Entrer dans la vie adulte : des étapes toujours plus tardives, mais resserrées - article ; n°1 ; vol.337, pg 13-36
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Economie et statistique - Année 2000 - Volume 337 - Numéro 1 - Pages 13-36
Entrar en la vida adulta: unas etapas cada vez más tardías, pero más cercanas
La comparación entre la encuesta sobre los jóvenes de 1992 y la de 1997 confirma la entrada cada vez más tardía en la vida adulta. Este retraso no afecta sin embargo todas las etapas. Entre los jóvenes de 26 a 29 años encuestados en 1992 y los de misma edad interrogados en 1997, las edades medianas de salida de casa de los padres y de formación de la primera pareja no'han variado. Los jóvenes sin embargo accedían más tarde a la independencia económica y a la primera vivienda independiente. La edad al nacimiento del primer hijo sigue alejándose igualmente. Los jóvenes se van
a vivir con más frecuencia en una primera vivienda pagada por los padres o prestada por la familia. Si se define la independencia como la posibilidad para que un joven acceda a tres atributos -un empleo estable, una vivienda a su cargo, y el inicio de una vida en pareja -la probabilidad de no disponer de ellos a los 23 años aumenta con regularidad de generación en generación, siendo controladas las demás características. Después de los 25 anos, el efecto generacional disminuye, cuando se controlan los efectos de estructura, excepto para los hombres bachilleres. Si bien entran más tarde en la vida adulta, los jóvenes tardan menos que antes en vivir en su propia vivienda y en formar pareja, una vez terminados los estudios y tras conseguir el primer empleo. La diferencia entre las etapas escolar y profesional y las etapas familiares se ha reducido, excepto para el nacimiento del primer hijo cuyo retraso va más allá de lo inducido por la prolongacián escolar y el retraso de acceso al empleo.
Ein Vergleich der Erhebungen über die Jugendlichen der Jahre 1992 und 1997 bestätigt, daß der Übergang zum Erwachsenenleben immer später erfolgt. Aber nicht bei allen Etappen ist eine solche Zunahme des Alters festzustellen. Zwischen den Jugendlichen, die 1992 und 1997 jeweils im Alter von 26-29 Jahren befragt wurden, hat sich das mediane Alter, zu dem sie das Elternhaus verlassen und eine Lebensgemeinschaft gründen, nicht geändert; später werden sie dagegen finanziell unabhängig und nehmen sich eine erste eigene Wohnung. Auch bei der Geburt des ersten Kindes sind sie älter. Oftmals ziehen die Jugendlichen deshalb in eine von den Eltern bezahlte oder zur Verfügung gestellte Wohnung.
Wenn man der Definierung von Unabhängigkeit drei Voraussetzungen -stabiler Arbeitsplatz, selbst gemietete Wohnung und Gründung einer Lebensgemeinschaft - zugrunde legt, dann nimmt bei Berücksichtigung aller anderen Merkmale die Wahrscheinlichkeit, daß sie mit 23 Jahren noch darauf verzichten müssen, von Generation zu Generation regelmäßig zu. Bei einem Alter von über 25 Jahren schwächt sich der Generationseffekt - außer bei den männlichen Abiturienten - ab, wenn man die Struktureffekte berücksichtigt.
Die Jugendlichen treten heute insgesamt zwar später ins Erwachsenenleben ein; nachdem sie die Ausbildung beendet und eine erste Anstellung gefunden haben, nehmen sie sich jedoch rascher eine eigene Wohnung und gründen früher eine Lebensgemeinschaft. Der Abstand zwischen den schulischen und beruflichen Etappen und den Etappen in der Familie hat sich somit verkürzt, außer bei der Geburt des ersten Kindes, die nicht nur aufgrund der Verlängerung der Ausbildung und des verspäteten Zugangs zu einer Erwerbstätigkeit in viel späterem Alter erfolgt.
A comparison of the 1992 and 1997 surveys of young people confirms that adulthood is reached at an ever later age. Yet this widening lag does not concern all stages. Among the young interviewees aged 26 to 29 in 1992 and those of the same age in 1997, the median ages for leaving home and forming a first couple do not vary even though the young people attained economic independence and their first separate housing later. Age at the birth of the first child also continues to rise. Hence, young people more often move into a first dwelling paid by their parents or provided by their family. If independence is defined as the possibility for young people to attain three elements - stable employment, housing they pay for and the start of life as a couple - then the probability of not reaching independence before 23 years old increases steadily from generation to generation, other characteristics being controlled. After 25 years old, the generational effect eases off when structural effects are controlled, except for bachelors. Since young people generally enter adult life later, it takes them less time than in the past to move into their own housing and form a couple once they have finished their studies and found a first job. The gap between the educational and professional stages and the family stages has hence narrowed, with the exception of the birth of the first child whose deferment is more than just a question of longer education and later entry into the world of work.
