Un texte indédit de Malevič « La lumière et la couleur » - article ; n°3 ; vol.24, pg 261-288
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Description

Cahiers du monde russe et soviétique - Année 1983 - Volume 24 - Numéro 3 - Pages 261-288
K.S. Malevich, Light and colour.
We are giving below, published for the first time in the original language - Russian - three lectures of the founder of Suprematism addressed to the students of the formal-theoretical section of GINKHUK in Leningrad. The relevant manuscripts are preserved at the Stedelijk Museum of Amsterdam. These philosophical texts enounce the problem of the authenticity (podlinnost1) of the couple light-colour culminating in the conclusion that neither the light of the sun nor the light of learning really exist and that colour is only a phenomenon of the prism of culture. The texts formulate also the essential theological problem, the question of God. Though because of adverse circumstances, Malevich expressed his conceptions in a somewhat disguised way, we find here a passionate quest for God, for non— objective God. Malevich conceives a new figure of God, a new relation to divinity.
K.S. Malevič, La lumière et la couleur (Svet i cvet).
Trois cours du fondateur du Suprématisme, cours destinés aux élèves de la Section formelle-théorique du GINHUK de Leningrad dont le manuscrit se trouve au Stedelijk Museum d'Amsterdam, sont publiés ici pour la première fois dans leur langue originale, le russe. Ces textes philosophiques posent le problème de l' authenticité (podlinnost ' ) du couple lumière-couleur. La conclusion est que la lumière du soleil aussi bien que la lumière du savoir n'existent pas, et que la couleur n'est qu'un phénomène du prisme de la culture. Dans ces textes apparaît aussi la question théologique essentielle, la question de Dieu. Même si, pour des raisons de circonstances, Malevič n'a livré sa pensée que de façon voilée, on trouve ici une quête passionnée de Dieu, du Dieu sans-objet. Malevič pense une nouvelle figure de Dieu, un nouveau rapport à la divinité.
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 12
Langue Россию
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean-Claude Marcadé
K.S. Malevi
Un texte indédit de Malevič « La lumière et la couleur »
In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 24 N°3. Juillet-Septembre 1983. pp. 261-288.
Abstract
K.S. Malevich, Light and colour.
We are giving below, published for the first time in the original language - Russian - three lectures of the founder of Suprematism
addressed to the students of the "formal-theoretical section" of GINKHUK in Leningrad. The relevant manuscripts are preserved
at the Stedelijk Museum of Amsterdam. These philosophical texts enounce the problem of the authenticity (podlinnost1) of the
couple "light-colour" culminating in the conclusion that neither the light of the sun nor the light of learning really exist and that
colour is only a phenomenon of the "prism of culture". The texts formulate also the essential theological problem, the "question of
God". Though because of adverse circumstances, Malevich expressed his conceptions in a somewhat disguised way, we find
here a passionate quest for God, for "non— objective God". Malevich conceives a new figure of God, a new relation to divinity.
Résumé
K.S. Malevič, La lumière et la couleur (Svet i cvet).
Trois cours du fondateur du Suprématisme, cours destinés aux élèves de la "Section formelle-théorique" du GINHUK de
Leningrad dont le manuscrit se trouve au Stedelijk Museum d'Amsterdam, sont publiés ici pour la première fois dans leur langue
originale, le russe. Ces textes philosophiques posent le problème de l' "authenticité" (podlinnost ' ) du couple "lumière-couleur".
La conclusion est que la lumière du soleil aussi bien que la lumière du savoir n'existent pas, et que la couleur n'est qu'un
phénomène du "prisme de la culture". Dans ces textes apparaît aussi la question théologique essentielle, la "question de Dieu".
Même si, pour des raisons de circonstances, Malevič n'a livré sa pensée que de façon voilée, on trouve ici une quête passionnée
de Dieu, du "Dieu sans-objet". Malevič pense une nouvelle figure de Dieu, un nouveau rapport à la divinité.
Citer ce document / Cite this document :
Marcadé Jean-Claude, Malevič K.S. Un texte indédit de Malevič « La lumière et la couleur ». In: Cahiers du monde russe et
soviétique. Vol. 24 N°3. Juillet-Septembre 1983. pp. 261-288.
doi : 10.3406/cmr.1983.1980
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cmr_0008-0160_1983_num_24_3_1980DOCUMENT
UN TEXTE INÉDIT DE MALEVIC
« La lumière et la couleur »
Le texte inédit en russe, que Malevič a intitulé "La lumière
et la couleur", est une série de trois cours qui ont été lus,
selon toute vraisemblance, devant les élèves du GINHUK (Gosu-
darstvennyj Institut Hudožestvennoj Kul 'tury) à Petrograd-Lenin—
grad. Le GINHUK fut créé le 17 février 1924, en remplacement du
Musée de la Culture picturale de Petrograd (1921-1924). Le
directeur fut, du début jusqu'au 15 février 1926, K.S. Malevič,
qui dirigeait également la "Section formelle— théorique". (Il y
avait au GINHUK cinq sections ; les autres sections avaient à
leur tête : M.V. Matjušin ; V. Tatlin, remplacé à la fin de 1925
par N.M. Suetin. ; P. Mansurov ; P.N. Filonov, remplacé par la
suite par N.N. Punin.)
