Variations des limites de l Aquitaine depuis l an 58 avant J-C. jusqu au Ve siècle. - article ; n°1 ; vol.22, pg 256-271
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Variations des limites de l'Aquitaine depuis l'an 58 avant J-C. jusqu'au Ve siècle. - article ; n°1 ; vol.22, pg 256-271

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1861 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 256-271
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1861
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Félix Rocquain de Courtemblay
Variations des limites de l'Aquitaine depuis l'an 58 avant J-C.
jusqu'au Ve siècle.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1861, tome 22. pp. 256-271.
Citer ce document / Cite this document :
Rocquain de Courtemblay Félix. Variations des limites de l'Aquitaine depuis l'an 58 avant J-C. jusqu'au Ve siècle. In:
Bibliothèque de l'école des chartes. 1861, tome 22. pp. 256-271.
doi : 10.3406/bec.1861.445761
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1861_num_22_1_445761VARIATIONS
DES
LIMITES DE L'AQUITAINE
DEPUIS L'AN 58 AVANT J.-C. JUSQU'AU Ve SIÈCLE ' .
I.
AQUITAINE SOUS CESAR.
On sait qu'à l'arrivée de César la Gaule présentait quatre
grandes divisions, la Provincia Romana, la Belgique, la Cel
tique et l'Aquitaine.
La Provincia Romana, située au sud-est, avait pour limites :
le Var et le pied des Alpes à l'est ; au nord cette portion du Jura
qui de l'extrémité ouest du lac de Genève s'étend jusqu'au Rhône,
ensuite le Rhône et les Cévennes; à l'ouest la Gimone, et la Ga
ronne vers sa source ; au sud les Pyrénées et la côte depuis le
cap Creuz jusqu'au Var.
La Belgique était au nord-est, séparée de la Germanie par le
Rhin, et de la Celtique par la Seine, la Marne, et vraisemblable
ment, à partir des sources de la Marne, par la j)etite branche de
la chaîne des Vosges gui va de Mulhausen au Rhin.
La Celtique commençait à l'est, vers le cours inférieur du
Rhin, resserrée entre la Belgique et la Provincia Romana, et
continuait vers l'ouest bornée par le Rhône, les Cévennes, la Ga
ronne, l'Océan, la Seine et la Marne, embrassant le nord-ouest,
l'ouest et le centre de la Gaule.
1 . Extrait d'un mémoire mentionné à l'Académie des inscriptions et belles-lettres
et à l'Académie de Bordeaux. 257
nord pour par Enfin César et cette à l'Aquitaine l'est, * quatrième , mais les Pyrénées inexactes s'étendait portion au en de sud au quelques la sud-ouest et Gaule, l'Océan points, les à entre frontières l'ouest. la Garonne Telles assignées sont, ne au
formant pas au nord et à l'est la limite précise de l'Aquitaine.
elle que Du côté descend, dans de une l'orient, jusqu'à faible partie la l'angle Garonne de qu'elle son ne cours, présente termine depuis près en les effet des Pyrénées, sources l'Aquitaine de d'où la
Romana Gimone César Garites vers le paraît nord-est, et ; les de des Tolosales, ce l'indiquer Ausci, point c'est nations jusqu'à celle-ci que lui-même cette aquitaniques l'endroit qui rivière en devient plaçant où sépare la 2. elle frontière Au dans reçoit précisément nord la la l'inexactiProvincia orientale. Gimone des
la tude Garonne des limites de l'ouest de César à l'est devient couper plus le territoire manifeste, de lorsqu'on diverses peuvoit
plades, qui, établies au nord et au sud de ce fleuve, dépend
raient à la fois de la Celtique et de l'Aquitaine, s'il fallait en
tendre des Bituriges rigoureusement Vivisci (cap. les Bordeaux), paroles de situés César. au Nous nord-ouest, voulons à parler l'em
bouchure s'étendant de jusqu'au la Garonne; Tarn; des et Nitiobriges des Vasales (cap. (cap. Agen) Basas), au nord-est, placés
entre les précédents. Les Bituriges Vivisci et les Nitiobriges ap
partinrent à la Celtique jusqu'aux changements apportés par Au
guste dans les divisions de la Gaule. Le témoignage de Strabon
est décisif à cet égard. « Les Bituriges Josci % dit-il, sont Gaul
ois d'origine, et habitent parmi les Aquitains sans en faire part
ie \ » Quant aux Nitiobriges, il les nomme parmi les peuples
qu'Auguste détacha de la Celtique pour les réunir à l'Aqui
nombre taine 5. César des nations ne mentionne aquitaniques d'ailleurs qui se ni soumirent les uns ni à les son autres lieute au
nant Crassus G ; et il serait difficile, sinon impossible, de ranger
1. Cses., de Bell. Gall., 1. 1, с. i.
2. Cœs., de Bell. 1. m, с 20. - Walckenaer, Géogr. des Gaules, t. i,
3. Altération de Vivisci. Voy. Valesii NoLUia Galliarum, p. 87
4. Strabo, 1. IV.
5.ibid.
