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Clusters technologiques et management territorial de la proximité relationnelle  Christophe Cariou, Raphaël Suire  CREM – UMR CNRS 6211 Université de Rennes 1  6 avril 2006  
Résumé  Nombre de discours investissent intensément sur le thème du cluster comme solution aux triples problèmes d’innovation, de compétitivité et d’attractivité des territoires. De précédents travaux (Vicente et Suire, 2006) ont montré que derrière la dénomination commune de « cluster TIC » se cachaient des réalités bien différentes s’agissant des conditions de stabilité et de performance. En effet, en revenant sur le compromis ancrage/vitesse d’agglomération dès lors que ce sont les externalités de réseaux ou les externalités informationnelles qui dominent ex-ante la trajectoire de localisation, nous montrons qu’une condition à l’ancrage et à la performance du cluster TIC repose sur la mise en valeur et le management ex-post de la proximité relationnelle.  1. Introduction  Face au scénario de la mort de la distance (Cairncross, 1997) et du village global (Castells, 1996) où les activités technologiques sont censées être dispersées géographiquement, il convient de mettre l’accent sur le “paradoxe géographique” du secteur industriel des TIC (Suire et Vicente, 2002). En effet, nous observons une forte polarisation au niveau mondial avec quelques agglomérations ou clusters TIC  qui concentrent l’activité et la R&D mais aussi une forte concurrence entre les territoires pour attirer et retenir entreprises et individus qualifiés. Cependant, malgré un qualificatif commun, ces clusters TIC révèlent souvent des réalités, des modalités de fonctionnement et des performances bien différentes. De ce point de vue, Saxenian (1994) a fort bien analysé et documenté la Silicon Valley et la Route 128. De ces travaux ressortent que ces deux clusters TIC relèvent de deux logiques bien différentes selon que le premier fonde sa performance sur l’existence d’externalités de réseaux alors que le second repose principalement sur des externalités pécuniaires. Nous soutenons dans ce papier que cette dichotomie n’est plus satisfaisante dans le cadre d’une économie fondée sur la connaissance où le régime de croissance se caractérise par une accélération considérable des cycles de production et de consommation de connaissances nouvelles. Aussi certains territoires peuvent-ils ne pas générer un niveau d’externalités de connaissances suffisantes pour faire l’acquisition
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d’un avantage concurrentiel laissant à penser que les firmes bénéficient finalement très peu de l’appartenance à un collectif. Un territoire qui finalement serait attractif tout en restant très peu créatif.  De précédents travaux ont insisté sur ces territoires (Suire, 2002 ; Vicente et Suire, 2006) et le Silicon Sentier Parisien est représentatif d’un certain type de cluster où la trajectoire de localisation est fortement dominée par les externalités informationnelles. Précisément, c’est le mimétisme qui guide les stratégies individuelles et l’agglomération se trouve être ex-post , très instable du fait des faibles interactions directes entre les acteurs : absence de proximité organisationnelle entre les entreprises mais aussi très faible proximité relationnelle entre les individus pour reprendre quelques catégories des proximités (Boshma, 2005). Pour le dire différemment, les possibilités de l’innovation collective au sein de ce type de cluster se trouvent très largement affaiblies. D’un autre côté, le Silicon Plateau de Bangalore et le Hsinchu Park de Taipei suggèrent l’existence d’une dynamique d'agglomération fondée sur les externalités de réseaux quelque peu plus complexes qu’usuellement. Plus précisément, ces nouveaux clusters TIC (et d'autres bien évidemment) suggèrent l'importance des "talents", i.e.  du capital humain très qualifié et de leurs "réseaux" à côté des entreprises et de leurs réseaux. En effet, l'émergence et le développement de ces clusters est fondée notamment sur deux variables: les compétences particulières des talents localisés et les réseaux transnationaux des talents précédemment délocalisés ailleurs (la Silicon Valley entre autres). Si ces clusters sont fortement attractifs, ils ne sont pas encore fortement créatifs, les réseaux locaux entre les talents, comme entre les entreprises, ne sont pas encore pleinement développés. Ces quelques clusters TIC ne représentent aucunement des cas particuliers mais plutôt des faits stylisés qu'il semble nécessaire d'approfondir (formellement) pour pouvoir en tirer les leçons pour le décideur territorial. Dans cette logique nous défendons l’idée que la proximité relationnelle peut être un élément clé de la performance du cluster TIC puisque ce sont les talents qui jouent le double rôle d’être dépositaires de connaissances spécifiques et d’être aussi inputs pour de nombreuses entreprises TIC innovantes.  Afin de conclure sur cette dimension importante de la performance du cluster TIC, nous revenons dans un premier temps sur la présentation du cadre formel de l’analyse du compromis stabilité-vitesse d’agglomération (2). Nous illustrons ensuite le caractère opérationnel de ce cadre d’analyse à partir des exemples du Silicon Plateau et de Hsinchu Park (3). Enfin le dernier point lie explicitement la performance à la dimension relationnelle des clusters et interroge de ce point de vue le décideur territorial sur le management des réseaux d’hommes et des talents. (4)  
2. L’ambivalence du label « Silicon » : le Silicon Sentier et la Silicon Valley, deux clusters TIC polaires  En dépit du label « silicon » auto-attribué à de très nombreux territoires (tableau 1), il en est deux, emblématiques de l’ambivalence que peut porter cette dénomination. En effet les propriétés de stabilité, au sens de l’ancrage et de l’attractivité, sont bien différentes selon que l’on regarde la Silicon Valley ou bien que l’on s’arrête sur l’éphémère Silicon Sentier parisien. Bien sûr, la nature des activités (des entreprises du secteur des télécommunications, des semi-conducteurs et de l’Internet contre des
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