Un « Kouros » archaïque du Musée de Genève - article ; n°1 ; vol.75, pg 38-54
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1951 - Volume 75 - Numéro 1 - Pages 38-54
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1951
Nombre de lectures 52
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Waldemar Déonna
Un « Kouros » archaïque du Musée de Genève
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 75, 1951. pp. 38-54.
Citer ce document / Cite this document :
Déonna Waldemar. Un « Kouros » archaïque du Musée de Genève. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 75,
1951. pp. 38-54.
doi : 10.3406/bch.1951.2473
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1951_num_75_1_2473·
" KOUROS " ARCHAÏQUE UN
AU MUSÉE DE GENÈVE
■ (PI. I-V)
II y a plus de quarante ans, en 1908, je publiais un volume sur Les
Apollons archaïques, Étude sur le type viril de la statuaire grecque an
VIe siècle avant notre ère. Des découvertes, souvent importantes, ont
augmenté ce « Corpus », de nombreux travaux d'ensemble ou de détail ont
paru sur ce sujet. Je me borne à rappeler le bel ouvrage de Mlle G. Richter,
Kouroi, a Study of the development of the Greek Kouros from the laie sevenlh
to the early fifth Ceniury B. C, 1942 (1). J'ajoute à cette série un exemplaire
acquis par le Musée d'art et d'histoire de Genève en 1950 (2). Il se trouvait
depuis plus de vingt ans entre les mains d'un antiquaire genevois et sa
provenance n'est pas connue. Il lui manque : la tête, l'avant-bras gauche,
les jambes à mi-cuisses. La hauteur actuelle, 0 m. 39, convient à une statue
de petites dimensions, d'environ 0 m. 70. L'extérieur du bras gauche a
été aplani, en section nette, comme si elle avait été sciée.
La matière est un calcaire presque blanc, très fin et très tendre, qui,
sous l'épiderme durci, se réduit facilement en poudre. Au bras droit, un
éclat de la pierre a fait apparaître une coquille. Si la majorité des Kouroi
est en marbre (3), on en connaît qui ont été taillés dans des calcaires
divers (4). Ceux-ci ont été employés en Grèce même pour la statuaire
(1) J'y relève l'aimable appréciation de l'auteur, XIX : «But Deonna's work has not been
superseded. Everyone who has worked in that fleld will appreciate the admirable collection
of matériel there assembled ».
(2) N° d'inventaire 19175.
(3) Matière des Kouroi, Deonna, Apollons, 43 ; Richter, Kouroi, 13.
(4) Apollons, 44 ; Richter, Le.UN « KOUROS » ARCHAÏQUE AU MUSÉE DE GENÈVE 39
monumentale de l'Attique (1) et d'ailleurs (2), pour la statuaire indépen
dante en Béotie (3), mais surtout hors de la Grèce propre, à Rhodes (4),
en Asie Mineure (5), à Chypre (6), à Naucratis (7). Ce calcaire est souvent
très tendre et pulvérulent (8) ; à Athènes, le fronton de l'hydre (9), en
Béotie la stèle de Dermys et de Kitylos (10), un torse féminin (11),
sont des exemples de pierre coquillière.
Si la matière peut fournir un indice de provenance géographique, elle
ne fournit pas d'indice chronologique, et nul n'admet plus aujourd'hui la
thèse trop logique d'une progression qui aurait fait graduellement passer
la plastique archaïque, après la légendaire période du bois, par des calcaires
tendres, coquilliers, et défectueux, puis plus durs et plus homogènes, pour
aboutir au marbre (12).
Il se pourrait, ce qui expliquerait Pépiderme durci de notre statue, que
le calcaire ait reçu une sorte d'enduit, destiné à égaliser la surface, à servir
de support à la couleur, constituant ainsi une sorte de croûte assez
épaisse (13).
Le dos ne conserve aucune trace de la chevelure (14); elle n'était donc
pas étalée en masse ou en nattes, comme en de nombreux Kouroi, mais
(1) Lechat, Au Musée de V Acropole, 5; id., La sculpture altique avant Phidias, 22, n. 1.
(2) Picard, Manuel, Période archaïque, 188 sq., 593-4.
(3) Apollons, 44 (Kouroi) ; Picard, 508 ; Grâce, Archaic sculpture in Boeotia, 1939 ; cf. RA,
1944, II, 70.
(4) Pryce, Catalogue of sculpture, Bril. Mus., I, 1, 1928, 158.
(5) Ex. Aphrodite de Clazomènes, Deonna, Dédale, I, 133 ; II, 52, n. 5 ; Picard, 534, n. 7.
(6) Pryce, I, 2, 1931, 4 ; Picard, 190.
(7)I, 1, 181 («limestone of various quality, or sandstone »).
(8) Lechat, Au Musée, 13 : « pierre blanchâtre, presque pareille à de la craie tendre » ; 22,
« calcaire blanchâtre, fort tendre » ; Apollons, n° 32, calcaire blanchâtre, très ; n° 39, tendre, blanc-jaune, etc.
