Le marché stéphanois des fruits et légumes (premier article) - article ; n°4 ; vol.46, pg 333-369
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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1971 - Volume 46 - Numéro 4 - Pages 333-369
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 50
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Bernard Jayol
Le marché stéphanois des fruits et légumes (premier article)
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 46 n°4, 1971. pp. 333-369.
Citer ce document / Cite this document :
Jayol Bernard. Le marché stéphanois des fruits et légumes (premier article). In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 46 n°4,
1971. pp. 333-369.
doi : 10.3406/geoca.1971.1593
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1971_num_46_4_1593LE MARCHÉ STÉPHANOIS
DES FRUITS ET LÉGUMES
par Bernard Jayol
Le 30 septembre 1953, le décret n° 53.959 jeta les bases d'une poli
tique d'organisation du Marché français des fruits et légumes par la
création des « Marchés d'Intérêt National » aux stades de la consom
mation et de la production. D'autres textes législatifs vinrent préciser
le contenu de ce premier décret. Avec les années on passa aux réali
sations, non sans difficultés, heurts ou erreurs. Le 9 mai 1961 s'ouvrait
le nouveau marché de gros de Lyon. Février 1963 voyait l'ouverture
de celui de Bordeaux-Brienne ; d'autres suivirent. Le dernier en date,
le plus prestigieux : Rungis, s'ouvrait en mars 1969. Chaque réalisation
possède un service d'information et tous ces services sont reliés entre
eux. Ce réseau permet d'avoir une connaissance précise de l'offre et de
la demande, des cours pratiqués sur les autres places... donc de clarifier
les transactions et de donner naissance à des cours vrais, fermes et
homogènes. D'autre part, l'ouverture de ces marchés de gros modernes
a permis aux Municipalités de récupérer les emplacements des anciens
marchés presque toujours situés en plein centre des villes où ils faisaient
obstacle à un aménagement rationnel de la circulation. L'hygiène aussi
y a beaucoup gagné.
A Saint-Etienne, on en est encore, toutes proportions gardées, au
stade des « Halles de Paris » avant l'ouverture de Rungis. Des projets
de transfert du marché de gros sont à l'étude... depuis de nombreuses
années. Mais le temps des réalisations est enfin arrivé, les premiers
travaux viennent de commencer. En tout cas le marché de gros de
Saint-Etienne ne sera pas déclaré d'intérêt national, car il brasse un
tonnage qui avoisine 50 000 tonnes par an, et son voisin lyonnais est
trop proche et trop puissant. Si le marché de gros est un élément majeur
dans la distribution des fruits et légumes, il n'en reste cependant qu'un
élément. L'approvisionnement d'une ville en fruits et légumes et leur
commercialisation dans ce cadre urbain ont en effet mis en place, au
cours des années, un réseau de distribution extrêmement complexe et
1. Cette étude est le résumé d'un mémoire de Maîtrise en géographie soutenu en
octobre 1969 à la Faculté des Lettres de Lyon. 334 В. JAYOL
varié. L'étude du Marché des fruits et légumes stéphanois nous permettra
de parcourir les multiples filières qui amènent la pomme ou la salade
du producteur sur la table de la ménagère 2. Elle nous fera découvrir
un monde animé et pittoresque, comprendre un peu mieux le mécanisme
de la formation des prix. De plus, le Marché stéphanois a l'intérêt
d'être à la croisée des chemins ; il lui faut s'adapter au commerce
moderne. Le transfert du marché de gros aura des répercussions multiples.
L'avenir est incertain pour beaucoup, les problèmes sont nombreux, le
temps des mutations arrive. Il est difficile d'avoir une connaissance
détaillée du marché des fruits et légumes stéphanois à cause du manque
de sources chiffrées. Les principaux intéressés n'ont souvent que de
vagues idées sur les tonnages, les pourcentages demandés et quand ils
possèdent des chiffres précis, le plus souvent ils se taisent. Ainsi, ne
nous est-il pas possible de répondre du tonnage exact vendu par telle
ou telle Société à succursales multiples, par tel ou tel grand magasin...
Les chiffres donnés ne sont le plus souvent que des ordres de grandeur.
