Un testament authentique de Nicolas Houel (5 septembre 1551) - article ; n°302 ; vol.82, pg 331-341
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Un testament authentique de Nicolas Houel (5 septembre 1551) - article ; n°302 ; vol.82, pg 331-341

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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1994 - Volume 82 - Numéro 302 - Pages 331-341
An authentic will of Nicolas Houel (5 September 1551).
Presentation, commentary, reproduction and transcription of an unpublished will of the apothecary Nicolas Houel (1520 P-1587) conserved at the National Archives.
Ein rechtsgultiges Testament von Nicolas Houel (5. September 1551).
Vorzeigung, Kommentar, Wiedergabe und Transkription eines unveröffentlichten, in den « Archives nationales » aufbewahrtes Testament des Apothekers Nicolas Houel (1520 P-1587).
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dr Christian Warolin
Un testament authentique de Nicolas Houel (5 septembre 1551)
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 82e année, N. 302, 1994. pp. 331-341.
Abstract
An authentic will of Nicolas Houel (5 September 1551).
Presentation, commentary, reproduction and transcription of an unpublished will of the apothecary Nicolas Houel (1520 P-1587)
conserved at the National Archives.
Zusammenfassung
Ein rechtsgultiges Testament von Nicolas Houel (5. September 1551).
Vorzeigung, Kommentar, Wiedergabe und Transkription eines unveröffentlichten, in den « Archives nationales » aufbewahrtes
Testament des Apothekers Nicolas Houel (1520 P-1587).
Citer ce document / Cite this document :
Warolin Christian. Un testament authentique de Nicolas Houel (5 septembre 1551). In: Revue d'histoire de la pharmacie, 82e
année, N. 302, 1994. pp. 331-341.
doi : 10.3406/pharm.1994.4070
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1994_num_82_302_4070Un testament authentique
de Nicolas Houel
(5 septembre 1551)
« Fut present honnorable homme Nicollas Houel, marchant apothic-
quaire et espicier a Paris, estant en son lict mallade, toutesfoys sain
de pensée et d'esperit... »
Ainsi commence le testament de l'illustre apothicaire, rédigé le 5 sep
tembre 1551 1.
Est-il nécessaire de rappeler ici qui fut Nicolas Houel ? Exerçant
l'apothicairerie en 1548, rue de la Tixeranderie, près de la place de Grève,
Houel réorienta sa vie en 1576 en se vouant à la philanthropie. Ayant
obtenu l'accord d'Henri III pour créer une maison de charité pour orphel
ins aux Enfants-Rouges, près du Temple, il s'installa définitivement
en 1578 à l'hôpital de Lourcine, établissement abandonné et ruiné, au
faubourg Saint-Marcel. La fondation de Houel, dite de la Charité Chrét
ienne, réalisée pour l'essentiel avec ses deniers, comportera un hôpital
rebâti où les pauvres seront reçus, une chapelle, un orphelinat où des
orphelins seront initiés à la pharmacie, une apothicairerie destinée à
délivrer des médicaments aux pauvres et enfin un Jardin des Simples.
La communauté des apothicaires de Paris héritera de la fondation
de Houel en 1624, mais abandonnera les établissements existant entre
la Bièvre et la rue de Lourcine. Elle créera le Jardin des apothicaires
sur les terrains voisins compris entre les rues de Lourcine et de l'Arbalète.
Ultérieurement le Collège de Pharmacie, puis l'École de Pharmacie
y seront édifiés. En 1882, l'École se transportera avenue de l'Observatoire,
trois cent quatre ans après la fondation par Nicolas Houel de son uvre
charitable du faubourg Saint-Marcel.
Conduit à établir son testament, en 1551, alors qu'il n'avait que vingt-
sept ans ou tout au plus trente et un ans, selon les diverses estimations de
ses biographes, Nicolas Houel devait être sérieusement malade. Cepen
dant il vivra encore trente-six ans !
Communication présentée à la Société d'Histoire de la Pharmacie le 9 juin 1993.
1. A.N., Minutier central des notaires, III, 220, 5 sept. 1551.
revue dhistoire de la pharmacie, xli. n° 302, 3e trim. 1994. 332 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
Parcourons donc la minute rédigée par les notaires Brûlé et Fournier.
Nous constaterons qu'elle fournit quelques informations nouvelles (sauf
sur la nature du mal dont Houel souffrait) et des confirmations aux
études antérieures de G. Planchon 2, J. Guiffrey 3, H. Stein 4, S.-E. Lépi-
nois 5, L. Mirot 6, A. de Laborde 7, M. Bouvet 8, S. Valette 9, auxquelles il
convient de se reporter.
Pour aborder valablement l'étude du discours testamentaire, il est
nécessaire de consulter le livre de Philippe Ariès L'homme devant la
mort 10, mais surtout de se référer à l'ouvrage très remarquable de Pierre
Chaunu La mort à Paris aux 16e, 17e, 18e siècles n.
