Trésor de deniers mérovingiens trouvé à Savonnières (Indre-et-Loire) - article ; n°5 ; vol.6, pg 65-81
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Trésor de deniers mérovingiens trouvé à Savonnières (Indre-et-Loire) - article ; n°5 ; vol.6, pg 65-81

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Description

Revue numismatique - Année 1963 - Volume 6 - Numéro 5 - Pages 65-81
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 72
Langue Français

Extrait

Jean Lafaurie
Trésor de deniers mérovingiens trouvé à Savonnières (Indre-et-
Loire)
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 5, année 1963 pp. 65-81.
Citer ce document / Cite this document :
Lafaurie Jean. Trésor de deniers mérovingiens trouvé à Savonnières (Indre-et-Loire). In: Revue numismatique, 6e série - Tome
5, année 1963 pp. 65-81.
doi : 10.3406/numi.1963.905
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1963_num_6_5_905Jean LAFAURIE
TRÉSOR DE DENIERS MÉROVINGIENS
TROUVÉ A SAVONNIÈRES
(INDRE-ET-LOIRE)
(PI. VIII.)
Le hasard des découvertes n'a que trop peu souvent ramené au
jour des trésors monétaires mérovingiens pour qu'il soit permis,
malgré l'imprécision partielle des renseignements réunis, de ne pas
signaler un de ces documents. Il s'agit ici d'un trésor qui n'est
pas nouveau, il a été découvert en 1865, mais qui est resté à peu
près ignoré des historiens et même des numismates 1.
Une note anonyme, en 1866, signala la découverte, près de Tours,
enfermés dans un vase de craie, de 45 deniers mérovingiens 2. Le
trésor fut acheté en partie par Ponton d'Amécourt. Six deniers sont
entrés en 1867 au Cabinet de France par l'intermédiaire de l'expert
Feuardent. Que sont devenues les autres pièces ? Entre les mains
de qui étaient-elles ? Rien ne permet de le savoir. Les archives de
la maison Feuardent ont été détruites et avec elles de précieux ren
seignements qui dépassaient certainement leur caractère réputé
commercial et qui, dans de nombreux cas, devaient être d'une im
portance historique considérable.
En 1870, Ponton d'Amécourt décrivait huit pièces entrées dans
ses collections en indiquant le lieu exact de la trouvaille : Savon-
nières 3. C'est la seule mention qui permette de connaître l'endroit
où a été découvert le trésor. Le lieu précis, les circonstances n'en
sont pas connus et il est dommage qu'aucune enquête, à notre con
naissance, n'ait été faite à l'époque.
1. Cette étude a été résumée dans Bull. soc. fr. num., février 1960, p. 384-385.
2. An. Soc. fr. num., I, 1866, p. 216-217.
3. G. de Ponton d'Amécourt, Recherches sur les monnaies mérovingiennes de Touraine, dans
An. soc. fr. num., Ill, 1870, p. 107-108.
Revue Numismatique, 1963. 5 66 J. LAFAURIE
Une source de documents qui est restée à peu près inexploitée,
permet, malgré les imprécisions originelles sur la composition de la
trouvaille, de connaître une grande partie des pièces qui la com
posent : c'est le recueil des 3 729 dessins et frottis de monnaies
mérovingiennes réunis par A. de Barthélémy, et donné par ce savant
au Cabinet des Médailles en 1893. Maurice Prou, qui venait de pu
blier son remarquable Catalogue des monnaies mérovingiennes de
la Bibliothèque Nationale, était mieux placé que quiconque pour
apprécier la générosité de ce don, et il ne pouvait mieux remercier
Barthélémy qu'en écrivant * : « C'est le privilège des vrais savants
de ne pas chercher à tirer de leurs efforts et de leurs découvertes
Fig. 1. — Dessin du recueil A. de Barthélémy, n° 537
* (n° 6 du trésor).
un profit personnel, uniquement préoccupés qu'ils sont des progrès
de la science. » L'amitié entre Barthélémy et Prou, créée par la
communauté de leurs études, n'a pas été, vraisemblablement, étran
gère à ce don qui a enrichi du résultat de près de quarante années
de recherches la documentation considérable réunie par Prou
pour la rédaction de son catalogue. Malheureusement pour les études
de numismatique médiévale, Prou, appelé en 1900 à d'autres fonc
tions ne put l'exploiter et, sans être tout à fait abandonnés, ces
albums restèrent les témoins vénérables d'une époque au cours de
laquelle la numismatique mérovingienne tenait la première place
