Étude sur la qualité de leau potable dans sept bassins versants en surplus de fumier et impacts potentiels
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Étude sur la qualité de l’eau potabledans sept bassins versants en surplus de fumieret impacts potentiels sur la santéSOMMAIREL’Étude sur la qualité de l’eau potable dans sept bassins versants en surplus defumier et impacts potentiels sur la santé a été réalisée conjointement par leministère de l’Environnement, le ministère de la Santé et des Services sociaux,le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et l’Institutnational de santé publique du Québec. Elle comprend neuf rapports derecherche et un sommaire.SommaireAUTEURSNormand Rousseau, M. Sc. Direction des politiques de l’eauMinistère de l’Environnement du QuébecPatrick Levallois, M.D., M. Sc., FRCPC Direction Risques biologiques, environnementaux et occupationnelsInstitut national de santé publique du Québec etUnité de recherche en santé publiqueCentre de recherche du CHUL (CHUQ)Nadine Roy, ing. jr. Direction des politiques de l’eauJulie Ducrocq, DMV Direction de l’environnement et du développement durableMinistère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentationdu QuébecSuzanne Gingras, M. Sc. Unité de recherche en santé publiqueCentre de recherche du CHUL (CHUQ)Pierre Gélinas, Ph. D. Professeur titulaire d’Hydrogéologie environnementaleDépartement de géologie et de génie géologique, Université LavalHélène Tremblay, spécialiste en toxicologie Direction des politiques de l’eauMinistère de l’Environnement du QuébecCe document est disponible en version intégrale ...

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Étude sur la qualité de l’eau potable
dans sept bassins versants en surplus de fumier
et impacts potentiels sur la santé
S O M M A I R E
L’Étude sur la qualité de l’eau potable dans sept bassins versants en surplus de fumier et impacts potentiels sur la santéa été réalisée conjointement par le ministère de l’Environnement, le ministère de la Santé et des Services sociaux, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et l’Institut national de santé publique du Québec. Elle comprend neuf rapports de recherche et un sommaire.
Sommaire
AUTEURS Normand Rousseau, M. Sc. Direction des politiques de l’eau Ministère de l’Environnement du Québec Patrick Levallois, M.D., M. Sc., FRCPC Direction Risques biologiques, environnementaux et occupationnels Institut national de santé publique du Québec et Unité de recherche en santé publique Centre de recherche du CHUL (CHUQ) Nadine Roy, ing. jr. Direction des politiques de l’eau Ministère de l’Environnement du Québec Julie Ducrocq, DMV Direction de l’environnement et du développement durable Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec Suzanne Gingras, M. Sc. Unité de recherche en santé publique Centre de recherche du CHUL (CHUQ) Pierre Gélinas, Ph. D. Professeur titulaire d’Hydrogéologie environnementale Département de géologie et de génie géologique, Université Laval Hélène Tremblay, spécialiste en toxicologie Direction des politiques de l’eau Ministère de l’Environnement du Québec
Ce document est disponible en version intégrale dans les sites Web suivants : www.menv.gouv.qc.ca www.inspq.qc.ca www.mapaq.gouv.qc.ca www.msss.gouv.qc.ca Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, 2004 ISBN 2-550-43506 Envirodoq ENV/2004/0310 Document déposé à Santécom http://www .santecom.qc.ca COTE : MENV-2004-005 Photo du couvert 4 : Julie Moisan, ministère de l’Environnement © Gouvernement du Québec, 2004 Étude sur la qualité de l’eau potable dans sept bassins versants en surplus de fumier et impacts potentiels sur la santé
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1. ORIGINE DU PROJET Au cours des trente dernières années, les tech- Ce projet, qui s’appelleÉtude sur la qualité de niques agricoles ont évolué très rapidementdans sept bassins versants en surplusl’eau potable entraînant la mécanisation poussée et l’usagede fumier et impacts potentiels sur la santé,s’est de produits chimiques dans l’exploitation des déroulé sur le territoire de sept bassins versants terres cultivées. Les activités traditionnelles sont de rivières dont la qualité des eaux de surface est devenues plus spécialisées, surtout dans le détériorée, en particulier à cause des concentra-domaine de l’élevage. Dans certaines régions du tions excédentaires de phosphore. Les régions Québec, le fait de concentrer plus d’animaux par qui ont été étudiées sont : unité de surface