La comparaison entre l’enquête menée sur les jeunes en 1992 et celle menée en 1997 confirme que l’entrée dans la vie adulte se fait à un âge toujours plus tardif. La poursuite du retard ne concerne cependant pas toutes les étapes. Entre les jeunes de 26-29 ans interrogés en 1992 et ceux du même âge interrogés en 1997, les âges médians de départ de chez les parents et de formation d’un premier couple n’ont pas varié, tandis que les jeunes accédaient plus tard à l’indépendance économique et à un premier logement indépendant. L’âge à la naissance du premier enfant continue également de reculer. Les jeunes emménagent ainsi plus souvent dans un premier logement payé par les parents ou mis à leur disposition par leur famille. Si l’on définit l’indépendance comme la possibilité pour un jeune d’accéder à trois attributs -un emploi stable, un logement à sa charge et le début d’une vie commune en couple -la probabilité d’en être privé jusqu’à 23 ans augmente régulièrement de génération en génération, toutes autres caractéristiques contrôlées. Au-delà de 25 ans, l’effet générationnel est atténué lorsqu’on contrôle les effets des structure, sauf pour les hommes bacheliers. Entrant globalement plus tard dans la vie adulte, les jeunes mettent moins de temps qu’auparavant à vivre dans leur propre logement et à former un couple, une fois les études terminées et un premier emploi occupé. L’écart entre les étapes scolaire et professionnelle et les étapes familiales s’est donc resserré sauf pour la naissance du premier enfant dont le report va au-delà de ce qui est induit par la prolongation scolaire et le retard d’accès à l’emploi.
Entrer dans la vie adulte: des étapes toujours plus tardives mais resserrées
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 34
Langue Français

Extrait

JEUNES
Entrer dans la vie adulte :
des étapes toujours plus tardives
mais resserrées
Olivier Galland *
La comparaison entre l’enquête menée sur les jeunes en 1992 et celle menée en 1997
confirme que l’entrée dans la vie adulte se fait à un âge toujours plus tardif. La poursuite
du retard ne concerne cependant pas toutes les étapes. Entre les jeunes de 26-29 ans
interrogés en 1992 et ceux du même âge interrogés en 1997, les âges médians de départ
de chez les parents et de formation d’un premier couple n’ont pas varié, tandis que
les jeunes accédaient plus tard à l’indépendance économique et à un premier logement
indépendant. L’âge à la naissance du premier enfant continue également de reculer.
Les jeunes emménagent ainsi plus souvent dans un premier logement payé par les
parents ou mis à leur disposition par leur famille.
Si l’on définit l’indépendance comme la possibilité pour un jeune d’accéder à trois
attributs – un emploi stable, un logement à sa charge et le début d’une vie commune
en couple –, la probabilité d’en être privé jusqu’à 23 ans augmente régulièrement
de génération en génération, toutes autres caractéristiques contrôlées. Au-delà de 25 ans,
l’effet générationnel est atténué lorsqu’on contrôle les effets des structures, sauf pour les
hommes bacheliers.
Entrant globalement plus tard dans la vie adulte, les jeunes mettent moins de temps
qu’auparavant à vivre dans leur propre logement et à former un couple, une fois
les études terminées et un premier emploi occupé. L’écart entre les étapes scolaire
et professionnelle et les étapes familiales s’est donc resserré sauf pour la naissance
du premier enfant dont le report va au-delà de ce qui est induit par la prolongation
scolaire et le retard d’accès à l’emploi.
* Olivier Galland est chercheur à l’Observatoire sociologique du changement (CNRS).
Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
13ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 337-338, 2000 - 7/8ntrer dans la vie adulte consiste à franchir un Tenant ces résultats pour acquis, le présent articleEcertain nombre d’étapes – scolaires, profes- ne reprendra pas, sur le fond, cette analyse, mais
sionnelles et familiales – qui introduisent les indi- aura un double objectif. Tout d’abord, on cherchera
vidus dans de nouveaux statuts. L’exploitation à décrire les évolutions enregistrées dans ces com-
d’une précédente enquête menée en 1992 portements depuis l’enquête de 1992 en compa-
(cf. encadré 1) avait montré que ces différents rant ses résultats avec ceux de l’enquête menée,
seuils étaient franchis de plus en plus tard et à des avec la même méthode, en 1997. En second lieu,
âges très variables selon les étapes : par exemple, on cherchera à explorer un aspect dont l’étude
la moitié des jeunes nés entre 1963 et 1966 avaient n’avait été qu’esquissée dans la publication précé-
terminé leurs études avant 18 ans, tandis que dente : l’écart entre les seuils d’accès à l’âge adulte
lamoitié des jeunes des mêmes générations – notamment les seuils scolaires et professionnels
n’avaient pas un premier enfant avant 29ans. d’un côté, familiaux de l’autre – s’accroît-il ou se
La durée médiane entre la première de ces étapes resserre-t-il ? Cette étude conservera un caractère
(la fin des études) et la dernière (la naissance du essentiellement descriptif car on ne peut pas
premier enfant) était évaluée à plus de 8 ans pour préjuger des liens de causalité entre des étapes
les garçons et près de 6ans pour les filles correspondant à des décisions qui sont prises
(Galland, 1995). simultanément (Herpin et Verger, 1997) .
