Transformation et urbanisation des campagnes en Allemagne fédérale - article ; n°447 ; vol.81, pg 579-593
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Description

Annales de Géographie - Année 1972 - Volume 81 - Numéro 447 - Pages 579-593
Changement and urbanization in the west German country.
The features of the German country are made by two systems of factors. On one hand the always near urban economy makes a large market (wine, fruit, vegetables, milk, meat), incites to mechanize the equipment, to make money circulate but demands an always increasing space for new buildings, industry and leisure. On the other hand the country remains very peasant as there are still closely-built villages, narrow plots and small farms (ten hectares on an average). In spite of consolidation (300,000 hectares each year) and of the building of new farm-houses, the renewal of this agrarian structure seems slow and expensive. The German village knows only by exception the « social » fallow. It gathers partial-time farmers rural shopkeepers, blue and white collars commuting every day to and from a near town, and the true farmers. The complexity of urbanized villages knows its most extent in the valleys and the basins of Rhenan Germany. Bavaria which was long very peasant, is to-day rapidly changing in the same way. The large northern plain appears as the big agricultural and forest reserve of a very urbanized state.
Les campagnes allemandes sont façonnées par deux systèmes de force. D'une part, l'économie urbaine, toujours proche, détermine un vaste marché de consommation — vin, fruits, légumes, lait, viande — , pousse à l'équipement mécanique et à la circulation des capitaux, mais exige un espace sans cesse accru pour la construction, l'industrie et les loisirs. D'autre part, les campagnes restent largement « paysannes » avec la persistance des villages groupés, des parcelles étroites et des petites exploitations — 10 hectares en moyenne. Malgré les efforts de remembrement — 300 000 ha par an — et de création de fermes neuves, le remodelage de cette structure agraire apparaît lent et coûteux.
Le village allemand ne connaît qu'exceptionnellement la friche « sociale ». Il rassemble des agriculteurs à temps partiel, des commerçants ruraux, des ouvriers et des employés migrant journellement vers une ville proche à côté des véritables exploitants agricoles. Le maximum de complexité du village urbanisé est atteint dans les vallées et bassins de l'Allemagne rhénane. La Bavière, longtemps très paysanne, connaît aujourd'hui une évolution rapide dans le même sens. La grande plaine du Nord apparaît comme la grande réserve de terres agricoles et forestières d'un État très urbanisé.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Fel
Jean Miège
Transformation et urbanisation des campagnes en Allemagne
fédérale
In: Annales de Géographie. 1972, t. 81, n°447. pp. 579-593.
Citer ce document / Cite this document :
Fel André, Miège Jean. Transformation et urbanisation des campagnes en Allemagne fédérale. In: Annales de Géographie.
1972, t. 81, n°447. pp. 579-593.
doi : 10.3406/geo.1972.18800
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1972_num_81_447_18800Abstract
Changement and urbanization in the west German country.
The features of the German country are made by two systems of factors. On one hand the always near
urban economy makes a large market (wine, fruit, vegetables, milk, meat), incites to mechanize the
equipment, to make money circulate but demands an always increasing space for new buildings,
industry and leisure. On the other hand the country remains very "peasant" as there are still closely-built
villages, narrow plots and small farms (ten hectares on an average). In spite of consolidation (300,000
hectares each year) and of the building of new farm-houses, the renewal of this agrarian structure
seems slow and expensive. The German village knows only by exception the « social » fallow. It
gathers partial-time farmers rural shopkeepers, blue and white collars commuting every day to and from
a near town, and the true farmers. The complexity of urbanized villages knows its most extent in the
valleys and the basins of Rhenan Germany. Bavaria which was long very peasant, is to-day rapidly
changing in the same way. The large northern plain appears as the big agricultural and forest reserve of
a very urbanized state.
Résumé
Les campagnes allemandes sont façonnées par deux systèmes de force. D'une part, l'économie
urbaine, toujours proche, détermine un vaste marché de consommation — vin, fruits, légumes, lait,
viande — , pousse à l'équipement mécanique et à la circulation des capitaux, mais exige un espace
sans cesse accru pour la construction, l'industrie et les loisirs. D'autre part, les campagnes restent
largement « paysannes » avec la persistance des villages groupés, des parcelles étroites et des petites
exploitations — 10 hectares en moyenne. Malgré les efforts de remembrement — 300 000 ha par an —
et de création de fermes neuves, le remodelage de cette structure agraire apparaît lent et coûteux.
Le village allemand ne connaît qu'exceptionnellement la friche « sociale ». Il rassemble des agriculteurs
à temps partiel, des commerçants ruraux, des ouvriers et des employés migrant journellement vers une
ville proche à côté des véritables exploitants agricoles. Le maximum de complexité du village urbanisé
est atteint dans les vallées et bassins de l'Allemagne rhénane. La Bavière, longtemps très paysanne,
connaît aujourd'hui une évolution rapide dans le même sens. La grande plaine du Nord apparaît comme
la grande réserve de terres agricoles et forestières d'un État très urbanisé.Transformation et urbanisation
des campagnes en Allemagne fédérale
par André Fel et Jean Miège
Professeurs aux Universités de Clermont-Ferrand et de Nice
On ne peut prétendre à une explication complète des transformations
du monde rural allemand après un court voyage d'une quinzaine de jours,
des Alpes à Hambourg. Le voyage laisse trop de place à l'image visuelle,
au « paysage », et le paysage rural enregistre bien mal les forces variées
et complexes, à l'œuvre dans un pays aussi dynamique que l'Allemagne
fédérale. Même en prenant appui sur une bibliographie — trop riche — , le
voyage laisse dans l'ombre une foule de questions localisées pleines d'intérêt.
