Fiche de lecture "La construction contemporaine de la ville-campagne en Europe"

Yohan Demeure, Fleury André Donadieu Pierre

Description

Les thématiques de recherche se concentrent principalement sur le rôle de l'agriculture
dans les zones périurbaines des villes. Elles traitent du changement de statut social de
l’aire périurbaine et des différentes attributions de l’espace (paysages, zones de proxi-
mité renouvelées). Sont également observées, les attentes des citadins, quant à leur
relation avec l’agriculture (marchande ou non) et donc le développement d’une agri-
culture alternative durable et locale pouvant apporter une sécurité alimentaire.
Quelle position doit adopter l'actuel agriculteur professionnel face au besoin grandissant des citadins d' apprécier autrement les espaces naturels et les espaces cultivés en périphérie des villes ?

Sujets

• Terroir
• Ville
• Local
• Greening
• Urbanisme
• Agriculture

Informations

• Publié par: Gyalist
• Publié le: 23 décembre 2013
• Nombre de lectures: 38
• Licence : Tous droits réservés
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Fiche de lecture
La construction contemporaine de la ville-campagne en Europe
Yohan Demeure L1GR5 - Formes et structures des villes contemporaines
I- Présentation
Titre : La construction contemporaine de la ville-campagne en Europe
Auteurs : Donadieu Pierre, Fleury André.
Revue : Revue de géographie alpine. Tome 91 N°4 – pages 19-29
Année : 2003
II- Contexte / Sujet abordé
Les thématiques de recherche se concentrent principalement sur le rôle de l'agriculture
dans les zones périurbaines des villes. Elles traitent du changement de statut social de
l’aire périurbaine et des différentes attributions de l’espace (paysages, zones de proxi-
mité renouvelées). Sont également observées, les attentes des citadins, quant à leur
relation avec l’agriculture (marchande ou non) et donc le développement d’une agri-
culture alternative durable et locale pouvant apporter une sécurité alimentaire.
Enfin, cet article s’intéresse à l’agriculture productiviste, qui en gérant mieux l’impact
environnemental de son activité et la qualité de ses produits, pourrait jouer un rôle
d’action publique plus important en s’insérant également dans le développement local.
Quelle position doit adopter l'actuel agriculteur professionnel face au besoin grandis-
sant des citadins d' apprécier autrement les espaces naturels et les espaces cultivés
en périphérie des villes ?
III- Mots-clés, exemples de cas d'étude annexes et chronologie
Mots-clés
Ruralité / Rurbanisation / Aire périurbaine / Agriculture productiviste ou nourricière
Sphère marchande locale ou mondiale / Espaces ouverts et publics / Hobby-Farming
Greening / Paysage / Finalités sociales / Sécurité alimentaire / Développement durable
Terroir
Exemples de cas d’étude annexes
 Politiques de « greening » à New-York.
 Squares de South Kensington à Londres.
 Agriculture périurbaine dans la région de Randstad (Pays-Bas). Chronologie
 XVIIe siècle : Mise en place de la grande culture d’Île-de-France (grandes fermes)
 XIXe siècle : Première intégration de l’agriculture dans une conception de la ville
(cité-jardin, E. Howard). Développement du maraîchage et de l'arboriculture au-
tour de Paris et viticulture dans le Languedoc (marché français).
 1960 : Premières mesures de protection des espaces naturels aquatiques et fo-
restiers (par de vraies frontières).
 1962 : Retour de l’agriculture à un rôle de secteur économique important, par la
Loi d'Orientation Agricole et la Politique Agricole Commune européenne (PAC).
 1974 : Apparition des plans d'occupation des sols (POS) et les schémas direc-
teurs d'aménagement et d'urbanisme (SDAU).
 1994 : Création d’une ceinture verte du noyau central urbain par le SDAU d'Ile-de-
France (cadre vert paysager, agriculture de proximité et jardins collectifs / fami-
liaux).
 1999 : Loi d'orientation agricole : multifonctionnalité de l'agriculture française mise
en place.
IV- Résumé
Le terme « espace agricole périurbain » est relativement récent. L'anneau périurbain est
à la base une extension de la ville conquérant les espaces libres. Un tissu urbain très
dense hébergeant notamment des infrastructures de toutes sortes, utiles mais encom-
brantes dont les activités entraînent des nuisances (aéroports, stades, dépôts de trans-
ports, traitement des déchets, grands axes routiers, infrastructures de sport et loisirs).
L'anneau périurbain est en théorie, un espace avec peu de bâti aux fonctions d'habitat
