Une tablette araméenne de l an 34 de Nabuchodonosor.(AO 21. 063) - article ; n°1 ; vol.37, pg 99-115
18 pages
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Une tablette araméenne de l'an 34 de Nabuchodonosor.(AO 21. 063) - article ; n°1 ; vol.37, pg 99-115

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Description

Syria - Année 1960 - Volume 37 - Numéro 1 - Pages 99-115
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 54
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J. Starcky
Une tablette araméenne de l'an 34 de Nabuchodonosor.(AO 21.
063)
In: Syria. Tome 37 fascicule 1-2, 1960. pp. 99-115.
Citer ce document / Cite this document :
Starcky J. Une tablette araméenne de l'an 34 de Nabuchodonosor.(AO 21. 063). In: Syria. Tome 37 fascicule 1-2, 1960. pp. 99-
115.
doi : 10.3406/syria.1960.5506
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1960_num_37_1_5506UNE TABLETTE ARAMÉENNE DE L'AN 34
DE NABUCHODONOSOR
(AO, 21.063)
PAR
J. STARCKY
A l'époque néobabylonienne, l'araméen va devenir la langue commune
du Proche-Orient, et pourtant les documents qui attestent cette évolution
sont rares : quelques épigraphes sur des tablettes cunéiformes, quelques
très courtes inscriptions sur des briques, et, seul texte notoire, une lettre
sur papyrus adressée au Pharaon par un roitelet de Palestine, vers l'an 604 (1).
C'est dire l'intérêt de la tablette que vient d'acquérir le musée du Louvre
et que nous publions ci-dessous avec l'autorisation de M. André Parrot,
conservateur en chef du Département des Antiquités orientales. La date
correspond à 571 ou 570, et comme les douze lignes conservées nous offrent
une attestation au moins de chacune des 22 lettres de l'alphabet, écrites
avec soin, les épigraphistes disposeront, pour la première moitié du vie siècle,
d'un point de comparaison sûr. Ajoutons que c'est de Sfiré, bourgade à
25 km au sud-est d'Alep, célèbre par ses stèles araméennes du vme siècle,
que proviendrait (?) notre tablette.
Elle est faite d'une terre cuite dure et compacte, de couleur chamois,
(*) A. Dupont-Sommer, Un papyrus ara- Delaporte, n° 44; P. Dhorme, Le» tablettes
méen d'époque saïte découvert à Saqqarah, babyloniennes de Neirab, Rev. d'Ass. XXV,
Semitica I, 1948, pp. 43-68. Pour la date, 1928, pp. 53 ss., n08 3, 7, 12, 15, 18; O. Krûck-
voir aussi E. Vogt, Vêtus Testamentum, mann, Neubab. Redits und Verwaltungstexte,
Suppl. IV, 1957, pp. 88 s. (an 604). Inscriptions 1933 : n° 19, an 24 de Nabuchodonosor (ZY
RSY, au sujet de Risai), cf. n° 90, de l'an 2 sur briques, CIS II, 54-58; sur tablettes
cunéiformes, 61-63 = L. Delaporte, Épi de Cyrus (ZY SW§BLT BR[SwS']HTN, au
graphes aramèens : n° 41, 43, 90; voir aussi sujet de Sawas-uballit fils de Sawas-ah-iddin) . 100 SYRIA
et elle est complète en bas et à gauche. A droite, le bord n'est conservé que
pour deux lignes de la face A. En haut, elle est brisée, mais l'examen du
texte suggère qu'il n'y manque pas grand chose (1). Les lettres ont été
tracées au stylet avant cuisson, et ce seul fait différencie l'écriture de
celle du papyrus de Saqqara mentionné plus haut, où le calame et l'encre
déterminent un ductus plus large et plus cursif. Sur notre tablette, un espace
sépare certains mots, mais parfois aussi des lettres à l'intérieur du mot (2).
Disons de suite que notre texte est un court contrat, portant, semble-t-il,
sur un prêt, et analogue aux rares documents araméens de la période sar-
gonide (722-612). Ceux-ci sont des bulles ou des tablettes (3), sans compter
les épigraphes qui résument les contrats rédigés en accadien (4). Au lieu de
faire un commentaire ligne par ligne, nous grouperons les remarques de
caractère juridique. Nous traiterons ensuite des noms propres, pour finir
par une analyse de l'écriture (fig. 1 et 2).
A B
•TID [•
.[..] 1
•rrw ■pan yr'>bNn<a[b] 2
27 ]bptf 3 •a la
34 T)2W2 4
N1SD Nbl[..] 6 rfro irnn:i[:] 5
«bya -rrw b[a.a] 6 [ ]7
Bait'el-yada* en échange de3 27 sides d'argent A1... Bait'el-'asani2 [à]
4 en l'an 34 de 5 Nabuchodonosor roi de * Babylone. Témoin Ga'la B1 [fils
(*) Dimensions actuelles : 7 X 5; épaisseur d'Âssur, M. Lidzbarski, Altaramâische Urkun-
den au8 Assur, 1921 : ces bulles et les précémaxima : 2,2.
dentes consignent généralement des prêts (2) Sur le pap. de Saqqarah, les mots sont
