Les tombes protohistoriques de la région de Kumamoto - article ; n°1 ; vol.9, pg 87-98
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Les tombes protohistoriques de la région de Kumamoto - article ; n°1 ; vol.9, pg 87-98

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Description

Arts asiatiques - Année 1962 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 87-98
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Huguette Rousset
Les tombes protohistoriques de la région de Kumamoto
In: Arts asiatiques. Tome 9 fascicule 1-2, 1962. pp. 87-98.
Citer ce document / Cite this document :
Rousset Huguette. Les tombes protohistoriques de la région de Kumamoto. In: Arts asiatiques. Tome 9 fascicule 1-2, 1962. pp.
87-98.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1962_num_9_1_896TOMBES PROTOHISTORIQUES LES
DE LA RÉGION DE KUMAMOTO
par attachée Huguette de recherche ROUSSET au C.N.R.S.
Entre le me et le vie s. A. D. s'est épanouie au Japon une civilisation, proto
historique que les archéologues japonais appellent « kofun bunka » : civilisation des
tombes anciennes. A cette époque le Japon connaissait le bronze, qui avait été intro
duit par l'intermédiaire de la Corée, et avait un niveau de culture matérielle assez
élevé. Le travail des métaux faisait preuve d'assez grande habileté technique. Sans
atteindre à la maîtrise des Chinois, les Japonais savaient fondre et travailler les
métaux usuels.
Cette civilisation qui avait succédé à celle dite « de la poterie Yayoi » a peu à peu
disparu avec l'introduction du bouddhisme et de la civilisation chinoise. Dans sa plus
grande partie, elle est encore une énigme pour les archéologues car ils n'arrivent pas
à discerner les divers courants qui ont présidé à sa naissance et à son épanouissement.
Dès l'abord, un problème se pose : pour quelle raison cette civilisation n'a-t-elle pas
occupé l'ensemble des zones d'extension des civilisations qui l'ont précédée ? Elle a
recouvert, en effet, les régions méridionales et centrales de l'archipel japonais mais
s'est arrêtée au nord de la plaine de Tôkyô, en ne gagnant pas les régions septentio-
nales qui, pourtant, avaient connu, depuis au moins le premier millénaire, des zones
d'intense civilisation.
Les vestiges de cette civilisation sont inégalement répartis. Les régions méri
dionales et en particulier l'île de Kyûshû en sont abondamment pourvues. En
l'absence de documentation écrite contemporaine, la qualité et la densité des vestiges
permettent une approche archéologique de tout premier plan pour l'étude de cette
civilisation. Malheureusement, cette source est assez peu exploitée et, jusqu'à ces
dernières années, les fouilles étaient rares, les essais d'interprétation quasi inexistants.
La documentation sur les tombes de la partie septentrionale de Kyûshû est certes
assez ancienne mais elle est précieuse par suite de l'absence de publications plus ré
centes.
Deux livres en japonais, publiés en 1917 et 1919 par les professeurs Umehara, 88 IIU GUETTE IWUSSET
Hamada et Shimada (1) constituent la documentation de base de cet article. J'ai
obtenu sur place quelques renseignements supplémentaires qui m'ont permis de faire
une meilleure mise en œuvre de cette documentation. Ces études sont encore à repren
dre sur des bases nouvelles et il faut, en particulier, arriver à dégager les grandes
caractéristiques de cette civilisation pour tenter, par la suite, de la rattacher aux
autres grands courants de civilisation.
La région avoisinant la ville de Kumamoto (côte occidentale de l'île de Kyûshû)
otïre une vingtaine de tombes de cette époque qui sont intéressantes au double point
de vue de l'Histoire de l'Art et de l'Histoire des Religions. Ces tombes, dont l'élabo
ration témoigne généralement d'une grande maîtrise technique, montrent un sens du
décor et de l'utilisation des volumes qui resteront des constantes de la mentalité
esthétique japonaise. Les ornementations et décors des chambres funéraires four
nissent quelques renseignements sur la mentalité religieuse du Japon protohistorique
sans que l'on puisse, actuellement, parler d'une religion proprement dite. Parmi ces