LES CONDITIONS GENERALES
DU MARCHE STEPHANOIS
1 — La demande locale
Les effectifs démographiques
La population légale de Saint-Etienne s'élevait au recensement de
1968 à 216 020 habitants, soit 12 387 personnes de plus qu'en 1962 et
en pourcentage 6,1 %. C'est une augmentation modeste puisque l'a
ccroissement de la population métropolitaine a été, pour la même période,
de 7,5 % et que celui de la région Rhône-Alpes a atteint 10,3 %. Le
marché des fruits et légumes stéphanois n'a donc eu à faire face qu'à
une augmentation minime du nombre d'habitants. Si cette population
n'a guère augmenté, elle a par contre subi des variations internes notables.
Les quartiers du centre de la ville, ainsi que ceux qui l'entourent
et qui datent du xixe siècle, ont tous perdu des habitants entre 1962 et
1968. Cette diminution s'élève à 6 674 personnes. Cette perte exprimée
2. L'espace communal stéphanois sera le cadre de notre étude. Mais on ne peut
pas isoler le marché des fruits et légumes d'une ville de son environnement puisque,
entre autres, le de gros a une zone d'influence qui s'étend au delà de l'agglo
mération, et que les produits consommés proviennent d'autres régions. C'est pourquoi,
toutes les fois que cela sera nécessaire pour la compréhension du sujet, les limites
de l'espace communal seront dépassées.
^ MARCHÉ STÉPHANOIS DES FRUITS ET LÉGUMES 335 LE
en pourcentage par rapport à la population de 1962, pour chaque quartier,
varie de — 4,25 % à — 16,30 %. Les quartiers où l'activité minière
avait la prépondérance ont eux aussi perdu des habitants. Les espaces
libres sont importants (c'est dans un de ces quartiers que le nouveau
marché de gros est en construction), mais le sol miné interdit la cons
truction de grands ensembles. De plus, bon nombre d'immeubles doivent
être évacués parce qu'ils sont lézardés et menacent de s'écrouler. Par
contre, les quartiers des sorties Nord et Sud de la ville, tout comme
ceux du flanc Est, ont gagné des habitants. La zone des grands ensemb
les ouvriers située à l'Est de la ville a 13 514 habitants de plus qu'en
1962. Pour certains îlots l'accroissement a été de plus de 66 % en six
ans.
Si le réseau de distribution des fruits et légumes à Saint-Etienne n'a
pas eu à faire face à une augmentation notable de la demande, il a eu
par contre à s'adapter aux déplacements internes de cette demande.
L'a-t-il fait ? Nous le verrons plus avant dans notre étude.
Les principaux facteurs influant sur la demande
La demande est modelée par les habitudes alimentaires de la région et
surtout, pour le cas étudié, par les revenus des ménages.
La consommation régionale des fruits et légumes nous montre que la par personne, de pommes de terre et de légumes frais dans
la région Sud-Est délimitée par l'I.N.S.E.E. et dans laquelle se trouve
Saint-Etienne, est sensiblement égale à la moyenne française. Par
contre, la consommation de fruits est supérieure à la moyenne nationale.
La proximité des vergers de la Vallée du Rhône avec les facilités d'ap
provisionnement que cela entraîne, en est la cause première. Quoi qu'il
en soit, la de fruits et légumes en kilogrammes par per
sonne est, dans notre région, à peu près équivalente à la moyenne
nationale.
Pourtant les revenus des ménages sont en moyenne plus faibles
dans la Loire que dans l'ensemble de la France ; ceci provient du fait
que dans ce département, l'importance des salaires est largement pré
pondérante dans l'ensemble des revenus. C'est l'indice du caractère
très industriel et urbain de ce département. Le salaire annuel moyen
par tête, dans le département de la Loire, toutes activités comprises
(sauf agriculture et administrations publiques), était inférieur, en 1965,
d'environ 16 % à son homologue national. L'évolution de ces dernières
années n'a pas comblé ce retard. Il faut néanmoins souligner qu'à
Saint-Etienne même, le revenu moyen par ménage est plus élevé que
celui des autres communes du département ; seul celui de la commune
de Saint-Prie

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