Les cultures d exportation de la République Centrafricaine - article ; n°4 ; vol.42, pg 395-424
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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1967 - Volume 42 - Numéro 4 - Pages 395-424
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean-Bernard Suchel
Les cultures d'exportation de la République Centrafricaine
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 42 n°4, 1967. pp. 395-424.
Citer ce document / Cite this document :
Suchel Jean-Bernard. Les cultures d'exportation de la République Centrafricaine. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 42 n°4,
1967. pp. 395-424.
doi : 10.3406/geoca.1967.2622
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1967_num_42_4_2622LES CULTURES D'EXPORTATION
DE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE 1
par Jean-Bernard Suchel
Si le diamant, depuis 1963, est la première richesse commerciale de
la République Centrafricaine, au point de constituer ces dernières
années plus de la moitié des exportations (54 % en 1965, 53,5 % en
1966), les cultures d'exportation demeurent le fondement le plus solide
de l'économie du pays (voir tableau p. 403).
Le café et le coton sont les deux productions essentielles : ils ont
représenté respectivement 23,7 % et 14,7 % de la valeur des expor
tations en 1966. Les autres cultures commerciales, oléagineux (ara
chides, noix et amandes de palme, sésame), caoutchouc, tabac, roselle,
cacao, poivre... ont un rôle secondaire : leur part globale dans la valeur
des exportations atteint à peine 5 %. En dehors du diamant et des
cultures d'exportation, seuls le bois (2,1 %), les cuirs et peaux et
quelques produits de cueillette (cire, plantes médicinales) méritent de
figurer dans les statistiques du commerce extérieur.
Le caractère anarchique de l'exploitation du diamant laisse présager
une baisse sensible de la production dans les années qui viennent. Les
cultures d'exportation reprendront alors probablement la première place
qu'elles occupaient pendant l'époque coloniale et jusqu'en 1962.
1. Cette étude est le résultat d'enquêtes personnelles faites à Bangui auprès de
nombreux organismes : Ministère du Développement, Service de la Statistique,
Banque Nationale de Développement, Jeunesse Pionnière Nationale, Association
Française des Volontaires du Progrès... durant le premier semestre 1966 et au début
du mois de juin 1967.
Je tiens à remercier tout particulièrement M. Marty, ingénieur agronome, conseiller
technique auprès du Service de l'Agriculture du Ministère du Développement, qui
a bien voulu consacrer plusieurs heures à m'entretenir des problèmes de l'agriculture
centrafricaine et mettre à ma disposition son vaste et excellent rapport intitulé
La situation agricole en République Centrafricaine, possibilités d'expansion.
J'ai également puisé de précieux renseignements dans plusieurs publications,
notamment :
— Kalck (P.), Réalités oubanguiennes, collection « Mondes d'Outre-mer », Berger-
Levrault, 1959.
— Lafarge (M.), Enquête agricole en République Centrafricaine, 1960-1961, Paris,
Ministère de la Coopération et I.N.S.E.E., novembre 1965.
— Dumont (R.), Le difficile développement agricole de la République Centraf
ricaine, Paris, Institut National Agronomique, 1966. D'EXPORTATION EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE 397 CULTURES
Leur importance dans les activités paysannes, comme dans l'avenir
économique de la R.C.A., leur confère un intérêt géographique incont
estable. Avant d'examiner la situation par grand produit, il paraît
nécessaire de présenter sommairement les conditions générales de pro
duction et les milieux physiques et humains où se sont diffusées ces
cultures.
I. — LES CONDITIONS GENERALES DE PRODUCTION
ET LES GRANDES ZONES AGRICOLES
Les cultures d'exportation ne recouvrent qu'une part infime de la
superficie de la R.C.A. La population centrafricaine comprend 85 %
de paysans, dont un peu plus de la moitié d'actifs agricoles. Sur un
effectif total de 1 435 000 habitants 2, cela fait bien peu de bras pour
cultiver un territoire de 617 000 kilomètres carrés, surtout si l'on consi
dère la faiblesse des moyens techniques mis en œuvre. Ainsi, la surface
en culture a pu être estimée, en 1960, à 0,75 % seulement de la superf
icie totale du pays. Les cultures vivrières occupant environ les deux
tiers de cette surface, ce ne serait donc, en définitive, que 0,25 % du
territoire centrafricain qui consacré aux cultures d'exportation,
soit environ 155 000 hectares. Les dernières enquêtes du Service de
l'Agriculture révèlent cependant une extension notable des surfaces
destinées à ce type de production : elles approcheraient actuellement
de 200 000 hectares.
