Vers un changement des structures des multinationales : le principe d internalisation en question  - article ; n°1 ; vol.47, pg 27-43
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1989 - Volume 47 - Numéro 1 - Pages 27-43
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michel Delapierre
Charles Albert Michalet
Vers un changement des structures des multinationales : le
principe d'internalisation en question
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 47. 1er trimestre 1989. pp. 27-43.
Citer ce document / Cite this document :
Delapierre Michel, Michalet Charles Albert. Vers un changement des structures des multinationales : le principe d'internalisation
en question . In: Revue d'économie industrielle. Vol. 47. 1er trimestre 1989. pp. 27-43.
doi : 10.3406/rei.1989.1282
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1989_num_47_1_1282un changement des structures Vers
des multinationales : le principe
d'internalisation en question
Michel DELAPIERRE et Charles-Albert MICHALET
LAREA-CEREM (CNRS)
Université de Parix X
L'analyse des modèles organisationnels des firmes multinationales (FMN) a per
mis d'identifier trois phases successives allant des relations informelles entre la
société-mère et ses filiales à la structure globale (ou multidivisionnelle) en passant
par la mise en place d'une Division internationale (1). A posteriori, cette succes
sion de stades peut-être interprétée comme un processus évolutif de mise en place
de structures de mieux en mieux adaptées au principe de l'internalisation tel qu'il
a été défini par Coase dès 1937. De ce point de vue le modèle multidivisionnel
apparaît comme constituant la forme la plus achevée de l'organisation des
multinationales.
Pour toute une série d'auteurs (2), la « vraie nature » de la multinationale se
confond avec la recherche de la minimisation des coûts de transaction, particuli
èrement élevés dans le domaine des activités internationales. Il résulte de cette con
ception, largement dominante à l'heure actuelle, que la remise en cause du prin
cipe de l'internalisation comme fondement du phénomène de multinationalisa-
tion correspondrait, du même coup, à une remise en cause de l'existence des mul
tinationales elles-mêmes. C'est précisément cette hypothèse de travail que nous
voudrions explorer ici dans la perspective des pratiques nouvelles des grandes
firmes.
Depuis le début des années 80, un ensemble de transformations convergentes
dans leur fonctionnement conduit à s'interroger sur la pertinence du paradigme
(1) Cf. J.-M. STOPFORD et L.-T. WELLS, Managing the multinational enterprise, New York, Long
man, 1972 ; M. DELAPIERRE et C.-A. MICHALET, Les investissements étrangers en France :
stratégies et structures. Paris, Calmann-Lévy, 1975.
(2) S. HYMER, The international operations of national firms : A study of foreign direct invest
ment, Cambridge Mass. MIT Press ; P. BUCKLEY et M. CASSON, The economic theory of
the multinational enterprise, St Martin, 1985 ; J.-H. DUNNING, International production and
the London, Allen & Unwin, 1981 ; A.-M. RUGMAN, Inside the mult
inationals, Croom Helm, 1981.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 47, 7" trimestre 1989 27 de l'internalisation. Concrètement, les résultats concordants d'un nombre non
négligeable d'études et d'enquêtes menées en Europe et aux États-Unis font appar
aître une intensification très sensible du nombre des alliances et des accords inte
rfirmes (3). Il ne s'agit évidemment pas d'un phénomène totalement nouveau. Ce
que ces études enregistrent c'est une amplification récente et rapide de cette prati
que et l'extension de son champ d'application. En ce qui concerne les firmes euro
péennes, jusqu'au milieu des années 80 à tout le moins, les accords transatlanti
ques ont une pondération plus forte que les accords intra-européens. La logique
communautaire ne l'emporte pas — pas encore ? — sur celle de la mondialisat
ion. Il existe aussi un nombre croissant d'exemples de coopération avec des fi
rmes japonaises. Mais leur part relative est beaucoup plus faible que dans le cas
des firmes nord-américaines. Les domaines d'activités communes sont très divers
ifiés. Ils concernent aussi bien la production que la distribution. Cependant, ces
enquêtes montrent la place privilégiée occupée par les opérations conjointes de
recherche-développement .
