Un vase rituel iranien. - article ; n°3 ; vol.42, pg 235-251
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Description

Syria - Année 1965 - Volume 42 - Numéro 3 - Pages 235-251
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 73
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Pierre Amiet
Un vase rituel iranien.
In: Syria. Tome 42 fascicule 3-4, 1965. pp. 235-251.
Citer ce document / Cite this document :
Amiet Pierre. Un vase rituel iranien. In: Syria. Tome 42 fascicule 3-4, 1965. pp. 235-251.
doi : 10.3406/syria.1965.5810
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1965_num_42_3_5810VASE RITUEL IRANIEN UN
PAR
Pierre Amiet
(PL XVI-XVII)
Le Musée du Louvre vient d'acquérir un haut gobelet de cuivre d'ori
gine iranienne, qui présente un grand intérêt, de par la technique, le style
et l'inspiration religieuse de son décor, non sans poser des problèmes que
nous nous efforcerons, au moins, de circonscrire (1\
La forme de cette pièce est très caractéristique, avec sa base plate et
débordante, sa partie inférieure trapue, légèrement tronconique, et son col
à peine évasé, plus élevé. Nous connaissons depuis peu une série de vases
semblables, ou étroitement apparentés, généralement précieux; ils provien
nent soit du Gilân : Marlik et région d'Amlash (2), soit d'Azerbaïdjan, où
la citadelle de Hasanlu (niveau IV) a livré un gobelet d'argent un peu
différent (3). Il semble bien que ce soit un gobelet de ce type que tienne à
deux mains le prêtre représenté sur le grand bassin d'or découvert sur le
même site (fig. 4) (4). Nous serions donc en présence de vases destinés au
culte, sans doute à une forme particulière de libation. Il est possible qu'ils
(*) Louvre, AO 21 625 hauteur : 0,205 m; pi. VI-VII. Des vases de bronze, attribués
diamètre supérieur : 0,145 m. Proviendrait, probablement à tort au Luristan, sont de
d'après le vendeur, d'Azerbaïdjan. même forme : A.U. Pope : A Survey of Persian
(2) Le vase qui ressemble le plus au nôtre, Art..., IV, pi. 68-B; 69-D; Y. et A. Godard.
par sa forme et le style de son décor, provient Bronzes du Luristan; Collection E. Graeffe
de Marlik : ILN 28 avril 1962 p. 663, ss. : (La Haye) pi. 30 n° 330; Catalogue de l'Expos
pi. I et Catalogue de l'Exposition « 7000 Years ition « 7000 ans d'Art iranien » (Paris) n° 334
of Iranian Art circulated by the Smithsonian (non reproduit).
Institution, 1964-1965 » n° 22. Un vase de (3) ILN 13 février 1960 p. 250 fig. 1.
la région d'Amlash a une forme très voisine : (4) E. Porada « The Hasanlu Bowl »,
in « Expedition », Bulletin of the University E. Porada, Archaeology 17 (1964) p. 200;
de même R. Ghirshman, Catalogue de l'Expos Mus. of Pennsylvania, I, 1959 (3) p. 18-
ition « 7000 ans d'Art iranien », Paris, 1962, 22. 236 SYRIA [XLII
Fig. 1. — Fond à décor spirale du vase iranien
AO 21625.
reproduisent en métal de grands vases de terre cuite apparemment plus
anciens découverts en Géorgie (1), et à considérer le vase d'argent de Hagi-
ghiol, en Dobroudja, on peut admettre que cette forme ait été propagée
ultérieurement dans le monde scythe (2).
(*) Rapprochement proposé par E. Porada, Stratigraphie Comparée (1948) fig. 277 et
Iran Ancien (Paris, 1963) p. 103 n. 2. Les vases 285 (9-13).
découverts en Géorgie, à Beshtasheni et à (2) Vladimir Dumitrescu, L'Art préhist
Samthavro, sont reproduits par Cl. Schaeffer, oire en Roumanie, Bucarest 1937, pi. XX. UN VASE RITUEL IRANIEN 237 1965]
Le fond (fig. 1) du vase est décoré d'un réseau spirale gravé au trait
et ponctué de petites cupules; des motifs semblables ont connu une trop
vaste diffusion au cours du IIe millénaire pour être très caractéristiques.
On notera cependant leur faveur dans la région causasienne à une époque
voisine de celle de notre vase, d'après des bronzes du Kouban dont l'un,
au moins, a voyagé dans l'Antiquité jusqu'au Luristan (1).
