Un monde à part : les Chinois en Toscane - article ; n°3 ; vol.8, pg 51-72
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Description

Revue européenne de migrations internationales - Année 1992 - Volume 8 - Numéro 3 - Pages 51-72
Un monde à part : les Chinois en Toscane
Giovanna CAMPANI - Lucia MADDII
L'article décrit l'immigration chinoise en Italie, en se focalisant plus spécialement sur la communauté chinoise de Toscane, une des plus importantes du pays. Cette communauté, dont la formation remonte seulement à une dizaine d'années, s'est développée dans les traditionnels districts industriels de la maroquinerie et — très récemment — de la confection. Les immigrés chinois ont progressivement pris la place des artisans italiens dans ces secteurs de production. L'article, qui se base sur une enquête de terrain et sur une longue observation participée, considère le parcours migratoire des Chinois (provenant en grande majorité du Zhejiang, en Chine Populaire), l'organisation communautaire, l'activité économique, l'interaction avec la population locale.
A World Apart : the Chinese in Tuscany
Giovanna CAMPANI - Lucia MADDII
The article deals with Chinese immigration into Italy, focusing mainly on the Chinese community in Tuscany, one of the most important in the country. This community, dating only ten years, has grown in the traditional industrial districts of leather and garment sectors. Chinese immigrants have slowly taken the place of Italian artisans in these production sectors. The article, based on field work and enquiries, considers the migratory trajectories of Chinese, coming from Zhejiang, in People 's Republic of China, community organisation, economic activities, interaction with local population.
Un mundo a parte : i Cinesi in Toscana
Giovanna CAMPANI - Lucia MADDII
L'articolo descrive l'immigrazione cinese in Italia, focalizzandosi sulla communità cinese di Toscana, una delle più importanti del paese. Questa comunità, la cui formazione risale soltanto ad una decina d'anni, si é sviluppata nei tradizionali distretti industriali della pelletteria e — più recentemente — delle confezioni. Gli immigrati cinesi hanno progressivamente preso il posto degli artigiani italiani in questi settori della produzione. L'articolo, che si basa su una inchiesta ed una lunga osservazione partecipata, considera il percorso migratorio dei Cinesi, provenienti in maggioranza dalla Zhejiang, nella Repubblica Popolare cinese, l'organizzazione comunitaria, l'azione economica, l'interazione con la popolazione locale.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 51
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Madame Giovanna Campani
Lucia Maddii
Un monde à part : les Chinois en Toscane
In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 8 N°3. La diaspora Chinoise en occident. pp. 51-72.
Citer ce document / Cite this document :
Campani Giovanna, Maddii Lucia. Un monde à part : les Chinois en Toscane. In: Revue européenne de migrations
internationales. Vol. 8 N°3. La diaspora Chinoise en occident. pp. 51-72.
doi : 10.3406/remi.1992.1337
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1992_num_8_3_1337Résumé
Un monde à part : les Chinois en Toscane
Giovanna CAMPANI - Lucia MADDII
L'article décrit l'immigration chinoise en Italie, en se focalisant plus spécialement sur la communauté
chinoise de Toscane, une des plus importantes du pays. Cette communauté, dont la formation remonte
seulement à une dizaine d'années, s'est développée dans les traditionnels districts industriels de la
maroquinerie et — très récemment — de la confection. Les immigrés chinois ont progressivement pris
la place des artisans italiens dans ces secteurs de production. L'article, qui se base sur une enquête de
terrain et sur une longue observation participée, considère le parcours migratoire des Chinois
(provenant en grande majorité du Zhejiang, en Chine Populaire), l'organisation communautaire, l'activité
économique, l'interaction avec la population locale.
Abstract
A World Apart : the Chinese in Tuscany
Giovanna CAMPANI - Lucia MADDII
The article deals with Chinese immigration into Italy, focusing mainly on the Chinese community in
Tuscany, one of the most important in the country. This community, dating only ten years, has grown in
the traditional industrial districts of leather and garment sectors. Chinese immigrants have slowly taken
the place of Italian artisans in these production sectors. The article, based on field work and enquiries,
considers the migratory trajectories of Chinese, coming from Zhejiang, in People 's Republic of China,
community organisation, economic activities, interaction with local population.
