Les contrats et stages aidés : un profit à moyen terme pour les participants ? Les exemples du CIE, du CES et du Sife ; suivi des commentaires de Denis Fougère, de Valentine Henrard et Cyril Nouveau - article ; n°1 ; vol.408, pg 3-43
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Les contrats et stages aidés : un profit à moyen terme pour les participants ? Les exemples du CIE, du CES et du Sife ; suivi des commentaires de Denis Fougère, de Valentine Henrard et Cyril Nouveau - article ; n°1 ; vol.408, pg 3-43

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Economie et statistique - Année 2007 - Volume 408 - Numéro 1 - Pages 3-43
Les contrats et stages aidés: un profit à moyen terme pour les participants? Les exemples du CIE, du CES et du Sife
Des moyens financiers importants sont consacrés aux politiques publiques de l'emploi. Il est indispensable de mesurer leur efficacité. Des données originales ont été constituées dans ce but par la Dares, à travers une enquête: le Panel des bénéficiaires de la politique de l'emploi. L'étude mesure l'efficacité du passage par un Contrat emploi solidarité (CES), un Contrat initiative emploi (CIE), ou un Stage d'insertion et de formation à l'emploi (Sife «collectif») en comparant le retour à l'emploi d'anciens bénéficiaires de ces dispositifs, entrés de fin 1997 à mi-1999 et sortis fin 1999, à celui d'une population témoin de demandeurs d'emploi éligibles. Une correction des biais de sélection, procé¬ dant par appariement de populations de bénéficiaires et de témoins, est mise en oeuvre. Elle repose sur des variables qui influencent la participation aux disposi¬ tifs (l'environnement familial, le parcours professionnel antérieur mais aussi les conditions de vie et la situation financière). L'analyse des réponses obtenues jusqu'en mars 2003 montre qu'en moyenne le CIE est efficace du point de vue du retour à l'emploi et de l'amélioration du niveau de vie, alors que le CES et les Sife collectifs n'améliorent pas significativement les trajectoires des bénéficiaires par rapport à celles des témoins. Pour les personnes de 26 à 49 ans, le passage par un CES s'avère néanmoins profitable au regard de la trajectoire professionnelle des témoins.
Employment and Vocational Schemes: an Advantage in the Medium Term for the Participants? The Examples of the CIE, CES and SIFE Schemes
Considerable financial resources are spent on pub­ lic employment policies and it is essential to measure their effectiveness. With this aim in mind, fresh data has been compiled by DARES (the French Ministry of Labour's Statistics Department) using a survey: the
Panel of Employment Policy Beneficiaries. This study measured the effectiveness of Solidarity Employment Contracts (CES), Employment Initiative Contracts (CIE), and Employment Training and Placement Courses
(SIFE group training and integration), comparing the return to employment of past beneficiaries, starting these schemes between late 1997 and mid-1999 and finishing in late 1999, with a control group of eligible job seekers. The selection bias has been minimised by pairing the beneficiary and control groups, against variables which influence participation in the schemes (family background and previous career, but also liv¬ ing standard and financial situation). The analysis of the responses collected up to March 2003 shows that on average the CIE is effective for returning to employ¬ ment and improving living standards, while the CES and the SIFE do not significantly improve the careers of the beneficiaries compared with those of the control group. Nevertheless, taking part in CES can be beneficial for those aged between 26 and 49, in comparison with the careers of the control group.
Arbeitsbeschaffungsmaßnahmen: welcher mittelfristige Nutzen für die Teilnehmer? Beispiele: CIE, CES und Sife
Für die öffentliche Beschäftigungspolitik werden
beträchtliche Finanzmittel bereitgestellt, weshalb es unerlässlich ist, deren Effizienz zu messen. Die Statistikstelle des Arbeitsministeriums (Dares) stellte deshalb anhand der Erhebung „Panel der Nutznießer der Beschäftigungspolitik relevante Daten zusam­ men. In vorliegender Studie wird die Wirksamkeit eines Solidaritätsbeschäftigungsvertrags (CES, Verrichtung gemeinnütziger Arbeit in Teilzeit), einer Arbeitsfördermaßnahme für Langzeitarbeitslose (CIE) oder eines Praktikums zur Eingliederung und Berufsausbildung (Sife) gemessen und die Rückkehr zur Beschäftigung älterer Begünstigter, die zwischen Ende 1997 und Mitte 1999 bis Ende 1999 gefördert wurden, mit einer Kontrollgruppe von förderungswür­ digen Arbeitsuchenden verglichen. Eine Korrektur der Auswahlverzerrungen erfolgt durch Vergleich der Population der Begünstigten mit der Kontrollgruppe. Diese basiert auf Variablen, die die Teilnahme an diesen Maßnahmen (familiäres Umfeld, frühere Berufslaufbahn, aber auch Lebensverhältnisse und finanzielle Lage) beeinflussen. Die Analyse der bis März 2003 erhalte¬ nen Antworten zeigt, dass der CIE im Hinblick auf die Rückkehr zur Beschäftigung und die Verbesserung des Lebensniveaus effizient ist, wohingegen der CES und die Eingliederungspraktika die Laufbahn der Begünstigten verglichen mit den Kontrollgruppe kaum verbessern. Für die Personen zwischen 26 und 49 Jahren wirkt sich ein CES gemessen an der Berufslaufbahn der Kontrollgruppe dennoch positiv aus.
