Les partages inégaux de successions entre frères et soeurs - article ; n°1 ; vol.256, pg 29-42
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Economie et statistique - Année 1992 - Volume 256 - Numéro 1 - Pages 29-42
The Uneven Sharing of Estates between Brothers and Sisters
Estates favouring one or more direct heirs to the detriment of the others seems to be less frequent in France than in the United States. French legislation limits the sum to which will clauses may unevenly share estates between children to an available portion. In total, 7 % of all inheritances that have formed the subject of a tax declaration are inequitable. So in eight out of ten cases, death is preceded by donations. The sharing therefore tends more to consummate the disparities resulting from these previous gifts than to offset them.
A link can be found between inequitable practice and certain characteristics of the deceased : large assets
and income, self-employed status, old age, a number of heirs, and relatively fixed and concentrated assets are more inclined to result in clauses in favour of one or more of the children. On the other hand, it is a lot more difficult to statistically determine which of the children is favoured. When a disparity exists, it is more often a case of one child being favoured than one child being excluded.
Economic theory proposes a range of models to explain this intra-family behaviour, which spans from altruism to selfishness. However, the data used in these cases only allow a rough link to be made between the extremely complicated reality and the advanced formalizations.
Les partages inégaux de successions entre frères et soeurs
Les successions avantageant un ou plusieurs des héritiers directs au détriment des autres semblent moins fréquentes en France qu'aux Etats-Unis. La loi limite en effet dans notre pays à une quotité disponible le montant sur lequel peuvent jouer des dispositions testamentaires inégalitaires entre les enfants. Au total, 7 % des successions ayant fait l'objet d'une déclaration fiscale sont inégalitaires, et alors dans huit cas sur dix, le décès était précédé de donations : le partage tend ainsi a consacrer les inégalités résultant de ces dons antérieurs, plus qu'à les compenser.
Certaines caractéristiques du défunt sont liées à une pratique inégalitaire : un patrimoine et des revenus importants, un statut d'entrepreneur indépendant, un âge
avancé, de nombreux héritiers, un patrimoine peu liquide et peu diversifié inclinent davantage à des dispositions en faveur d'un ou plusieurs des enfants. Il semble en revanche beaucoup plus difficile de déterminer statistiquement quel est l'enfant favorisé. Quand il y a inégalité, c'est plus souvent un seul enfant qui est favorisé que le cas inverse où un seul est exclu.
La théorie économique propose un éventail de modèles pour expliquer ces comportements intra-familiaux, allant de l'altruisme pur à l'égoïsme : les données exploitées ici ne permettent cependant qu'imparfaitement de faire le lien entre la réalité, très complexe, et les formalisations avancées.
Las particiones desiguales de sucesiones entre hermanos y hermanas
Las sucesiones que aventajarîan a uno o a varios herede- ros directos en detrimento de los otros parecen ser menos frecuentes en Francia que en los Estrados Unidos. En efecto, la ley limita a una porcîon disponible el monto sobre el cual pueden ventilarse disposiciones testamenta- rias desiguales entre los hijos. En total, un 7 % de las sucesiones que han sido objeto de una declaraciôn fiscal no ponen sobre el mismo pie de igualdad a los herederos. De ese modo, en ocho de cada diez casos el fallecimiento fue precedido de donaciones : la partition tiende asî a consagrar las desigualdades résultantes de estas donaciones anteriores mas que a compensarlas.
Algunas caracteristicas del difunto estân relacionadas con una prâctica no igualitaria : un patrimonio e ingresos importantes, un estatuto de empresario independiente, una edad avanzada, numerosos herederos, un patrimonio poco diversificado y con poca liquidez conducen a la toma de disposiciones a favor de uno o varios hijos. Por el contrario, résulta mâs difïcil determinar estadîsticamente cual es el hijofavorecido por la herenda. Cuando existe ladesigual- dad, frecuentemente un solo hijo se ve favorecido mâs que en el caso inverso en que uno solo se ve excluido.
