Notes sur la topographie de l ancienne Kandahar - article ; n°1 ; vol.13, pg 33-57
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Notes sur la topographie de l'ancienne Kandahar - article ; n°1 ; vol.13, pg 33-57

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Description

Arts asiatiques - Année 1966 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 33-57
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 4
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Gérard Fussman
Notes sur la topographie de l'ancienne Kandahar
In: Arts asiatiques. Tome 13, 1966. pp. 33-57.
Citer ce document / Cite this document :
Fussman Gérard. Notes sur la topographie de l'ancienne Kandahar. In: Arts asiatiques. Tome 13, 1966. pp. 33-57.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1966_num_13_1_946NOTES SUR LA TOPOGRAPHIE
DE L'ANCIENNE KANDAHAR
par Gérard FUSSMÀN
En février 1964, M. A. A. Motamedi, Directeur Général du Service des Antiquités
d'Afghanistan, demanda à M. Le Berre, architecte de la Délégation Archéologique
Française en Afghanistan, et à moi-même de l'accompagner à Kandahar où avait été
trouvée une inscription grecque d'Asoka (1). L'étude que l'on va lire ci-dessous est le
résultat d'une prospection de surface menée du 22 au 28-11-1964 sur les ruines de
l'ancienne Kandahar (2) par M. Le Berre et moi-même. Aux observations sur le terrain
s'est ajouté à Caboul l'examen de photographies aériennes à grande échelle prises par
la compagnie Fairchild pour le compte du gouvernement afghan et aimablement
mises à notre disposition par M. le Ministre des Mines (3). Il a ainsi été possible
de discerner les diverses phases de la vie du site et d'en suivre les agrandissements
successifs. L'absence de toute fouille fait que la chronologie relative que nous proposons
n'a qu'une valeur de vraisemblance.
I. Description d'ensemble
A l'Ouest de la ville moderne, au pied d'un éperon rocheux, le Qaitul, dont la
route Kandahar-Hérat longe l'extrémité Nord, s'étend un vaste champ de ruines
(1) Cette inscription a été publiée par M. D. Schlumberger, Comptes Rendus de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, séance du 22 mai 1964, avec des observations de M. L. Robert.
(2) Nous adoptons l'orthographe pa^tu Kandahar. Qandahar est l'orthographe du persan. On pourra lire
avec profit, sur l'ancienne et la nouvelle Kandahar,les quelques pages que K. Fischer a consacré à ce sujet :
« Kandahar in Arachosien », Wissenschaflliche Zeitschrift der Martin-Luther- U niversital Ilalle-Wittenberg, VII,
1958, pp. 1151-1164. On y trouvera dans les notes 1, 2 et 13 les éléments d'une bibliographie du site, à laquelle
on doit toutefois ajouter l'article Kandahar dans l'Encyclopédie de l'Islam, Ie éd., par M. Longworth Darnes.
Pour une description de la ville au début du xixe siècle, voir Masson, Narrative of various journeys in Balochislan
Afghanistan and the Panjab, Londres, 1842, I, pp. 279-282 ; pour une description des mines, voir Bellew, Journal
of a political mission to Afghanistan in 1857, Londres, 1872, pp. 232-233 et Le Messurier, Kandahar in 1879,
Londres, 1880, pp. 245-246.
(3) Nous voudrions remerceir S. E. M. le Ministre des Mines et M. Said Hachern Mirza, Directeur au
Ministère des Mines, qui nous ont toujours facilité l'accès et l'emploi des photographies aériennes dont nous
avions besoin. g En Ann fussman 34
connu sous le nom de Sahr-i Kohna, « la vieille ville » (PI. IV) : c'est le site de l'ancienne
Kandahar, déserté depuis plus de deux siècles (1), et dont les traces sont condamnées
à bientôt disparaître. Depuis l'abandon du site, en effet, les paysans viennent y chercher
de la terre d'amendement pour les champs. Sitôt qu'à la suite de ce travail continuel
de fouille (2) une partie du site a été arasée jusqu'au niveau des terres irrigables, elle
est remise en culture. On distingue ainsi sur la vue panoramique de la PI. VII, à l'inté
rieur même des anciennes murailles, des champs labourés entourés de surfaces rongées
par la fouille. Et cependant les ruines surprennent encore par leur ampleur.
Elles commencent dès que, quittant la route Kandahar-Hérat. on prend le sentier
semi-carrossable J qui longe la face Est du Qaitul (Plan I). Un premier champ de
ruines s'étend jusqu'aux murailles de la ville ancienne et est signalé sur le plan par un
