comme la base Par exemple le seul fait d’écrire tous les soirs
d’une science du bon- T.I. : Comment avez-vous réalisé votre pre- deux ou trois choses positives qui nous sont arri-
mier accompagnement individuel d’un agri- vées aurait autant de résultat que les antidépres-heur.
culteur ? seurs pour une dépression légère ou modérée.
P.D. : Cela a fait immédiatement suite à la confé- Cela nous a mené à développer de la gratitude, ■ Source : Wikipedia
rence de Sherbrooke. Je connaissais un petit peu ingrédient essentiel au bonheur.
cet agriculteur, mais surtout il avait assisté à la
conférence et s’était reconnu dans le problème
de burn-out. Je l’ai rencontré sur sa ferme. Je l’ai (2) « Combustion ». Epuisement professionnel et personnel.
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TI165v2.indd 6TI165v2.indd 6 004/02/10 18:124/02/10 18:12PsPsycoachcoach
T.I. : Comment s’est poursuivie votre acti-
vité ?
P.D. : J’ai reçu d’autres demandes de la part
d’entrepreneurs. J’ai aussi développé mon acti-
vité de formation sur les problèmes de commu-
nication ou de gestion des confl its.
J’ai réalisé 200 conférences, soit un rythme de
20 conférences par an pendant dix ans, pour un
public qui varie entre 100 à 300 personnes, dans
la province de Québec, puis dans d’autres pro-
vinces. Je prononce maintenant des conférences
au niveau national, pour le Conseil canadien de
la gestion et de l’entreprise agricole.
Cette activité de conférence s’est développée très
rapidement, avec 10 conférences dès la première
année. Le réseau des agronomes a été le support
de ce développement.
T.I. : Quels ont été les sujets de ces confé-
rences ?
P.D. : Le stress, la prise de « décisions d’af-
faires » (prendre des décisions plus rentables et
plus vivables : par exemple remettre en ques-
tion la traite trois fois par jour), la communi-
cation et la gest

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