Vers l union monétaire européenne : pourquoi et comment ? - article ; n°1 ; vol.33, pg 131-153
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Revue de l'OFCE - Année 1990 - Volume 33 - Numéro 1 - Pages 131-153
In this paper, we suggest that an irrevocable determination of exchange rates has both costs and benefits. The firsts are mainly the consequences of renouncing to use interest rates as a policy instrument. The benefits are a stronger credibility for monetary policy and the disappearance of the effects on exchange rates of purely financial shocks. It seems obvious to us that along with the growing integration of the EEC economies costs should decrease and benefits should increase. A common currency would provide additional benefits without producing any supplementary costs. After the first step, institutional decisions shall be necessary to reach monetary union. Although attractive from a theoritical point of view, competition among currencies should not lead to substantial progress during this first phase, which should exhibit an increasing convergence toward lower levels of inflation rates. There is no reason for supporting currencies competition as an instrument for anti-inflation- nary disciplin if the monetary union is based on the clearly defined obligation to aim at price stability and if the institution in charge of this policy has a guaranteed indépendance. To go besides this first step could be necessary because the dominating role of the Bundesbank will be weakened by the strengthening of other currencies. What institutional decisions should be made after the first step ? Following the Delors plan, we do suggest the creation of a European System of Central Banks (ESCB) which implies a revision of the Treaty. The ESCB would play increasingly the role of a Central Bank. It could use the Compulsory Reserves in different ways, reproducing on a European scale the function of a national Central Bank. This instrument could be decisive for the control by the ESCB of the global conditions of liquidities and could thus allow for a soft move toward the ultimate phase of the EMU : a common currency and a European Central Bank.
Le titre de cet article fait référence aux deux questions fondamentales concernant l'union monétaire de la Communauté européenne : pourquoi et comment ? Notre analyse suggère que la fixation irrévocable des taux de change comporte des coûts et des bénéfices. Le principal coût est le renoncement au maniement des taux de change comme instrument d'ajustement, tandis que les bénéfices essentiels sont une crédibilité renforcée de la politique monétaire et l'élimination de l'impact des chocs purement financiers sur les taux de change. Il est difficile d'établir un bilan précis des bénéfices et des coûts, mais il est manifeste que les coûts devraient se réduire et les bénéfices augmenter à mesure que progresse l'intégration des économies de la Communauté. L'introduction d'une monnaie commune procurerait des bénéfices additionnels, sans occasionner le moindre coût supplémentaire ; elle augmenterait le bénéfice net que l'on est en droit d'attendre de l'union monétaire. Au-delà de la première étape, des mesures institutionnelles seront nécessaires pour établir une union monétaire. Quoique séduisante d'un point de vue théorique, la concurrence entre monnaies a peu de chances de permettre des progrès substantiels dans un environnement tel que celui de la première phase au cours de laquelle, de toutes façons, les taux d'inflation convergeront probablement vers un niveau plus bas. Il n'y a pas lieu d'encourager la concurrence entre monnaies pour en faire un instrument de discipline anti-inflationniste aussi longtemps que la politique monétaire commune proposée est fondée sur l'obligation clairement définie de viser la stabilité des prix et que l'institution qui gère cette politique bénéficie d'une garantie d'indépendance. Aller au-delà de la première étape risque également de s'avérer nécessaire dans la mesure où le rôle dominant de la Bundesbank se trouvera affaibli par le renforcement des autres monnaies lié au caractère de moins en moins probable des réalignements. Quelles mesures institutionnelles faut-il alors prendre au-delà de la première étape ? A l'instar du rapport Delors, nous recommandons la création d'un Système européen de banques centrales (SEBC), qui nécessitera une révision du Traité. Le SEBC assumerait progressivement les fonctions d'une banque centrale européenne. Il pourrait utiliser, de diverses manières, les réserves obligatoires, reproduisant, au niveau européen, les pratiques des banques centrales nationales. Cet instrument pourrait être décisif dans le contrôle, par le SEBC, des conditions globales de liquidité et permettre ainsi le passage en douceur à la phase ultime de l'union monétaire européenne (UME), caractérisée par une monnaie commune et une banque centrale européenne.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Daniel Gros
Niels Thygesen
Vers l'union monétaire européenne : pourquoi et comment ?
