Textes akkadiens d Ugarit (à propos du livre de Sylvie Lackenbacher) - article ; n°1 ; vol.81, pg 249-262
15 pages
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Textes akkadiens d'Ugarit (à propos du livre de Sylvie Lackenbacher) - article ; n°1 ; vol.81, pg 249-262

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Description

Syria - Année 2004 - Volume 81 - Numéro 1 - Pages 249-262
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 119
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

D. Pardée
Textes akkadiens d'Ugarit (à propos du livre de Sylvie
Lackenbacher)
In: Syria. Tome 81, 2004. pp. 249-262.
Citer ce document / Cite this document :
Pardée D. Textes akkadiens d'Ugarit (à propos du livre de Sylvie Lackenbacher). In: Syria. Tome 81, 2004. pp. 249-262.
doi : 10.3406/syria.2004.7787
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_2004_num_81_1_7787VARIETE
TEXTES AKKADIENS D'UGARIT *
Dennis Pardee
University of Chicago
Les textes de Ras Shamra-Ougarit écrits en cunéiformes syllabiques, bien qu'ils soient majoritaires
par rapport aux textes en cunéiformes alphabétiques, n'ont pas fait l'objet de la même attention que
ces derniers. Cette disproportion s'explique assez facilement. D'une part, la langue ougaritique est
proche des langues ouest-sémitiques connues par un grand nombre de savants et il existe bon nombre
de textes religieux dans cette langue qui permettent des comparaisons avec les religions du premier
millénaire av. J.-C. D'autre part, l'écriture syllabique est plus difficile à apprendre et les textes en langue
accadienne ressortissent pour la plupart à la vie administrative du royaume d'Ougarit. Il s'ensuit que ce
sont surtout les biblistes et autres spécialistes des langues et des religions ouest-sémitiques qui se sont
occupés des textes ougaritiques, alors que les textes accadiens ont été surtout l'apanage des historiens.
Certains connaissent les deux langues et certains s'occupent de questions linguistiques de préférence à la
religion ou l'histoire ; mais il n'en reste pas moins qu'on connaît Ougarit surtout pour ses grands textes
mythologiques qui sont tous en langue ougaritique. Ainsi les deux volumes de traductions des textes
ougaritiques qui ont déjà paru dans cette série étaient consacrés aux textes ougaritiques, le premier aux
mythes et légendes l, le second pour les deux tiers à d'autres genres de textes religieux 2.
La traduction des textes accadiens que présente S. Lackenbacher devrait modifier un peu cet état
de choses. L'esprit curieux qui n'a pas fait d'études d'assyriologie mais qui désire connaître « l'autre
côté » de l'étude des textes de Ras Shamra pourra désormais le faire sans avoir à franchir le seuil d'une
bibliothèque spécialisée. Mais l'intérêt du livre ne se limite pas là : tous les spécialistes de Ras Shamra,
épigraphistes des deux langues, philologues et archéologues, et tous ceux qui s'intéressent à la Syrie au
deuxième millénaire av. J.-C, devront avoir ce livre à portée de main parce qu'ils y trouveront l'état de
la question sur les textes ici traduits aussi bien que sur mille et un sujets qui se présentent au cours de
l'étude de ces textes.
Avant de passer à la description du livre, il faut insister sur la haute qualité de ce travail. Les traductions
sont claires et on sent que l'auteur connaît ces textes dans tous leurs détails. Les commentaires, sous forme
d'introductions ou de notes de bas de page, sont tout aussi clairs et donnent beaucoup d'informations
en peu d'espace, qu'il s'agisse d'éléments d'une explication ou de la bibliographie. La clarté de la
présentation fait de la lecture un plaisir- on passe d'un sujet au suivant avec le sentiment que la progression
va de soi. Pour les spécialistes, les traductions offrent du nouveau parce qu'elles sont fondées sur une
nouvelle étude des moulages des tablettes (méthode qui ne donne pas les mêmes résultats que l'examen
des originaux mais qui a permis ici un nombre important de lectures améliorées). Les spécialistes se
demanderont si l'auteur a réalisé des progrès par rapport à J. Nougayrol, le regretté éditeur de tous ces
textes, dont les qualités d'épigraphiste, de philologue et d'historien sont universellement reconnues, et
* À propos du livre de Sylvie Lackenbacher, Textes akkadiens d'Ugarit. Textes provenant des vingt-cinq premières
