Un essai de microenseignement - article ; n°1 ; vol.48, pg 21-34

Marcel Crahay

Description

Revue française de pédagogie - Année 1979 - Volume 48 - Numéro 1 - Pages 21-34
Définition et discussion de la procédure de micro-enseignement de l'école américaine de Stanford. Pour l'auteur, l'évaluation d'un comportement de maître doit se baser sur les réactions des enfants et certains comportements d'enfants doivent avoir une valeur ren- forçatrice pour le futur maître. En déplaçant ainsi le point de focalisation du maître à l'enfant, l'auteur se distingue de la procédure traditionnelle de micro-enseignement.
A microteaching experiment : a functional perspective. — Definition and discussion of the microteaching process of the Americans school of Stanford. For the author, the evaluation of a teacher behaviour must be based on the reactions of children and some children behaviours must have a reinforcing value for the student- teacher. Shifting in such a way the focal point from the teacher to the child, the author takes a direction differing from the traditional microteaching process.
Ensayo de micro-enseñanza funcional: una perpectiva funcional - Definición y discusión del trámite de micro-enseñanza de la escuela americana de Stanford. Para el autor, la evaluación de un comportamiento de maestro ha de fundarse sobre las reacciones de los niños y ciertos comportamientos de niños han de tener un valor de reforzamiento para el futur maestro. Al cambiar así el punto de focalización del maestro al niño el autor se distingue del trámite tradicional de micro-enseñanza.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_FRANCAISE_DE_PEDAGOGIE
• Publié le: 01 janvier 1979
• Nombre de lectures: 106
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