In: Revue de l'OFCE. N°33, 1990. pp. 131-153.
Citer ce document / Cite this document :
Gros Daniel, Thygesen Niels. Vers l'union monétaire européenne : pourquoi et comment ?. In: Revue de l'OFCE. N°33, 1990.
pp. 131-153.
doi : 10.3406/ofce.1990.1677
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1990_num_33_1_1677Abstract
In this paper, we suggest that an irrevocable determination of exchange rates has both costs and
benefits. The firsts are mainly the consequences of renouncing to use interest rates as a policy
instrument. The benefits are a stronger credibility for monetary policy and the disappearance of the
effects on exchange rates of purely financial shocks. It seems obvious to us that along with the growing
integration of the EEC economies costs should decrease and benefits should increase. A common
currency would provide additional benefits without producing any supplementary costs. After the first
step, institutional decisions shall be necessary to reach monetary union. Although attractive from a
theoritical point of view, competition among currencies should not lead to substantial progress during
this first phase, which should exhibit an increasing convergence toward lower levels of inflation rates.
There is no reason for supporting currencies competition as an instrument for anti-inflation- nary
disciplin if the monetary union is based on the clearly defined obligation to aim at price stability and if
the institution in charge of this policy has a guaranteed indépendance. To go besides this first step
could be necessary because the dominating role of the Bundesbank will be weakened by the
strengthening of other currencies. What institutional decisions should be made after the first step ?
Following the Delors plan, we do suggest the creation of a European System of Central Banks (ESCB)
which implies a revision of the Treaty. The ESCB would play increasingly the role of a Central Bank. It
could use the Compulsory Reserves in different ways, reproducing on a European scale the function of
a national Central Bank. This instrument could be decisive for the control by the ESCB of the global
conditions of liquidities and could thus allow for a soft move toward the ultimate phase of the EMU : a
common currency and a European Central Bank.
Résumé
Le titre de cet article fait référence aux deux questions fondamentales concernant l'union monétaire de
la Communauté européenne : pourquoi et comment ? Notre analyse suggère que la fixation irrévocable
des taux de change comporte des coûts et des bénéfices. Le principal coût est le renoncement au
maniement des taux de change comme instrument d'ajustement, tandis que les bénéfices essentiels
sont une crédibilité renforcée de la politique monétaire et l'élimination de l'impact des chocs purement
financiers sur les taux de change. Il est difficile d'établir un bilan précis des bénéfices et des coûts, mais
il est manifeste que les coûts devraient se réduire et les bénéfices augmenter à mesure que progresse
l'intégration des économies de la Communauté. L'introduction d'une monnaie commune procurerait des
bénéfices additionnels, sans occasionner le moindre coût supplémentaire ; elle augmenterait le
bénéfice net que l'on est en droit d'attendre de l'union monétaire. Au-delà de la première étape, des
mesures institutionnelles seront nécessaires pour établir une union monétaire. Quoique séduisante d'un
point de vue théorique, la concurrence entre monnaies a peu de chances de permettre des progrès
substantiels dans un environnement tel que celui de la première phase au cours de laquelle, de toutes
façons, les taux d'inflation convergeront probablement vers un niveau plus bas. Il n'y a pas lieu
d'encourager la concurrence entre monnaies pour en faire un instrument de discipline anti-inflationniste
aussi longtemps que la politique monétaire commune proposée est fondée sur l'obligation clairement
définie de viser la stabilité des prix et que l'institution qui gère cette politique bénéficie d'une garantie
d'indépendance. Aller au-delà de la première étape risque également de s'avérer nécessaire dans la
mesure où le rôle dominant de la Bundesbank se trouvera affaibli par le renforcement des autres
monnaies lié au caractère de moins en moins probable des réalignements. Quelles mesures
institutionnelles faut-il alors prendre au-delà de la première étape ? A l'instar du rapport Delors, nous
recommandons la création d'un Système européen de banques centrales (SEBC), qui nécessitera une
révision du Traité. Le SEBC assumerait progressivement les fonctions d'une banque centrale
européenne. Il pourrait utiliser, de diverses manières, les réserves obligatoires, reproduisant, au niveau
européen, les pratiques des banques centrales nationales. Cet instrument pourrait être décisif dans le
contrôle, par le SEBC, des conditions globales de liquidité et permettre ainsi le passage en douceur à la
phase ultime de l'union monétaire européenne (UME), caractérisée par une monnaie commune et une
banque centrale européenne.Vers l'union
monétaire européenne :
*
pourquoi et comment ?