Les travaux empiriques précités fournissent une information indispensable à la
connaissance de ce nouveau comportement des firmes. Malheureusement ils souf
frent généralement d'une certaine imprécision analytique dans la définition des
accords ou des alliances inter-firmes dont le champ, plus ou moins extensif, varie
d'une étude à l'autre et traite de façon généralement confuse le statut des liaisons
financières et de l'investissement direct (4). Il en résulte que les conséquences sur
la structure organisationnelle des multinationales ne sont pas prises en compte
alors que dans la très grande majorité des cas ce sont ces dernières qui multiplient
les accords et les alliances.
Pour tenter de fournir un cadre conceptuel plus pertinent, nous proposons
d'effectuer une distinction tranchée entre les stratégies d'accord et les stratégies
d'alliance. Les premières correspondent à un éclatement des entités existantes qui
se transforment en « firmes-réseau multinationales » (FRMN). Les secondes se
concluent entre des firmes qui conservent leur identité après ces opérations. En
revanche, celles-ci entraînent une nouvelle structuration des marchés autour de
coalitions plus structurées.
Cependant, dans les deux cas de figure, la dimension financière est subalterne.
Ce constat ouvre la réflexion dans deux voies complémentaires : d'une part, le
statut de l'investissement direct comme vecteur privilégié de la multinationalisa-
tion et, d'autre part, la validité de la référence paradigmatique au marché et à
la hiérarchie.
(3) LAREA-CEREM, Les stratégies d'accord des groupes de la CEE. Intégration ou éclatement de
l'espace industriel européen. Rapport pour le Commissariat général du Plan, Miméo, Paris, octobre
1986 ; FOR 1986, HACKLISCH 1986, MOWERY 1986, MARIOTTI et RICOTTA 1986, PAYNE
1986, ... un survey de ces travaux se trouve dans F. CHESNAIS, « Les accords de coopération
technologique et les choix des entreprises européennes », rapport au colloque CPE — FAST —
CGP, 23-25 avril 1987, ronéo.
(4) Cf. C.-A. MICHALET « Les accords interfirmes internationaux : un cadre pour l'analyse », in
Traité d'économie industrielle, Paris, Económica, 1988.
28 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 47, 1" trimestre 7S89 — LA STRATÉGIE DES ACCORDS : EXTERN ALIS ATION ET GENÈSE I.
DE LA « FIRME-RÉSEAU MULTINATIONALE »
La stratégie des accords inter-firmes constitue une remise en cause radicale du
principe d'internalisation comme procédure de réduction des coûts de transaction.
Elle conduit à la naissance de « firmes-réseau » ou « hollow corporations » (5).
Nous en présenterons les caractéristiques spécifiques après avoir recensé les fac
teurs qui poussent les firmes à externaliser certaines de leurs activités. Néanmoins,
il n'est peut-être pas inutile de rappeler dans un premier temps, les prodromes
de ce changement de modèle organisationnel.
1.1. L'internalisation contestée
La contestation du principe d'internalisation comme mode d'organisation des
multinationales peut-être repérée dans au moins deux cas différents : le passage
de la Division internationale à la structure globale et le développement des « nouv
elles formes d'investissement ». Dans la dynamique même des structures orga-
nisationnelles de la FMN, il est possible d'identifier un objectif de réduction des
coûts induits par les structures hiérarchiques. L'analyse du passage d'une struc
ture fonctionnelle articulée sur la création d'une Division internationale à la globale (ou multidivisionnelle) répond à la nécessité de contrecarrer les dysfonc
tionnements entraînés par une trop forte centralisation (6). Le rôle de la Division
internationale est de gérer et d'organiser le marché interne. Mais avec la crois
sance de la part relative du chiffre d'affaires des filiales à l'étranger dans le CA
total ; avec la croissance concomitante de leur nombre et de celui du personnel
expatrié ; avec la multiplication des problèmes nouveaux à résoudre en matière
de gestion de la production délocalisée, de marketing, de financement, du droit
du travail, de relations avec les admin

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