Une installation artisanale aux Fontaines Salées (Yonne)? - article ; n°1 ; vol.22, pg 111-135
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Description

Gallia - Année 1964 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 111-135
25 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Abbé B. Lacroix
René Louis
Une installation artisanale aux Fontaines Salées (Yonne)?
In: Gallia. Tome 22 fascicule 1, 1964. pp. 111-135.
Citer ce document / Cite this document :
Lacroix B., Louis René. Une installation artisanale aux Fontaines Salées (Yonne)?. In: Gallia. Tome 22 fascicule 1, 1964. pp.
111-135.
doi : 10.3406/galia.1964.2191
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1964_num_22_1_2191INSTALLATION ARTISANALE AUX FONTAINES-SALÉES ? UNE
(YONNE)
par l'Abbé Bernard LACROIX
[L'édifice, encore mal identifié, qui fait l'objet de l'article ci-dessous, est situé au nord-ouest
des trois grands ensembles juxtaposés qui ont été mis au jour sur le site des Fontaines Salées depuis
trente ans que j'en ai entrepris l'exploration. Le premier de ces ensembles, qui s'étend sur la moitié
nord du champ de fouilles, est l'établissement thermal double, fouillé de 1934 à 1938, et que j'ai
décrit dans la Revue Archéologique (1938, pp. 233-318) : thermes du nord, édifiés au Ier siècle et
remaniés au ne, réservés aux hommes ; thermes du sud, ajoutés au ne siècle, réservés aux femmes.
A partir de 1942, les recherches ont porté principalement sur deux autres ensembles, situés au sud
des thermes et destinés à la fois au captage des eaux minérales, en vue de leur utilisation théra
peutique, et au culte des eaux. Ces deux ensembles avaient un trait commun : celui de s'étendre sur
une surface trop vaste pour pouvoir être couverte d'un toit et de constituer, par conséquent, un lieu
de culte à ciel ouvert. Leur première implantation est antérieure à celle des thermes, de type classique;
ces sanctuaires se rattachent à des traditions religieuses indigènes et préromaines. En premier lieu a
été déblayée, de 1942 à 1952, l'enceinte en plein air BO, dont le niveau était nettement inférieur à
celui du sol environnant et dont le redan occidental BX occupait une excavation de 3 à 4 m de pro
fondeur, entaillée au flanc de la vallée. Les eaux minérales étaient amenées dans ce redan BX et y
alimentaient une piscine, dont le fond était constitué à l'origine par le banc rocheux de l'hettangien
sous-jacent. Mon collègue et ami Robert Dauvergne, qui m'apporte depuis 1936 une précieuse
collaboration, et qui a publié dans Hommages à Albert Grenier (1962, pp. 474-498), un mémoire sur
L'enfouissement des gisements gallo-romains, fruit de l'expérience acquise aux Fontaines Salées, a
découvert en 1960 en collaboration avec l'abbé Lacroix, en arrière du redan BX et à proximité, un
captage très profond, taillé dans le roc naturel, qui débite 8.000 litres à l'heure. Bien plus, en 1962, il
a pu atteindre, à 5 mètres de profondeur un aqueduc, creusé en galerie sous l'espace BT du plan, et qui
débouchait dans la piscine en BX : cette découverte sera décrite prochainement dans la Revue Archéo
logique du Centre. A noter que la piscine primitive devait occuper seulement le redan BX, tandis que
l'enclos rectangulaire BO demeurait au-dessus du niveau de l'eau, puisqu'il comportait un ou plusieurs
captages verticaux qui permettaient de puiser l'eau minérale chlorurée-sodique à l'état pur. L'un
de ces captages a été retrouvé en 1956 : il date du Ier siècle et est constitué par des blocs carrés de
calcaire placés bout à bout au-dessus de l'émergence et évidés dans leur axe en un tube cylindrique de
24 cm de diamètre. Le caractère cultuel de l'enceinte BO résulte des trouvailles d'ex-votos et de
nombreux fragments dispersés d'une statue monumentale à assises multiples, en calcaire blanc
crayeux étranger au pays, et dont deux assises, trouvées en 1939 dans le lit tout proche, de la rivière
de Cure, dénotent un personnage divin. Ce caractère cultuel est confirmé par l'adjonction qui a été
faite, au ne siècle, devant la façade orientale de l'enceinte BO, d'une sorte de vestibule BA, de
52 m. de long, doublé d'un portique BG qui faisait communiquer le vestibule couvert BA avec BERNARD LACROIX 112
l'enceinte hypèthre BO. Des propylées de même type se retrouvent devant la façade d'autre
périboles, comme je l'ai noté dans Gallia, II, 1943, pp. 43-60 et fig. 24.
