Ville moyenne, développement de l agriculture régionale, agriculture de banlieue : l exemple de Roanne - article ; n°4 ; vol.45, pg 391-408
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Ville moyenne, développement de l'agriculture régionale, agriculture de banlieue : l'exemple de Roanne - article ; n°4 ; vol.45, pg 391-408

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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1970 - Volume 45 - Numéro 4 - Pages 391-408
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Pierre Houssel
Ville moyenne, développement de l'agriculture régionale,
agriculture de banlieue : l'exemple de Roanne
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 45 n°4, 1970. pp. 391-408.
Citer ce document / Cite this document :
Houssel Jean-Pierre. Ville moyenne, développement de l'agriculture régionale, agriculture de banlieue : l'exemple de Roanne.
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 45 n°4, 1970. pp. 391-408.
doi : 10.3406/geoca.1970.2655
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1970_num_45_4_2655VILLE MOYENNE,
DÉVELOPPEMENT DE L'AGRICULTURE
RÉGIONALE, AGRICULTURE DE BANLIEUE
L'EXEMPLE DE ROANNE
par Jean-Pierre Houssel
Roanne est devenue depuis l'essor du tissage mécanique du coton pos
térieur à 1870, à la fois une ville industrielle et un centre régional. Elle
étend son influence à la Plaine et à ses bordures montagneuses : Seuil de
Neulise au Sud, Monts de la Madeleine à l'Ouest, Monts du Beaujolais
à l'Est. L'agglomération groupe près de 80 000 habitants. Elle est actuel
lement en stagnation, du fait des difficultés du textile et du retour à
l'enclavement, dû à la prépondérance prise par la liaison par Dijon sur la
liaison par le Bourbonnais, dans les relations entre Paris et Lyon. Quat
rième agglomération de la région Rhône-Alpes après Lyon, Grenoble
et Saint-Etienne, en 1962, elle n'est plus au recensement de 1968 que
la septième : elle a été dépassée par Valence, Annecy et Chambéry.
Notre propos est d'étudier dans quelle mesure les initiatives nées de
la ville ou cristallisées par elle, ont eu une influence sur l'adaptation
de l'agriculture de la région à la mutation contemporaine et comment
a évolué l'agriculture péri-urbaine.
A) Roanne et le développement de l'agriculture régionale
Nous n'envisageons pas ici toutes les rubriques des rapports entre
villes et campagnes. La propriété foncière citadine est, en î'occurence,
limitée. Beaucoup plus importantes sont les relations de travail : l'appel
de la main d'oeuvre, l'installation d'usines à la campagne, le genre de vie
mixte, le travail à domicile. Elles sont en pleine transformation et com
mandent largement l'évolution des structures agraires.
Nous nous attacherons au rôle d'animation de la ville, comme centre
de services et comme débouché de produits agricoles. Dès le départ,
remarquons que le rôle de Roanne est limité. Cela tient aux caractères
de la ville, une ville moyenne, dont le développement comme centre
régional est relativement récent, l'expansion actuelle est modérée. 392 JEAN-PIERRE HOUSSEL
Cela tient aussi au fait qu'un des aspects majeurs de la mutation actuelle
de l'agriculture est la prise en charge par les professionnels, de leur
propre développement. La ville n'est bien souvent que le point d'ancrage
des organismes qu'ils ont créés, au service de ce que l'on désigne com
modément sous le terme d'agriculture de groupe, pris au sens large.
L'agriculture de groupe est encore bien modeste dans le Roannais, soit
que la spéculation dominante maintienne sans grands problèmes une
certaine prospérité, ce qui est le cas de l'embouche, dans la Plaine, soit
que les mentalités et les structures traditionnelles survivent, ce qui est
le cas en montagne. C'est pourtant là qu'elle tend à apparaître, les fortes
densités de population agricole entraînant une pression démographique
et une proportion relativement élevée de jeunes exploitants.
Le rôle d'animation de la ville comme centre de services et de contacts
On trouve à Roanne les services classiques que l'agriculteur attend
de la ville : le Crédit Agricole, les concessionnaires de machines et de
fournitures, les négociants en produits du sol. C'est un domaine où son
rayonnement n'est pas à la mesure de son rang de centre régional. Les
petites villes du Roannais, comme Charlieu, ont une vocation agricole
ancienne et conservent une influence appréciable sur leur petite région.
