Un court traité d architecture cambodgienne moderne. - article ; n°1 ; vol.24, pg 103-147
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Description

Arts asiatiques - Année 1971 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 103-147
45 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Madeleine Giteau
Un court traité d'architecture cambodgienne moderne.
In: Arts asiatiques. Tome 24, 1971. pp. 103-147.
Citer ce document / Cite this document :
Giteau Madeleine. Un court traité d'architecture cambodgienne moderne. In: Arts asiatiques. Tome 24, 1971. pp. 103-147.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1971_num_24_1_1041UlY COURT TRAITÉ
D'ARCHITECTURE CAMRODGIENNE MODERNE
par Madeleine GITEAU
Le texte que nous publions ici, avec sa traduction, fut composé en 1954, pour
la Commission des Mœurs et Coutumes de Bhnam Ben (Phnom Penh), par M. Ien
Sioen, maître d'œuvres, longtemps en service du Palais Royal. Il a été enregistré à
la des Mœurs et Coutumes sous le n° 83.017. C'est un texte très simple
dans lequel M. Ien Sioen a condensé toutes les connaissances qu'il avait pu réunir
au cours de sa carrière, sur la construction des maisons d'habitation et celle des divers
édifices des monastères, élevés selon les normes traditionnelles. Pour cette rédaction,
il a eu recours tout d'abord à ses connaissances personnelles, reçues, pour la plupart,
de son maître, l'Uknâ Deb Nimitt Ma&. Il a également interrogé différentes personnal
ités capables de lui apporter des données supplémentaires : un fonctionnaire de la
province de Svây Rien (Svay Rieng), M. Gim Nwn, un chef de monastère, le Vénérable
Cau Adhikâr Nâm Som Aem, également de la province de Svây Rien, un maître décorat
eur, rUknâ Racanâ Prasoer Nâm Mau, de Bhnam Ben (Phnom Penh), un âcâry,
M. Nâm Jwn, de la province de Kamban Sbî (Kompong Speu).
L'auteur n'a pas le dessein d'exposer uniquement un rapide traité de construction.
Dans ce texte, qu'il qualifie simplement de sankhepa, « résumé », il a réuni non seul
ement les canons concernant la construction matérielle des bâtiments, mais aussi les
règles de leur édification rituelle ; car la construction doit être faste aussi bien par
ses dimensions et ses proportions que par les rites qui la consacrent. Pour M. Ien
Sioen, on ne saurait dissocier l'édification rituelle de l'édification matérielle.
Dans la traduction nous avons recherché, pour chaque terme technique khmer,
son équivalent français, quand celui-ci existe ; lorsque nous n'avons pas trouvé
d'équivalent, nous avons conservé le terme khmer dont la signification est indiquée
dans les notes. Pour tous les termes khmers nous avons conservé la translittération MADELEINE GITE AU 104
de F. Martini ; toutefois, pour les noms de personnages ou de localités très connus,
nous avons indiqué, entre parenthèses, la transcription couramment employée au
Cambodge.
Dans la traduction nous avons été aidé par M. Kam Doum, secrétaire-traducteur
à l'École Française d'Extrême-Orient ; les croquis de l'auteur, figurant dans le
manuscrit ont été redessinés par M. Dam Choeurn. COURT TRAITÉ D'ARCHITECTURE CAMBODGIENNE MODERNE 105 UN
Traduction
AU SUJET DE LA CONSTRUCTION DES ÉDIFICES
PREMIÈRE PARTIE. LA CONSTRUCTION DES MAISONS
K. Au sujet des noms de la maison.
(Selon les dires du jamdap (1) nommé Gim Nwn).
La forme de notre maison cambodgienne peut être de cinq types qui sont
— la maison khmaer.
— la ron (2)
— la maison ron toi (3)
— la ron dioen (4)
— la maison pit (5)
(On appelle actuellement la ron, maison kantâmn) (6).
Kh, Au sujet de la grandeur de la maison.
(D'après les dires du vieux Dum).
La grandeur de la maison cambodgienne est de cinq sortes, qui sont :
— la maison large de 11 dimensions (c'est-à-dire 11 coudées)
— la large de 12 12
— la maison large de 13 dimensions (c'est-à-dire 13 coudées)
— la large de 14 14
— la maison large de 15 dimensions (c'est-à-dire 15 coudées)
(1) Jamdap. Fonctionnaire de la commune, sous-chef de quartier.
(2) Ron. Simple abri, hangar. Nom donné à une maison très simple.