crée une pression croissante sur lenvironnement,cequisoulèvedesinquiétudes(1)lvaerrséagnitosnddeesrCivhiaèruedsièCreh-aAupdpièalraec,hEetsch(ebamsisnins quant à la qualité de l’eau dans ces territoires. et Boyer) , Dans les régions rurales, la population s’approvi- (2) la région de Lanaudière (bassins versants sionne en eau par des puits individuels ou par un aqueduc qui est alimenté par l’eau de surface des rivières L’Assomption et Bayonne), ou par l’eau souterraine. L’impact des activités (3) la région de la Montérégie (bassin versant agricoles intensives sur ces sources d’approvision- de la rivière Yamaska), nement et les risques éventuels pour la santé (4) la région du Centre-du-Québec (bassin sont mal connus. C’est pourquoi le ministère ersant de la rivière Nicolet de l’Environnement, de concert avec l’Institut v ). national de santé publique du Québec (INSPQ), La Carte 1 montre le territoire sur lequel s’est le ministère de la Santé et des Services sociaux déroulé le projet. (MSSS) et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), a coordonné une étude de caractérisation de la qualité de l’eau souterraine et des risques environnementaux et sanitaires associés aux productions animales.
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2. OBJECTIFS ET STRATÉGIE Le projet visait à évaluer les liens qui existent entre la qualité de l’eau de consommation, l’état de la santé des populations et l’intensité des activités agricoles, notamment les productions animales. Le projet comportait quatre objectifs : - caractériser la qualité de l’eau, souterraine et de surface, destinée à la consommation domestique dans les bassins versants prédéterminés ; - estimer le niveau d’exposition des populations visées à certains contaminants microbiologiques et chimiques attribuable à la consommation d’eau ; - étudier le lien possible entre la présence de ces contaminants dans l’eau de consommation et les activités agricoles qui ont cours dans les différents bassins ciblés, selon une approche scientifique et rigoureuse ; - évaluer les impacts potentiels sur la santé reliés à la contamination de l’eau destinée à la consommation. Le projet associait deux axes de recherche étroitement liés qui sont la caractérisation de la qualité de l’eau de consommation et les effets sur la santé en milieu agricole. Souvent, les équipes de recherche œuvrant dans ces deux secteurs d’activités évoluent indépendamment. Leur association dans le cadre du projet a été l’occasion d’étudier la situation d’une façon beaucoup mieux intégrée. Ainsi, on a synchro-nisé la caractérisation de la qualité de l’eau des résidences en milieu rural avec une enquête sur l’incidence de gastro-entérites, laquelle a été complétée par une évaluation des risques que courent les gens exposés aux nitrates. Cet élé-ment central du projet est complété par des études sur les habitudes de consommation d’eau des adultes et des nourrissons, par une étude sur l’incidence de gastro-entérites qui est fondée sur le nombre d’hospitalisations et sur les registres
Rivière Nicolet de maladies à déclaration obligatoire des Directions de santé publique, par une étude traitant de l’influence de la vulnérabilité des aquifères sur l’occurrence de contamination de l’eau des puits individuels et enfin par une étude de la qualité de l’eau (souterraine et de surface) servant de sources d’approvisionnement des réseaux municipaux de distribution d’eau potable. Pour réaliser ce projet, 2 070 puits de résidences privées, répartis dans 159 municipalités et 144 sources d’approvisionnement (94 en eau souter-raine et 50 en eau de surface) ont été échantillon-nés. Par ailleurs, 1 164 familles ont accepté de participer à l’enquête sur les risques de gastro-entérite. Parallèlement, des enquêtes téléphoniques sur les habitudes de consommation ont permis aux chercheurs de bénéficier de la collaboration de 8 996 adultes et de 642 parents de nourrissons. Pour évaluer objectivement les impacts de l’agri-culture intensive, le territoire a été divisé en deux zones, auxquelles réfère la plupart des études du projet : (1)une zone d’agriculture intensive regroupant des municipalités où l’activité agri-cole (culture et élevage) couvre 25 % ou plus du territoire et dont le bilan de phosphore (P2O5)1 se révèle excédentaire (municipalités en surplus de fumier) et (2)une zone témoinreprésentée par des municipalités rurales où l’activité agri-cole est faible (utilisation de moins de 25 % du territoire) et dont le bilan de phosphore est négatif.
