Un fond de cabane du début de l'Age de Fer, commune de Séris (Loir-et-Cher) - article ; n°8 ; vol.65, pg 206-212

F. Quatrehomme, J. Lhermite

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1968 - Volume 65 - Numéro 8 - Pages 206-212
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_LA_SOCIETE_PREHISTORIQUE_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 1968
• Nombre de lectures: 24
• Langue: Français

Extrait

Françoise Quatrehomme
J. Lhermite
Un fond de cabane du début de l'Age de Fer, commune de Séris
(Loir-et-Cher)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1968, tome 65, N. 8. pp. 206-212.
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Quatrehomme Françoise, Lhermite J. Un fond de cabane du début de l'Age de Fer, commune de Séris (Loir-et-Cher). In:
Bulletin de la Société préhistorique française. 1968, tome 65, N. 8. pp. 206-212.
doi : 10.3406/bspf.1968.9017
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1968_num_65_8_9017206
F. QUATREHOMME et J. LHERMITE
Un fond de cabane du début
de l'Age de Fer, commune de Séris
(Loir-et-Cher)
Un fond de cabane fut découvert, lors de labours de janvier
dernier au Sud de Dugny, commune de Séris (L.-et-Ch.) — Coordon
nées Lambert 307,4 X 540,5 — par Monsieur Jean Lhermite, qui l'a
remarqué grâce à des traces de cendre.
La ferme de M. Lhermite est située à Lavau, commune de
Josnes, dans un centre néolithique très riche en vestiges de cette
époque. Depuis plusieurs années de surveillance et de ramassages
de surface, ce cultivateur averti a constitué une magnifique collec
tion essentiellement locale.
Pour une fois qu'un foyer était découvert il fallait sauver ce
qui se trouvait là. Ce qui fut fait dans un temps record et malgré
les circonstances atmosphériques défavorables (il pleuvait tous les
jours).
Le propriétaire du champ où était la majeure partie du fond
de cabane — car celui-ci se trouvait à cheval sur deux champs —
accordait huit jours pour faire le travail et remettre le terrain en
état, car il voulait ensemencer rapidement.
C'était une fouille de sauvetage qu'il fallait faire. L'abbé Nouel
fut informé, puis la demande d'autorisation de fouille fut faite
auprès du Docteur Allain. Cette autorisation accordée immédiate
ment, M. Lhermite se mit au travail.
Passons sur tous les détails de fouille, mais disons simplement
que cela fut fait consciencieusement. Le relevé et la coupe du fond
de cabane (fig. 1) établi, tous les vestiges furent ramassés. Voyons
donc ce qu'il en est.
D'abord le fond de cabane lui-même : de forme quelque peu
ovale (3,50 m sur le plus grand côté et 2,50 m sur le petit), l'endroit
le plus profond atteint 0,50 m en dessous de la terre végétale. C'est
sur le côté nord de ce fond de cabane que devait être le foyer prin
cipal, légèrement surélevé par rapport au dépôt de cendre que nous
verrons après. Là se trouve au fond la terre brûlée formant comme
des morceaux de brique. Quoique toutes les pierres soient plus ou
moins brûlées, ce côté nord se trouve comme limité, ceinturé si on 207
-B-L
NORO
Fig. 1. — Fond de cabane du Grand Riage de Dugny. Section C, n° 153 (Séris, L.-et-Ch.b 208
aime mieux (partie hachurée). Dans la portion côté ouest, elle aussi
limitée par les pierres, à cet endroit le plus profond se trouvait un
amas de cendre très compacte (portion pointée), le sol de cet endroit
n'étant pas brûlé on peut donc admettre que la cendre retirée du
foyer était déposée-là.
Tout le centre de l'emplacement était parsemé de pierres d'un
bord à l'autre, comblait la déclivité allant au foyer et rétablissait
ainsi le niveau du sous-sol. Toutes ces pierres ainsi que la partie
sud-est étaient jointées par une terre très noire. Cette terre noire
formait une bordure à l'extrême nord du foyer (parties en gros
traits).
A l'extrême sud (D) était une grande pierre très plane et bien
d'aplomb et qui laisse supposer un siège ?
Les vestiges recueillis sont surtout des tessons de poterie (on y
dénombre des tessons de plus de 10 vases). Ce qui est très inté
ressant c'est que quelques tessons portent des décors (fig. 2). Ce qui
4 2