Daniel Gros,
et Senior Conseiller Research économique Fellow au à CEPS la DGII (Bruxelles) de la Commission des CE (Bruxelles)
Niels Thygesen,
et Senior Professeur Research à l'Université Fellow au de CEPS Copenhague (Bruxelles)
Le titre de cet article fait référence aux deux questions fonda
mentales concernant l'union monétaire de la Communauté euro
péenne : pourquoi et comment ?
Notre analyse suggère que la fixation irrévocable des taux de
change comporte des coûts et des bénéfices. Le principal coût
est le renoncement au maniement des taux de change comme
instrument d'ajustement, tandis que les bénéfices essentiels sont
une crédibilité renforcée de la politique monétaire et l'élimination
de l'impact des chocs purement financiers sur les taux de change.
Il est difficile d'établir un bilan précis des bénéfices et des coûts,
mais il est manifeste que les coûts devraient se réduire et les
bénéfices augmenter à mesure que progresse l'intégration des
économies de la Communauté.
L'introduction d'une monnaie commune procurerait des bénéf
ices additionnels, sans occasionner le moindre coût supplément
aire ; elle augmenterait le bénéfice net que l'on est en droit
d'attendre de l'union monétaire.
Au-delà de la première étape, des mesures institutionnelles
seront nécessaires pour établir une union monétaire. Quoique
séduisante d'un point de vue théorique, la concurrence entre
monnaies a peu de chances de permettre des progrès substant
iels dans un environnement tel que celui de la première phase au
cours de laquelle, de toutes façons, les taux d'inflation converger
ont probablement vers un niveau plus bas. Il n'y a pas lieu
d'encourager la concurrence entre monnaies pour en faire un
instrument de discipline anti-inflationniste aussi longtemps que la
politique monétaire commune proposée est fondée sur l'obligation
Integration: La version From anglaise German de Dominance cet article to a an été EC présentée Central à Bank?, la conférence organisée European par le Centre Monetary for
Contemporary German Studies de l'Université Johns Hopkins, à Washington, D.C., en mai
1990.
Observations et diagnostics économiques n° 33 / octobre 1990 131 Daniel Gros, Niels Thygesen
clairement définie de viser la stabilité des prix et que l'institution
qui gère cette politique bénéficie d'une garantie d'indépendance.
Aller au-delà de la première étape risque également de s'avérer
nécessaire dans la mesure où le rôle dominant de la Bundesbank
se trouvera affaibli par le renforcement des autres monnaies lié au
caractère de moins en moins probable des réalignements.
Quelles mesures institutionnelles faut-il alors prendre au-delà
de la première étape ? A l'instar du rapport Delors, nous recom
mandons la création d'un Système européen de banques centrales
(SEBC), qui nécessitera une révision du Traité. Le SEBC assumer
ait progressivement les fonctions d'une banque centrale euro
péenne. Il pourrait utiliser, de diverses manières, les réserves
obligatoires, reproduisant, au niveau europ

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