Un astrolabe nautique de la Casa de Contratación (Seville, 1563) - article ; n°1 ; vol.22, pg 33-64
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Un astrolabe nautique de la Casa de Contratación (Seville, 1563) - article ; n°1 ; vol.22, pg 33-64

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Description

Revue d'histoire des sciences et de leurs applications - Année 1969 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 33-64
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

M MARCEL DESTOMBES
Un astrolabe nautique de la Casa de Contratación (Seville,
1563)
In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1969, Tome 22 n°1. pp. 33-64.
Citer ce document / Cite this document :
DESTOMBES MARCEL. Un astrolabe nautique de la Casa de Contratación (Seville, 1563). In: Revue d'histoire des sciences et
de leurs applications. 1969, Tome 22 n°1. pp. 33-64.
doi : 10.3406/rhs.1969.2575
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0048-7996_1969_num_22_1_2575Un astrolabe nautique
de la Casa de Contratación
(Seville, 1563)
I. — Introduction
1. Un récent examen des instruments conservés dans les
collections du Conservatoire national des Arts et Métiers, que
j'ai effectué l'année dernière avec la bienveillante autorisation de
M. Maurice Daumas, conservateur en chef du Musée des Techniques,
et avec l'active participation de M. Jacques Payen, archiviste-
paléographe, chargé du Centre de Documentation d'Histoire des
Techniques, m'a permis d'identifier un astrolabe nautique daté
de 1563, en parfait état de conservation, muni de différentes
marques et estampilles, dont l'une aux colonnes d'Hercule cou
ronnées.
2. La rareté de ce type d'instrument, l'un des quatre ou cinq
du xvie siècle existant encore, m'a incité à publier quelques
remarques au sujet de l'histoire de cet instrument en Espagne,
accompagnées des reproductions photographiques faites par le
Musée des Arts et Métiers. Je remercie particulièrement MM. Taton
et Daumas d'en avoir accordé l'impression dans ces Cahiers et
M. Payen de son aide très utile.
3. L'instrument est en bronze coulé et son apparence externe
assez fruste, mais il est dans un tel état de bonne conservation
(fleur de coin pour les numismates) qu'on s'est demandé s'il ne
s'agissait pas d'un fac-similé récent. Des recherches prolongées
ont été faites par M. Payen concernant la date d'entrée dans les
collections du Conservatoire et la composition du métal. Le résultat
de ces recherches, consigné par lui dans la note annexe, s'il ne permet
pas d'élucider complètement l'histoire de l'astrolabe avant les
T. XXII. — 1969 3 34 REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES
années 1810-1830, nous assure au moins qu'il était au Conservatoire
avant l'époque des électrotypes et que sa composition métallique
ne résulte pas d'une electrolyse (1).
(1) La main courante du Musée indique seulement que cet objet, désigné comme
« Niveau de pente (1563) », avec le numéro d'inventaire 3864, est entré « avant 1849 ».
Un examen des registres permet, croyons-nous, de serrer la question d'un peu plus près.
Tout d'abord on peut être certain que la date d'entrée est postérieure à 1818, époque
à laquelle les inventaires ont une première fois été mis en ordre en vue de la publication,
cette année-là, du premier catalogue imprimé du Musée. L'inventaire ne comprenait
alors que 2 000 pièces environ ; or notre astrolabe porte un numéro bien supérieur : 3864.
D'autre part, l'objet n'est sans doute pas entré après 1828. Voyons comment on est
amené à une telle conclusion. On sait que d'une manière générale les collections publiques
ont été plutôt négligées sous la Restauration des Bourbons. En effet, en examinant la
main courante du Musée, on voit qu'elle n'a pas été tenue à jour de 1819 à 1828. En
revanche, après juillet, les fonctionnaires de Louis-Philippe inscrivent régulièrement,
d'année en année, les dates d'entrée. Cette période s'étend de 1829 à 1847 (décalage d'un
an facilement compréhensible, les inscriptions n'ayant jamais lieu sans quelque délai),
et la série des numéros d'inventaire correspondants se termine au n° 3225. Notre astrolabe
n'en fait donc pas partie.