On ne trouvera dans ce qui suit que des réflexions très générales sur la
dynamique actuelle de l'espace rural allemand et quelques remarques sur les
contrastes régionaux les plus saillants pour un géographe.
l LA DYNAMIQUE DE L'ESPACE RURAL
Un premier constat, peu discutable : malgré l'impressionnante puissance
de l'industrie et des villes et peut-être aussi grâce à cette puissance, l'agr
iculture ouest-allemande reste forte et contribue pour plus des huit dixièmes
à l'alimentation nationale.
A. Les progrès agricoles
L'Allemagne de l'Ouest reste une vaste région de champs, et d'abord
de céréales. Celles-ci couvrent plus de cinq millions d'hectares et le rende
ment moyen s'est élevé à 37 quintaux en 1968. Les besoins sont tels qu'on
doit importer un cinquième de la farine et un tiers des céréales fourragères.
Souvent, les campagnes montrent l'association intensive des grains et des
plantes sarclées — Getreide-Hackbau- System •> — : c'est une des caractéris
tiques des terroirs riches en main-d'œuvre et de Sols fertiles et chers, comme 580 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
dans les «Borde» couvertes de lœss. Le recul des pommes de terre n'empêche-
pas l'Allemagne de se suffire à 100 p. 100. La betterave à sucre, très rémunér
atrice à la production, va bientôt couvrir 300 000 hectares et fournit 85 p. 100
du sucre consommé.
Géographiquement plus limitées, les cultures « spéciales », légumes,,
fruits et vignes, s'étendent avec les progrès de l'urbanisation et du niveau
de vie. On reste étonné de rencontrer autant de jardins, de vergers et de
vignes, malgré la concurrence des « partenaires » du Marché commun mieux
placés à cet égard. Le maraîchage occupe 66 000 hectares et alimente non
seulement les villes en produits frais, mais un grand nombre de conserveries
coopératives ou capitalistes, également dynamiques. Le vignoble allemand
est passé de 50 000 à 70 000 ha en une vingtaine d'années ; il assure les
deux tiers de la consommation nationale et offre le plus étonnant paysage
de réfection récente : le remembrement viticole, après arrachage des vieux
eeps et constitution de grandes parcelles mécanisables, progresse au rythme
d'un millier d'hectares par an. Le viticulteur allemand sait attendre et
peut patienter plusieurs années avant de récolter sur des terroirs modernisés :
jusqu'à nos jours, le gouvernement l'a aidé sans relâche.
Les principaux progrès viennent du secteur de l'élevage. Les statistiques
dénombrent 18 millions de porcins, 14 millions de bovins dont près de
6 millions de vaches laitières. L'État fédéral et les Lânder ont consacré
d'énormes subventions à la production du lait, avec succès : le rendement
laitier par vache atteint 3 770 kg, et là encore la consommation nationale
est intégralement assurée. La de viande bovine est moins dyna
mique, l'Allemagne ne disposant pas de races spécialisées et dépendant
trop strictement des herbages naturels de la^Bavière et de la plaine septent
rionale. De plus, les grandes fermes, seules ïavorables à l'élevage bovin au
sens strict, sont trop rares. Les systèmes herbagere — Futterbau — gagnent
du terrain partout : d'ores et déjà l'étendue des herbages (5 600 000 ha)
dépasse celle des céréales.
Le temps est loin où l'agriculture allemande était caractérisée par les
productions végétales « primaires » : les céréales, les pommes de terre, les
betteraves ne comptent plus que pour 17 p. 100 dans le produit agricole total.
Les fruits, les légumes et le vin représentent déjà 7 p. 100. Les produits animaux,
avec les volailles et les œufs, constituent plus des trois quarts du même
produit. La fameuse civilisation de consommation urbaine semble avoir les
plus heureux effets sur le niveau de vie des maraîchers, des vignerons et
des éleveurs. L'Allemand consomme chaque année 63 kg de légumes, 90 kg-
de fruits et 73 kg de viande : effet notable de l'urbanisation.
L'effort d'équipement de la ferme allemande apparaît clairement dans
l'abondance des tracteurs — un tracteur pour 10 hectares labourés — ,
mieux encore au nombre des machines à traire — deux fois plus qu'en
France — , à la consommation des engrais... Si la notion moderne d'agri
culture intensive repose bien sur l'importance des achats à l'industrie,
l'agriculture allemande se place aux tous premiers rangs de l'agriculture DES CAMPAGNES EN R.F.A. 5tf URBANISATION
intensive dans le monde. Un indice « visuel » de cet effort d'investissement
réside dans l'extrême densité des organismes de crédit. Beaucoup

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