1 Le bilan de phosphore à la surface du sol tel que défini dans leRèglement sur la réduction de la pollution d’origine agricoleétait utilisé comme indicateur de l’intensité de la production animale.
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3. MÉTHODOLOGIE 3.1. Caractérisation de l’eau souterraine dans les sept bassins versants Cette étude comportait deux volets. Le premier volet consistait à évaluer l’état de la contamina-tion de l’eau de puits domestiques, à un moment précis. Tous les échantillons ont été prélevés entre le 6 et le 31 mai 2002, période de l’année au Québec durant laquelle les eaux de surface s’infiltrent dans les formations aquifères pour rejoindre les eaux souterraines. On a prélevé au total 1 260 échantillons dans des puits privés sur le territoire des sept bassins versants à l’étude, dont 17,3 % dans la zone témoin. Lors de la visite des points d’échantillonnage sélectionnés, un questionnaire détaillé a permis aux échantil-lonneurs de recueillir de l’information sur la cons-truction du puits, sur les installations septiques et sur les activités agricoles ayant cours dans les environs (élevage, culture, pâturage, entre-posage de fumier). Le second volet de l’étude consistait à échantil-lonner des puits à plusieurs reprises pour une plus longue période. Ainsi, quatre-vingt-treize (93) puits qui, pour la plupart, avaient déjà été échantillonnés en mai, ont été échantillonnés, sur une base mensuelle, de juillet à novembre 2002, dans la MRC de Montcalm (bassin de la rivière L’Assomption). L’objectif de ce deuxième échan-tillonnage était d’effectuer un suivi de la varia-tion de la qualité de l’eau au cours de l’été et de l’automne. Dans la zone d’agriculture intensive, les préoccu-pations majeures au chapitre de la santé publique portent sur les contaminants de nature chimique (engrais, pesticides) ou microbiologique (proto-zoaires, bactéries, virus). Il a été convenu de concentrer les analyses pour quatre paramètres : (1) les nitrites-nitrates, qui représentent la con-tamination de nature chimique, et les microor-
ganismes indicateurs suivants : (2) la bactérie Escherichia coli,(3) les bactéries entérocoques et (4) les virus de type coliphage F-spécifiques, qui représentent la contamination microbiologique. L’analyse statistique des résultats de l’échantil-lonnage du mois de mai, confiée à l’Institut de la statistique du Québec, a permis de faire la comparaison entre les échantillons provenant de la zone d’agriculture intensive et ceux provenant de la zone témoin. On a fait la comparaison en tenant compte de deux résultats : premièrement, la proportion d’échantillons dont la concentration en nitrites-nitrates est d’au moins 3 mg/L-N2, seuil à partir duquel l’influence des activités humaines sur l’eau souterraine est indéniable ; et deuxiè-mement, la proportion d’échantillons comportant la présence d’au moins un indicateur microbio-logique (E. coli,entérocoques ou virus de type coliphage F-spécifiques).
3.2. Influence de la vulnérabilité des aquifères sur la qualité de l’eau des puits individuels dans la MRC de Montcalm Parmi les nombreuses études planifiées dans le cadre de ce projet, la réalisation d’une étude sur le territoire de la MRC de Montcalm a permis d’intégrer un volet hydrogéologique en évaluant dans quelle mesure la vulnérabilité des aquifères permet d’anticiper le transfert de contaminants provenant de la surface vers l’eau souterraine dans la zone d’agriculture intensive. Le territoire de la MRC de Montcalm a été choisi parce qu’il a déjà fait l’objet d’une cartographie de la vul-nérabilité fondée sur une approche rigoureuse et complète, nommément la méthode DRASTIC3. De plus, toutes les municipalités de cette MRC présentent un bilan de phosphore excédentaire ou bien ont une vocation essentiellement agricole.