Les flancs du vase (fig. 2) portent un décor riche en couleurs, avec, d'une
Fig. 2. — Vase iranien AO 21625 : développement du décor.
part, des figures gravées et traitées au repoussé, en faible relief, puis revê
tues d'un placage d'argent gravé, serti dans la paroi de cuivre rouge, et
d'autre part, des incrustations champlevées de pâte blanche plus ou moins
profondément vitrifiée, colorée en surface en jaune, vert foncé ou vert clair
tirant sur le bleu. La technique de ces incrustations n'est pas uniforme;
celles de la frise disposée sous le bord forment une mosaïque de petites
plaquettes triangulaires qu'il a fallu façonner à l'avance, puis enchâsser à
(*) Fermoirs du Kouban : Schaeffer, Iraniens, Mèdes, Achéménides (Paris, 1964)
Stratigraphie Comparée, fig. 275 (6) et 300 (18). fîg. 510. Décor spirale en Urartu : voir B.B. Pio-
Pièce analogue, incrustée de fer, trouvée au trovskiy, Ickycctbo Urartu (Leningrad 1962)
Luristan : R. Ghihshman : Perse, Proto- p. 99 fig. 64. SYRIA [XLTI 238
l'aide d'un ciment dans lequel celles qui ont disparu ont laissé leur empreinte.
Mais les autres incrustations, dans des alvéoles irréguliers correspondant aux
yeux, aux barbes et cheveux, aux parures cornues, ainsi qu'aux sabots,
au toupet de la queue et aux taches du pelage des animaux, n'ont pu être
insérées qu'à l'état pâteux, malléable; elles n'ont donc été durcies et vitri
fiées qu'une fois en place, ce qui suppose que le vase ait été tout entier
passé au four.
Tout cela implique une maîtrise au moins égale à celle des orfèvres de
Marlik et de Hasanlu, qui ont affectionné aussi le revêtement partiel de
métal précieux et l'incrustation de pâte vitrifiée (1). La pièce la plus remar
quable à cet égard est un rhyton décoré simultanément d'un placage
d'argent et d'incrustations de pâte dite « bleu égyptien », découvert à Hasanlu
au même niveau que le gobelet d'argent plaqué d'électrum, bien daté du
xie-ixe siècle par la céramique grise et le radio-carbone. Nous pensons
pouvoir admettre que notre vase se situe dans le même horizon géogra
phique, chronologique et culturel.
Le bord du vase, en forme de bourrelet biseauté, est revêtu d'une bande
d'argent sertie, repliée à l'intérieur; elle porte une torsade moins élaborée
et plus sommairement gravée que la plupart de celles qui ornent le bord des
vases de même type, ou apparentés (2). Au-dessous, une bande champlevée
haute de 8 mm abrite une double rangée de triangles émaillés, alternativ
ement jaunes, en haut, et vert clair, en bas. Une bande champlevée plus
étroite a été tracée à la base du col, pour séparer les deux registres du décor;
elle était aussi incrustée de pâte émaillée, mais celle-ci a complètement
disparu.
La partie inférieure du vase est très endommagée; elle est décorée de
trois grands quadrupèdes passant de droite à gauche, l'un d'eux croisant
(*) « Théière » à long bec de Marlik : ILN « 7000 Years of Iranian Art », n° 37. Rhyton
28 avril 1962 pi. Ill i. Gobelet d'argent de avec placage d'argent et incrustation de pâte
Hasanlu, cité n. 3, p. 235; voir détail dans : Robert H. Dyson, Archaeology 13 (1960) p. 138
E. Porada, Iran Ancien (Paris, 1963) p. 99 et en haut; date du niveau IV de Hasanlu :
103. Manche de couteau en or cloisonné : ILN id. p. 129.
30 septembre 1961 p. 536 fig. 16. Un vase de (2) Voir, par ex., ceux qui sont cités plus
Marlik en « mosaïque de verre» est sommai- haut, n. 2 p. 235; A. Parrot, Syria XXXV
rement décrit dans le Catalogue de l'Exposition (1958), pi. XV. UN VASE RITUEL IRANIEN 239 19G5]
sa patte antérieure portée en avant avec une patte postérieure et la queue
de celui qui le précède; un gros oiseau devait être pelotonné au sol, sous le
corps de chaque animal. Ceux-ci sont assez efflanqués, avec des membres
grêles, une longue queue se terminant par une touffe de poils incrustée de
pâte émaillée, et un corps maigre et allongé.
Le pelage tacheté et ondulé est rendu par trois grandes plaques semi-
ovales incrustées de pâte vert clair, réparties sur le dos, au-dessus d'une
bande hachurée, et par des mèches de poils, incrustées elles aussi, sur les
genoux et le poitrail.
Une crinière courte et drue descend jusqu'aux épaules, le long du cou,
mince et incurvé. La tête, penchée en avant, porte une sorte de collier de
poils, se term

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