Pour le syndicalisme agricole, inséparable du négoce, tant reste forte
la tradition du syndicat-boutique, les initiatives viennent d'ailleurs. De
Lyon, d'où rayonne depuis la fin du siècle dernier, l'Union des Associat
ions Agricoles du Sud-Est. L'influence de la Coopérative du Sud-Est
recule devant la Coopérative du Blé et d'Approvisionnement de la Loire
(C.B.A.), émanation du syndicat départemental à la Libération. Elle
est en plein essor, car elle est attentive aux besoins de l'agriculture de
pointe, Ses activités sont en train de se regrouper à Feurs, qui occupe
une place centrale dans le département. Les firmes d'aliments du bétail,
qui ont établi chacune un réseau d'élevages sous contrat, sont installées
soit à Feurs, pour la C.B. A. et Sodel, soit à Saint-Martin d'Estreaux,
dans le Nord de la Plaine de Roanne, pour Orgex.
Roanne retrouve son rang pour les actions propres de développe
ment : l'enseignement et la vulgarisation. Elle le doit au Foyer de Progrès
Agricole, dont les techniciens animent les Groupements de Vulgarisation
Agricole (G.V.A.) de l'arrondissement, et surtout à la proximité de
l'Ecole d'Agriculture de Ressins, fondée par des religieux il y a ci
nquante ans, et du Lycée Agricole de Roanne-Chervé, qui a succédé à
l'Ecole d'hiver qui s'y était fixée en 1954. Le Directeur du
Lycée est, dans le département, le représentant de l'Ingénieur Régional
d'Agronomie, chargé depuis la réforme Pisani de tout ce qui touche la
formation des hommes, les actions techniques étant traitées au niveau
de la Direction Départementale de l'Agriculture. En fait, l'administra
tion se borne à un rôle de suggestion et de contrôle, la responsabilité de
la vulgarisation étant aux mains des organisations professionnelles par
l'intermédiaire du Service d'Utilité et d'Aide au Développement DE BANLIEUE A ROANNE 393 AGRICULTURE
ST MARTIN
#D'ÉSTREAUX
LA PACAUDIÈRE
Fig. 1. — Les régions agricoles du Roannais, croquis de localisation
— En grisé, montagne et demi-montagne.
— En blanc, plaine. 394 JEAN-PIERRE HOUSSEL
(S.U.A.D.), qui siège auprès de la Chambre d'Agriculture. La préfec
ture retrouve ses droits...
D'ailleurs, les actions de développement valent par les initiatives et
la réceptivité des agriculteurs. Ce n'est pas un hasard si, autour des
villes, on observe un plus dense groupement de responsables agricoles.
Roanne est particulièrement bien servie à cet égard, car, pour s'en tenir
à la Chambre d'Agriculture et à la Fédération Départementale des Synd
icats d'Exploitants Agricoles (F.D.S.E.A.), on trouve leur président et
leur secrétaire dans un rayon d'une vingtaine de kilomètres. La pro
ximité des services officiels, des négociants spécialisés, la possibilité
de contacts plus fréquents avec des hommes d'autres milieux favorisent
l'ouverture d'esprit et la prise de responsabilités. A cela s'ajoute l'instal
lation d'exploitants d'origine urbaine.
Dans les années 1945-1950, se sont établis dans les communes pro
ches de Roanne, sur des biens de famille ou des domaines acquis par
placement de bénéfices tirés du commerce et de l'industrie, des hommes
jeunes, originaires de la ville ou de Lyon. Ayant toujours eu le goût des
choses de la terre ou ayant vu leur carrière perturbée par la guerre, ils
se trouvent à la tête d'exploitations de bonne taille, après une formation
secondaire ou même des études agricoles spécialisées. Ils se comportent
d'emblée comme des entrepreneurs agricoles. Leur souci d'organisa
tion et de rentabilité rejoint celui des jeunes paysans, passés par les
mouvements de jeunesse agricole, avec lesquels ils collaborent sans dif
ficultés. Etrangers au milieu, ils ne cherchent pas à en être les représen
tants : on ne les trouve pas à la F.D.S.E.A. ni à la Chambre d'Agri
culture. Mais on leur laisse volontiers la responsabilité d'organismes
techniques, qu'ils ont souvent contribué à créer.
C'est à l'un d'entre eux que Roanne doit d'être le siège du Centre
de Gestion des Exploitations Agricoles de la Loire. Il l'a créé et continue

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