2 La proportion de résultats au-dessus de la norme de potabilité de 10 mg/L-N était trop faible pour utiliser cette valeur pour les tests statistiques. 3 Méthode structurée servant à évaluer la vulnérabilité de la nappe souterraine à la pollution, développée entre 1983 et 1987 par la National Water Well Association (NWWA) pour le compte de l’Environmental Protection Agency (EPA), aux États-Unis (Alleret al., 1989)
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La campagne d’échantillonnage a été réalisée du 6 au 31 mai 2002, soit en même temps et de la même façon que la campagne d’échantillonnage de l’étude deCaractérisation de l’eau souterraine dans les sept bassins versants.Les 712 échantillons d’eau prélevés dans des puits individuels, sur le territoire de la MRC, ont été classés suivant trois zones, selon l’indice de vulnérabilité DRASTIC de l’aquifère échantillonné : une zone de faible vulnérabilité (indices DRASTIC inférieurs à 100), une zone de vulnérabilité intermédiaire (indices compris entre 100 et 150), et une zone de forte vulnérabilité (caractérisée par des indices supé-rieurs à 150). On a analysé tous les échantillons d’eau pour quatre paramètres, les mêmes que ceux de l’étudeCaractérisation de l’eau souterraine dans les sept bassins versants. L’analyse statistique, confiée à l’Institut de la statistique du Québec, a comparé entre eux les groupes d’échantillons provenant des trois zones de vulnérabilité. On a fait cette comparaison en tenant compte de deux résultats : la proportion d’échantillons dont la concentration en nitrites-nitrates est d’au moins 3 mg/L-N et la proportion d’échantillons comportant la présence d’au moins un indicateur microbiologique. 3.3. Caractérisation des sources munici-pales d’approvisionnement en eau potable dans les sept bassins versants en surplus de fumier Cette étude comporte une analyse ponctuelle de la qualité des sources d’approvisionnement de réseaux municipaux de distribution d’eau potable dans la zone d’agriculture intensive et dans la zone témoin de même qu’une comparaison entre ces deux types de sources d’approvision-nement. On a identifié des sources dans la zone témoin et dans la zone d’agriculture intensive, à partir de critères similaires pour les eaux souter-raines et les eaux de surface.
La plupart des échantillons d’eau ont été prélevés durant la période du 18 au 29 août 2002. Au total, 144 sources d’approvisionnement (94 en eau souterraine et 50 en eau de surface) ont été étudiées au cours de la campagne d’échantillon-nage. Cinquante-deux pour cent des réseaux alimentés en eau souterraine et 40 % des réseaux alimentés en eau de surface, qui ont été étudiés, se retrouvent dans la zone d’agriculture intensive. On a obtenu des précisions sur la nature des sources d’approvisionnement sélectionnées à l’aide d’un questionnaire que chaque exploitant a rempli et qui a été validé subséquemment par le système informatiséEau potabledu ministère de l’Environnement. Les indicateurs microbiologiques de contamination fécale (bactériesE. coli,entérocoques et virus de type coliphage F-spécifiques) ont été recherchés dans l’eau brute ainsi que certains paramètres chimiques (nitrites-nitrates, azote ammoniacal, phosphore et carbone organique total [COT]). 3.4. Étude de la consommation d’eau dans la population adulte Une enquête téléphonique a été réalisée du 4 avril au 14 mai 2002, auprès d’adultes résidant dans des municipalités situées à l’intérieur des limites des sept bassins versants faisant l’objet de l’étude. Il s’agissait d’un échantillon aléatoire de 4 513 adultes domiciliés dans des municipalités en zone d’agriculture intensive et de 4 483 adultes domiciliés dans des municipalités en zone témoin. L’entretien téléphonique a porté principalement sur la consommation d’eau du répondant au cours de la journée précédant l’entrevue (nombre de verres d’eau froide, de boissons froides et chaudes préparées à domicile, nombre total de verres d’eau et de boissons bus à l’extérieur). On a aussi posé des questions au regard de la consommation d’eau embouteillée, de la source d’approvisionne-ment en eau potable, de l’utilisation d’appareils de traitement et sur les perceptions que ces per-sonnes ont de la qualité de l’eau du robinet.