Las ayudas a los contratos y prácticas: ¿Beneficio a medio plazo para los participantes? Los ejemplos del CIE, del CES y del Sife
Importantes medidas financieras se dedican a las polí ticas públicas de empleo. Resulta indispensable medir su eficacia. A este fin, el Dares ha constituido datos originales a través de una encuesta: el Panel de los beneficiarios de la política de empleo. El estudio mide la eficacia del paso por un Contrato de empleo solida¬ rio (CES), un Contrato de iniciativa al empleo (CIE), o una Práctica de inserción y formación al empleo (Sife colectiva), comparando la reincorporación laboral de antiguos beneficiarios de estos dispositivos, adjudicata rios desde finales de 1997 a mediados de 1999 y hasta finales de 1999, a aquella de una población testigo de solicitantes de empleo elegibles. Se ha implementado una corrección de los medios de selección, procediendo por emparejamiento de poblaciones de beneficiarios y de testigos. Ésta se basa en variables que influyen la participación en los dispositivos (el entorno familial, el recorrido profesional anterior, pero también las condi¬ ciones de vida y la situación financiera). El análisis de las respuestas obtenidas hasta marzo de 2003 muestra que en promedio, el CIE es eficaz desde el punto de vista de la reinserción laboral y de la mejora del nivel de vida, mientras que el CES y las Sife colectivas no mejoran significativamente las trayectorias de los beneficiarios con respecto a las de los testigos. Para las personas de 26 a 49 años, pasar por un CES ha demostrado ser, no obstante, beneficioso con respecto a la trayectoria profesional de los testigos.

41 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2007
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Langue Français

Extrait

EMPLOI
Les contrats et stages aidés : Un profit à moyen terme pour les participants ? Les exemples du CIE, du CES et du Sife Karl Even et Tristan Klein*
Des moyens financiers importants sont consacrés aux politiques publiques de l’emploi. Il est indispensable de mesurer leur effi cacité. Des données originales ont été constituées dans ce but par la Dares, à travers une enquête : lePanel des bénéficiaires de la politi-que de l’emploi. L’étude mesure l’efficacité du passage par unContrat emploi solidarité (CES), unContrat initiative emploi (CIE), ou unStage d’insertion et de formation à l’ mploile retour à l’emploi d’anciens bénéfi ciaires de(Sife « collectif ») en comparant e ces dispositifs, entrés de fi n 1997 à mi-1999 et sortis fi n 1999, à celui d’une population témoin de demandeurs d’emploi éligibles. Une correction des biais de sélection, procé- dant par appariement de populations de bénéfi ciaires et de témoins, est mise en œuvre. Elle repose sur des variables qui infl uencent la participation aux dispositifs (l’environ-nement familial, le parcours professionnel antérieur mais aussi les conditions de vie et la situation financière). L’analyse des réponses obtenues jusqu’en mars 2003 montre qu’en moyenne le CIE est efficace du point de vue du retour à l’emploi et de l’amélioration du niveau de vie, alors que le CES et les Sife collectifs n’améliorent pas signifi cativement les trajectoires des bénéfi ciaires par rapport à celles des témoins. Pour les personnes de 26 à 49 ans, le passage par un CES s’avère néanmoins profi table au regard de la trajec-toire professionnelle des témoins.