Le second lieu de culte a été dégagé de 1955 à 1960, sous le béton de l'esplanade BJ, aménagée
au iie siècle devant la façade de l'enceinte BA-BG-BO. Cette deuxième enceinte, BQ, de plan exacte
ment circulaire, mesure près de 30 m de diamètre intérieur, avec un chemin de ronde empierré qui
contourne le mur à l'extérieur. Sa porte s'ouvrait dans l'axe nord-sud. Le mur d'enceinte a été rasé
au ne siècle pour permettre la construction des thermes des femmes et de l'avant-corps BA-BG.
Les constructeurs du ne siècle, manquant de place, n'ont pas hésité à supprimer le sanctuaire BQ,
tandis qu'ils agrandissaient l'enceinte BO en la dotant d'un avant-corps monumental. Ils ont cepen
dant laissé subsister le bassin rectangulaire qui occupait le centre géométrique de l'enceinte circulaire
BQ et qui est seul resté en place dans une aedicula, au milieu de l'esplanade BJ, continuant à recevoir
les hommages des dévots jusqu'à la fin du ive siècle, comme en témoignent les centaines de monnaies
de l'époque constantinienne retrouvées au fond du bassin avec divers autres ex-votos. M. l'abbé
Lacroix, qui fut mon adjoint dans la direction de ces fouilles de 1942 à 1947, puis de 1953 à 1961, a
décrit ce sanctuaire circulaire de tradition gauloise dans la Bévue archéologique de VEsl (XIV, 1963,
pp. 81-114), complétant et précisant ainsi l'étude du bassin sacré qui en occupait le centre (ibid., VII,
1956, pp. 245-267).
Il convient de noter que le sanctuaire circulaire BQ avait été construit, probablement dans la
deuxième moitié du Ier siècle av. J.-C, au-dessus des puits hallstattiens à cuvelage de chêne qui, au
nombre de 19, sont alignés sur plusieurs rangs dans l'axe nord-sud et qui avaient été comblés avant
la construction de l'enceinte circulaire : comblés, mais non détruits, car ils semblent avoir été conser
vés intacts avec un respect vraiment religieux. Ce n'est évidemment pas un hasard si la porte du
sanctuaire BQ s'ouvrait dans le même axe nord-sud qui était celui du « champ de puits » hallstattien,
contemporain sensiblement du champ d'urnes de 800 av. J.-G. dont les vestiges ont été retrouvés
sur une butte de sable, au sud-ouest des deux sanctuaires sub divo. Il y a là une continuité remarquable
entre la proto-histoire et la haute époque gallo-romaine.
Nettement à l'écart des trois grands ensembles que j'ai tenté de définir s'élevait, au flanc de la
vallée et surplombant les thermes au nord-ouest, le petit édifice qui va être décrit ci-dessous. Il
appartient à la même campagne de construction que les thermes des femmes et l'avant-corps BA-BG,
donc au ne siècle et plus précisément à la première moitié qui fut l'époque de la plus grande prospérité
aux Fontaines Salées. A la suite d'un premier incendie, qu'il est vraisemblable d'attribuer aux inva
sions de 273-276 qui ruinèrent les thermes, cet édifice fut si radicalement déblayé que rien n'a pu
être retrouvé de son aménagement ni de son mobilier primitifs. Il s'agissait peut-être d'un petit
sanctuaire dont la salle IB aurait été la cella et dont la façade, tournée vers l'Orient, aurait été
flanquée de deux avant-corps IA et IC, encadrant l'entrée. Les grandes dalles signalées dans cette
légion ont pu appartenir à un emmarchement qui aurait précédé l'entrée. Après le premier incendie,
l'édifice délabré a été occupé par des habitants très modestes, mi-agriculteurs, mi-artisans, comme
ceux qui campaient à la même époque dans les ruines du caldarium des thermes du nord. Ils s'em
ployaient à moudre leur blé pour la consommation domestique, élevaient du bétail, chassaient,
travaillaient le bois, les peaux, le cuir. Autour du bâtiment principal, ils ont élevé des constructions
rustiques sur poteaux : hangars et dépendances. Abris bien précaires, que devait détruire définit
ivement un

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