M. Marcel Crahay
Un essai de microenseignement
In: Revue française de pédagogie. Volume 48, 1979. pp. 21-34.
Résumé
Définition et discussion de la procédure de micro-enseignement de l'école américaine de Stanford. Pour l'auteur, l'évaluation d'un
comportement de maître doit se baser sur les réactions des enfants et certains comportements d'enfants doivent avoir une valeur
ren- forçatrice pour le futur maître. En déplaçant ainsi le point de focalisation du maître à l'enfant, l'auteur se distingue de la
procédure traditionnelle de micro-enseignement.
Abstract
A microteaching experiment : a functional perspective. — Definition and discussion of the microteaching process of the
Americans school of Stanford. For the author, the evaluation of a teacher behaviour must be based on the reactions of children
and some children behaviours must have a reinforcing value for the student- teacher. Shifting in such a way the focal point from
the teacher to the child, the author takes a direction differing from the traditional microteaching process.
Resumen
Ensayo de micro-enseñanza funcional: una perpectiva funcional - Definición y discusión del trámite de micro-enseñanza de la
escuela americana de Stanford. Para el autor, la evaluación de un comportamiento de maestro ha de fundarse sobre las
reacciones de los niños y ciertos comportamientos de niños han de tener un valor de reforzamiento para el futur maestro. Al
cambiar así el punto de focalización del maestro al niño el autor se distingue del trámite tradicional de micro-enseñanza.
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Crahay Marcel. Un essai de microenseignement. In: Revue française de pédagogie. Volume 48, 1979. pp. 21-34.
doi : 10.3406/rfp.1979.1701
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1979_num_48_1_1701Différents avantages de cette procédure, pour la
formation des maîtres, ont été soulignés par l'école de
Stanford :
— par la décomposition en « skills » l'acte d'ensei
gner, reconnu si complexe, est simplifié et chaque diffESSAI UN iculté à surmonter est rendue spécifique ;
— les candidats-maîtres et les formateurs réalisent DE MICRO-ENSEIGNEMENT.
un gain substantiel de temps et de travail pour une
UNE PERSPECTIVE efficacité au moins égale à celle des méthodes tradition
nelles ; FONCTIONNELLE
— il est possible d'exercer un contrôle accru sur les
types d'élèves auxquels on désire confronter le candidat-
maître ;
— l'enregistrement télévisuel des essais ne nécessite
plus la continuelle évocation mémorielle de faits, plus
ou moins exacts, pour la discussion de la leçon.
(Kallenbach W.W. et Gall M.D., 1969).
L'emploi du support télévisuel opère généralement
une séduction immédiate (mais un peu superficielle) qui
explique peut-être l'engouement passager (1) des cher
cheurs américains pour le micro-enseignement.
Or, l'aspect télévisuel de la procédure ne semble
pas constituer en soi une variable influant considérable
ment sur l'efficacité de la procédure. En effet, Rezler
et Anderson (1971) (2) ont montré que l'autoscopie (le
visionnement seul sans commentaires du formateur sur
la performance du candidat-maître) modifie à peine l'éva
luation qu'un candidat-maître porte sur son comporte
ment. Plus particulièrement, ces chercheurs notent que
« l'auto-confrontation doit être guidée de manière à
aider les spectateurs à sélectionner les indices qui sans
cela pourraient être négligés. Si un des buts de cette I. — LA DE PROCÉDURE L'ÉCOLE DE DE STANFORD MICRO-ENSEIGNEMENT expérience était de rendre conscients de bons éducateurs
du peu de renforcement qu'ils octroient et du peu d'idées
qu'ils stimulent chez les enfants, alors confronter un Le concept de micro-enseignement et la procédure groupe avec des stimuli aussi complexes que leurs intequ'il désigne ont été élaborés par les chercheurs de ractions magnétoscopées et leur laisser tirer leurs pro
l'université de Stanford. Selon les initiateurs, le modèle pres conclusions n'était pas suffisant ». (Rezier et Ande base de cette technique de formation des maîtres derson, 1971, p. 63). comprend quatre caractéristiques :
L'enregistrement magnétoscopique constitue en défi1. La situation de classe est réduite ; le nombre nitive un support utile dans la mesure où il permet au d'élèves, le temps de leçon et nécessairement le contenu formateur d'octroyer des « feedbacks » plus spécifiques au à enseigner, sont également restreints. candidat-maître. (« Videotape is an important but not
2. Chaque séance est centrée sur l'exercice d'un necessary part of the process » - Allen et Ryan, 1969,
« teaching skill » spécifique. p. v.) (3).
3. L'exercice est magnétoscope et visionné après Les autres options propres au micro-enseignement
l'expérience par le candidat-maître et le formateur. Ce posent davantage de problèmes et mériteraient d'être
dernier octroie, sur la base du document visuel, des envisagées au plan expérimental.
« feedbacks » centrés sur le « skill » exercé. Une objection fréquente consiste à souligner les ré
4. Le candidat-maître a l'occasion de faire une se ductions du nombre d'enfants et du temps et à les consi
conde fois la même leçon dans les mêmes conditions dérer comme un facteur déformant la réalité scolaire. La
(Allen et Ryan, -1969). situation de micro-enseignement serait artificielle et,
21 n'ayant aucun rapport avec la complexité de la classe, Cette prise de conscience doit se fonder sur un
elle ne permettrait pas un véritable apprentissage de travail de réflexion collective du formateur et du candi
l'acte d'enseigner. dat-maître. Selon les termes d'Allen et Ryan, « l'enregi
strement ne devrait pas servir au formateur à indiquer La réduction de certaines dimensions de la classe
lui-même au stagiaire les fautes commises. Le magnénous paraît, au contraire, devoir être considérée comme
toscope présente l'énorme avantage de reproduire fidèlun agent facilitateur dans le processus d'apprentissage.
ement les événements du processus d'enseignement. AuPar ailleurs, cette conception s'accorde davantage avec
tant qu'il est humainement possible, il fournit au formales théories de l'apprentissage. Néanmoins, l'argument teur et au stagiaire un cadre de référence commun en décisif ne peut venir que de l'examen de faits expér
reproduisant objectivement un échantillon de processus imentaux qui consisterait, par exemple, à montrer la
d'enseignement ». similitude ou la dissimilitude des phénomènes observés
en classe ou dans 'la situation de micro-enseignement En réalité, l'analyse vidéoscopique consiste à solli
citer du candidat-maître une évaluation de sa perfoL'idée de donner au candidat-maître l'occasion de
rmance. Une méthode est pour le formateur de repérer faire une seconde fois la même leçon dans les mêmes
sur la bande, un échantillon de comportements et de deconditions suscite d'autant moins de contestations que
mander au candidat-maître d'identifier ce qui était corle premier essai est un échec. En effet, un second essai
rect, erroné ou douteux dans ses comportements. Or, permet à la fois d'appréhender l'éventuel progrès réalisé
pour évaluer l'exactitude ou l'inexactitude d'une conduite, mais surtout n'abandonne pas le candidat-maître sur un
il est indispensable de disposer d'un critère ou d'une constat d'échec. Au contraire, cette répétition permet
norme. d'assurer la formation des maîtres dans la perspective
d'une pédagogie du succès.
II. — L'ÉVALUATION D'UN COMPORTEMENT DE MAITRE Quoique l'introduction d'un second essai constitue
DOIT SE BASER SUR LES RÉACTIONS DES ENune caractéristique intéressante de la procédure, le mo
FANTS teur d'une modification comportementale chez le candi
dat-maître ne peut résider dans cette innovation.
Pour l'école de Stanford, la norme à partir de laquelle En effet, il s'agit bien de considérer la formation des l'évaluation peut s'exercer est le « teaching skill » pro
maîtres comme une procédure d'apprentissage de posé par le formateur. Ainsi Rezler et Anderson (1971) comportem