 Dares, département des politiques de l’emploi, au moment de ce travail. * Nous remercions Béatrice Sédillot, Bruno Crépon, Denis Fougère et les deux rapporteurs anonymes de la revue ainsi que les parti cipants au séminaire interne du 7 septembre 2004, au colloque Dares du 8 février 2005 et au séminaire Fourgeaud du 23 novembre 2005 pou r leurs commentaires et remarques. Nous sommes également redevables à Anne Saint-Martin et Muriel Roger de nous avoir fait largem ent bénéficier de leur connaissance des méthodes mises en œuvre. Nous restons seuls responsables des erreurs qui pourraient subsister. Les analyses développées dans cet article n’engagent que leurs auteurs et aucunement le Ministère de l’économie, des fi nances et de l’emploi.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 408-409, 2007
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Le recours aux stages et contrats aidés pour l’insertion des publics en diffi culté sur le marché du travail est un élément très important de la politique de l’emploi en France depuis le début des années 1990. Ainsi, en 1999, 2 mil-lions d’individus étaient concernés par ces pro-grammes, soit près de 10 % de l’emploi salarié, pour un coût de 11 milliards d’euros. Ils étaient encore 1,3 million en 2005. Souvent utilisées de façon contra-cyclique pour enrayer les poussées conjoncturelles du chômage - notamment lorsqu’elles se concréti-sent par des contrats dans le secteur non mar-chand - ces aides visent à lutter contre l’exclu-sion sociale et professionnelle. Au-delà d’effets à court terme sur l’emploi (Dares, 2003), ces aides profitent-elles aussi à long terme aux personnes qui en bénéficient ? Changent-elles favorablement leur trajectoire profession-nelle ? Atténuent-elles les diffi cultés qu’elles connaissent ou améliorent-elles leurs conditions de vie ? Les travaux d’évaluation micro-économétri-ques, qui se sont développés dans les pays euro-péens depuis le milieu des années 1990, mettent en évidence de manière convergente une effi ca-cité variable en fonction du type de dispositif (Kluve, 2006). Si les contrats aidés dans le sec-teur marchand, à l’égal des actions d’accompa-gnement des chômeurs, tendent à favoriser le retour à l’emploi des bénéfi ciaires, ce n’est pas le cas pour les contrats aidés dans le secteur non marchand ni pour les stages de formation. En particulier les aides à l’emploi dans le secteur non marchand peuvent tendre à réduire l’inten-sité de la recherche d’emploi durant la période du programme (Fredriksson et Johansson, 2003) ou induire de la stigmatisation à l’égard des bénéficiaires en raison du signal négatif que la participation renvoie aux employeurs du secteur marchand (Castra, 2003). L’étude présentée ici porte sur trois programmes destinés à aider les demandeurs d’emploi et qui ont en commun de s’adresser à des publics connaissant des difficultés d’insertion (chô-meurs de longue ou très longue durée, seniors, allocataires de minima sociaux, travailleurs handicapés), c’est-à-dire qui répondent à des critères d’éligibilité communs : - Contrat Initiative Emploi (CIE), le en créé 1995, propose un emploi dans le secteur mar-chand aux demandeurs d’emploi majoritaire-ment de longue durée. L’employeur, le plus sou-vent un établissement de moins de 10 salariés,
perçoit une aide pendant la durée du contrat (généralement 2 ans et moins souvent 1 an). Si la durée de l’aide est figée, le contrat est dans deux tiers des cas un CDI. - le Contrat Emploi Solidarité (CES), mis en place en 1989, est un CDD de 3 à 12 mois du secteur non marchand, reconductible jusqu’à concurrence de 3 années (1). D’une durée de 20 heures hebdomadaires, il s’adresse à un public qui présente des caractéristiques mar-quées au regard de l’exclusion professionnelle : fort taux de RMIstes, de personnes handicapées, etc1 . - le Stage d’Insertion et de Formation à l’Emploi collectif (Sife collectif),créé en 1994, s’adresse aussi à des publics prioritaires exclus de l’em-ploi. Ce n’est pas un contrat de travail mais un stage d’une durée d’une centaine d’heures pour les plus courts à environ 700 heures pour les plus longs. Dans 80 % des cas, la formation se déroule pour partie en entreprise. Ces trois programmes ont été massivement utilisés par les pouvoirs publics, dont l’ANPE chargée de leur mise en œuvre, et caractéri-sent la politique de l’emploi des années 1990 (Dares, 2003). En 1997, à leur maximum, ils ont concerné 720 000 personnes (pour un coût de 4,8 milliards d’euros). Les effectifs ont décru par la suite, tout en se concentrant sur les per-sonnes en situation d’exclusion après la loi n° 98-657 du 29 juillet 1998 d’Orientation rela-tive à la lutte contre les exclusions (Guimiot et Klein, 2004). En 2003, ces trois dispositifs n’ac-cueillaient plus que 300 000 personnes (pour 1,8 milliard d’euros de dépenses). En 2004, les Sife collectifs ont été supprimés dans le cadre de la décentralisation des stages de formation aux régions. Enfin, en 2005, dans le cadre du plan de cohésion sociale, le CES a été scindé entre contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE) et contrat d’avenir, et le CIE a été recen-tré sur les demandeurs d’emploi. Apprécier l’efficacité des dispositifs de la poli-tique de l’emploi et de la formation profes-sionnelle nécessite d’examiner ce que seraient devenues les personnes passées par un disposi-tif de la politique de l’emploi si elles n’y étaient pas passées, et de comparer cette situation avec celle qu’elles connaissent effectivement. Comme cela n’est pas observable, la solution est d’effectuer cette comparaison de trajec-1. mois maximum par la loi de lutte contre les excluRéduit à 24 -sions de 1998.
