Une enquête en cours : La maison d école au XIXe siècle - article ; n°1 ; vol.17, pg 31-46
17 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Une enquête en cours : La maison d'école au XIXe siècle - article ; n°1 ; vol.17, pg 31-46

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
17 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Histoire de l'éducation - Année 1982 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 31-46
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Christine Granier
Jean-Claude Marquis
Une enquête en cours : La maison d'école au XIXe siècle
In: Histoire de l'éducation, N. 17, 1982. pp. 31-46.
Citer ce document / Cite this document :
Granier Christine, Marquis Jean-Claude. Une enquête en cours : La maison d'école au XIXe siècle. In: Histoire de l'éducation,
N. 17, 1982. pp. 31-46.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hedu_0221-6280_1982_num_17_1_1147Une enquête en cours :
LA MAISON D ECOLE A U XIXe SIECLE
A la fin de 1980, dans le cadre d'une recherche quadriennale de
l'Institut national de recherche pédagogique sur « les fonds scolaUes
anciens », le Musée national de l'Éducation entreprenait une enquête
sur la maison d'école au XIXe siècle, réaUté architecturale omniprés
ente sur le territoire national, mais encore peu prise en compte dans
les travaux d'histoire de l'éducation. Quand apparaît-eUe comme bât
iment fonctionnel, exclusif ou non, d'une autre activité ? Quel est alors
son statut juridique (maison en location, ou en propriété) ? Dans le
cas d'école neuve, qui en décide et en finance la construction ? Où
l'implante-t-on sur le territoUe communal ? QueUes en sont les princi
pales caractéristiques architecturales (élévation, décoration, disposi
tion de l'espace scolaUe) ? TeUes sont les interrogations dUectrices
posées aux correspondants-enseignants réunis par le Musée dans
les départements de la Drôme, la Sarthe, l'Oise, le Nord, la Seine-
Maritime et l'Eure. Nous présentons ici un premier bUan, provisoire,
de cette enquête pour les deux départements de la Haute-Normandie,
région formée de « pays » réeUement originaux et contrastés (Caux,
Bray, Vexin, Roumois, VaUée de la Seine), terre à la fois de grandes
et de petites exploitations agricoles, de précoce alphabétisation et de
vieiUe tradition industrieUe. Cette enquête a été menée en Seine-
Maritime par Christine Granier et dans l'Eure par Jean-Claude
Marquis. 32 Christine GRANIER, Jean-Claude MARQUIS
1 . Le cadre institutionnel
La loi Guizot de 1 833 laissait aux communes un délai de six ans
pour la construction d'une école. Or, U fut successivement reporté
jusqu'en 1843, puis jusqu'en 1850. L'État s'intéressa donc lentement
aux constructions scolaUes, se satisfaisant d'abord des situations
locales. Au début du Second EmpUe, le ministère suit encore de très
lom l'évolution des constructions scolaires. Certes, en 1853, une
cUculaire de Fortoul précise qu'il faut adapter les plans d'écoles au
climat local et aux habitudes de vie de la région. Mais un arrêté du
14 juUlet 1858 décide que le concours de l'État serait désormais refusé
aux communes qui n'auraient pas suivi les plans « officiels », début
d'un centralisme administratif décrit par B. TouUer dans le précédent
article. Une circulaire de Rouland aux préfets (30 juUlet 1858)
recommande de lutter contre le laxisme, ou l'indifférence des
autorités locales dans ce domaine. Il faUait apporter un plus grand
soin à la construction de l'école, et tout d'abord, pour son implantat
ion choisir un Ueu central, d'accès facUe, bien aéré. L'édifice lui-
même devait être « simple et modeste » , et surtout éloigné des
voisinages « qui exposeraient les enfants à recevoir des impressions,
soit morales, soit physiques, non moins contraires à leurs murs qu'à
leur santé». La classe devait être bâtie sur cave, planchéiée, bien
éclairée, pourvue de fenêtres et de vasistas pour la nécessaUe aération.
La norme de la saUe était d'un mètre carré de surface par élève et
d'une hauteur de quatre mètres sous plafond, avec l'inévitable cloison
pour séparer garçons et fiUes, si la classe était unique. Les latrines
(ou « privés ») devaient être placées dans le champ du regard du
maître. Enfin le logement de ce dernier devait comporter trois pièces
au moins, et dans la mesure du possible, un jardin. Mais la cour fermée
et le préau restaient facultatifs.