D'immenses régions ne produisent pratiquement aucune denrée agri
cole d'exportation, en raison, non pas de handicaps naturels insurmont
ables, mais de l'absence à peu près totale de population. Tel est le
cas de toute la partie orientale et nord-orientale du territoire, qui, sur
plus de 200 000 kilomètres carrés, n'est peuplée que de 60 000 habi
tants, et de nombreux secteurs moins étendus dans le Centre, l'Ouest
et l'extrême Sud forestier. Les surfaces cultivées se réduisent ailleurs
à de simples taches échelonnées le long ou à proximité des axes de
circulation : routes, pistes, voies fluviales (notamment le M'Bomou-
Oubangui, la Sangha, la Lobaye). Un voyage sur les voies de commun
ications terrestres peut donner, à tort, une impression de forte occu
pation du sol, que dément un survol en avion.
Il n'en reste pas moins que les cultures d'exportation procurent aux
paysans centrafricains l'essentiel de leurs revenus, puisque, d'après
une enquête de 1960, 93 % des exploitations vendent des produits
2. D'après le recensement officiel d'août et septembre 1965 (chiffre révisé de 1967). 398 JEAN-BERNARD SUCHEL
agricoles 3. Les cultures commerciales sont maintenant pleinement inté
grées à l'économie villageoise, sauf l'hévéa, qui demeure une culture
industrielle de grande plantation. Les plantes annuelles, comme le cotonn
ier, l'arachide, le sésame, non seulement sont entrées dans l'assolement
traditionnel, mais se mêlent souvent aux cultures vivrières dans les
mêmes champs 4.
Même en tenant compte des plantations modernes de type industriel,
dont nous verrons la place exacte pour quelques grands produits, et
des expériences actuelles de modernisation des techniques agricoles en
milieu paysan, les cultures d'exportation sont encore, pour l'essentiel,
pratiquées selon les systèmes traditionnels employant des techniques
rudimentaires à faible productivité : défrichement sommaire à la hache
et brûlis, travail du sol à la houe, longues jachères palliant l'absence
d'engrais, déplacement périodique des champs...
Plus que les systèmes agricoles, les conditions naturelles, parmi le
squelles le volume et la répartition saisonnière des pluies, sont l'élément
fondamental, commandent les associations culturales et le calendrier
des récoltes. Ainsi, il est possible de distinguer nettement, en fonction
du climat, trois grands domaines agricoles, fondés chacun sur l'asso-
ciation-type d'une culture vivrière de base et d'une culture d'expor
tation principale.
1. Le domaine forestier
En forêt, le manioc, comme culture vivrière de base, est associé
principalement au café. Il s'étend, en gros, au Sud du parallèle 5"
Nord et comprend donc essentiellement la région du Sud-Ouest et la
vallée du M'Bomou-Oubangui.
L'abondance des précipitations (de 1 500 à 1 800 mm par an en
moyenne) et la brièveté de la saison sèche, qui n'est pas totalement
dépourvue de pluie (2 ou 3 mois seulement ont un total pluviométrique
inférieur à 50 mm en moyenne) autorisent la culture continue tout au
long de l'année. Les cultures sont pratiquées généralement dans des
clairières non entièrement déboisées, où le caféier trouve le demi-
ombrage et l'humidité nécessaires à sa croissance. Les conditions phy
siques sont également très favorables pour d'autres plantes d'ombrage,
telles que le cacaoyer ou le poivrier, ainsi que pour le palmier à huile,
l'hévéa, le kolatier et le tabac.
C'est le milieu naturel qui offre le plus de possibilités aux cultures
commerciales et à l'économie de plantation. Il est, en outre, avantagé
par l'abondance des sols de qualité satisfaisante, en particulier les sols
alluviaux jeunes 5, la facilité relative des moyens d'évacuation (Ouban-
3. Il faud

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