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toires professionnelles avec une population d’individus non bénéficiaires ressemblant aux bénéficiaires, c’est-à-dire ungroupe témoin. Faute de conditions expérimentales garantis-sant une affectation aléatoire des deux popu-lations étudiées, il est probable que les deux populations diffèrent en raison de caractéristi-ques endogènes, observables ou non : c’est le biais de sélection décrit par Heckman (1979). En effet, les bénéficiaires ont fait l’objet d’un processus de sélection non aléatoire par le ser-vice public de l’emploi et par les employeurs, qui peut conduire à retenir, dans les limites des critères d’éligibilité fixés par l’État, et selon les dispositifs, les personnes les plus employables ou bien, à l’inverse, les moins employables (Gautié, 1996 ; Heckman et Smith, 2004). De surcroît, une forme d’auto-sélection, consciente ou non, peut aussi s’opérer. L’évaluation à mettre en œuvre doit donc utili-ser des méthodes de correction de ces biais de sélection (Heckmanet al., 1999). Cet aspect de l’évaluation de la politique de l’emploi a fait l’objet d’une quinzaine de travaux sur données françaises au cours des dix dernières années. En effet, depuis le milieu des années 1990, sans atteindre l’ampleur des travaux réalisés en Europe du Nord, plusieurs études ont été conduites en France dans cette perspective pour évaluer l’impact de ces aides (ou de dispositifs similaires) sur le retour à l’emploi des bénéfi -ciaires. Menées le plus souvent sur les jeunes, ces analyses sur données françaises sont conver-gentes avec les résultats mis en évidence dans la littérature internationale : les contrats dans le secteur marchand sont effi caces, au contraire des contrats dans le secteur non marchand et, à moindre niveau, des stages de formation (Balsanet al. Magnac, 1997 ;, 1996 ; Bonnal et al. Fougère ;, 1997et al. Brodaty ;, 2000 et al., 2001). Pour mesurer l’efficacité du passage par un CIE, un CES ou un Sife collectif, la présente étude mobilise les données issues de la troisième génération duPanel des bénéficiaires de la poli-tique de l’emploi. Mesurer l’efficacité du passage en contrat aidé : éléments de méthode Lden ioattilipos rus erutulavél atéra lite xiceffséut ntre que les chouqsed epmol iom
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quant aux données, à la composition des groupes témoins et à la spécification des modèles mis en œuvre, sont déterminants pour l’estimation des effets de la politique d’emploi (Heckmanet al., 1999). L’importance de disposer de données adéquates S’agissant des sources utilisées, dans la majo-rité des travaux français, lesbfénéaiciseri et lestémoins sont puisés dans des données d’enquête en population générale, par exem-ple parmi les jeunes ou les chômeurs (Balsan et al., 1996 ; Magnac, 1997 ; Bonnalet al., 1997 ; Brodatyet al., 2001). En raison des sources utilisées, ces évaluations ne fournis-sent le plus souvent que des résultats globaux par type de contrat (marchand, non marchand, stage de formation), qui sont en outre peu représentatifs des contrats aidés et de leurs bénéficiaires. Les données sur les bénéfi ciaires de politi-ques d’emploi (individus comme entreprises) issues des registres administratifs garantissent la représentativité des dispositifs et une plus grande prise en compte de leurs différences (Desrosières, 2004). Elles tendent de plus en plus souvent à être utilisées pour évaluer ces programmes, soit par rapprochement de sour-ces d’origine administrative (Belleville et Saint-Martin, 2002 ; Fiole et Roger, 2002), soit grâce à l’amélioration des fi chiers administra-tifs des demandeurs d’emploi dans une pers-pective longitudinale et historique (Crépon et al., 2005). Toutefois, si elles garantissent une bonne représentativité des bénéfi ciaires et permettent de disposer d’un nombre d’indivi-dus suffisamment élevé pour mettre en œuvre des méthodologies exigeantes, les données administratives souffrent encore de nombreux défauts. En particulier, la nature des situations observées reste subordonnée à une approche administrative et le contexte familial ou social de la trajectoire individuelle n’est pas ou peu pris en compte. Au milieu des années 1990, dans le cadre de la deuxième génération duPanel des bénéfi-ciaires de la politique de l’emploi, la Dares a tenté d’associer données administratives pour lestémoins et enquête spécifique pour les bénéficiaires(Charpailet al., 2005). Les don-nées ainsi construites accumulent les défauts des deux sources. En effet, l’échantillon des « témoins » (le « groupe de contrôle ») est
