Le st?pa de Dh?nyaka?aka selon la tradition tibétaine - article ; n°1 ; vol.16, pg 81-88
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Description

Arts asiatiques - Année 1967 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 81-88
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 22
Langue Français

Extrait

André Bareau
Le stūpa de Dhānyakaaka selon la tradition tibétaine
In: Arts asiatiques. Tome 16, 1967. pp. 81-88.
Citer ce document / Cite this document :
Bareau André. Le stūpa de Dhānyakaaka selon la tradition tibétaine. In: Arts asiatiques. Tome 16, 1967. pp. 81-88.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1967_num_16_1_976'
LE STUPA DE DHÂNYAKATAKA
SELON LA TRADITION TIBETAINE
par André BARE AU
Dans un récent article intitulé Der Dhânyakataka-Slûpa (Zeitschrift der
Deutschen Morgenlândischen Gesellschaft, Band 115, Heft 2, Berlin, 1965, p. 320-326),
M. Klaus Hahlweg a édité et traduit en allemand deux brefs textes tibétains parallèles
qui donnent une description d'un stûpa nommé Sri Dhânyakataka. Tirés du Klon-rdol
bla-ma Nag-dban blo-bzan (n° 6538 du Catalogue libélain de l'Université Tokoku,
Sendai, 1953), ils contiennent une note finale affirmant reposer sur une description
du monument faite par Bu-ston, lequel aurait utilisé lui-même les renseignements
laissés par le guru Man-lun, qui l'avait visité. M. Hahlweg ne se livre à aucune critique
des documents ainsi produits et se contente de déclarer, à la fin de sa traduction
(p. 324), qu'il est tout à fait clair pour lui que ce slûpa de Dhânyakataka doit être
recherché dans la région des bouches du Gange. Il s'oppose ainsi à l'opinion de
H. Hoffmann, qu'il cite et d'après lequel ce monument était identique avec celui qui
avait été élevé dans l'Inde mériodionale près des deltas de la Krishna et de la Godâvarî
(Die Religionen Tibels, p. 119 et 164).
Le nom du stûpa est donné plusieurs fois sous sa forme tibétaine, Dpal-ldan-
'bras-spuns, et une fois sous sa forme indienne, $rï dha-bya ka-la-ka (p. 324). Le
Tibetan-english Dictionary de Sarat Chandra Das confirme que l'expression Dpal-ldan
'bras-spuns traduit bien Sri Dhânyakalaka, et séparément que dpal-ldan correspond
à srï et 'bras-spuns à dhânyakataka (sub voc). Par conséquent, il n'y a aucun doute
quant à l'identité de nom entre le monument en question et l'antique capitale des
Andhra visitée et décrite par Hiuan-tsang ainsi que dans la version chinoise du
Mahâmeghasûtra (édition de Taishô Issaikyô n° 378, p. 1107 a, 1. 8 sq.). Bien que ni
le célèbre voyageur chinois ni le sûlra ne fassent la moindre allusion à un slûpa situé
à Dhânyakataka du Sud, on peut penser que le souvenir du fameux stûpa d'Amarâvatî
est à l'origine du nom cité par les auteurs tibétains à propos du monument, quel
qu'il soit, dont ils nous ont transmis la description. En effet, le slûpa d'Amarâvatî,
l'un des plus beaux et des plus grands de l'Inde, avait été construit à une quarantaine 82 A. BARE AU
de kilomètres au nord-ouest de la ville de Dhânyakataka décrite par Hiuan-tsang
et qu'une enquête récente conduit à rechercher sur l'emplacement de l'actuelle ville
de Vijayavadâ (cf. André Bareau, Le site de la Dhânyakataka de Hiuan-tsang, Arts
Asiatiques, tome XII, 1965, p. 21-82). Il se trouvait donc bien sur le territoire
dépendant de celle-ci, même si ce dernier était un peu moins étendu que ne le rapporte
le pèlerin chinois, et cela semble confirmé par une inscription trouvée sur l'un des
piliers restant du monument et conservé in situ, qui mentionne les dévots de
Dhânyakataka.
Cependant, l'identité de nom n'entraîne pas nécessairement l'identité entre les
deux monuments, car, comme il est fréquent dans la plupart des grandes religions,
les fidèles bouddhiques ont souvent donné à des édifices religieux, monastères, slûpa,
ou autres construits aux époques les plus diverses et dans les pays les plus différents,
les noms prestigieux de ceux qu'avaient bâti les dévots des générations antérieures
en des régions gagnées depuis longtemps à l'Évangile bouddhiste. Puisqu'on ne peut