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Rivière Yamaska Les analyses ont porté principalement sur les comparaisons entre les deux groupes de munici-palités mais aussi sur les comparaisons selon la source d’approvisionnement en eau potable. Elles ont été pondérées selon la structure d’âge et de sexe de la population cible. 3.5. Étude de la consommation d’eau chez les nourrissons Une enquête téléphonique a été réalisée du 26 février au 28 juin 2002, auprès de 642 parents de nourrissons âgés de 8 semaines et domiciliés dans des municipalités en zone d’agriculture intensive (483) et des municipalités en zone témoin (159). Toutes ces municipalités étaient situées dans les limites des sept bassins versants à l’étude et utilisaient de l’eau souterraine. L’entretien téléphonique portait sur la consom-mation d’eau et sur les habitudes alimentaires des nouveaux-nés (sur une base journalière, quantités de lait, d’eau et de jus consommées, et consommation de certains aliments). On a aussi évalué l’état de santé des nourrissons, dans quelle mesure on utilisait de l’eau embouteillée pour préparer des biberons à domicile, la source d’approvisionnement en eau potable, les appareils de traitement d’eau, quelle perception ces per-sonnes avaient de la qualité de l’eau du robinet à domicile et la fréquence de vérification de la qualité de l’eau du puits. Les analyses ont porté essentiellement sur les comparaisons entre les deux groupes de municipalités mais aussi sur les comparaisons selon la source d’approvision-nement en eau potable.
3.6. Étude du risque de gastro-entérite chez les familles utilisant l’eau d’un puits domestique L’enquête a été réalisée du 6 au 31 mai 2002, auprès de tous les membres des familles qui ont été visitées dans le cadre de l’étude deCaracté-risation de l’eau souterraine dans les sept bassins versants.Parmi les personnes admissibles pour la présente étude, 3 008 personnes ont accepté de participer. Elles venaient de 923 familles résidant dans des municipalités situées dans la zone d’agriculture intensive et de 241 familles résidant dans des municipalités situées dans la zone témoin. Les participants (ou un des parents pour les moins de 14 ans) ont dû remplir un questionnaire sur les habitudes de consommation d’eau et sur les symptômes de gastro-entérite (vomissements, diarrhée) survenus pendant la semaine qui a précédé la visite. Ils ont dû aussi répondre à des questions sur les facteurs de risques de gastro-entérite (antécédents médicaux, alimentation, prise de médicaments, travail avec exposition à risque, etc.) et remplir un journal sur leur con-sommation d’eau et sur leurs symptômes dans les sept jours suivant la visite. Pour les résidants s’approvisionnant à partir d’un puits domestique, les risques qu’ils courent de contracter une gastro-entérite dans la zone d’agriculture intensive ont été comparés à ceux des résidants de la zone témoin. On a aussi comparé le niveau de risque selon le niveau de contamination de l’eau du puits domestique.
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3.7. Incidence des maladies entériques potentiellement transmissibles par l’eau : analyse des hospitalisations et des cas déclarés aux directions de santé publique 1995-1999 On a consulté deux bases de données sanitaires : la banque des hospitalisations (Med-Écho) et celle des maladies à déclaration obligatoire du Québec (MADO). Les données ont été compilées pour la période de 1995 à 1999 inclusivement. Dans cette étude, la zone témoin est constituée de munici-palités agricoles, dont le bilan de phosphore est négatif, se trouvant à l’extérieur des sept bassins versants étudiés. On a comparé la fréquence des maladies entériques (hospitalisation et incidence) entre les deux groupes de municipalités. On a évalué les liens entre, d’une part, l’apparition de maladies gastro-intestinales et, d’autre part, la source d’eau utilisée (puits privé ou réseau d’aqueduc), le traitement des réseaux d’aque-ducs municipaux (chloration ou non) et le bilan en phosphore de la municipalité. 3.8. Évaluation du risque à la santé pour la population exposée aux nitrates présents dans l’eau potable Pour évaluer chez les nourrissons le risque de méthémoglobinémie pouvant découler de la consommation d’eau de puits, on a élaboré un modèle toxicocinétique. Ce modèle tenait compte de la proportion de nitrates transformés en nitrites, du taux de formation de méthémoglobine à partir des nitrites et du taux de régénération de la méthémoglobine. Grâce à des simulations Monte Carlo, on a pu obtenir une distribution de concentrations de méthémoglobine pouvant être formée selon les concentrations de nitrates qui ont été mesurées dans les puits de l’étude