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alors défini séparément de celui des béné- variables usuellement observables) et rend ficiaires, à partir de données extérieures difficile les comparaisons (2).2 construites selon des principes qui peuvent être différents de ceux mis en œuvre pour la construction de ce dernier. Outre les biais2. D’où, dans les travaux menés par la Dares à la fi n des années 1990, l’utilisation d’une enquête en population générale pour de comparaison introduits, cela cantonne les cation et la constructionmesurer l’impact du contrat de qualifi informations disponibles au plus petit com-d’une enquête spécifique interrogeant bénéfi ciaires et témoins mun dénominateur (circonscrit à quelques ae aéngiyslmeèsoprut d dutri olnenféfrea taru noirp ,g éretue  d meniainu CIE.leor-ialt Pan
Encadré 1 LEPANEL DES BÉNÉFICIAIRES DE LA POLITIQUE DE L’EMPLOI Ledes bénéficiaires de la politique de l’emploiPanel  bénéficiaires et les chômeurs du groupe témoin Les est une enquête de la Dares qui en est à la troisième ont été interrogés exactement selon la même procé-génération. D’anciens bénéfi ciaires d’une dizaine de dure (même date de collecte de l’information, mêmes dispositifs ont été interrogés au printemps 2002 puis enquêteurs et même protocole d’administration du au printemps 2003. Ils étaient entrés pour la plupart questionnaire, large socle de questions communes dans les programmes fi n 1997, fin 1998 et mi 1999, et dans les questionnaires respectifs). Cette spécifi cité tous étaient théoriquement sortis au dernier trimestre contribue à l’obtention d’une information homogène. 1999 (Even, 2002). Pour les trois dispositifs concernés par cette étude LePanel CIE, Sife) et les témoins, 7 919 enregistrements (CES,s’appuie sur les fichiers administratifs d’en-trants dans les dispositifs, ce qui garantit la qualité des ont été collectés. L’information recueillie porte sur la informations (par exemple la perception de minima période 1997 à 2003 (cf. schéma). sociaux) et surtout permet d’identifi er exactement, et d’une façon exhaustive, les personnes passées en C’est une cohorte de sortants de contrats aidés à un contrat aidé. moment précis (et donc de ré-entrants sur le marché du travail à un moment donné), cohorte calée sur les Il s’appuie aussi sur le fi chier administratif de l’Unedic, durées de contrats existantes (pour les CES, les durées à partir duquel les individus destinés à constituer analysées sont les durées effectives, prenant en compte le groupe témoin ont été tirés. Ces « témoins » le renouvellement et les ruptures éventuelles, contraire-connaissaient, tout comme les bénéfi ciaires, une ment aux CIE et Sife pour lesquels seules les durées période de chômage au moment où les bénéfi ciaires prévues étaient connues lors du tirage d’échantillon), entraient en dispositif. L’échantillon de témoins a été qui fait l’objet de l’étude. La fenêtre d’observation est tiré sur la base de quatre variables présentes dans strictement identique (et donc de même longueur) les deux fichiers administratifs sollicités : l’ancienneté pour tous les individus et permet par son ampleur de au chômage, l’âge, le sexe et le niveau de formation. prendre en compte des évolutions de moyen terme. Pour chaque dispositif et chaque date d’entrée, La situation conjoncturelle au moment du retour sur les échantillons de témoins ont été tirés de façon à le marché du travail, potentiellement très rapidement reproduire la répartition des bénéfi ciaires selon les changeante, et dont on sait qu’elle est un paramètre quatre variables citées ci-dessus en 54 strates (3 x crucial de la vitesse de retour à l’emploi (Bergeret al., 3 x 2 x 3). 2002), était donc commune pour tous les individus. Schéma Les différentes étapes du panel
CIE CES Sife Témoins
Date d'entrée des contrats de 2 ans (chômage pour les témoins)
2000 2001
Date d'entrée Date d'entrée Date de sortie des contrats des aides théorique d'1 an de 3 à 6 mois (effective (chômage pour (chômage pour pour les CES) les témoins) les témoins)
Première vague Seconde vague d'enquêtes d'enquêtes
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