L'original de "La lumière et la couleur" se trouve au Stede-
lijk Museum d'Amsterdam. Il a été traduit en français dans
K. Malévitch, Ecrits IV. La lumière et la couleur, Lausanne,
L'Age d'Homme, 1981, pp. 59-100. Une variante de ce texte, inédite
en russe, a été traduite en anglais dans K. Malevich, The world
as non-objectivity. Unpublished writings. 1922-1925, Copenhague,
Borgen, 1976, pp. 34-146.
La numérotation 1/42 correspond au paragraphe 42 du troisième
livre de la première partie de Die Welt als Wille und Vorstellung
de Schopenhauer, et est donc une réponse de Malevič à la pensée
du philosophe allemand. En fait, "La lumière et la couleur" reprend
aussi des éléments des paragraphes 43 et 44 de Die WeLt als WiLle
und Vorstellung.
Nous avons ici un texte capital du fondateur du Suprématisme
qui analyse l'évolution de l'art moderne depuis l'Impressionnisme,
en posant la question philosophique de la réalité de la lumière,
d'où découle la manifestation de la couleur à travers le pictural.
Tout le questionnement de Malevič vise à montrer que la lumière
(qu'elle soit celle du soleil ou celle de la connaissance) n'a
pas d'existence réelle et que, partant, la couleur n'est qu'un phé
nomène du "prisme de la culture". MaleviC affirme à nouveau que
la seule réalité vivante est le "monde sans-objet" (mir как
bespredmetnost ' ) , le Rien. L'acte pictural est une libération
du regard en direction de l'être par la mise entre parenthèses
du monde (les objets). C'est du sein du sans-objet (bespred
metnost') que part l' "excitation" (vozbuždenie) (1), c'est-à-dire 262 KAZIMÍR SEVERINOVIČ MALEVIČ
le rythme de cette liberté. Ailleurs, Malevič écrit qu'il a
"libéré le Rien" (2) ; cette "libération de la liberté" est la
vraie abstraction. Le Suprématisme, on le voit, n'est pas une
recette picturale de plus, il est, comme l'écrit Emmanuel Marti-
neau, "une nouvelle spiritualité où l'homme, à l'imitation du Rien
et du Dieu 'non-objectif, apprendrait à devenir lui aussi liberté
pure" (3).
Etant donné l'importance de la pensée philosophique de
Malevič, il est absolument nécessaire de publier les originaux
russes (le Nachlass reste en grande partie inédit), car toute
traduction entraîne des déviations et est impuissante à rendre
non seulement les spécificités de la phraséologie, mais également
les implications du lexique.
Le travail de rédaction du texte russe publié ci-dessous est
de Jizi Padrta.
Paris, 1983.
J.-C. Marcadé
1. Cf. K. Malevič, Bog ne skinut. Iskusstvo. Cerkov'. Fabrika
(Dieu n'est pas détrôné. L'art. L'Eglise. La fabrique), Vitebsk,
Unovis, 1922 (traduit en français dans K. Malévitch, Ecrits I.
De Cézanne au Suprématisme, Lausanne, L'Age d'Homme, 1974).
2. Cf. K. Malewitsch, Die Gegenstandslose Welt, Bauhausbvicher,
1927 (traduction en allemand par Anton von Riesen d'un texte qui
n'a jamais été publié en russe) ; et Suprematismus , Die Gegen
standslose Welt (traduction en allemand par Hans von Riesen d'un
autre texte également inédit en russe), Cologne, Dumont, 1962.
3. Emmanuel Martineau, Malévitch et La philosophie, Lausanne,
L'Age d'Homme, 1977, prière d'insérer. КАЗИМИР СЕВЕРИНОВИЧ МАЛЕВИЧ
СВЕТ И ЦВЕТ
1/42
Дневник В, 1923-1926*
I
Для живописца как и для скульптора не существовало иного света как
только свет, через посредство которого происходит та или иная формовка
вещи, свет как бы не становился главной целью, как только простым техниче
ским средством для выявления задуманной вещи во мраке своего нутра. Если
таким образом свет [ — ] простое техническое средство, то очевидно, что он
играет равную роль[,] как и все остальные средства материалов, свет таким
образом стоит в ряду всех материалов и следовательно равноценен всем
остальным, потому что и все остальные материалы равно представляют собою
те же средства и качества что и свет, через которые выявляется заданность,
они через себя кажут тот лик или форму лежащей во мне вещи, как результат
реакций двух явлений[,] существующих вне меня и во мне.
Отсюда делаю вывод, что живописец или скульптор никогда не выявляют
ни свет, ни цвет, ни форму, как только ту реакцию, которая произошла через
столкновение вне и внутри меня лежащих сил.
Всегда было говорено о свете или цвете [и] как о самой главной задаче
выявить такой свет, цвет и форму, чтобы заданность во мне сформировавшихся
реакций была ясна, а следовательно познана, т.е. выявлена во всей своей
реальной полноте.
Выявленная таким образом заданность и будет сущностью живописца и
скульптора.
С другой стороны живописное сознание расходилось с этой проблемой и
говорило, что заданность живописи и скульптуры в передаче данности внеле-
жащей, стало на точку зрения, что для живописцев не существует предметов
вне меня лежащих, как только то, что лежит во мне, но это последнее заявление
нашло бы себе оправдание[,] если бы данный предмет вне меня лежащий не
служил поводом тому, что лежит во мне. Но несколько существует повод, о
чем так много заявляют живописцы и скульптора[,] постолько воля

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