Encadré 1
L’EXPLOITATION DES CALENDRIERS RÉTROSPECTIFS
DES ENQUÊTES DE 1992 ET 1997
Les deux enquêtes complémentaires à l’enquête Mais à part ces points de détail – qui ont conduit
Emploi menées en 1992 et 1997 sur un échantillon à définir quelques conventions pour rendre la compa-
de jeunes (18-29 ans en 1992, 19-29 ans en 1997) raison possible –, les deux calendriers sont facile-
comportaient un calendrier. Dans celui-ci les ment comparables.
personnes interrogées étaient invitées à reporter,
année par année, l’état de leur situation scolaire Le calendrier Carrières est un peu différent car les
etprofessionnelle, familiale et résidentielle depuis individus sont interrogés sur des événements plus
l’année de leurs 16 ans. On dispose ainsi de données anciens dont le souvenir pouvait ne pas être assez
rétrospectives sur les événements survenus chaque précis pour les décrire en détail. La même structure
année entre 16 et 29 ans au plus tard. Toutefois, plus a donc été conservée mais les rubriques sont plus
la cohorte est récente, moins elle livre d’informations larges. Ainsi, on demande d’indiquer, non plus si l’on
utiles : par exemple, les jeunes qui avaient 19 ans a vécu telle année chez les parents, dans un logement
en 1997 n’ont été interrogés que sur trois années payé par les parents, dans un logement indépendant,
en arrière (les années de leurs 16 ans, 17 ans et dans un internant ou une caserne, mais simplement
18ans) et on ignore tout des événements qui la date du premier logement indépendant. De façon
suivront. La plupart des étapes qui nous intéressent comparable, il n’y a pas d’interrogation sur la nature
sont franchies par la moitié des jeunes après 20 ans du contrat de travail, mais simplement sur l’occupation
et, pour les plus tardives, au-delà de 27-28 ans. C’est d’emplois courts qui alternent avec des périodes sans
pourquoi la comparaison des enquêtes de 1992 et emploi ou d’un emploi de plus de six mois.
de 1997 n’a reposé que sur les quatre cohortes les
plus anciennes qui avaient entre 26 et29ans en Ces conventions un peu différentes pouvaient faire
1992 et 1997 (nées respectivement entre 1963 craindre que la comparaison entre les deux séries
et 1966 et entre 1968 et 1971). de générations présentes dans l’enquête 1997 soit
peu fiable. En fait, les données par génération
L’enquête de 1997 comportait cependant une innova- ne montrent pas de rupture de tendance à partir de
tion puisque lui a été adjointe l’enquête Carrières qui la première génération du calendrier jeunes (1968)
a permis de couvrir un éventail plus large de généra- (cf. graphique X).
tions. Ainsi, l’enquête de 1997 a porté sur l’ensemble
des individus nés entre 1952 et 1978. Un calendrier La première partie de l’article porte sur une comparaison
rétrospectif un peu différent a été administré aux des calendriers 1992 et 1997 en étudiant la distribution
enquêtés selon qu’ils étaient jeunes (nés entre 1968 par génération et par sexe des premiers âges d’accès
et1978) ou plus âgés (nés entre 1952 et 1967). aux différentes situations professionnelles et fami-
Le calendrier jeunes est très proche de celui de 1992, liales. La seconde partie exploite les données issues
mais parfois un peu plus détaillé : par exemple, le loge- du calendrier 1997 pour l’ensemble des générations
ment en internat est différencié du logement payé nées entre 1952 et 1978. Toutefois, pour éviter l’effet
parles parents, la situation d’apprentissage est de troncature des données, on se limite généralement
différenciée de la situation contrat à durée déterminée. aux générations nées avant 1972.
14 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 337-338, 2000 - 7/8Retard accentué sur le plan professionnel, 26 et 29 ans respectivement en 1992 et en 1997 –
atténué sur le plan familial la tendance au retard de l’âge de franchissement
de la plupart des seuils de passage à l’âge adulte
Globalement, entre les deux groupes de générations s’est poursuivie, mais à des rythmes différents
étudiés – dont les membres ont eu entre selon les étapes (cf. graphique I et tableau 1).
Graphique I
Quartiles des âges de franchissement
A – Les deux sexes
Âge
*30 *
28
26
24
68-71
22
63-66
20
18
(*) : > 29 ans
16
Départ Emploi erFin des études Lgt indép. Emploi Couple 1 enfant
parents stable
er e1 quartile médiane 3 quartile
B - Hommes
Âge
30
**
28
26
24
68-71
22
63-66
20

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