(perte de la fonction d'habitabilité), toutefois par endroit destiné à des populations moins
aisées, défavorisées (valeur foncière moins for-
te).
Des zones résidentielles sont recrées dans des
espaces ruraux (espaces libres et ouverts) qui
deviennent progressivement périurbain à leur
tour.
Paysage périurbain d’Ille et Villaine (35)
L'agriculture redevient un secteur économique
important en France dés 1962, et prend une
direction à l’opposé de ses aspects tradition-
nels d'origine. Deux formes agricoles voient le jour : les systèmes « hors sol » et les
systèmes « au champ », ce sont ces derniers qui retiennent l'attention des aménageurs
en terme de paysage, car ce sont ceux qui couvrent le plus de surface. On assiste à un
changement des rapports sociaux liés à l'espace agricole, soulignant un besoin de na-
ture, de paysage, et entraînant le phénomène de rurbanisation. La valorisation d'une
identité locale voit le jour, ainsi qu'une certaine autonomie, dans un contexte de main-
tien d'un mode de vie semi-rural partagé, en terme d'activités, entre la ville et la campa-
gne.
Ainsi, les zones périurbaines délaissées vont faire l’objet de revalorisations, de restruc-
turations de l'espace afin de les rendre attractives à nouveau. La première de ces mesures consiste à L’intérêt étant de rapprocher les activités
créer (ou conserver in-situ) des espaces agricoles des pôles urbains est avant tout
verts que l’on peut nommer « coupures économique, mais on assiste de plus en
vertes d'urbanisation ». Cependant, la plus à la valorisation de l’ agriculture de
notion d'espace agricole périurbain res- proximité et des jardins collectifs, synony-
tant encore méconnue, ce sont les me de développement en local pour le
plans d’occupation des sols (POS) et local. De plus, ces espaces sont reconnus
les schémas directeurs d’aménagement pour leur valeur humaine.
et d'urbanisme (SDAU) qui distingueront
les espaces verts cultivables ou non.
L'agriculture n'est pas seulement nourricière et peut se voir sous différents angles, car
elle peut être utilisée pour diverses fonctions : strictement commerciale (production de
biens et services ornementaux), pédagogique (fermes pédagogiques, arboretum), de
loisir (chasse, pèche, agrotourisme) ou parfois entretien d’ espaces ouverts périurbains
(mais aussi urbains) à des fins récréatives, également en rapport avec la qualité du
cadre de vie (jardins collectifs, événements sportifs et culturels, événements de quar-
tier).
Jardins communautaires à Paris
L'espace agricole périurbain est une infrastructure sous contrôle publique. En effet,
le monde de l'agriculture représente 3% de la société française en 2010, et le lien
ancestral « agriculture / espaces rural » est rompu (espaces devenus disponibles
pour des activités non agricole). Le rapport entre l'agriculteur et la nature est lui
même remis en question. Dés 1999, l'espace agricole périurbain est ouvert à tous
et prolonge le réseau d'espaces verts urbains.
Autour des villes, on parle de processus social de mise en paysage, c'est à dire
une planification, une sélection des formes (ici motifs paysagers). Certains espa-
ces restent privilégiés car pittoresques, attractifs, touristiques ou amenant un lieu
de vie favorable.
On parle alors de paysage agricole parfois déprécié (serres /tunnels / champs céréa-
liers / horticulture), ou apprécié (vignes / arboriculture fruitière). Le rôle de l'agriculteur
est pour beaucoup celui de rendre l'espace périurbain plus agréable et aéré. Il est
considéré comme un paysagiste, à l'opposé de sa fonction de base nourricière.
Par extension il est possible de dire que cette vision de l'espace périurbain est incom-
patible avec l'actuelle agriculture productiviste similaire à celle du Bassin Parisien par
exemple. La nouvelle vision de ces espaces se conjugue en théorie avec une agri-
culture raisonnée. L'agriculture de plaisance (Hobby-farming) incarne cette
coupure avec les finalités de rentes, privilégiant les plaisirs
des activités de culture de la terre en dehors des logiques
commerciales. Ces activités se développent sur la base
du volontariat, en revenant à des valeurs aujourd'hui en
perdition telles que l'autoconsommation. Certains citadins
séduits développent des projets de jardins communautai-
res contribuant grandement au développement des liens
sociaux.
De plus ces jardins peuvent avoir des finalités d'insertion
sociale (malades, réfugiés, détenus). Ces espaces sont
relativement accessibles à tous mais parfois strictement
privés lorsque la population résid