tombes, j'en ai choisi six, qui sont plus particulièrement représentatives et relativ
ement bien conservées. En allant du Nord au Sud, on rencontre successivement les
tombes de Kamao, Sagonkô I, Segonkô III, Idera, Imaki et Shiranuhi.
L'étude du mobilier ne serait pas très significative car ces tombes ont été plus
ou moins pillées, aussi, je n'examinerai que les formes des tumuli et chambres funé
raires, les éléments de structure et de décoration, les peintures et gravures intérieures.
Toutes ces tombes sont situées dans un rayon de 20 kilomètres autour de Kumam
oto. Il est intéressant de noter qu'elles se trouvent à proximité de la mer, fait à
rapprocher des civilisations mégalithiques occidentales dont les tombes à couloir ne
sont jamais à plus de 100 kilomètres de la mer (1).
Nombre d'entre elles furent édifiées au voisinage d'un cours d'eau. Ce fait nécessi
terait une étude comparative sur l'implantation des tombes des autres parties de
l'île et de l'archipel pour déterminer s'il s'agit d'un principe général ou d'une parti
cularité locale.
Elles possèdent toutes un tumulus qui recouvre une chambre funéraire mais pré
sentent entre elles des différences de forme et de structure qui les caractérisent.
Les tombes de Kamao, Segonkô I, Idera, Imaki et Shiranuhi ont des tumuli
ronds. Le tumulus de Segonkô III a une forme largement répandue au Japon, dite
« en calebasse » ou « en coquille Saint-Jacques ». Le terme japonais qui la désigne :
(1) Hamada Kûsakn, Umciiara Sueji, Higo ni okern sôshokn aru kofun oynbi ijokoana. (Tombes ancien
nes et yokoana décorés du Higo.) Rapports archéologiques de l'Université Impériale de Kyoto. Faculté des
Lettres, Volume n° 1.
Hamada Kôsaku, Umeiiara Sueji, Shimada Sadahiko, Kyûshû ni okeru sôshoku aru kofun. (Tombes
anciennes décorées de Kyûshû.) Rapports archéologiques de l'Université Impériale de Kyoto. Faculté des
Lettres. Volume n° .3.
(1) A. Varaonac, Du Néolithique au Chalcolithique, in L'Art et l'Homme, tome I, p. OU, 1. 25 à 30. LES TOMBES PUOTOUISTORIQUES DE LA RÉGION DE KUMAMOTO 89
zenpôkôen ("th? yT frè M) signifie avant droit, arrière rond. Le plan général
la forme d'un trou de serrure.
KAMAO
La chambre funéraire de Kamao se compose d'un long couloir d'environ 6 mètres
conduisant à une chambre carrée de 3 m. 50 de côté. A mi-chemin du couloir, deux
blocs de pierre, dressés face à face, resserrent celui-ci et marquent le début d'une
antichambre dont les murs sont construits de la même façon que la chambre principale,
c'est-à-dire par empilage de pierres plates. Au-dessus, à 2 mètres du sol, des dalles
aplanies, inclinées l'une vers l'autre font une voûte en arc brisé qui précède un porche
composé de deux dalles verticales et d'une autre formant linteau, donnant accès à la
chambre principale qui s'élève, en voûte, jusqu'à 3 mètres (voir fig. 1).
Une attention particulière doit être accordée à la structure interne de cette
chambre dont la complexité est remarquable.
Nous pouvons déterminer deux éléments distincts :
un ciste (1) et des dalles-écrans.
Le ciste, constitué de dalles d'andésite aplanies, occupe la largeur complète du
mur du fond.
Devant le ciste, perpendiculairement à sa face antérieure, deux dalles rectan
gulaires et parallèles, légèrement enterrées, rejoignent l'entrée, de part et d'autre du
porche, partageant la surface du sol restant entre le porche et le ciste en trois parties
sensiblement égales. Un essai de reconstitution pourrait donner la chambre de la
figure 2, sans la dalle échancrée en U de l'avant. L'ensemble, actuellement écroulé
par places, atteint 1 m. 2f> de haut. On ne peut qu'émettre des hypothèses sur l'uti
lisation des lieux car on ne possède pas encore de critères indiscutables. Les archéo
logues japonais supposent que la construction en forme de ciste a servi à déposer le
ou les corps, les parties latérales, délimitées par les dalles-écrans, à déposer les ofïrandes,
la partie centrale servant simplement à joindre le couloir au ciste. Cette structure de
la chambre funéraire (ciste au fond, surface restante partagée en trois parties par des
dalles-écrans), est caractéristique des tombes protohistoriques de l'île de Kyûs

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