Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1986 - Volume 98 - Numéro 1 - Pages 255-263Pierre Gros, Une hypothèse sur les plateae antoninianae du Palatin, p. 255-263. Les notices de l'Histoire Auguste consacrées à ces espaces dallés de pierres coûteuses posent deux problèmes, celui du sens du mot platea, et celui de leur localisation. Une recension des occurrences du mot dans la littérature latine tardive met d'abord en évidence une évolution différente de celle de l'équivalent grec nfaxieia; dans plusieurs cas, et dans celui-ci en particulier, le terme latin désigne une place, et non pas une voie bordée de portiques. L'examen de l'activité édilitaire d'Élagabal puis de Sévère Alexandre sur le Palatin permet de proposer de situer cette place (ou ces places) dans le contexte monumental du sanctuaire d'Héliogobale, devenu ou redevenu ensuite celui de Jupiter Ultor. La comparaison avec la fondation religieuse d'Élagabal dans le sanctuaire de Faustinopolis au pied du Taurus rend à l'adjectif Antoninianae toute sa charge idéologi- (v. au verso) que : l'empereur-prêtre semble avoir voulu légitimer le sanctuaire scandaleux du Palatin, dont il souhaitait faire le nouveau centre religieux de Rome, en le dotant d'une toponymie «classique», et en l'inscrivant dans la continuité d'une politique prétendument inspirée de celle de Marc Aurèle. L'un des enjeux de la fouille de la «Vigna Barberini» sera de valider, ou d'infirmer, la séquence proposée par cette brève étude topographique, et celles qui la précèdent. 9 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.