quadrillé oblique et la lettre G. Toute cette partie du site est aujourd'hui soit couverte
de maisons, soit mise en culture (PI. V et VI). Il est sûr cependant que nous avons là
les décombres d'un faubourg antique, probablement pré-islamique : çà et là subsistent
des pans de muraille en briques de grandes dimensions (en moyenne 40x40x9 cm.)
ou en pakhsa (pisé) d'aspect fort ancien ; ailleurs des tombes musulmanes modernes
sont couvertes de grandes briques antiques en remploi (mêmes dimensions) posées
l'une contre l'autre à la façon d'un faîte. Les paysans continuent à prélever de la
terre et c'est ainsi que, tout près de la grotte de Cehel Zina (3) dont l'emplacement
est indiqué par la lettre G, a été découverte en 1958 une inscription rupestre en
grec et araméen d'Asoka (I) (4). La présence à cet endroit de cette inscription laisse
supposer que nous sommes sur l'une des voies d'accès antiques de la cité.
Pour aborder la ville proprement dite (A), il faut franchir un très large fossé (3)
creusé à une telle profondeur qu'il fait office de drain et est encore partiellement
sous eau. Une large brèche s'ouvre dans l'enceinte, qui laisse passer le sentier J. On
a alors devant soi un spectacle de désolation. Le sol, là où il n'est pas cultivé, est criblé
de mille trous, jonché de tessons et de débris de toutes sortes et de toutes époques. Les
ruines sont à ce point rongées, le sol bouleversé que des remparts il ne reste qu'une
masse informe où l'on ne peut distinguer ni portes (5) ni tours, et dont le couronnement
semble avoir entièrement disparu. Au milieu des ruines s'élève un énorme tépé (B)
qui portait la citadelle. Gontre sa face Sud, entourée de champs, une petite ziya-
rat (II) (6) : c'est là qu'un paysan avait apporté l'inscription d'Asoka découverte
(1) Depuis la prise de la ville par Nadir Shah en 1738. Sur cet événement, voir L. Lockhart, Nadir Shah,
Londres, 1938, chap. XI, pp. 111-120.
(2) Auquel nous sommes redevables des deux inscriptions d'Aioka découvertes à ce jour.
(3) On pourra lire l'inscription de Cehel Zina dans Darmesteter, J. A. 1890, 8e série, XV, pp. 195-230.
Voir aussi Beames, JEAS 1898, pp. 795-808 (non vidi).
(4) D. Schlumberger, L. Robert, A. Dupont-Sommer et E. Benveniste, J.A., 1958, pp. 1-48. L'inscription
vient d'être republiée par G. Tucci, U. Scerrato, G. Pugliese Carratelli et G. Garbini, A bilingual graeco-aramaïc
edict by Asolca, Série Orientale Roma, XXIX, 1964. On trouvera la nombreuse bibliographie rassemblée
par G. Pugliese Carratelli pp. 29-30 (texte grec) et G. Barbini p. 41 (texte araméen).
(fi) On remarquera cependant sur le Plan I trois brèches dans la muraille : une au Nord, une à l'Est et une
au Sud. Il est possible que ce soit là l'emplacement des portes principales. Mais le terrain est tellement bouleversé
que l'on ne saurait rien aflirmer.
(6) Tombe de saint musulman. NOTES SUR LA TOPOGRAPHIE DE L'ANCIENNE KANDAHAR 35
en 1964. Au Sud de la ville des murailles (1) escaladent la montagne et aboutissent à un
petit fortin qui domine toute l'étendue du site (PI. VIII, 1). Nous avons pu reconnaître
que c'était la réutilisation à l'époque islamique d'un stûpa et d'un monastère boud
dhiques antiques, marqués III sur le plan.
Le chemin J traverse la ville et en sort par une brèche du rempart Sud. On pénètre
alors dans une bande de terrain archéologique hors-les-murs, rendue sur le plan I par
un semis de petites croix marqué de la lettre D. C'est une série de mouton
nements dont la nature peut difficilement être précisée. On rencontre çà et là
des tombes islamiques d'aspect ancien, mais il ne semble pas que la seule existence
d'une nécropole puisse rendre compte de mouvements de terrain aussi accusés.
Là où les paysans retirent de la terre, on peut remarquer quelques traces de
murs. Aussi peut-on avancer l'hypothèse qu'il y avait là un faubourg de la ville,
recouvert à une date assez ancienne par un cimetière musulman. Ce pourrait
être contemporain de la ville préislamique.
II. La ville préislamkjue
Bien que la vieille ville de Kandahar ait été continuellement habitée jusqu'au
début du xvme siècle, il est encore possible de se former une idée de son tracé antique.
On en trouvera l'expression schématique dans le plan II. Les considérations suivantes
nous

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