séparés, de même sur les tablettes de Neirab. d'orge. Dans le même fascicule, Lidzbarski
Pour les textes de l'époque assyrienne, on a publie un ostracon de 21 lignes (une lettre
écrite vers 650), repris par A. Dupont-Som- des points, des espaces ou écriture continue,
cf. J. Friedrich, dans Die Inschriften von mer, L'ostracon araméen d'Assour, Syria
XXIV, 1944-1945, pp. 24-61. Une tablette : tell Halaf, p. 70 s.
CIS II, 35 (= DELAPORTE 3l). (8) Bulles de Ninive, CIS II, 38-43 (Dela-
(4) Rassemblés par Delaporte (cf. n. 1). porte 21-26) ; de tell Halaf, J. Friedriech,
Ajouter les inscriptions des poids, CIS II, dans Die Inschriften von tell Halaf [Archiv
fur Orientforschung, Beiheft 6, 1940), pp. 70-78; 1-14. TABLETTE ARAMÉENNE 101 UNE
de] SWH; témoin 2 Bait'el-dalani fils de3. YZKH; témoin 4 Bait'el-dalani
fils de 5. DYHWT; témoin 6 ..YL' ; scribe 7
Le contrat.
La ligne B1 fait suit à la ligne A6 : on tournait donc la tablette de bas
en haut, comme pour les documents cunéiformes. Les bulles araméennes
étaient tournées de droite à gauche, parfois avec, en plus, un mouvement de
90 degrés (1). Sur notre face B il ne manque que le nom du scribe et une
ligne y suffisait. Si celle-ci n'était pas suivie d'un blanc, la pointe qui te
rmine actuellement la tranche de gauche marque presque le bout de la
tablette, et notre ligne A1 pourrait être la première du texte. Cependant si
ce dernier commençait un peu sur la tranche ou si celle-ci est à restituer
plus haut que la pointe, la première ligne aura disparu. A la rigueur, on
peut donner un sens au texte en considérant la 1. A1 comme le début. Si la
Fig. 2. — Face B de la tablette. Fig. i. — Face A de la tablette.
hampe avant le nom propres est celle d'un mem, on restituera QDM, à la
disposition de (2), au sens juridique de *L, à la charge de: « à la disposition
de Bait'el-'aéani, appartenant à Bait'el-yada', en argent 27 sicles ». Compa-
(*) Par ex. CIS II, 39 ou et Lidzbarski 4. décalque de l'accadien ina pâni. L'habituelle
(*) En ce sens QDM est attesté par Dela- préposition 'L, à la charge de répond à l'acca
porte 101, 104 et 79 bis et semble être un dien ina muhhi. 102 SYRIA
rer tell Halaf 1 et 2 : « tant d'orge appartenant à (préposition L) un tel, à
la charge de (*L) un tel » ou Assur 1-4 et Ninive, Delaporte 21-24 : « orge
de (ZY) un tel, à la charge de (CL) un tel ». La bulle Assur 5 vise une somme
d'argent : « 8 sicles d'argent de Balasi à la charge de Bêl-zêr... ». Donc des
reconnaissances de dette.
On aurait un reçu avec la restitution YHB, il a donné, comme sur la
bulle d'Assur n° 4 (1) et dans deux épigraphes de l'époque perse (2). Cepen
dant, les bet de notre tablette ont une hampe plus recourbée (même en B4).
Mais surtout les restitutions proposées jusqu'ici supposent que le BKSP
§QLN de la 1. A2 puisse signifier « en argent, tant de sicles ». En fait à
Elephantine comme dans la Bible, on a la formule KSP èQLN N, sans B (3).
L'expression BKSP se rencontre bien une fois sur une bulle de Ninive
(Delaporte 26), mais c'est au sens de « en échange de » : deux personnages
ont donné en gage (RHNW) un esclave à un certain Sin-dala pour 7 sicles,
BKSP èQLN 7. L'abbé Pierre Grelot a attiré notre attention sur ce prêt
et nous a suggéré la restitution RHN au début de A1. Ce que nous avons
constaté à propos de l'emploi de la préposition B nous incline à préférer
cette hypothèse aux autres. On suppléerait alors dans une première ligne
perdue le nom de l'emprunteur des 27 sicles, et le nom de Bait'el-'asani
serait celui de l'esclave donné en gage à Bait'el-yada'. La préposition L au
début de A2 est, il est vrai, elle-même restituée, mais la seule alternative
est waw (4), et il nous manquerait alors le nom du prêteur et de l'emprunt
eur, les deux noms conservés étant ceux des esclaves donnés en gage. Les
prêts garantis par des esclaves sont bien connus : ainsi une tablette cunéi
forme (à épigraphe araméenne, Delaporte 91, cf. note 10) spécifie que
« 47 sicles d'argent de M. sont dus par L, qui les restituera en nisan. Son
esclave Qunnai est donnée à M. en gage, sans que celui-ci ait à payer de
(*) Reçu, à la fin d'une reconnaissance. La peut aussi suivre §QL : Genèse, XXIII, 15,

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