dans les préoccupations scientifiques de nombreux savants.
C'est en relevant les lieux de trouvailles souvent mentionnés sur
les petits cartons qui portent les dessins des monnaies réunis dans
ce recueil que mon attention a été attirée par les mentions (fig. 1) :
1. M. Prou, Recueil de dessins de monnaies mérovingiennes donné à la Bibliothèque nationale
par M. A. de Barthélémy, membre de l'Institut, dans Rev. num., 1893, p. 459 ss. DE DENIERS MÉROVINGIENS TROUVÉ A SAVONNIÈRES 67 TRESOR
Trouvaille de Tours ou Trouvaille près de Tours. Il s'agit des numér
os : 532-562, 564, 2748-2750, soit 35 pièces dont la provenance
est certaine et les dessins assez précis pour pouvoir identifier les
exemplaires originaux. A ces 35 deniers, d'autres peuvent être
ajoutés, dont les dessins ne figurent pas dans le recueil. Deux
publiés par Ducotter 1, un par Ponton d'Amécourt 2, un entré en
1867 au Cabinet des Médailles. Au total, 39 deniers sur les 45 qui
composaient le trésor à l'origine. Il n'a pas été possible de retrou
ver les six pièces manquantes ni de connaître leur type. Peut-être
se trouvent-elles dans quelque collection privée, ignorée, avec
d'autres que les dessins Barthélémy font connaître mais qui n'ont
pas été revues en nature. Actuellement, les pièces originales retrou
vées et conservées au Cabinet de France proviennent de l'achat de
1867, ou sont parvenues dans la collection nationale par l'intermé
diaire des collections Morel-Fatio et Ponton d'Amécourt. D'autres
sont connues par la collection Ducotter ; enfin il a été possible, grâce
aux dessins, d'en repérer d'autres dans les collections Chappée et
Grierson, au Cabinet de Berlin et une vente suisse de 1949 3.
Une, enfin a été trouvée récemment dans le commerce. Le Musée de
Tours ne paraît conserver aucune de ces pièces, non plus que le
Musée de Poitiers 3.
* * *
Les 39 deniers connus, soit par les pièces originales, soit par les
dessins, peuvent être répartis en quatre groupes principaux :
lo Deniers portant au droit SCI MARTIN ou Si MAVRI-
CIO (nos 1-30) 30 pièces
2° Deniers de Chinon et de Châteaudun (nos 31-32) 2 pièces
3° attribuables à Savonnières (nos 33-36) .... 4
4° Deniers d'ateliers indéterminés, au pentalpha (n08 37-
39) 3 pièces
1. L. Ducotter, Notice sur quelques deniers provenant de la trouvaille de Bais et sur quelques
autres trouvailles, dans Bull. num. R. Serrure, XII, 1905, p. 112 et XII, 1906, p. 4.
2. An. soc. fr. num., Ill, 1870, p. 311 et 323.
3. №s 26 et 36, coll. Chappée, publiés par P. Le Gentilhomme, dans Rev. Num., 1937, p. 76,
pi. IV, 7, 8, comme provenant d'un trésor découvert près de Rouen. L'identité absolue de ces
deux monnaies avec les dessins Rarthélemy nos 541 et 561 ne laisse aucun doute sur leur origine
véritable et permet d'exprimer des doutes sur l'authenticité de ce trésor. № 13, coll. Ph. Grier
son, n»" 8 et 18, Cabinet de Berlin, n° 15 Mttnzen und Medaillen A. G. Basel, Auktion VIII, 8/10
déc. 1949, n° 383. Le conservateur du Musée de Tours, M. B. Lossky et Mlle Y. de Vasselot,
assistante au Musée de Poitiers, ont bien voulu faire des recherches dans les collections dont ils
ont la charge ce dont ils ne sauraient trop être remerciés. 68 J. LAFAURIE
L'attribution à Tours des deniers du 1er groupe ne saurait faire
de doute. Ceux qui portent la légende SCI MARTIN sont assez
explicites. Leur trouvaille en nombre (22 pièces) à quatorze kil
omètres de Tours serait une preuve de cette attribution si elle devait
faire l'objet d'hésitations. Ceux au nom de Saint-Maurice pourraient quelque difficulté si une pièce hybride, n° 22, ne réunissait le
droit normal des deniers de Saint-Maurice au revers de deniers de
Saint-Martin (nos 1-6 ; même coin de revers que le n° 5 ?). Il s'agit
de deniers frappés pour la basilique de Tours, où des reliques des
saints d'Agaune, découvertes dans la basilique Saint-Martin par
saint Grégoire, ont été déposées vers 580 et auxquelles saint Grégoire
consacra sa cathédrale restaurée *. La lecture de la légende du droit
d'une de ces monnaies, de conservation exceptionnelle, est due &

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