Riassunto
Un mundo a parte : i Cinesi in Toscana
Giovanna CAMPANI - Lucia MADDII
L'articolo descrive l'immigrazione cinese in Italia, focalizzandosi sulla communità cinese di Toscana,
una delle più importanti del paese. Questa comunità, la cui formazione risale soltanto ad una decina
d'anni, si é sviluppata nei tradizionali distretti industriali della pelletteria e — più recentemente — delle
confezioni. Gli immigrati cinesi hanno progressivamente preso il posto degli artigiani italiani in questi
settori della produzione. L'articolo, che si basa su una inchiesta ed una lunga osservazione partecipata,
considera il percorso migratorio dei Cinesi, provenienti in maggioranza dalla Zhejiang, nella Repubblica
Popolare cinese, l'organizzazione comunitaria, l'azione economica, l'interazione con la popolazione
locale.Revue Européenne
des Migrations Internationales
Volume 8 - N° 3
1992
Un monde à part :
les Chinois en Toscane
Giovanna CAMPANI
Lucia MADDII
L1MMIGRATION CHINOISE EN ITALIE
Les Chinois résidant officiellement en Italie sont 18 865, ce
qui correspond à 2,9 % des 635 000 résidents étrangers dits « extra-communauta
ires » (Calamia, 1991). Ce faible nombre et ce faible pourcentage ne doivent pas
faire croire que la présence chinoise en Italie soit négligeable : les Chinois sont le
septième groupe national ou ethnique par nombre d'immigrés, dans un contexte
caractérisé par l'extrême fragmentation des courants migratoires et des groupes
ethniques (les Marocains, le groupe d'immigrés le plus nombreux, sont à peine le
15 % du total) (voir en Annexe tableau 1) (Campani, 1992). Mais il faut aussi,
considérer, qu'à différence d'autres groupes immigrés disséminés sur l'ensemble du
territoire national, les Chinois sont concentrés dans quelques localités, Milan,
Florence, Turin et Rome. La concentration la plus importante est à Milan, environ
7 000 personnes (Melotti, 1991), suivi par Florence et les communes environnantes
où 1 239 permis de séjour ont été accordés entre 1987 et 1989, 2 554 entre 1989 et
1991, mais où seulement 1 560 résidents sont déclarés (données de « Questure » de
la Police locale, et des Mairies) (voir, en Annexe, tableau 2 et tableau 3)(!). Ainsi,
par exemple, à Florence, les Chinois ont fourni le nombre le plus important de
régularisés grâce à la loi 39 en 1990(2), loin devant les Marocains (1 820 Chinois
contre 824 Marocains) (voir en Annexe tableau 4).
Nous nous sommes limités adonner les chiffres officiels, concernant les immig
rés ayant régulièrement un permis de séjour et de travail. Des sources non-offic
ielles estiment la présence chinoise en Italie à 30 000 personnes (Xu Guang Hui,
1992).
L'immigration et la présence chinoise en Italie présentent des caractéristiques
spécifiques par rapport aux autres groupes nationaux ou ethniques. Giovanna CAMPANI - Lucia MADDII
Tout d'abord, il s'agit d'une immigration ancienne, les premiers Chinois étant
arrivés en Italie dans les années trente, en provenance de la France. Pendant la
Première Guerre mondiale, quelques 100 000 travailleurs avaient été amenés de
Chine en France pour venir travailler dans les usines d'armement et sur le front
(terrassement des tranchées et transport des munitions) (Archaimbault (C.) cité par
Guillon, Ma Mung, 1991).
« A la fin de la Grande Guerre, si la plupart repartirent en Chine, quelques
milliers d'entr'eux restèrent en France. Parmi eux, des originaires de la localité de
Qingtian, dans le Zhejiang (...). Dans les années trente, ils furent rejoints par les
habitants de Wenzhou, une autre localité du Zhejiang ». (Ibidem).
A partir de la France, les Chinois du Zhejiang (Qingtian et Wenzhou) se sont
répandus dans toute l'Europe (et surtout en Belgique, Hollande, Italie) (Benton et
Vermeulen, 1987). En Italie, le groupe le plus important — pas plus de quelques
centaines de personnes — s'est établi à Milan, en particulier dans un quartier près
de la Gare Centrale, le quartier Sempione, où est née la première « Chinatown ».
La principale activité des immigrés chinois de Milan a été dès cette époque, la
maroquinerie (ainsi que la vente de cravates), la restauration s'y ajoute depuis le
début des années soixante (Melotti, 1991). Le lieu d'origine des immigrés chinois
en Italie était la province chinoise du Zhejiang, et, plus spécialement, la région de
Wenzhou, une des villes côtières de cette province(3).
Après la guerre, les arrivées reprennent de façon discontinue. Des périodes de
reprise des flux alternent avec celles caractérisées par l'interruption des relations
entre la Chine et les communautés chinoises établies en Italie.
Le premier flux, peu important, est arrivé dans les années soixante (avant la
Révolution Culturelle, qui a eu aussi comme conséquence la fermeture des fron
tières chinoises) ; il était composé essentiellement de parents des Chinois établis en
Italie (Melotti, 1985). Le deuxième, beaucoup plus important, s'est établi à partir
de la fin des années soixante-dix. La dernière vague d'immigration, qui a profité de
la relative ouverture de la Chine populaire, est encore en cours et elle est, quantita
tivement, la plus importante de toutes, ayant concerné plusieurs milliers de per
sonnes.
Même si les communautés chinoises les plus anciennes étaient petites, les
immigrés récents ont bénéficié de points de référence et d'appuis, ainsi que de
réseaux familiaux et sociaux qui ont favorisé leur insertion, malgré l'interruption
des contacts pendant des longues périodes.
L'immigration chinoise en Italie a lieu par chaînes migratoires familiales. A
l'origine des chaînes il n'y a pas forcément des hommes jeunes, qui viennent seuls :
un membre de la famille (le père, mais aussi la mère, un oncle, un frère ou une
sœur) part le premier et se fait rejoindre par les autres. Les familles n'attendent pas
très longtemps pour se regrouper, comme nous le verrons plus précisément lorsque
nous décrirons la communauté chinoise de Campi Bisenzio, dans les environs de
Florence. Le regroupement peut concerner la famille élargie, notamment les
grands-parents. La rapidité du regroupement explique que l'immigration chinoise
résidant actuellement en Italie comprenne une part importante de femmes et d'en- :
monde à part les Chinois en Toscane 53 Un
fan

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