Le testament de Houel confirme son appartenance à la religion
catholique. Il débute par le préambule ou Considérant 12 :
« (...) consyderant en luy que brief z sont les jours de ce mortel
monde et que tandis que sens et entendement dominent sa pensée,
a faict son testament et ordonnance de dernière volunté (...)»
Le Considérant, où la référence à Dieu est rituellement exclue 13,
est suivi de l'Invocation sous le signe de la Croix 14 :
« (...) Ou nom du Père, du Filz et du Sainct Esperit (...)»
A cette séquence succède l'affirmation de l'appartenance à la commun
auté salvatrice 15 :
2. G. PLANCHON, Le Jardin des apothicaires de Paris, Paris, 1895.
3. J. GUIFFREY, « Nicolas Houel apothicaire parisien fondateur de la maison de la
Charité Chrétienne et premier auteur de la tenture d'Artémise », Mém. Soc. Hist. Paris et
Ile-de-France, 1898, XXV, p. 179-270.
4. H. STEIN, « Les trois femmes de Nicolas Houel », Bull. Soc. Hist. Paris, 1909, n° 36,
p. 182-183.
5. S. E. LÉPINOIS, Nicolas Houel apothicaire et bourgeois parisien fondateur du Jardin
et de l'École des apothicaires de Paris, Dijon, 1911.
6. L. MIROT, « Notes sur Nicolas Houel et sa famille », Mém. Soc. Hist. Paris et Ile-
de-France, 1927, XLIX, p. 44-56.
7. A. DE LABORDE, Nicolas Houel, fondateur de la Maison de Charité Chrétienne, Paris,
Société des Bibliophiles François, 1937.
8. M. BOUVET, « Les trois mariages de Nicolas Houel », Rev. Hist. Pharm., 1937,
p. 188-190.
9. S. VALETTE, « Les richesses de la Faculté de Pharmacie », Rev. Hist. Pharm., 1963,
p. 104-116.
10. P. ARIÈS, L'homme devant la mort, Paris, 1977.
11. P. CHAUNU, La mort à Paris, 16e, 17e, 18e siècles, Paris, 1978.
12. ID., p. 297.
13. ID., p. 382.
14. ID., p. 382.
15. ID., p. 383. LE TESTAMENT DE NICOLAS HOUEL 333
« (...) Premièrement, comme bon et vray catholicque recommande
son ame a Dieu, le Créateur, a la glorieuse Vierge Marye, a monsieur
Sainct Michel ange et a tous archanges, a monsieur Sainct Pierre, Paul, Sainct Nicollas, son patron, et a tous les sainctz et
sainctes de Paradis (...)»
P. Chaunu insiste sur la solennité du Premièrement par lequel com
mence généralement la Recommandation 16, ou commendatio, et il
observe que la position de la Vierge Marie, placée tout d'abord sur un
plan d'égalité avec Dieu, va évoluer dans les formules testamentaires
dès la seconde moitié du XVIe siècle et surtout au XVIIe 17. En effet, la
Vierge va devenir le premier intercesseur auprès de Dieu, seul à recevoir
la Recommandation. Ainsi, dans un testament de 1608 que i 'ai eu l'occa
sion d'étudier, celui de Marye de Roussillon, veuve de l'apothicaire Jehan
de Sainct-Germain 18, la formule de l'Invocation est la suivante :
« (elle) recommande son âme à Dieu le Créateur, Saulveur et
Rédempteur Jésus-Christ, le suppliant par le mérite de sa Saincte
Mort et Passion et par les prières et intercessions de la glorieuse
Vierge Marye, de tous les sainctz et sainctes de Paradis de bien
vouloir lui pardonner ses offences et de bien vouloir la recepvoir
en son Sainct Paradis avec les bienheureux (...) »
Le contexte politique et théologique va concourir à placer l'interces
sion mariale au niveau supérieur. Au concile de Trente (1545-1563), le
culte de la Vierge et des saints sera pleinement justifié. En opposition
à la contestation protestante, l'église attribuera à la Vierge une position
essentielle et désormais les chrétiens s'interdiront de prier le Christ sans
passer par l'intercession de la Vierge.
Dans sa formulation, la rédaction du testament de Nicolas Houel
se rattache à l'écriture médiévale 19, elle correspond à l'ancien discours
testamentaire 20 que P. Chaunu a longuement analysé dans l'ouvrage cité
ci-dessus.
Ensuite, Houel
« (...) veult ses debtes estre payees et tords faictz amendez par ses
exécuteurs cy après nommez (...) »
Cette formule, toujours selon Chaunu, tendra à disparaître dans les
testaments du XVLT siècle21.
16. ID., p. 304.
17. ID., p. 389.
18. A.N., M.C., LXXIII, 269, 31 déc. 1608.
19. P. CHAUNU, op. cit., p. 389.
20. ID., p. 305.
21. ID., p. 297. REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE 334
Houel, contrairement à une majorité de défunts au XVIe siècle, ne
choisit pas d'être enterré dans son église paroissiale 22 :
« (...) veult et ordonne estre inhumé au cymetiere des Sainctz Inno-
cens a la fosse Saincte Katherine (...)».
Une explication plausible

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