La teorîa econômica propone un abanico de modelos para explicar estas comportamientos intra-familiares que van del altruismo puro al egoismo : los datas analizados aquî per- miten, de manera imperfecta, establecer un vînculo entre la realidad, muy compleja, y las formalizaciones propuestas.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 223
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Luc Arrondel
Madame Anne Laferrère
Les partages inégaux de successions entre frères et soeurs
In: Economie et statistique, N°256, Juillet-Août 1992. pp. 29-42.
Citer ce document / Cite this document :
Arrondel Luc, Laferrère Anne. Les partages inégaux de successions entre frères et soeurs. In: Economie et statistique, N°256,
Juillet-Août 1992. pp. 29-42.
doi : 10.3406/estat.1992.5669
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1992_num_256_1_5669Abstract
The Uneven Sharing of Estates between Brothers and Sisters
Estates favouring one or more direct heirs to the detriment of the others seems to be less frequent in
France than in the United States. French legislation limits the sum to which will clauses may unevenly
share estates between children to an available portion. In total, 7 % of all inheritances that have formed
the subject of a tax declaration are inequitable. So in eight out of ten cases, death is preceded by
donations. The sharing therefore tends more to consummate the disparities resulting from these
previous gifts than to offset them.
A link can be found between inequitable practice and certain characteristics of the deceased : large
assets
and income, self-employed status, old age, a number of heirs, and relatively fixed and concentrated
assets are more inclined to result in clauses in favour of one or more of the children. On the other hand,
it is a lot more difficult to statistically determine which of the children is favoured. When a disparity
exists, it is more often a case of one child being favoured than one child being excluded.
Economic theory proposes a range of models to explain this intra-family behaviour, which spans from
altruism to selfishness. However, the data used in these cases only allow a rough link to be made
between the extremely complicated reality and the advanced formalizations.
Résumé
Les partages inégaux de successions entre frères et soeurs
Les successions avantageant un ou plusieurs des héritiers directs au détriment des autres semblent
moins fréquentes en France qu'aux Etats-Unis. La loi limite en effet dans notre pays à une quotité
disponible le montant sur lequel peuvent jouer des dispositions testamentaires inégalitaires entre les
enfants. Au total, 7 % des successions ayant fait l'objet d'une déclaration fiscale sont inégalitaires, et
alors dans huit cas sur dix, le décès était précédé de donations : le partage tend ainsi a consacrer les
inégalités résultant de ces dons antérieurs, plus qu'à les compenser.
Certaines caractéristiques du défunt sont liées à une pratique inégalitaire : un patrimoine et des revenus
importants, un statut d'entrepreneur indépendant, un âge
avancé, de nombreux héritiers, un patrimoine peu liquide et peu diversifié inclinent davantage à des
dispositions en faveur d'un ou plusieurs des enfants. Il semble en revanche beaucoup plus difficile de
déterminer statistiquement quel est l'enfant favorisé. Quand il y a inégalité, c'est plus souvent un seul
enfant qui est favorisé que le cas inverse où un seul est exclu.
La théorie économique propose un éventail de modèles pour expliquer ces comportements intra-
familiaux, allant de l'altruisme pur à l'égoïsme : les données exploitées ici ne permettent cependant
qu'imparfaitement de faire le lien entre la réalité, très complexe, et les formalisations avancées.
Resumen
Las particiones desiguales de sucesiones entre hermanos y hermanas
Las sucesiones que aventajarîan a uno o a varios herede- ros directos en detrimento de los otros
parecen ser menos frecuentes en Francia que en los Estrados Unidos. En efecto, la ley limita a una
porcîon disponible el monto sobre el cual pueden ventilarse disposiciones testamenta- rias desiguales
entre los hijos. En total, un 7 % de las sucesiones que han sido objeto de una declaraciôn fiscal no
ponen sobre el mismo pie de igualdad a los herederos. De ese modo, en ocho de cada diez casos el
fallecimiento fue precedido de donaciones : la partition tiende asî a consagrar las desigualdades
résultantes de estas donaciones anteriores mas que a compensarlas.