La Révolution de Février n'apporte sans doute qu'un trouble peu durable, car dès 1849
on voit inscrire, sous la date de cette année, une série de nouveaux objets, les n0B 3415
à 3699. L'astrolabe n'apparaît donc toujours pas. Vient ensuite une longue série, les
n08 3700 à 4473, pour lesquels la date d'entrée est indiquée d'une manière globale comme
étant antérieure à 1849. Il est donc clair qu'il s'agit de la liquidation d'un arriéré ; liqui
dation qui coïncide du reste avec l'entrée en fonction du directeur efficace que fut Arthur
Morin. Mais en quoi pouvait consister cet arriéré ? Le plus vraisemblable n'est-il pas
qu'il s'agisse de l'accroissement des collections ayant eu lieu pendant la période de
négligence qui s'étend de 1819 à 1828 ? Si tel est le cas, notre astrolabe n° 3864 serait donc
bien entré au Musée avant 1829.
Or durant ces dix années et en 1824 plus précisément, un fonds important est entré
au Musée. Il s'agit d'une partie des collections de l'Académie des Sciences. (Un premier
versement, rappelons-le, avait eu lieu en 1807, et le reliquat sera versé en 1866.) Il n'existe
plus nulle part aujourd'hui, semble-t-il, une liste de ce versement de 1824. Nous en sommes
donc réduits aux suppositions ; mais compte tenu des données qui précèdent, l'opinion
suivante ne paraîtra-t-elle pas plausible : l'astrolabe nautique n° 3864 pourrait provenir
des collections de l'Académie des Sciences et être entré au Musée en 1824.
L'astrolabe figure aux catalogues depuis 1851 ; il garde son nom de « niveau de pente »
jusqu'à 1906 inclus; en 1953 il fut qualifié « éclimètre » (lre éd., 1er tirage, 1851 et
2e tirage, 1852, p. 38, sous la cote Fa 20, conservée jusqu'à 1882 inclusivement ; 2e éd.,
1855, et 3e éd., 1859, p. 42 ; 4e éd., 1864, p. 43 ; 5e éd., 1870, p. 56 ; 6e éd., 1876, p. 61 ;
7e éd., 1882, p. 73. — L'avant-dernière édition du catalogue est en six fascicules et comporte
les numéros d'inventaire, la référence devient donc : fasc. III, 1906, p. 66. — Enfin le
catalogue actuel, dont la publication n'est pas achevée, est divisé en volumes correspon
dant aux principales techniques et désignés par un code alphabétique ; d'où : H, Géodésie,
levée des plans, photo grammétrie, 1953, p. 94). Grâce à l'extrême obligeance du Pr Ceccaldi,
directeur du Laboratoire de l'Identité judiciaire et de M. Aufroix, son collaborateur, que
nous tenons à remercier ici, l'appareil a pu être soumis à un examen spectrographique
(novembre 1967). Cet examen a révélé un bronze avec des teneurs diverses en étain et en
zinc suivant les parties de l'objet, et les impuretés en fer et en plomb que comportent habi
tuellement les bronzes antérieurs à l'apparition des techniques métallurgiques modernes. M. DESTOMBES. — ASTROLABE NAUTIQUE DE SEVILLE, 1563 35
4. D'autre part, il semble exclu qu'il s'agisse du moulage d'un
autre original,. du fait de l'absence de bavures et de la finesse des
graduations. En outre, aucun autre astrolabe de ce type et de cette
date n'est connu ; mais, s'il apparaissait, il faudrait bien confronter
les deux instruments.
5. Il existe deux sortes d'astrolabes planisphériques : l'astrolabe
classique d'origine très ancienne, et l'astrolabe nautique, auquel
cet article est consacré ; les origines de nautique ne
sont pas antérieures à la fin du xve siècle. L'astrolabe classique
permet de résoudre de façon approximative un certain nombre
de problèmes d'astronomie pratique. Il comporte au verso une
alidade, munie de deux pinnules, qui pivote autour du centre et
permet d'observer la hauteur d'un astre au-dessus de l'horizon.
Get instrument est naturellement peu précis, mais assez spectac
ulaire. La construction, l'usage et l'histoire de l'astrolabe ont fait
l'objet de nombreux travaux. Les plus clairs en la matière sont
ceux de S. Garcia-Franco (1) et de H. Michel (2) ; l'ouvrage de
R. Gunther contient de nombreuses reproductions (3).
6. L'astrolabe nautique ou astroiabe de mer est un instrument
réduit au dos de l'astrolabe planisphérique, qui sert exclusivement
à prendre la hauteur du soleil au-dessus de l'horizon. Il est constitué
d'un disque ajouré en forme de roue au centre duquel pivote une
alidade à pinnules. Le limbe ou

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