Theoclia sœur de Sévère Alexandre - article ; n°2 ; vol.109, pg 659-690
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Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1997 - Volume 109 - Numéro 2 - Pages 659-690
François Chausson, Theoclia sœur de Sévère Alexandre, p. 659-690. 1°) Grâce à des recoupements entre épigraphie et textes littéraires, on peut discerner, autour d'Élagabal et de Sévère Alexandre, un groupe de frères et sœurs ainsi que de cousins et de cousines, susceptibles de transmettre à leur descendance une onomastique caractéristique de la branche émésénienne de la dynastie sévérienne. 2°) Ces points acquis invitent à une relecture d'un passage fictif de l'Histoire Auguste relatif aux fiançailles de Theoclia, sœur de Sévère Alexandre, avec le fils de Maximin le Thrace; il s'agirait en réalité d'une allusion, transparente pour le public de l'époque, aux fiançailles vers 400 de Galla Placidia avec Eucherius le fils de Stilicon. 3°) Un examen de l'onomastique des descendants des dynastes d'Émèse permet de rattacher à la famille sévérienne (et plus particulièrement aux frères et sœurs d'Élagabal et de Sévère Alexandre) les empereurs éphémères du milieu du IIIe siècle, Uranius Antoninus et Jotapien, qui apparte- (v. au verso) naient à des groupes familiaux ayant de fortes revendications généalogiques susceptibles de motiver des usurpations impériales.
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

François Chausson
Theoclia sœur de Sévère Alexandre
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 109, N°2. 1997. pp. 659-690.
Résumé
François Chausson, Theoclia sœur de Sévère Alexandre, p. 659-690.
1°) Grâce à des recoupements entre épigraphie et textes littéraires, on peut discerner, autour d'Élagabal et de Sévère Alexandre,
un groupe de frères et sœurs ainsi que de cousins et de cousines, susceptibles de transmettre à leur descendance une
onomastique caractéristique de la branche émésénienne de la dynastie sévérienne. 2°) Ces points acquis invitent à une relecture
d'un passage fictif de l'Histoire Auguste relatif aux fiançailles de Theoclia, sœur de Sévère Alexandre, avec le fils de Maximin le
Thrace; il s'agirait en réalité d'une allusion, transparente pour le public de l'époque, aux fiançailles vers 400 de Galla Placidia
avec Eucherius le fils de Stilicon. 3°) Un examen de l'onomastique des descendants des dynastes d'Émèse permet de rattacher
à la famille sévérienne (et plus particulièrement aux frères et sœurs d'Élagabal et de Sévère Alexandre) les empereurs
éphémères du milieu du IIIe siècle, Uranius Antoninus et Jotapien, qui apparte-
(v. au verso) naient à des groupes familiaux ayant de fortes revendications généalogiques susceptibles de motiver des
usurpations impériales.
Citer ce document / Cite this document :
Chausson François. Theoclia sœur de Sévère Alexandre. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 109, N°2.
1997. pp. 659-690.
doi : 10.3406/mefr.1997.2001
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1997_num_109_2_2001FRANÇOIS CHAUSSON
THEOCLIA SŒUR DE SÉVÈRE ALEXANDRE *
À la mémoire d'André Chastagnol
Des témoignages quelque peu méconnus permettent de reconsidérer
l'état généralement reçu de nos connaissances sur la famille des empereurs
Élagabal et Sévère Alexandre. À leur lueur, il est pareillement possible de se
livrer à une relecture interprétative de certains passages de Y Histoire Aug
uste1. La méthode est simple : après avoir, par le biais de sources contemp
oraines et de l'épigraphie, étudié la famille de ces princes, il conviendra
d'analyser le reflet, peut-être déformant, qu'en donne YHA afin d'en détec
ter les gauchissements et, éventuellement, les intentions. Cette exégèse ne
pourra se faire qu'en recourant à une part inévitable d'hypothèse, et il faut
souligner que les conclusions des différentes sections de cette étude n'ap
partiennent pas à la même hiérarchie de vraisemblance en raison de la na
ture même des sources (épigraphie, textes contemporains de l'époque sévé-
rienne d'un côté, HA de l'autre). Il s'agira, en d'autres termes, de donner du
sens à des créations de YHA à partir d'une certaine réalité historique : le
premier volet est donc prosopographique, tandis que le second relève de
l'interprétation historiographique2. Enfin, un dernier développement tirera
les fruits de cette confrontation de sources, afin de tenter d'éclairer quel
ques mécanismes de transmission de pouvoir au IIIe siècle.
* Mes très vifs remerciements vont à M. John Scheid qui a bien voulu répondre
à mes questions - et dissiper mes doutes - sur certaines modalités du recrutement
des Fratres Arvales. Les suggestions de M. Jean-Pierre Callu et de Mme Marie-
Thérèse Raepsaet-Charlier m'ont permis de supprimer bien des imperfections.