deCaractérisation de l’eau souterraine dans les sept bassins versants.Les estimations de volume d’eau consommée par les nourrissons ont été obtenues grâce à l’Étude de consommation d’eau chez les nourrissons.Les simulations ont été réali-sées pour les nourrissons vivant dans la zone d’agriculture intensive et pour ceux de la zone témoin, selon les concentrations de nitrates mesurées dans l’ensemble des puits, les puits profonds et les puits de surface et de captage de sources naturelles. Pour les adultes, on a réalisé une évaluation qualitative du risque cancérigène. Le calcul des apports en précurseurs aminés a permis d’estimer la quantité de composés N-nitrosés formésin vivo à la suite de l’ingestion d’eau contenant les con-centrations de nitrates mesurées dans les puits et ainsi de comparer le risque associé à ces com-posés au risque cancérigène propre à une dose de N-nitrosodiméthylamine (NDMA) préformée qui est habituellement ingérée lorsqu’on consomme des aliments. On a complété cette évaluation qualitative par une évaluation quantitative pour trois composés N-nitrosés : le NDMA, le nitroso-diéthylamine (NDEA) et le nitrosopyrrolidine (NPYR). L’estimation des quantités formées de ces trois composés N-nitrosés combinée à un estimateur de risque a permis d’obtenir, à l’aide des simulations Monte Carlo, une estimation de la probabilité d’un risque accru de cas de cancer pour les populations exposées aux concentrations de nitrates mesurées dans les territoires à l’étude. Les volumes d’eau utilisés dans les estimations sont représentatifs de la population à l’étude puisqu’ils proviennent de l’Étude de la consom-mation d’eau dans la population adulte.
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4. RÉSULTATS 4.1. Caractérisation de l’eau souterraine dans les sept bassins versants Sur les 1 260 échantillons qui ont été analysés, 33 (2,6 %) ont dépassé la norme de potabilité de 10 mg/L-N (nitrites-nitrates) et 143 (11,3 %) ont dépassé 3 mg/L-N. Vingt échantillons (1,6 %) ont montré la présence deE. coli,72 (5,7 %) d’entérocoques et 3 (0,2 %) de virus coliphages. La proportion de puits dont l’eau présente une concentration d’au moins 3 mg/L-N est plus élevée dans la zone d’agriculture intensive que dans la zone témoin. Autrement dit, l’activité en surface a des répercussions sur l’eau souterraine qui se manifestent clairement en termes de nitrites-nitrates. Cependant, ces répercussions sont plus faibles dans le cas des puits profonds que dans celui des puits de surface. Quant aux microorganismes, les tests réalisés n’ont pas démontré de lien entre la présence des indica-teurs microbiologiques analysés et l’agriculture intensive.
De façon générale, les puits qui sont affectés, que ce soit par les microorganismes ou par les nitrates ( 3 mg/L-N), sont des ouvrages de surface (moins de 8 mètres de profondeur). De plus, les puits affectés sont indépendants les uns des autres et sont souvent séparés par des dis-tances de plusieurs kilomètres, ce qui indique que les sources de contamination sont locales. Enfin, seulement 18 puits (1,4 %) étaient affectés à la fois par des nitrites-nitrates et par des bac-téries, ce qui suggère des dynamiques, sinon des sources différentes, pour ces deux indicateurs. La figure 1 présente le pourcentage de puits ayant des concentrations de nitrates 3 mg/L-N et le pourcentage de puits qui présentent au moins un indicateur de contamination microbio-logique, selon le type de puits et la zone d’échan-tillonnage. Les puits de surface, dans la zone d’agriculture intensive, sont les plus touchés puisque plus de 25 % dépassent le seuil de 3 mg/L-N.
Figure 1 : Sommaire des résultats de la caractérisation des puits domestiques
Puits domestiques Concentration en nitrates d’au moins 3 mg/L-N 100,0 % Témoins Agricoles 80,0 %
60,0 %
40,0 % 25,2 % 20,0 % 8,4 % 9,1 % 1,7 % 0 % N=95 N=242 N=119 N=744 Surface Profond Type de puits
Puits domestiques Présence d’au moins un microorganisme 100,0 % Témoins Agricoles 80,0 %
60,0 %
40,0 %
20 ,0 % 10,5 % 12,4 % 5,0 % 4,7 % 0 % N=95 N=242 N=119 N=744 Surface Profond Type de puits
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