compter les Jetavana, les Ambavana, les Mahâvihâra, etc. dispersés de l'Indus au
Japon, il ne serait nullement surprenant que le souvenir du célèbre slûpa d'Amarâvatî-
Dhânyakataka ait conduit, à plusieurs siècles de distance, en des pays fort éloignés
du delta de la Krishna, des fidèles à donner son nom à un monument nouveau. La
preuve en est que le Tibetan-english Dictionary de Jâschke signale que le nom de
'Bras-spuns, c'est-à-dire Dhânyakataka, avait été donné à un monastère situé près
de Lhassa (sub voc).
La double description dont M. Hahlweg nous donne le texte tibétain et la traduc
tion allemande fournit de nombreux éléments dont l'examen doit permettre de
résoudre le problème ainsi posé : le slûpa Srï Dhânyakataka mentionné par les
Tibétains est-il ou non identique avec celui qui avait été construit sur le territoire
de la Dhânyakataka du Sud, c'est-à-dire vraisemblablement celui d'Amarâvatî ?
Ces éléments concernent, les uns l'endroit où s'élevait le monument dont parlent les
auteurs tibérains, d'autres l'époque où il fut construit et surtout celle où il était
l'objet d'un culte, enfin son caractère religieux.
Les données topographiques, bien que variées, demeurent imprécises dans
l'ensemble. En effet, l'on ne peut rien tirer du fait que le nom populaire de l'endroit
où se trouvait le slûpa était Aslu-ka-ya, ni de ce que la ville où il était situé s'appelait
Dpal-yon ou Dpal-yon-can, que M. Hahlweg restitue correctement en sanskrit comme
Srlgunavat, puisque l'un comme l'autre de ces deux noms sont inconnus par ailleurs,
du moins comme toponymes.
Les renseignements relatifs aux cours d'eau qui entourent la ville ne sont pas
beaucoup plus explicites. Certes, l'un des deux est la Gangâ, donc en principe le
Gange, mais on sait que, depuis l'Antiquité, on donnait souvent le nom du grand
fleuve sacré à des rivières moins importantes coulant en diverses régions de l'Inde, à
la Kaverî du pays tamoul par exemple. Par conséquent, la mention de la Gangâ, si
elle nous invite à chercher dans le bassin gangétique, n'est pas, à elle seule, un argument LE STÛPA DE DIIÂNYAKATAKA 83
décisif. Quant à l'autre cours d'eau, apparemment un afiluent du premier, dont le
nom est Si-ta dans le texte tibétain et Sïtâ dans la restitution fort plausible de
M. Hahlweg, il est tout aussi inconnu que le pays d'Astu-ka-ya et la ville de Dpal-yon
(-can), soit Srïgunavat ; tout au plus peut-on signaler qu'une branche du Gange
mythique et céleste porte ce nom, ce qui laisserait à penser que la Gangâ citée ici est
bien le Gange, mais celui de la Terre cette fois.
Cependant, les directions données par nos textes à ces deux cours d'eau posent
de nouveaux problèmes. Selon le premier texte, la ville de Srïgunavat ressemble à
une petite île (glin phran Ua-bu), ce qui conduit à croire que le confluent de la Sitâ
et de la Gangâ se trouve quelque part sur son pourtour, idée que le second texte,
moins précis, semble pourtant confirmer. C'est le seul point à peu près certain, car
les deux sources sont en contradiction sur les directions prises par les deux cours
d'eau. La Gangâ coule au nord-est (byan-sar ni), contourne la ville par la droite
(gyas) et se jette dans l'océan d'après le texte I, mais, si l'on en croit l'autre texte,
elle vient du nord-est (byan-sar nas), contourne la ville par la droite et coule vers
l'océan en venant du sud (Iho nas). De même, selon le texte I, la rivière Sitâ vient
du nord-ouesl (nub-byan nas), contourne la ville par la gauche (gyon) et coule vers
l'océan, alors que, d'après l'autre source, elle vient du sud-ouest (tho-nub nas),
contourne la ville par la gauche puis coule vers l'océan. Or, on ne voit guère d'endroit,
sur les cartes actuelles les plus détaillées, où le Gange coule, même sur une très courte
distance, en venant du nord-est et il en est de même de la Krishna, qui pourrait être
nommée Gangâ du sud. On comprendrait cependant que, comme semble le suggérer
le texte I qui manque toutefois de clarté à cet endroit et pourrait être altéré, le Gange,
ou même la Krishna, contourne le côté

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