Fig. 2. — Fond de cabane du Grand Riage de Dugny. Céramique.
l'est moins c'est qu'il ne fut trouvé aucun vase ou plat entier, à
peine de quoi reconstituer une portion de forme et tout un côté
de petit pot, sauf le fond (fig. 3, n° 16). En fait peu de tessons se
raccordent ; quelques fonds entiers ou reconstitués (fig. 3). Toute
cette poterie est faite à la main. Il n'y a aucun fragment tourné. 209
Ces tessons étaient dispersés partout, particulièrement parmi
les pierres, beaucoup sur les bords de l'emplacement, mais aucun
dans la cendre ni dans le foyer, sauf un gros tesson entre foyer et
cendre (planche 1, carrés ou rectangles en traits pleins).
Les silex sont pratiquement absents ; quelques éclats mais,
par contre, une splendide lame d'une belle venue et d'une belle
patine blanche. Cette lame, longue de 108 mm et au maximum de
sa largeur de 36 mm, épaisse au renflement de 14 mm et en
moyenne de 10 mm, légèrement courbe. Elle est retouchée tout sur
un même côté, très finement de la pointe jusqu'à la moitié de
sa longueur et sur l'autre moitié elle porte une grosse retouche
inverse. Cette retouche inverse favorise la tenue en main sans
blesser les doigts.
Quoique assez courte, cette lame ressemble à un petit poignard
(fig. 4) (à signaler que par sa facture elle ne semble pas provenir
des ateliers du Grand-Pressigny. Je signale ce fait parce que ces
grandes et moyennes lames des ateliers tourangeaux sont relativ
ement fréquentes en Beauce).
Ce fond de cabane a donné de nombreux ossements d'animaux.
Comme d'habitude les os longs furent cassés pour en extraire la
moelle. Peu d'os ont subi l'action du feu.
On distingue : 5 dents de bœuf, 1 défense et 2 incisives supé
rieures de sanglier et 2 petites molaires qui peuvent être de porc
ou de sanglier. Puis un fragment de dent et une petite incisive de
ruminant (veau ?), de toute façon d'herbivore.
Ce fond de cabane n'a révélé aucun objet de métal, ni cuivre
ni bronze et pas plus de fer.
Voyons maintenant la céramique ; d'abord figure 2.
Fragment n° 1 : Teinte marron uniforme à l'intérieur et l'extérieur.
Epaisseur moyenne 12 mm. Deux décors sur le bord (non visible sur la
photo), traits obliques de 5 mm, espacés de 15 mm. Cordon circulaire
écrasé obliquement par un objet cylindrique tous les 20 mm.
Fragment n° 2 : Teinte rougeâtre uniforme à l'intérieur et à l'exté
rieur. Epaisseur moyenne 10 mm. Décor circulaire à cordon avec raies
obliques coupant le cordon tous les 12 mm (irrégulier).
Fragment n° 3 : Teinte rouge marron uniforme à l'intérieur et à
l'extérieur. Epaisseur 11 mm. Deux décors circulaires superposés : cor
don avec raies obliques tous les 10 à 11 mm, puis immédiatement au-
dessus impressions profondes du doigt tous les 13 mm.
Fragment n° 4 : Teinte rouge marron uniforme à l'intérieur et à
l'extérieur. Epaisseur 6 à 7 mm. Décor à cordon pointu dont l'extrémité
est rabattu ou écrasé vers le bas par un objet cylindrique. Ecrasage tous
les 15 mm.
Fragment n° 5 : Teinte marron noire, plus noire à l'intérieur. Epais
seur moyenne 6 mm. Décor circulaire impressionné sur la panse tous
les 20 mm à environ 40 mm du haut du vase. A l'intérieur, traces très
apparentes du lissoir. Extérieur très grossier.
Fragment n° 6 : Teinte marron rouge, plus noire à l'intérieur. Epais
seur moyenne 6 mm. Décor circulaire impressionné très irrégulièrement
autant par la largeur que par la distance.
Fragments nos 7 et 8 : Ils appartiennent au même vase. Teinte : à
l'intérieur marron noire, à l'extérieur noire très lissée. Epaisseur moyenne 210
Fig. 'А. — Fond de cabane du Grand Rlage de Dugny. Céramique. 211
7 mm. Décors circulaires au doigt à partir du bord du récipient (trois si
llons plus ou moins réguliers, mais très lissés). De ce même vase appart
ient un petit fragment non représenté ici et portant un petit trou de
3 mm de réparation.
Fragments nos 9 et 11 : Ils appartiennent également au même vase.
Teinte rouge marron à l'intérieur. A l'extérieur noire très lissée. Epais
seur 6 mm. Décor incisé, circulaire et en escalier. (Voir décors trouvés
en Loire. Bulletin mensuel SPF, 1965, n° 1, F. Quatrehomme).
Fragment n° 10 : Intérieur très ab&