Une factorerie anglaise au Tonkin au XVIIe siècle (1672-1697) - article ; n°1 ; vol.10, pg 159-204
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Une factorerie anglaise au Tonkin au XVIIe siècle (1672-1697) - article ; n°1 ; vol.10, pg 159-204

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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1910 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 159-204
46 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1910
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

C.-B. Maybon
Une factorerie anglaise au Tonkin au XVIIe siècle (1672-1697)
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 10, 1910. pp. 159-204.
Citer ce document / Cite this document :
Maybon C.-B. Une factorerie anglaise au Tonkin au XVIIe siècle (1672-1697). In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient.
Tome 10, 1910. pp. 159-204.
doi : 10.3406/befeo.1910.2005
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1910_num_10_1_2005■.
NOTES ET MÉLANGES
UNE FACTORERIE ANGLAISE AU TONKIN AU XVII* SIÈCLE (1672- 1697)
(I. — INVENTAIRE ET DESCRIPTION DES DOCUMENTS MANUSCRITS DE L' India Office)
Vers 1660, les principaux établissements de la Compagnie anglaise des Indes
étaient, dans les Indes orientales :
La Présidence de Bantam (ť) avec ses dépendances de Jambee, de Macassar et
autres lieux dans l'archipel ; la Présidence de Fort Saint George (Madras) — simple
agence dépendant de Bantam avant i653, érigée alors en Présidence— avec les
factoreries subordonnées de la côte de Coromandel et de la Baie du Bengale.
La grande période des acquisitions territoriales n'avait pas commencé (2) ; les
efforts des agents de la célèbre compagnie avaient jusqu'à présent tendu principa
lement à fonder des factoreries et des comptoirs. A vrai dire, ces efforts n'avaient pas
été limités aux « Mers du Sud ». Des tentatives avaient été déjà faites d'établir des
relations avec l'Indochine, la Chine et le Japon (;T), mais elles n'avaient pas été cou
ronnées d'un succès durable.
Il faut voir l'une des causes principales de ce résultat dans l'hostilité inlassable des
Hollandais. Le « Treaty of Defence » de 1619, qui devait mettre fin aux contestations
incessantes entre Anglais et Hollandais ne produisit qu'une détente momentanée :
dès 162.0, les Anglais furent chassés de Pularoon et de Lantore ; en 162 1, de Ban
tam ; au commencement de 162З, d'Amboine où, par surcroît, plusieurs furent mis
(1) C'est lors du premier des « Separate Voyages •» (1601-160З), sous le commandement de
Sir James Lancaster, que les Anglais entrèrent en relation avec liantam presque à la même
époque que les Français (Cf. Cocks, Diary, publ. par Hakluyt Soc. (188З), 1, p. 268); le roi du
pays leur permit de fonder « a house of trade >■>. Bantam fut, pendant plusieurs années, le
principal établissement de la Compagnie dans l'Est. En 1626, une nouvelle factorerie fut fondée
à Japara (côte IN. de Java), mais, en 1628, le siège en fut transporté à Bantam ; en i65o, l'ét
ablissement de Bantam ne fui plus qu'une Agence, mais redevint Présidence en 16З4. (Hakluyt
Society a publié (1877) The Voyages of Sir James Lancaster to the East Indies).
(2) Elle ne commencera vraiment qu'au xvnr siècle, après la fusion des deux Compagnies
des Indes. La London East India Company appelée communément « Old Company » avait
reçu sa charte à la fin de l'année 1600 sous le titre « The (îovernour and Company of Merchants
of London Trading into the East Indies » ; la General Society ou English trading
to the East Indies, communément appelée « New Company » fut fondée en 1698 ; les deux
Compagnies fusionnèrent en 1708-1709 sous le nom « The United Company of Merchants of
England trading to the East Indies » ; cette compagnie fut officiellement nommée The Honour
able East India Company.
Les seules acquisitions territoriales au xvir siècle furent : en i65g, Madraspatam (Fort
Saint Georges) ; en 1668, Bombay ; en 1690, Tegnapatam (Fort Saint David) ; en 1694, Anjengo.
(3) En 161 3, le Capitaine John Saris, commandant le huitième des « Separate Voyages »,
aborda à Firando (Hirado) et y établit une factorerie (Marine Records, sect. 1, xiv, journal
du Cap. Saris du 5 avril 161 1 au 17 novembre iGi5 ; Factory Records, China and
Japan, i5, lettres de Firando du 26 avril 16 1 4 au 1" oct. 1 616 ; Marine sect, iu,