(9) Lechat, Au Musée, 39 « pierre pétrie de coquilles et de sable, extrêmement fragile et
tendre » ; 49 : « sorte de pâte de coquilles et de sable » ; 27, < calcaire très tendre, très friable, percé
de petits trous, parsemé de t ; 31.
(10) Apollons, 44; 164, n° 6.
(11) Ibid.; RA, 1908, I, 190, n° I ; AJA, XXVIII, 1924, 267 ; Richter, Archaic Greek art, 21,
flg. 41 ; Picard, 508, flg. 164.
tl2) Lechat, Au Musée, 39 sq., 41, 49, 94, 102, 107 ; id., La sculpture ailique, 101. — cf. contre,
Dédale, I, 132 ; Picard, 187, 593. Sur la technique du calcaire, Casson, The technique of earhj Greek
sculpture, 1933 ; 188, n. 4 ; 189, n. 1, réf. ; Richter, Kouroi, 17, n. 28, réf.
(13) Purgold, Eph. arch., 1885, 249 ; Lechat, Au Musée, 35, n. 1, ne le pense pas, et suppose
que les trous de la pierre étaient seulement bouchés avec du mastic. Toutefois, Picard, 192, n. 4 :
à l'Acropole d'Athènes, à Marmaria, « on constate que l'enduit était double : sur la pierre même,
un lait de chaux (?) obturait les porosités naturelles ; c'est cette surface, déjà égalisée plus ou
moins, qui recevait le stuc extérieur, soutien de la peinture. En certains cas, il apparaît que le
stuc de dessous a été posé en couche très liquide ».
(14) Chevelure des Kouroi, Apollons, 100; Picard. 266. W, DEONNA 40
elle dégageait le cou, en totalité ou en partie. On connaît à diverses époques
de l'archaïsme une chevelure mi-longue, en perruque étagée sur le bronze
à mitre de Delphes (1), en masse coupée net sur le cavalier Rampin (2),
ailleurs, en ligne incurvée de petites boucles, sur divers Kouroi de la seconde
moitié du vie siècle (3) ; une mode fréquente à la fin du vie siècle et au
début du ve siècle la ramasse en bourrelet sur la nuque (4). On voit
aussif et de bonne heure, des chevelures tout à fait courtes (5), mais elles
sont rares. D'une façon générale, la chevelure se simplifie et se raccourcit
à mesure que l'on approche de la fin du vie siècle et du temps des guerres
médiques. En l'absence de toute trace, on ne peut préciser quelle était la
coiffure de notre Kourosl
Comme ses congénères, il est frontal et entièrement nu (6).
Depuis la fin du vne siècle, la représentation anatomique, tout d'abord
rudimentaire, devient de plus en plus précise et exacte, en même temps
que le modelé remplace l'incision (7), et cette évolution peut offrir un
critère chronologique, du moins approximatif (8).
(1) Richter, Kouroi, 42, pi. IV, flg. 12-14, 3e quart du vne siècle.
(2) Richter, Archaic..., flg. 94 ; Charbonneaux, La sculpture grecque archaïque, flg. 16-19.
Vers 560.
(3) Richter, Kouroi, n» 113, flg. 313-6 (Munich), n° 118, flg. 329-30 (Louvre) ; n° 117, flg. 327
(Acropole) ; n° 119, flg. 333 (Boston) ; n° 132, flg. 351-1, 353 (Ptoion) ; etc. — Richter range ces
sculptures dans son groupe, · Anavysos-Ptoion 12 », daté de 540-515.
(4) Richter, n° 131, flg. 373-380 (Ptoion, n° 20) ; n° 134, fig. 377-9 (Kouros Strangford) ; etc.
Groupe Ptoion 20 de Richter, soit 515-485.
(5) Bronze de Dréros, Richter, Kouroi, fig. 41-2, milieu du vu" siècle ; tête Rayet-Jacobsen,
Copenhague, n° 116, fig. 325 (groupe Anavysos-Ptoion 12, 540-515). Tête de bronze de Sparte,
milieu ou 3e quart du vie siècle ; id., Archaic..., flg. 151-2.
(6) On sait que, dans l'archaïsme, les statues masculines debout, vêtues, sont rares ; Apollons,
49. Le vêtement. — Statue de Samos, Richter^ Archaic..., flg. 170 ; Kouros de l'Ilissos, avec
himation, vers 500; à propos de cette statue, Riemann, texte BB, 781-2, cite des exemples;
Picard, JRA, 1942-4, I, 142; REG, LVII, 1944, 145; Picard, Manuel, Période archaïque, 254,
n. 1 ; Dellion, 1931-3, XIV, 41, vers 500. — Kouros de Leipzig, calcaire chypriote, en apparence
nu, mais le vêtement était sans doute peint, Rumpf, Archaische Kalksieinslatuelle in Leipzig,
Anlike Plaslik (Feslschrifl Amelung), 1928, 27, flg. 1-3. — Kouroi du fronton delphique des
Alcméonides, à demi-drapés.
(7) Sur cette repré

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