quo G. in Caes., numero de Bell. fuerunt GalL, Sotiates, 1. lil, Tarbelli, с 27 : « Maxima Bigerriones, pars Preciani Aquitaniœ , Vocatcs sese Crasso dedil Tarasates'
Garites, Ausci, Garumni, Sibutzatcs ct Cocosates. Рашж ittoniW^jationes' Elusates, ' ' anni tcmpore confisse quod hiems suberat, hoc facere neglexcru/rfivO £ %
** -J7\4>v II. (Cinquième série.) T 258
ces Bituriges, occupant une étendue de pays considérable au sud
de la Garonne, parmi celles dont il dit « paucse ultimœ nationes
hoc facere negleocerunt * » , lorsqu'il cite des peuplades voisines
et beaucoup moins importantes. Et puis aurait-il compris dans
l'Aquitaine les Nitiobriges, qui possèdent la plus grande partie
de leur territoire au nord du fleuve ? Il les nomme du reste lui-
même au milieu de nations essentiellement celtiques 2. Le pays
des Vasates, au contraire, qui répond au diocèse de Basas, ap
partenait, non à la Celtique, mais à l'Aquitaine. César, Pline et
Ptolémée les lui attribuent formellement, tout en les désignant
sous les noms divers de Vocales, Basabocates et de Vasates 3 .
L'Aquitaine, ainsi déterminée, se trouve être de beaucoup
plus petite que chacune des trois autres divisions, la Belgique,
la Celtique et la Provincia Romana; et quand César l'égale au
tiers de la Gaule, il commet une erreur, qui vient soit de lui-
même, soit de son lieutenant Crassus dont les rapports auront
pu l'abuser 4. Il est vrai que, sous la dénomination de Gaule,
César entendait uniquement la Belgique, la Celtique et l'Aqui
taine ; du moins, dans ses descriptions géographiques, il néglige
ordinairement la Provincia Romana.
IL
AQUITAINE SOUS AUGUSTE.
Les Aquitains, vaincus par César, essayèrent, après sa mort,
de recouvrer leur liberté. Auguste, par deux victoires succes
sives, les soumit pour toujours à l'empire, et s'attacha ensuite
à dompter les peuples des Pyrénées. Dès lors les limites de la
Gaule au sud-ouest s'étendirent jusqu'à Saint-Sébastien, franchis
sant ainsi sur la côte l'alignement de la grande chaîne des Pyré
nées, qui, au lieu de continuer jusqu'au golfe de Fontarabie,
s'abaissent et disparaissent en cet endroit, pour se diriger pa
rallèlement au rivage d'Espagne, en traversant la Biscaye et les
1. Voy. la note ci-dessus.
2. Cses., de Bell. Gall.,\. VII. — Vales., Notit. Gall., p. 376.
3. Cees., de Gall., 1. Ill, с. 27. — Plia, Hist, nat., 1. IV, с. 19. — Ptolem.,
1. II, с. 1.
4. Cses., de Bell. Gall., 1. Ill, —Vales., Noiit. Gall.,]). 32. — Alteserra, Rerum
Aquitanicarwm, 1. 1, p. 7. 259
Asturies 1 . Cette extension s'accorde avec les mesures de Ptolé
mée, qui commence la Gaule à ÏOEaso promontorium ou cap
Machicaco 2. Dans l'intérieur, les bornes de l'Aquitaine éprou
vèrent des changements plus considérables. Auguste les recula
jusqu'à la Loire, de sorte que cette province renferma désormais
tout le pays compris entre la mer, les Pyrénées , les Cévennes
et la Loire depuis sa source jusqu'à son embouchure, sauf les
irrégularités produites par les limites des peuples, qui furent
conservées par Auguste dans leur intégrité, et qui firent que les
frontières de la Celtique s'étendirent souvent au-delà de la Loire,
tandis que celles de l'Aquitaine atteignirent quelquefois les
rives de ce fleuve, mais ne les franchirent jamais 3.
Pour agrandir ainsi cette portion de la Gaule, Auguste dé
tacha douze nations de la Celtique et, comme nous le verrons
bientôt, deux de la Narbonnaise \ en tout quatorze, que Strabon
place d'une manière générale entre la Loire et la Garonne. « Les
peuples situés entre la Garonne et la Loire, dit-il, qu'on a réunis
à l'Aquitaine, sont : les Helvii, qui commencent au Rhône ; les
Vellai ou Veïïavi, qui autrefois faisaient partie des Arverni,
mais qui, aujourd'hui, forment un peuple séparé; les
les Lemovices et les Petrocorii, les Nitiobriges, les Cadurci et
les Bituriges Cubi; puis, le long de l'Océan, les Santones et les
Pictones, ceux-ci près de la Loire et ceux-là près de la Garonne ;
et enfin, dans le voisinage de la Narbonnaise, les Ruteni et les
Gabal

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