(3) Ron loi nom donné à une maison ron transformée. Toi signifie « poussé en avant ». Primitivement le
nom était ron phdon toi, « maison-hangar aux arbalétriers poussés en avant ». Cette maison est munie d'une
travée en avant, travée obtenue en poussant en avant les arbalétriers.
(4) Ron ilioeh. Maison-hangar comprenant un emplacement pour abriter le pilon à décortiquer le paddy ;
pilon appelé tpâl klioen. Dans la prononciation ce dernier mot s'est transformé.
(5) Pit. « Taillée en biais », « taillé en croupe ». Ce nom s'emploie pour une maison couverte d'un toit à
quatre pentes dont les deux pans latéraux sont taillés en croupe.
(6) Kanlâinn. « Canton ». Des Chinois, souvent originaires de Canton, établis au Cambodge, adoptèrent
fréquemment ce type de maison. 106 MADELEINE GITE AU
G. Au sujet des transformations de la forme de la maison.
(Selon les dires du maître d'œuvres Ien Sioen).
La maison pit est une transformation de la maison ron dioen ; la maison ron
dioen est une transformation de la maison ron toi ; la maison ron toi est une transfo
rmation de la maison ron ; la maison ron est une transformation de la maison khmaer ;
car elles ont des formes un peu différentes les unes des autres ; on peut dire que leurs
formes dérivent les unes des autres ; ainsi en est-il sur le croquis représentant les cinq
types de maison.
Gh. Explication des croquis des différents types de maisons.
(Selon les dires du maître d'œuvres Ien Sioen).
Les croquis représentent les différents types de maisons qui, à l'origine, diffèrent
peu les unes des autres.
1. La maison pit a la même largeur et la même hauteur que la maison ron
dioen. La différence est que la maison pit a deux coudées de moins en longueur, que
sa toiture ne comporte pas de frontons devant et derrière et qu'elle a seulement
douze colonnes et trois travées.
2. La maison ron dioen a la môme largeur, la même longueur et la même hauteur
que la maison ron toi ; la seule différence est que la maison ron dioen a un toit en
appentis devant et derrière.
3. La maison ron toi a la même largeur, la même longueur et la même hauteur
que la m aison ron ; la seule différence est que la maison ron toi a un toit en appentis
sur le devant.
4. La maison ron a la même largeur et la même longueur que la maison khmaer.
La seule différence est que cette maison ron a un toit plus bas et qu'elle n'a ni pael
nuk (1) devant et derrière, ni candâs dik (2) sur les côtés.
(1) Pael nuk. Ni le Dictionnaire Tandart, ni celui de l'Institut Bouddhique ne mentionnent ce terme.
Guesdon traduit ce mot par «niche» et renvoie à khnak «découpure sculptée». M. Ien Sioen, d'après l'interpré
tation de M. Kam Doum, désigne par ce terme une mince bande de toiture, couverte de tuiles, placée au-dessous
du fronton ; elle protège le départ du toit inférieur à quatre pentes. D'après le Chef du monastère de Vall Brah
Ind Kosi de Siem Râp qui fut interrogé par M. Sim Hem Son, ce terme désignerait les aisseliers qui soutiennent
le bord du toit à quatre pentes. Or ces aisseliers qui peuvent être sculptés en forme de consoles ou d'atlantes,
peuvent exister tout autour de l'édifice ; si l'édifice est très petit, il n'y a d'aisseliers que sur les côtés. Or, dans
le texte qui nous occupe, il est nettement indiqué que les pdet nuk sont placés devant et derrière.
(2) Candâs dik, d'après Guesdon : « pièce de toiture » ; d'après Tandart : « poutrelle soutenant le toit
latéral de la maison cambodgienne. D'après Mme Porée-Maspéro : « une sorte de console dont le rôle consistera
à soutenir et à éloigner de la muraille les extrémités inférieures incurvées des chevrons déterminant en cette
place un coyau. Cette console est emboîtée en pleine épaisseur (12x 12 thnéâp) dans la colonne qu'elle traverse
de part en part et dont elle dépasse extérieurement de 50 thnéâp ». Signalons que le dhnâp (ou thnéâp selon
la transcription de Mme Porée-Maspéro) est une mesure qui correspond à un travers de doigt. D'après le
Dictionnaire de l'Institut Bouddhique le candâs dik est « un morceau de bois que l'on applique en mortaise
dans le fût de la colonne de la maison et dont l'autre extrémité supporte le ran spûv ». Le ran spûv

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