Algunas caracteristicas del difunto estân relacionadas con una prâctica no igualitaria : un patrimonio e
ingresos importantes, un estatuto de empresario independiente, una edad avanzada, numerosos
herederos, un patrimonio poco diversificado y con poca liquidez conducen a la toma de disposiciones a
favor de uno o varios hijos. Por el contrario, résulta mâs difïcil determinar estadîsticamente cual es el
hijofavorecido por la herenda. Cuando existe ladesigual- dad, frecuentemente un solo hijo se ve
favorecido mâs que en el caso inverso en que uno solo se ve excluido.
La teorîa econômica propone un abanico de modelos para explicar estas comportamientos intra-
familiares que van del altruismo puro al egoismo : los datas analizados aquî per- miten, de manera
imperfecta, establecer un vînculo entre la realidad, muy compleja, y las formalizaciones propuestas.CONDITIONS DE VIE
Les partages inégaux
de successions
entre frères et soeurs
Les successions avantageant un ou plusieurs des héritiers directs au détriment des autres
Laferrère* Luc et Anne Arrondel semblent moins fréquentes en France qu'aux Etats-Unis. La loi limite en effet, dans notre
pays, à une quotité disponible, le montant sur lequel peuvent jouer des dispositions
testamentaires inégalitaires entre les enfants. Au total, 7 % des successions ayant fait l'objet
d'une déclaration fiscale sont inégalitaires, et alors, dans huit cas sur dix, le décès était
précédé de donations : le partage tend ainsi à consacrer les inégalités résultant de ces dons
antérieurs, plus qu 'à les compenser.
Certaines caractéristiques du défunt sont liées à une pratique inégalitaire : un patrimoine et
des revenus importants, un statut d'entrepreneur indépendant, un âge avancé, de nombreux
héritiers, un patrimoine peu liquide et peu diversifié inclinent davantage à des dispositions en
faveur d'un ou plusieurs des enfants. Il semble, en revanche, beaucoup plus difficile de
déterminer statistiquement quel est l'enfant favorisé. Quand il y a inégalité, c'est plus souvent
un seul enfant qui est favorisé que le cas inverse où un seul est exclu.
La théorie économique propose un éventail de modèles pour expliquer ces comportements
intra-familiaux, allant de l'altruisme pur à l'égoïsme : les données exploitées ici ne
permettent cependant qu 'imparfaitement défaire le lien entre la réalité, très complexe, et les
formalisations avancées.
L'héritage est souvent considéré comme une source * Luc Arrondel fait part Moins de partages inégalitaires en France
ie du CNRS, CEREPI, d'inégalité à un double titre : au sein d'une génération qu'aux Etats-Unis et Anne Laferrère de la d'abord, ceux à qui leurs parents laissent une succes
Division Patrimoine des sion sont privilégiés (70 % des individus ayant perdu En France, les enfants ne peuvent être déshérités ; ils ont ménages de l'INSEE. leur deux parents déclarent avoir hérité, mais les mont droit à une part réservée de la succession : ils sont hé
ants reçus sont très dispersés) ; au sein d'une famille ritiers réservataires (encadré 1). Ce qui ne leur est pas
Les nombres entre cro d'héritiers ensuite, où certains membres de la fratrie réservé constitue la quotité disponible. Elle peut être
chets renvoient à la peuvent avoir plus que les autres. C'est cette seconde attribuée par testament à un étranger, un époux survi
bibliographie en fin inégalité, entre frères et soeurs, qui fait le sujet de cet vant, ou, et c'est ce qui nous intéresse ici, à un ou plud'article. article. Les modalités de transmission du patrimoine ne sieurs enfants.
sont pas, en effet, sans conséquences sur l'inégalité glo
bale des fortunes. Une règle de primogeniture par Cette obligation de réserver aux enfants une partie de
exemple (toute la fortune parentale va à l'aîné) entraîne l'héritage est inconnue dans les pays anglo-saxons,
mécaniquement, toutes choses égales d'ailleurs, une Grande-Bretagne ou Etats-Unis. La part de la succes
perpétuation de l'inégalité au fil des générations [12]. sion attribuée aux héritiers directs est ainsi moindre aux
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 256, JUILLET - AOÛT 1992 29 .
.
Encadré 1
L'INÉGALITÉ FACE A LA LOI SUR LES INÉGAUTÉS
En France, la loi donne des lim

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