Sur le terrain, les réalisations respectent souvent la plupart de ces
prescriptions même si, en 1864, le ministre de l'Instruction pubUque
se plaint qu'elles ne le sont pas toujours. Certaines communes se
permettent même de modifier des projets revêtus de l'approbation
ministérieUe ! Évidemment, lorsqu'une commune ne soUicite aucune
subvention pour la construction d'une école, les autorités académi
ques ne peuvent guère intervenir. Mais, dans le cas contraire, l'inspec
teur primaire de la circonscription suit les travaux et contrôle
l'exécution des plans approuvés. Un rapport de l'inspecteur d'Acadé
mie accompagne les propositions d'ordonnancement qu'adresse le
préfet au ministre. sur la maison d 'école au XIXe siècle 33 Enquête
La loi du 19 février 1878 donna une dernière impulsion aux cons
tructions scolaires, en obUgeant les communes à posséder et donc,
souvent, à construire leurs écoles. Les lois antérieures se tirnitaient,
en effet, à recommander « un local convenable tant par son habita
tion que par la tenue de l'école » (1). Désormais, plans et devis
devaient être approuvés par le ministère de l'Instruction pubUque.
Des plans types sont proposés aux communes, notamment lors des
expositions parisiennes de 1878, 1881 et 1889. D'autre part, la loi
crée une caisse pour la construction des écoles, dotée de 1 20 mUlions
de francs (60 à titre de subvention, 60 à titre de prêt), augmentés à
nouveau en 1881 et 1883. La subvention variait en fonction des
ressources financières de la commune et de ses efforts antérieurs en
faveur de l'instruction. A partir de 1885, les crédits d'État diminuèr
ent fortement (on accorda cependant encore des « dons occasion
nels »), et les communes durent recouru à l'emprunt. Toutefois,
l'État participait aux remboursements, selon un barème assez comp
lexe. En 1881, furent créées des commissions départementales des
bâtiments scolaUes, dont le rôle était de prendre connaissance des
projets et de veUler aux travaux, placés sous la responsabiUté , après
1883, de l'inspecteur d'Académie, ou de son délégué, l'inspecteur
primaire. D'autres textes apportèrent des précisions complémentaUes
(2). Ainsi, selon l'arrêté du 17 juin 1880, repris par l'instruction du
28 juUlet (l'arrêté ayant paru trop rigoureux), l'épaisseur des murs ne
devait pas dépasser 0,45 m pour les moeUons, ou 035 m pour les
briques ; la toiture devait être de tuUes ou d'ardoises, le rez-de-
chaussée exhaussé de 0,60 m au-dessus du niveau extérieur. Cette
instruction de J. Ferry porte également que toute école devait comp
rendre un vestiaire (ou un vestibule), une ou plusieurs classes, un
préau avec gymnase, une cour de récréation, un jardin, des W.C. et
des urinoirs, un logement et une clôture. Les classes ne devaient pas
compter plus de cinquante élèves. Leurs fenêtres rectangulaires ou
légèrement cintrées, devaient s'ouvrir à deux battants dans le sens de
la hauteur pour faciUter l'aération. Etaient renouvelées les prescrip
tions concernant l'emplacement de l'école (afin, par exemple,
d'éviter la proximité des mares et des cabarets).
Le ministère voulait, en somme, une école simple, bâtie en maté
riaux du pays, dont la façade exprimât le calme et la simpUcité
nécessaUes à l'étude. Toutes les dépenses superflues étaient
déconseiUées : ainsi des lucarnes de style Renaissance, des pilastres,
des chapiteaux, des entablements, des fausses baies... En façade, les
seuls éléments jugés indispensables étaient : une corniche saUlante, 34 Christine GRANIER, Jean-Claude MARQUIS
supportant le chéneau pour éviter les infiltrations, des fenêtres carrées
(ou légèrement cintrées) larges et hautes, des bandeaux à hauteur des
planchers, des combles plats ou aigus selon le cUmat, et des murs en
matériaux apparents.
L'exemple de la Haute-Normandie prouve comment les exigences
contradictoires de l'État et des communes finUent par s'accor

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents