LE LISIER FRAIS OU COMMENT TRANSFORMER UNE CONTRAINTE EN ATOUT
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LE LI SIER F RAIS COMMENT T RANSFORMER UNE CONTRAINT E E N A TOUT COM MERCIAL ?1 2 1 2P. Robin , P. Mo rand , M. H assouna , D. Cluzeau1 2INRA-Agrocampus-CIRAD, UM R SAS - Université Rennes 1 – CN RS, U MR EcoBioLa performance é conomique d’un él evage es t d épendante de sa pe rformance zoote chnique. L ’indicede consommation de l ’élevage est un cr itère regardé pou r a méliorer l a r entabilité d ’un é levage, pa rexemple réduire de 3 à 2 k g d’aliment se c / kg de poi ds quotidien g agné. Pe rtinent à l’époque où l eséleveurs de vaient p rincipalement produire de s ani maux de qu alité pou r un c oût mini mum, ce critèrene l’est plus c ar : il n'intègre pas tous les intrants : eaux, produits de santé et d'hygiène, etc. ; par exemple enintégrant l'eau, l' indice dé passerait 6 ! il n'intègre pas toutes les sorties, alors que l'animal ne valorise qu'une faible proportion del'aliment (moins de la moitié pour l'azote !) et que le coût de traitement de l'effluent augmenteavec le nombre de critères à respecter : pathogènes, azote, phosphore, métaux, potassium,résidus médicamenteux, perturbateurs endocriniens, gènes de résistance aux désinfectants etantibiotiques, et c.Les effluents sont par nature recyclables. D onc, la production de déchets à épandre ou traiterpourrait être minimisée. L'optimisation économique pourrait intégrer d'autres produits, destinés parexemple à la f ertilisation, l ’é nergie, l e lo gement, l ’alimentation, le vestimentaire, ou ...

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LE LISIER FRAIS COMMENT TRANSFORMER UNE CONTRAINTE EN ATOUT COMMERCIAL ?
1 21 2 P. Robin , P. Morand , M. Hassouna , D. Cluzeau
1 2 INRA-Agrocampus-CIRAD, UMR SAS -Université Rennes 1 – CNRS, UMR EcoBio
La performance économique d’un élevage est dépendante de sa performance zootechnique. L’indice de consommation de l’élevage est un critère regardé pour améliorer la rentabilité d’un élevage, par exemple réduire de 3 à 2 kg d’aliment sec / kg de poids quotidien gagné. Pertinent à l’époque où les éleveurs devaient principalement produire des animaux de qualité pour un coût minimum, ce critère ne l’est plus car : ; par exemple en: eaux, produits de santé et d'hygiène, etc.il n'intègre pas tous les intrants intégrant l'eau, l'indice dépasserait 6 ! il n'intègre pas toutes les sorties, alors que l'animal ne valorise qu'une faible proportion de l'aliment (moins de la moitié pour l'azote !) et que le coût de traitement de l'effluent augmente avec le nombre de critères à respecter: pathogènes, azote, phosphore, métaux, potassium, résidus médicamenteux, perturbateurs endocriniens, gènes de résistance aux désinfectants et antibiotiques, etc.
Les effluents sont par nature recyclables. Donc, la production de déchets à épandre ou traiter pourrait être minimisée. L'optimisation économique pourrait intégrer d'autres produits, destinés par exemple à la fertilisation, l’énergie, le logement, l’alimentation, le vestimentaire, ou la santé.
Les pistes étudiées à Guernévez
Le dispositif présenté ici est financé en partie par des fonds européen (Feoga n° 8089), par le Conseil Régional de Bretagne ainsi que par les Chambres d’agriculture de Bretagne. Son intérêt est de réduire le besoin de surface par rapport à l’épandage, de 600 à 12 m²/place environ.
Le fond de fosse d’une porcherie est nettoyé par une chasse d’eau six fois par jour : le lisier frais dilué ainsi récolté est alors tamisé. Ensuite, la part de liquide récupérée est épandue sur un lombrifiltre (plaquettes forestières et vers de terre). Après passage sur ce lombrifitre, l’effluent obtenu est envoyé sur un réseau de lagunage constitué de lagunes et filtres plantés, pour en parfaire son épuration. A la fin du cycle, le liquide récupéré servira au fonctionnement de la chasse d’eau des porcheries. Ce dispositif permet de tester de nouvelles valorisations des effluents, de quantifier les rendements de ces traitements et d'en envisager la mécanisation. Il a également pour but d’en évaluer les conséquences pour l'élevage en termes de santé, alimentation, environnement et économie. Des élevages faisant appel à de telles conceptions globales existent déjà en Amérique du Sud, en Asie et en Afrique, voire en France.
Les produits obtenus à partir des effluents sont les lombricomposts, les lombriciens et les macrophytes. Les lombricomposts ont un intérêt comme fertilisants organiques, comme supports de culture, voire en protection des végétaux contre les pathologies racinaires. La production avoisine 100 kg/place et par an. Les lombriciens (vers de terre) peuvent être utilisés en alimentation animale ou dans des préparations pharmaceutiques. La production dépendra de notre capacité à mettre au point un moyen de récolte simple. Les macrophytes tels que les jacinthes d'eau, les roseaux, les joncs, la menthe aquatique, peuvent servir en alimentation animale pour réduire le coût de l'aliment
9e Journée régionale PORC – Travail, performances et innovations – Loudéac, 28 novembre 2007
(les jacinthes d'eau sont déjà utilisées en alimentation porcine; ici, elles pourraient remplacer l'eau dans la fabrication de soupe et apporter une part des nutriments : protéines, minéraux, par exemple), mais aussi comme biomasse-énergie (chaudières ou méthanisation en évitant ainsi le recours à des produits alimentaires), paillage, bio-matériaux pour la construction, etc. La production peut atteindre plusieurs centaines de kg/place et par an.
Figure 1 : Dispositif mis en place à la station régionale porcine de Guernévez : les sorties de biomasses sont mentionnées en marron souligné.
L’évaporation d’eau par les lagunes à macrophytes est supérieure à l’eau rejetée (déjections et lavage) ce qui supprime le besoin systématique d'épandage. Un apport d’eau extérieur est donc indispensable, il se fait par la récupération d'eau de pluie. De plus, la diversité des compartiments de traitement combinant des sites aérobies et anaérobies permet d'éliminer nombre de pathogènes et de micropolluants.
Les enjeux sont d'identifier des filières régionales dont les productions peuvent valoriser de façon rentable des produits de qualité régulière, issus de ce traitement, tout en répondant à des besoins de proximité afin d’éviter le transport à longue distance.
Une révolution culturelle à entreprendre
La gestion des déjections dès leur sortie de l’animal apporte de nouvelles opportunités de valoriser les effluents. Les choix techniques sont destinés à mieux recycler les coproduits d'un atelier pour minimiser les intrants de l'exploitation (et non de l'atelier) et maximiser la production exportable. Ce système se rapproche du fonctionnement d’un écosystème où les flores microbiennes, les macrofaunes détritivores et les végétaux transforment les nutriments excrétés en minimisant les fuites. En ajoutant ces productions à la production animale, l'indice de consommation serait nettement inférieur à 1 ! Il en résulterait aussi une amélioration de l'image de l'élevage. La mise en place d’un tel système est techniquement à la portée des éleveurs. Néanmoins, la coexistence sur l’exploitation, du métier d'éleveur avec d'autres métiers et de la filière de production animale avec d'autres filières, requiert une évolution culturelle.
9e Journée régionale PORC – Travail, performances et innovations – Loudéac, 28 novembre 2007
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