Trouvaille de Forges-les-Bains (IIIe siècle) - article ; n°9 ; vol.6, pg 140-165

Françoise Dumas

Description

Revue numismatique - Année 1967 - Volume 6 - Numéro 9 - Pages 140-165
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_NUMISMATIQUE
• Publié le: 01 janvier 1967
• Nombre de lectures: 24
• Langue: Breton

Extrait

Françoise Dumas
Trouvaille de Forges-les-Bains (IIIe siècle)
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 9, année 1967 pp. 140-165.
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Dumas Françoise. Trouvaille de Forges-les-Bains (IIIe siècle). In: Revue numismatique, 6e série - Tome 9, année 1967 pp. 140-
165.
doi : 10.3406/numi.1967.947
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1967_num_6_9_947Françoise DUMAS
TROUVAILLE DE FORGES-LES-BAINS
(IIP SIÈCLE)
(PL XX-XXVII)
En mai 1966, on découvrit dans la glaisière d'Angervilliers qui
fait partie de la commune de Forges-les-Bains (Essonne)1 un
ensemble de monnaies romaines enfermé dans un pot de terre
commune d'un ton gris-bleuté2. La société d'extraction de glaise
propriétaire du terrain procédait à la dérivation d'un ruisseau
à l'aide d'une pelleteuse. Durant cette opération furent mis au
jour le vase et les monnaies. Deux cents pièces environ étaient
restées dans le récipient, bes autres, dispersées par la pelleteuse,
furent retrouvées à l'entour. 1 109 monnaies en deux lots furent
déposées au Cabinet des Médailles, en mai 1966 puis en janvier
1967, par M. J. Desbordes, adjoint au directeur des Antiquités
historiques de la région parisienne, et l'inventeur, M. Perrollet.
Les dimensions du vase qui mesure 40 cm de hauteur et à peu près
autant dans son plus grand diamètre laissent à penser que le
contenu était beaucoup plus important que ce qui nous est
parvenu.
A deux exceptions près, cet ensemble est formé d'antoniniani
du ine siècle provenant des ateliers officiels romains, de ceux des
empereurs gaulois et d'émissions locales de monnaies imitées de
celles des empereurs gaulois3.
1. Arr. Rambouillet, с Dourdan.
2. Non loin du lieu de la trouvaille, à 100 m environ, or découvrit les traces d'un
atelier de fonderie (murs, empierrement, meule de 50 kg, fonte, scories...). Ces ren
seignements m'ont été aimablement communiqués par M. Perrollet qui a déposé
l'ensemble de la trouvaille à la mairie de Saint-Chéron où elle est exposée de façon
permanente.
3. Nous remercions vivement M. J. Lafaurie et Mlle C. Brenot de nous avoir guidée
avec une complaisance inlassable dans cette étude nouvelle pour nous. TROUVAILLE DE FORGES-LES-BAINS 141
La composition de ce trésor dans le temps est fort classique.
Mis à part un faux denier d'Élagabale, un Trébonien Galle et un
Valérien, les pièces vont de Gallien à Quintille, de Postume aux
Tétricus. Par règne et par atelier, la répartition n'appelle guère
de commentaires. Parmi les monnaies officielles, les plus nombreuses
ont été frappées sous Gallien et Claude à Rome. Il convient de
noter la faiblesse relative de l'apport en monnaies barbares dont
le nombre est inférieur de plus de la moitié à celui des monnaies
des empereurs gaulois alors que dans les trouvailles de la même
époque publiées jusqu'à présent, c'était l'opposé qui se produisait.
On pourrait expliquer cette anomalie par un tri qui aurait écarté
les imitations. Nous ne retiendrons pas cette hypothèse car les
monnaies barbares frappées sur flans de fabrique négligée dont
certains apparaissent même comme des déchets sont en notable
proportion : plus d'une trentaine et elles n'auraient pas échappé