1 Désormais abrégée HA.
2 Cette démarche se veut en rupture avec la méthode de R. Syme pour qui pré
valait l'interprétation ludique des jeux sur l'onomastique dans YHA. Pour une tenta
tive de reconsidération des hypothèses de R. Syme, voir F. Chausson, Remarques sur
les généalogies impériales dans l'Histoire Auguste : le cas de Théodose, dans Historiae
Augustae Colloquium, n. s., VI, Strasbourg, mai 1996 (à paraître).
MEFRA - 109 - 1997 - 2, p. 659-690. FRANÇOIS CHAUSSON 660
I - Frères et sœurs de Sévère Alexandre et Élagabal
Dion Cassius nous livre, en rapportant un épisode de la lutte entre Ma-
crin et les partisans de Iulia Maesa en 218, un précieux renseignement pro-
sopographique :
Dio, LXXVIII, 31, 4-34, l1 (éd. Boissevain)3 :
Le préfet Julianus, qui se trouvait non loin de là, fit assassiner à la fois une
fille et un gendre de Marcianus et quelques autres personnes, puis, ayant rassem
blé le reste de ses troupes en très peu de temps, il attaqua le camp comme si c'a
vait été celui du pire ennemi.
Le préfet Julianus, fidèle de Macrin, riposte à la proclamation du jeune
Antoninus - que nous appelons Élagabal - faite par les troupes stationnées
près d'Émèse à l'instigation d'Eutychianus : par représailles aussi bien que
par volonté d'intimidation, il fait exécuter des membres de sa famille, à sa
voir une fille de Marcianus, époux de Iulia Mamaea, et son mari ainsi que
d'autres personnes inidentifiables (faisaient-elles partie de leur famille?)4.
Une cousine de l'empereur et sa famille ont donc été tragiquement envelop
pées dans les péripéties qui ont accompagné la conquête du pouvoir.
Cette sœur de Sévère Alexandre et son infortuné mari restent ano
nymes; leur rang même nous échappe. Afin de le cerner, une mise au point
s'impose sur le statut des membres de cette famille. En effet, il est sûr que
Iulia Mamaea avait épousé en premières noces un sénateur dont le nom
nous reste inconnu. Devenue veuve, elle devait se remarier avec le chevalier
Gessius Marcianus originaire de Cesaree Arca. Perdant, en raison de son
deuxième mariage, son rang de clarissime, elle présenta une requête au
près de Caracalla afin de conserver son précédent statut, ce qu'elle obtint5.
3 Ό 'Ιουλιανός ό έπαρχος (έτυχεν γαρ ού πόρρω απών) άλλους τέ τινας και θυγατέ
ρα xoC ΜαρκιανοΟ γαμβρόν τε έφόνευσεν, κάκ των λοιπών στρατιωτών άθροίσας τινας
ώς δι ' ολίγου προσέμειξεν ώς και πολεμιωτάτφ τείχει.
4 Pour des fiches prosopographiques complètes de la branche émésénienne des
Sévères, voir dernièrement A. R. Birley, The African Emperor Septimius Severus,
Londres, 1988, p. 221-224.
5 La chose est connue par un texte fameux d'Ulpien conservé dans le Digeste, I,
IX, 12 : nuptae prius consulari uiro impetrare soient a principe, quamuis perraro, ut
nuptae iterum minons dignitatis uiro nihilominus in consulari maneant dignitate : ut
scio Antoninum Augustum consobrinae suae induisisse. Ce texte a été traduit par
A. Chastagnol, Le Sénat romain à l'époque impériale, Paris, 1992, p. 186 : «Celles qui
ont été mariées antérieurement à un consulaire peuvent obtenir du Prince, mais très
rarement, que, mariées en secondes noces à un mari de dignité inférieure, elles de
meurent néanmoins dans la dignité consulaire; c'est ce qu'accorda, je le sais, Anto-
nin Auguste à sa cousine». THEOCLIA SŒUR DE SÉVÈRE ALEXANDRE 661
Comme le souligne A. Chastagnol6, c'est sous Caracalla et non sous Sep
time Sévère qu'elle fit cette requête. Or, son mariage doit nécessairement
se placer avant le 1er octobre 208 ou 210, date présumée7 de la naissance de
leur fils, le futur Sévère Alexandre. Sa demande n'aurait probablement pas
été agréée sous Septime Sévère qui a peu favorisé la promotion sociale des
membres de la famille émésénienne, tandis que Caracalla, encouragé par
Iulia Domna (cette dernière ayant dans son entourage proche sa sœur Iulia
Maesa), semble avoir été plus libéral, surtout dans le contexte des années
211-212 où il a cherché à s'entourer de personnes de confiance8.
En tout cas, il est permis de penser qu'en 214 le statut de clarissime
avait déjà été concédé, non à Marcianus (la question se pose de savoir
quand il est mort9), mais du moins à Iulia Mamaea et à un de leurs en-
6 Ibid. p. 185-186.
7 D'ordinaire, on considère que la naissance de Sévère Alexandre a eu lieu en
208; mais, selon A. Chastagnol, L'Histoire Auguste, Paris, 1994, p. 549, il serait né en
210. Les éléments du dossier sont les suivants : environ un an après la proclamation
de Macrin (survenue

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