Miscellaneous. 6, Accounts of Richard Cocks in the Eight voyage) vers 16 18, une :
— — 160
à la torlure f1). Les Hollandais étant les maîtres du commerce de l'archipel, les
Anglais durent renoncer pour un temps à la lutte ; c'est alors qu'ils rappelèrent leurs
facteurs de Formose et du Japon (162З).
Mais, pleins de ténacité, ils réussirent à rétablir certaines agences, notamment
celle de Bantam qui fut, en 16З4, de nouveau érigée en Présidence. En i65i,
Cromwell publie l'Acte de Navigation et, l'année suivante la guerre éclate entre la
République d'Angleterre et les Provinces-Unies. Le traité de Westminster (i654),
accordant à la Compagnie anglaise certains avantages pécuniaires et moraux (2)
relève sa situation, accroît son prestige et donne un nouvel essor à son commerce (3).
Après s'être de nouveau, et plus solidement que par le passé, assise dans l'archipel,,
elle va tenter de sérieux efforts pour former des établissements durables dans le&
mers de Chine et du Japon.
L'ordre en vint sans doute de Londres (4j ; une consultation fut tenue le ю mai
1672 à Bantam (5) où il fut décidé que des expéditions seraient en même temps di
rigées, avec la mousson favorable, au Tonkin, à Formose et au Japon.
jonque avait été envoyée au Tonkin et trois autres à Formose et aux Pescadores par le chef de
la factorerie du Japon ; vers la même époque, des tentatives furent faites pour lier des relations
avec certains points de la côte de Chine (Amoy, Macao, Canton) ou y fonder un établissement ;
en 1657, une escadrille, commandée par le Capitaine WeddeJl, se présenta devant Canton et
demanda au vice-roi de signer un traité de commerce (China and Japan, vol. 16 et Marine
Records, sect. 1, lxiii), etc. Je ne cite ici que les documents manuscrits qui se rapportent
aux événements dont il est question ; c'est avec intention que je ne fais point de référence aux
ouvrages imprimés.
(!) On peut lire dans Sainsbury, (Calendar of State Papers, Colonial, East Indies
1625-1629), outre de nombreux détails relatifs à ce fait (passim), une relation complète du
massacre par un témoin : « A true relation of the Netherlands Honourable East India Comp
any's Agents proceeding against the English at Amboyma, by an honest, true, and impartial
ear and eye witness, who did serve the foresaid Honourable Netherlands Company within the
Castle at that instant » (n° 871, pp. 686-691). La date du massacre d'Amboine (février 162З)
est importante dans l'histoire du commerce anglais aux Indes, car, comme le dit Sir George
Birdwood (Report on the miscellaneous Old Records at the India Office, 1878, —
réimprimé en 1890, p. 47 ; ,)e cite d'après la réimpression) : « the massacre of Amboyna
roused the patriotic spirit of the whole country in support of the interests of the Company.
The massacre of Amboyna is, indeed, the turning point in the history of the rise and progress
of the British Empire in India ».
(2) Restitution de Pularoon, indemnité de 85. 000 1., indemnités aux héritiers des victimes
du massacre d'Amboine.
(3) D'ailleurs en 1661, la Compagnie hollandaise a subi un cruel échec à Formose ; elle a
été chassée de son établissement, Casteel Zelandia, par Tcheng Tch'eng-kong Щ) $í J0J
(Koxinga ou Cojinja dans les récits européens) qui, après avoir été battu à Nanking et à Amoy
par les généraux au service des Mandchous, crut trouver à Tywan un sur asile.
(4) « En 1672, la Compagnie ordonna d'établir des factoreries au Tonkin, à Formose, au
Siam, en Chine et au Japon » (Birdwood, op. cit., p. 225).
De nombreux navires furent envoyés d'Angleterre en cette année 1672 le London, capitaine
William Basse (Marine Records, sect. 1, lxxi), le Massingberd, le Bombaim, le President,
Y Ann, Y East India Merchant, le Caesar, le Sampson, Y Unity, capitaine Fryer qui était le
chef de la flottille ; tous ces navires avaient commission de navires de guerre, les Anglais étant
à ce moment en état de défiance ouverte contre les Hollandais (Birdwood, op. cit., p. 5o).
(5) Voir ci-dessous : Factory Records, 5°, iv, pièce a (p. 170). - - 161
Nous allons nous occuper de la première ainsi que de l'établissement qui en
résulta. D'assez importants documents manuscrits s'y rapportent, qui proviennent des
archives de l'ancienne Compagnie des Indes et se trouvent actuellement au Record
Department de ï India Office. Je les ai consultés au cours d'un séjour

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