Note relative à la crémation d un personnage religieux au Cambodge - article ; n°1 ; vol.11, pg 139-155
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Description

Arts asiatiques - Année 1965 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 139-155
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 27
Langue Français

Extrait

Paul Monié
Note relative à la crémation d'un personnage religieux au
Cambodge
In: Arts asiatiques. Tome 11 fascicule 1, 1965. pp. 139-155.
Citer ce document / Cite this document :
Monié Paul. Note relative à la crémation d'un personnage religieux au Cambodge. In: Arts asiatiques. Tome 11 fascicule 1,
1965. pp. 139-155.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1965_num_11_1_920RELATIVES A LA CREMATION NOTES
D'UN PERSONNAGE RELIGIEUX All CAMRODGE
par Paul M0N1É
A Vatt Svây, monastère situé à deux kilomètres environ au Sud du centre de
Syem Râp (Cambodge), sur la rive gauche et à proximité immédiate du sdin (rivière),
a eu lieu, en Février-Mars 1963, un ensemble de cérémonies pour les funérailles du
Vénérable Câp Bau décédé deux ans auparavant.
Un avis concernant ces cérémonies, rédigé en cambodgien, fut diffusé début
février. En voici le texte, tel qu'il a été traduit par le Secrétariat de l'Institut
Bouddhique de Bhnam Ben [Phnom Penh] :
« Vénérables, Altesses Royales, Excellences, Mesdames et Messieurs,
» Nous, fidèles du monastère de Svây, Khum de Syem Râp, Srok de Syem
» Râp, Province de Syem Râp, et nous, élèves, sommes en accord à l'unanimité
» pour organiser la cérémonie de funérailles de la dépouille mortelle du Vénérable
» Câp Bau, ex-adjoint du Vénérable Chef de diocèse de la Province de Syem Râp
» et ex-chef du monastère de Svây, décédé le 26 janvier 1961 à l'âge de 84 ans.
Programme de la cérémonie
A) Samedi 23 février 1963 à 20 heures, sortie de la dépouille mortelle du
» monastère. Elle sera transportée jusqu'au village de Trabâ'n Traen, à deux kilomètres
» environ à l'Est du monastère. Là, elle sera déposée sur une tribune à cinq étages
» (pahcâsana) et l'offrande en sa faveur (daksinânupradâna) y sera faite durant
» deux jours.
B) Lundi 25 février 1963 à 14 heures, les moines, les fonctionnaires, les fidèles
» laïcs et les élèves du Vénérable défunt se réuniront formant un cortège mortuaire
» de retour au monastère. La dépouille mortelle sera déposée dans le four crématoire.
» A partir de ce moment, des hommages et des offrandes en sa faveur seront faits
» tous les jours.
C) Samedi 23 mars 1963, à 21 heures, l'incinération sera organisée selon les
» coutumes bouddhiques.
D) Dimanche 24 mars 1963, à 8 heures, récitation des prières par un collège
» de moines, puis offrande de nourriture. A 13 heures, un sermon commémorant celui
» du Premier Concile Bouddhique mettra fin à la cérémonie. 140 PAUL MONIÊ
» Durant cette cérémonie, tous les jours, se feront l'offrande de la nourriture aux
» moines à 8 heures, la récitation des sutta de Protection (Parilta) à 19 heures, le ser-
» mon à 20 heures et, à la fin du sermon, les feux d'artifice.
» Vous êtes cordialement priés de bien vouloir honorer de votre présence cette
» cérémonie.
» Vu : Le Chef du Monastère Organisateurs :
Signé : Un Dev(a) Fidèles laïcs et élèves du
Vénérable défunt »
21 février 1963: Je vais, vers 16 heures, à Vatt Svày. La dépouille mortelle du
Vénérable se trouve, depuis dit-on son décès, dans un bâtiment de bois à un étage.
Ce bâtiment, situé à quelques mètres au Nord de la pagode, comprend une pièce
unique, à l'étage, entourée d'une étroite véranda d'où descend, à l'Est, une volée
de marches ; la pièce possède quatre portes, s'ouvrant au milieu des faces.
Le catafalque, en bois orné et doré (et d'où partaient deux tuyaux, l'un vers le
haut pour l'évacuation des gaz, l'autre vers le sol pour celle des sanies — mais ce
dernier était déjà ôté), est au centre de la pièce. Devant le catafalque, à l'Est, un petit
autel ; des offrandes sont déposées sur des nattes ; des cierges et des bâtonnets d'encens
brûlent. Quelques moines sont assis. Des laïcs entrent, saluent, restent un moment,
partent.
A une centaine de mètres à l'Est de la pagode, légèrement en contrebas, sur une
aire très vaste et bien dégagée, probablement prise sur les rizières, a été élevé sur char
pente de bois, un bâtiment dont le corps central est en forme de tour à sept étages
décroissants surmontés d'un slûpa en cloche élancée, terminée par une harmikâ et
une hampe à trois parasols. La tour est flanquée, aux quatre points cardinaux, d'avant-
corps couverts de deux toits en décrochement se terminant sur des frontons triangul
aires. Les parois sont en étoffes incolores et transparentes, parsemées de motifs dorés;
les plafonds,' frontons... en bois peint et doré. Les toits des avant-corps sont « supportés »
par des gandharva en bois doré. Délimitant une cour intérieure, au milieu de laquelle se
dresse la tour, une galerie couverte — elle aussi en matériaux légers — comprend sur son
pourtour interne une véranda à plancher surélevé ; elle possède quatre pavillons
d'angle à toits de trois étages surmontés de slûpa et, au milieu des façades, des portes
également surmontées de toits à étages et slûpa ; ses parois, décorées, ont des fenêtres
et des fausses-fenêtres. La véranda abrite de petits autels (dans les angles) avec des
peintures (diverses, certaines représentant des monuments d'Angor [Angkor]) sont
accrochées sur les parois. La galerie-enceinte est elle-même entourée d'une barrière
supportant les corps (en papier) de serpents-dragons, dont les têtes sont aux portes.
Au sommet de hauts mâts flottent de longs oriflammes, blancs ou multicolores. CRÉMATION D'UN PERSONNAGE RELIGIEUX AU CAMBODGE 141
Cet ensemble architecture constitue le Mer(u) [Men], (fig. 1), qui serait une
« projection » du Mont Meru, et où aura lieu l'incinération.
On s'affaire encore aux derniers détails de sa construction, ainsi qu'à celle du
grand char funéraire (cf. infra), provisoirement installé sous le bâtiment central.
Tous ceux qui travaillent sont, m'assure-t-on, des volontaires, non rémunérés.
S'il y a, m'assure-t-on aussi, entre le décès et la crémation, un grand laps de temps,
c'est que celui-ci est nécessaire, d'une part pour recueillir les dons en nature et en
espèces (destinés à couvrir les frais, élevés, des achats indispensables), d'autre part
pour mobiliser les bonnes volontés et donner la possibilité d'entreprendre et de mener
à bien les travaux (aménagement du terrain, confection et montage des charpentes,
taille et décoration des étoffes et papiers, appareillage pour feux d'artifice, etc.).
De l'aire sur laquelle se dresse le Men part, vers l'Est, une large voie soigneusement
dégagée et aplanie, avec mâts à oriflammes, qui aboutit, à deux kilomètres environ,
à une aire plus modeste sur laquelle a été érigé un haut pavillon à charpente légère,
à toit et montants ornés d'étoffe et de papier et surmonté de petits mâts à drapeaux
(on voit ce pavillon sur les fig. 4, 5). Non loin de celui-ci, vers le Sud-Est, un grand
bâtiment provisoire bas, en bois, couvert de chaume.
C'est sous le pavillon que va être amené le grand char funéraire à cinq
étages, dit pancâsana, à l'élaboration duquel on s'affaire encore. Ce char (fig. 5, 6, 8)
est de dimensions imposantes, repose sur des roues et comporte cinq gradins en
retrait les uns sur les autres. Il est très abondamment décoré, notamment de
bandes de papier collé portant (en noir et rouge) une suite ininterrompue de têtes
de kâla, de tableautins (scènes de la légende de Râma,etc), de nombreuses hampes
dorées avec des séries superposées d'ornements ajourés, de hampes (qu'on ajoutera
le Lundi aux quatre angles) à cinq parasols coniques superposés, de couleur argent.
(Voir, pour certains détails, les fig. 10, 12). Il est surmonté d'un pavillon constitué

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