Une station du néolithique primaire Armoricain : Le Curnic en Guissény (Finistère) - article ; n°1 ; vol.57, pg 38-50
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Une station du néolithique primaire Armoricain : Le Curnic en Guissény (Finistère) - article ; n°1 ; vol.57, pg 38-50

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1960 - Volume 57 - Numéro 1 - Pages 38-50
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques Briard
H. T. Waterbolk
Wilhem Van Zeist
M. Müller-Wille
P.-R. Giot
J. L'Helgouach
Une station du néolithique primaire Armoricain : Le Curnic en
Guissény (Finistère)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1960, tome 57, N. 1-2. pp. 38-50.
Citer ce document / Cite this document :
Briard Jacques, T. Waterbolk H., Van Zeist Wilhem, Müller-Wille M., Giot P.-R., L'Helgouach J. Une station du néolithique
primaire Armoricain : Le Curnic en Guissény (Finistère). In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1960, tome 57, N. 1-2.
pp. 38-50.
doi : 10.3406/bspf.1960.3428
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1960_num_57_1_3428Une station
du néolithique primaire Armoricain :
Le Curnic en Guissény (Finistère)
PAR
P.-R. GIOT
(avec la collaboration de J. L'HELGOUACH, J. BRIARD/
H. T. WATERBOLK, W. VAN ZEIST et M. MuLLER-WILLE)
Le littoral d'une bonne partie de la Bretagne septentrionale, et en parti
culier dans le Nord du Bas-Léon, se compose d'une frange de zones
côtières basses intercalées entre le plateau intérieur et la mer (1). Le
plateau léonard culmine 40 et 80 m, son bord forme une falaise
fossilisée sous un manteau de résidus de coulées de solifluxion et de
limons, ce n'est guère que dans les estuaires et en quelques points où la
falaise, dégagée de ce manteau, arrive à la côte actuelle et domine les
flots. La frange côtière basse n'est que la partie émergée d'une plat
eforme de quelques kilomètres de large, précédé d'un talus sous-marin
d'une morphologie comparable à celle de la falaise fossile émergée.
Cette zone côtière est en général bordée, entre les pointes formées par
des buttes rocheuses bourrées de matériel quaternaire, par un cordon
dunaire mort, taillé en microfalaise s'éboulant sans cesse par les hautes
mers actuelles, de sorte qu'on assiste à un recul très sensible du littoral,
lequel a été très variable au cours des temps, comme le montre l'examen
des anciennes cartes. La dune redevient localement vivante au hasard des
vents et se nourrit parfois avec le sable de l'estran, qui provient de sa
propre destruction antérieure. Derrière le cordon dunaire, qui peut être
plus stable s'il est superposé à un ancien de galets, comme il
arrive, s'étend souvent un arrière-pays au-dessous du niveau des plus
hautes mers, plus ou moins marécageux, avec des étangs, la « palue ».
Cette zone peut être un véritable petit polder, gagné récemment et dont
l'assèchement relatif est rendu possible par des écluses placées sur l'exu-
toire des étangs.
La description générale qui vient d'être faite est valable pour la région
du Curnic, en Guissény, à l'extrémité occidentale du Pays Pagan. La
grande falaise fossile, dominée par un plateau à plus de 60 m, est rede
venue fonctionnelle un peu plus à l'Ouest, en la commune de Plouguer-
neau, du Vougot au Zorn. Elle devait presque être atteinte par les flots
avant l'assèchement, aux xvme et xixe siècles, des prés salés du Curnic.
Au Nord de ce village actuel, elle devait être précédée d'îlots rocheux
aujourd'hui rattachés, dont le principal atteint la cote 19, et dont la
situation devait être similaire aux îlots actuels situés par devant, Karreg-
Hir, Enez-Du, Enez-Kroasent, reliés à basse mer. L'aspect topographique
actuel de cette zone ne correspond donc pas tout à fait à celui des temps
historiques, avant l'assèchement artificiel de la zone du Curnic. Par contre
lorsque le niveau marin devait être plus bas de quelques mètres, toute
cette frange devait être exondée et englober tous les îlots.
(*) Séance du 28 mai 1959. Jlésumé t. LVI, 1959, pp. 292-293.