campagnes, Littératures anciennes du Proche-Orient, Paris, Éditions du Cerf, 2002, 397 p.
Nous remercions Pierre Bordreuil d'avoir relu et corrigé le français d'une première version de cette recension.
1. Caquot, Herdner et Sznycer 1974.
2.Cunchillos et Tarragon 1989.
Syria 81 (2004), p. 249 à 262 d. pardee Syria 81 (2004) 250
la réponse est affirmative. Non seulement on trouve ici des lectures améliorées, dans plusieurs cas parce
que la tablette a été nettoyée depuis son étude par l'éditeur, moins souvent parce que de nouveaux joints
de fragments ont été effectués ; mais notre connaissance de la Syrie au Bronze récent s'est aussi accrue
au cours du dernier demi-siècle et ces nouvelles perspectives permettent de faire avancer l'interprétation
de tel ou tel texte accadien de Ras Shamra.
La présentation des textes est divisée en deux grandes parties, ceux qui nous renseignent sur les
relations internationales (p. 31-203) suivis de ceux qui ont trait aux affaires intérieures du royaume
d'Ougarit (p. 205-342). Dans la première partie sont présentés d'abord les accords entre les rois hittites
et ougaritains, ensuite les documents qui reflètent l'application de ces accords, et enfin divers documents,
surtout des lettres, relevant des relations avec d'autres cours. Les affaires intérieures révélées par la
documentation accadienne sont surtout des affaires de propriété foncière où le roi et l'administration
royale jouent un grand rôle. Parce qu'on y rencontre beaucoup de variété, l'auteur les divise selon des
critères relevant du contenu : présence du roi, de témoins, service attaché ou non à la propriété, raison du
transfert de la propriété, etc. On remarque que le commentaire traite surtout des questions d'interprétation
du sens du texte avec le souci particulier de percer la valeur légale des termes employés, mais que
l'auteur n'aborde pratiquement pas les questions très débattues de l'organisation socio-économique du
royaume (division des pouvoirs entre la cour et les villages, droit royal sur le foncier du territoire, rôle
du « capitalisme », niveaux de la société, niveaux de servitude, etc.).
Chaque section et sous-section est précédée d'une introduction où l'auteur résume les informations
que le lecteur trouvera dans les textes qui suivent. Certains détails de l'interprétation de chaque texte
sont l'objet de commentaire dans des notes de bas de page - la rubrique « commentaire » n'existe pas
dans la série LAPO. C'est un exercice difficile que de tenir le juste milieu entre l'explication nécessaire
pour permettre au lecteur non spécialiste de comprendre ces textes, qui sont souvent laconiques et où des
termes techniques sont assez fréquents, et les explications adressées aux spécialistes pour leur permettre
de comprendre telle nouveauté par rapport à Yeditioprinceps. La première catégorie de lecteurs ne doit
pas trop en vouloir à l'auteur de citer parfois l'accadien qu'elle traduit ou le menu détail d'une nouvelle
lecture, parce qu'elle a manifestement l'intention de rendre son travail utile à l'utilisateur qui connaît
l'accadien. C'est surtout à l'intention du lecteur de la deuxième catégorie qu'elle fournit des tables de
concordance des textes selon Yeditioprinceps et leur numéro de fouille et trois index : anthroponymes,
toponymes et termes étudiés dans les notes de bas de page. Un long registre des ouvrages cités permettra
à ceux qui le désirent de poursuivre le débat sur un point ou sur un autre chez d'autres auteurs.
Il reste à féliciter l'auteur d'avoir mené à bien cette étude de textes souvent fragmentaires et difficiles
à interpréter et de l'avoir fait avec une clarté qui fera croire à certains que les textes ne sont pas aussi
difficiles qu'ils le sont en fait. En exergue, quelques réactions du recenseur qui travaille de l'« autre
côté », c'est-à-dire du côté des textes ougaritiques. L'intention de ces remarques est d'apporter quelques
précisions à l'explication de l'auteur ou d'engager le dialogue sur certains points qui ont éveillé notre
intérêt.
-p. 22. Dans sa note 9, l'auteur signale la trouvaille dans la pièce 81 du Palais royal de « foies
divinatoires inscrits en langue locale ». Nous précisons que les modèles de foie trouvés dans le palai

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