à une élimination systématique. On est donc amené à supposer
que les imitations n'étaient pas encore très nombreuses au moment
de l'enfouissement. La date de celui-ci pourrait être fixée vers 274
(on relève des émissions tardives des deux Tétricus) ou peu après.
Monnaies des empereurs romains.
Nous avons déjà signalé trois pièces qui nous semblaient plus
intéressantes et dont le propriétaire, M. Perrollet, a bien voulu
faire don au Cabinet des Médailles1. C'est d'abord un denier
d'Élagabale en cuivre argenté dont le revers combine le type
de Bonus Eventus et la légende P M TRP COS P P. L'emploi du métal
vil et l'anomalie du revers suffisent à montrer que c'est un faux
du me siècle (pi. XXVII, 27).
Un antoninianus de Gallien frappé à Rome durant la 17e émission
à l'officine Л (RIC 165 var) présente au droit un buste tourné
vers la gauche accompagné de la légende GALLIENVS AVG. Seul
le buste à droite a été signalé jusqu'ici (pi. XXVII, 28).
La pièce la plus curieuse est sans doute un petit bronze de
Postume qui nous paraît avoir été moulé sur un autre de
module plus grand et de poids plus élevé (6,75 g et 5,12 g) qui
se trouve au Cabinet des Médailles (pi. XXVII, 29-30) 2.
1. Trois monnaies romaines du IIIe siècle provenant ďune trouvaille, dans Bull. Soc.
fr. Num., 2le année, n° 10, déc. 1966, p. 103-104.
2. E. 4935. 142 FRANÇOISE DUMAS
Monnaies locales.
Nous n'avons pu trouver des pièces liées par de mêmes coins
de droit ou de revers ni dans cette trouvaille ni par comparaison
avec d'autres monnaies locales déjà publiées. Il serait hasardeux
d'essayer de déterminer des groupes stylistiques sans avoir un
point de départ assuré. Nous nous bornerons donc à formuler
quelques remarques sur l'aspect de ces pièces. Les flans sont en
majorité arrondis et d'épaisseur normale. Nous avons déjà noté
que certains, minces et déchiquetés, faisaient penser à des déchets
plutôt qu'à des flans destinés à recevoir une empreinte monétaire.
Quelques-uns, de petit module, sont très épais, d'autres sont
ovales, d'autres enfin sont anguleux au lieu d'être arrondis. La
gravure ne diffère pas essentiellement de celle des empereurs
gaulois. Les gravures linéaires ou épaisses sont rares. Il arrive que
les coins soient plus grands que les flans. Souvent les revers, les
droits rarement, sont décentrés. Nous n'avons relevé que
deux pièces tréflées, pas de surfrappe, ni de frappe uniface ou
incuse. Les types sont, en général, reconnaissables. La fantaisie
s'exprime parfois dans le mélange de certains types, en particulier
de hilaritas et laetilia ou salus. Les légendes sont souvent remplacées
par des simili-légendes. Parfois, elles font totalement défaut.
Une découverte ultérieure permettra peut-être des rapproche
ments qui nous ont été impossibles. TROUVAILLE DE FORGES-LES-BAINS 143
INDÉTERMINÉ INDÉTERMINÉ
COLOGNE SIRMIUM TRÊVES MILAN ROME SISCIA MILAN FAUX
Élagabale 1
(218-222)
Trébonien Galle... 1
251-253
Valéripn I 1
256-258
Gallien 105 12 6 1 7 Postume.. . . 1 7
256-268 260-268
(L. 269)
11 Salonine 2 Lélien 1
260-268 268
1 Valérien II (Divo). Marius .... 1
268 268
Claude 79 6 4 7 1 Victorin. . . . 75 42
268-270 268-270
(L. 269)
Divo Claudio 40
Quintillp 6 1
269
Aurélien 1
269-270
Tetricus p. 149 5 148
270-274
1 (L. 271-273)
Tetricus f. 102 1 52
272-274
Totaux 245 20 13 1 8 1 334 1 243 12
Monnaies barbares
Au nom de Postume R/ de Tetricus 1
Au de Claude 1
Au nom de Victorin 2
Au de Tetricus père 146
R/ de Gallien 2
Au nom de fils 75
R/ de Victorin 4
231 144 FRANÇOISE DUMAS
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