(1) R. Battistini. — Bulletin de l Association de Géographes Français,
1953, pp. 58-71; Bulletin d'Information du Comité Central d'Océanographie
et d'Etude des Côtes, VI, 1954, pp. 119-132 et 155-161. SOCIETE PREHISTORIQUE FRANÇAISE 39
La petite baie du Curnic, que nous avons à considérer *ici plus parti
culièrement, à 2 ou 300 m au Nord du village, est encadrée à l'Ouest par
une pointe de rochers se poursuivant par un cordon de galets («tom
bolo») la reliant à Enez-Kroasent; des reliques de coulées de solifluxion
(«head») et de limon se voient entre les rochers, dans les fissures, et à
leurs abords, le « tombolo » est posé dessus ces formations. A l'Est, la
baie du Curnic est fermée par une pointe rocheuse plus importante, cu
lminant à 19 m, et où entre les blocs et boules de granite, les produits
grossiers de solifluxion et les débris de limons forment une petite falaise
attaquée verticalement. Entre les deux pointes s'étale la dune, actuell
ement à peu près morte et peu attaquée en microfalaise, car elle est pro
tégée des vents dominants; R. Battistini (1) évalue son épaisseur à 5
ou 6 m, en tout cas elle dépasse le niveau des plus hautes mers de quelques
Fig. 1. — Carte de la région du Curnic en Guissény (Finistère). — Les
hachures représentent schématiquement le bord de la falaise fossile du
Pays Pagan. En pointillé les rochers et la laisse de mer. La tache noire
sur l'estran au Nord du village du Curnic indique l'emplacement de
l'habitat néolithique.
mètres. Le haut de l'estran est formé du sable provenant de la dégradat
ion de cette dune, s'augmentant, au fur et à mesure que l'on descend, de
matériel plus grossier, aboutissant à un lit de gros galets, dont il est
difficile pour l'instant, à défaut de sondages, de préciser s'il se continue
sous la dune, ou s'il constitue simplement le matériel de la plage actuelle.
Celle-ci présente des aspects très variés selon les moments, tantôt com
plètement ennoyée de sable, tantôt amaigrie au point de laisser plus ou
moins apparaître le substratum. Ce qu'on peut voir ou ne pas voir de ce
dernier est donc très changeant, au hasard des périodes de tempête et
de leurs effets sur l'ensablement.
Il y a une dizaine d'années, avec J. Cogné et A. Guilcher, nous admi
râmes au milieu de la plage l'affleurement d'une belle tourbière sub
mergée, comme il en apparaît, au hasard des conditions favorables, dans SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 40
les baies de tant de localités du pourtour du Massif Armoricain. On y
voyait en surface de nombreux débris de tiges et feuilles de roseaux, et
des branches d'arbres, ainsi que des racines en place, et des souches
relativement importantes dépassant le niveau supérieur de la tourbe.
De telles découvertes ont été fréquentes dans des tourbières peu érodées
en surface et nouvellement exposées. A l'Ouest de la plage affleurait le
limon sous-jacent, où nous remarquâmes avec nos Collègues des poly
gones dont les cloisons étaient curieusement mises en relief par des
racines de roseaux, descendant de la tourbière qui avait autrefois recou
vert ce substratum.
Quelques années après, cette localité fut étudiée par R. Battistini, qui
en décrivit sommairement la couche de tourbe, sans doute déjà moins
épaisse lors de son passage, et dont il fit une analyse pollinique simplifiée;
il analysa plus longuement les divers aspects des polygones visibles dans
le limon.
Mais pendant ce temps nous allions nous-même régulièrement visiter
ce site, car l'expérience (2) avait montré que les tourbières littorales
submergées pouvaient livrer des documents archéologiques, ou en recou
vrir d'autres. C'est ainsi qu'au cours de tournées avec nos collaborateurs
J. L'Helgouach et J. Briard nous eûmes l'occasion de recueillir quelques
éclats de silex et des tessons de poterie à la surface du limon sous-jacent
à la tourbe. Cette zone superficielle du limon lœssoïde, sorte de lehm gri
sâtre, est un ancien sol humifié, qui se montrait là avoir été un ancien
sol d'habitation ou de cultivation, ce qui n'était pas étonnant, car sur tout
ce littoral léonard, là où en surface du limon lœssoïde le vieux sol est
protégé (par exemple par une dune ancienne), on peut y trouver dans les
coupes, éclats ou outils en silex et tessons de poterie malh

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