Topologie du transfert dans l exercice de la Psychanalyse
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Topologie du transfert dans l'exercice de la Psychanalyse

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Extrait

Isabelle BurniattoBonsoir,
je participe peu aux débats en groupe, je lis beaucoup de commentaires de parents et d'autistes ailleurs. Ce que je découvre me sidère: je pensais que les parents étaient en souffrance et s'adressaient à nous avec une certaine animosité parfois, liée à cet état. Je ne peut rester indifférente en tant que femme et mère à ce qu'ils me proposent de lire. Voici ce que j'ai eu a lire hier soir:
De L'autisme Tome 1 R. Abibon 285 Pages 110 FF Topologie du transfert dans l'exercice de la Psychanalyse
« Christophe réussit cependant à rassembler tout son corps pour le mettre debout sur le lit. Il me prend la main et se met à sauter en criant, et en me regardant. Pour une première séance, c'est déjà pas mal : avec des dits-autistes adultes, il m'arrive de n'obtenir un premier regard qu'après six mois de travail. En plus, il me tient par la main, et il saute ainsi, "avec moi", sur le lit. Je ne puis que constater qu'il y a là, d'emblée, une relation très forte, forte au point d'évoquer la relation sexuelle. L'instant d'après, il descend du lit, me positionne devant lui et me pousse violemment, comme s'il voulait me jeter au loin. Nous passons ainsi de la relation la plus proche qui soit, à la plus distante possible. Nous pourrions dire aussi bien, de l'amour à la haine, dans un rapprochement des contraires, voire des extrêmes, qui n'est pas sans rappeler ce que nous avions déjà souligné dans le discours de sa mère
Ce n'est pas sans évoquer non plus la relation sexuelle absente de la manipulation médicale qui a abouti à l'engendrement de Christophe Et si cette interprétation est juste, il faut entendre ce qui s'est passé dans tous les détails de son inquiétante étrangeté. Il suffit de décrire le même événement avec d'autres mots pour laisser transparaître une autre signification. C'est Christophe qui saute, la totalité de son corps érigé faisant des va-et-vient sur le lit. Si relation sexuelle il y a, c'est par le biais d'un phallus que Christophe n'a pas, mais qu'il est. Je ne parle pas du pénis, qu'il a, bien entendu, puisqu'il est un garçon. Mais à cet instant là, il ne s'en sert pas, il manoeuvre la totalité de son corps comme s'il s'agissait d'un pénis en érection, or ce corps n'est pas un pénis, mais puisqu'il s'en sert comme tel, c'est là qu'on peut parler de phallus, et souligner le caractère symbolique de ce dernier par opposition à l'aspect réel du pénis. »
« Non seulement je suis jeune, beau (ou belle), et sans pesanteur, mais encore, l'autre que j'ai dans la main me le confirme de vive voix. Evidemment, puisque je le tiens dans ma main, et qu'il faut à peine une pichenette sémantique pour entendre dans cette formule : je le possède. Petite pointe de sadisme qui ne peut pas faire de mal, surtout si elle reste inconsciente. Autrement dit, ma libération des contingences me rend tout puissant. Il est un autre instrument qui me donne l'illusion d'un tel pouvoir, lorsque je le tiens dans la main : mon phallus. D'autant qu'il n'y a rien de tel pour s'ériger au-dessus des contingences, au moment où il fonctionne. Il n'y a qu'à faire son numéro pour le voir faire le sien ! Autrement dit, il y a une affinité entre le Phallus et l'Autre, que j'écris cette fois comme Lacan, avec un grand A. »
« Si je pouvais franchir le vide de l'absence de l'autre, du manque dans l'autre, de mon propre manque aux yeux de l'autre, le trou de la structure suppositionnelle, si je pouvais tout simplement le survoler de cette apesanteur souriante... Devenir, de par mon corps horizontalisé, ce qui bouche l'espace, ce qui clôt le vide de cette fenêtre céleste s'ouvrant brusquement sur le mur gris de la ville, et m'y mouvoir légèrement comme au sein de la béatitude même.
En un mot comme en cent : il s'agit d'être le phallus et de l'avoir dans la main. Etre ce qui manque à l'autre et avoir ce qui manque à l'autre. Cette façon éthérée de s'envoyer en l'air sert les intérêts du refoulement : il n'est absolument pas question de sexe dans cette campagne, n'est-ce pas ? Pourtant, c'est mon corps changé en phallus qu'elle me met sous les yeux, que je sois homme ou femme. Heureusement que personne ne s'en aperçoit, et surtout pas moi ! »
« Christophe, tome I, p.10 Alors qu'il est encore à demi à plat ventre devant le miroir, et donc à demi relevé vers celui-ci, il me prend la main, et la pose sur son derrière ; puis il se retourne, et la pose sur son sexe. - C'est encore une histoire de cul et de sexe, ça ! Christophe, tome I, p.14 Et là, il est la proie d'un double mouvement, qui duplique la dualité du corps et de son image : il rit, témoignage d'une baisse de tension, d'un soulagement, et il frappe son image, afin d'y faire paraître le trou qu'il y manque. Et il fait appel à l'Autre, pour que ce trou se désigne. C'est donc bien qu'à cet instant, il ne se considère plus comme le tout qui s'auto-engendre : le trou dans l'image, il admet qu'il ne peut le faire, ni seul, ni dans le réel du miroir. Il fait désigner par l'Autre la double face de son corps, le devant et le derrière, le côté trou‚ et celui qui ne l'est pas, évoquant ainsi le coït tel qu'il l'imagine, anal, car il ne peut imaginer l'organe féminin. »
« La campagne béton du téléphoniste nous renvoie au contraire une image idéale, où le corps flotte dans la troisième dimension en oubliant que celle-ci fait trou dans les deux autres. Le petit appareil qui s'érige dans ma main comble imaginairement le manque de mon corps, et permet d'ériger mon corps lui-même à cette altitude jouissive où il comble le manque dans l'Autre. »
« Dans une séquence de " L'homme blessé " de Patrice Chéreau, Vittorio Mezzogiorno fait semblant de faire une fellation à Jean-Hugues Anglade : il suce son propre pouce au niveau du sexe de son partenaire. Ce pouce, dont j'ai établi la fonction de repère dans l'image. »
Laurent ChiaMoi, ce qui me semble c'est que la parole qu'elle soit médicale ou comme ici psychanalytique ne devrait pas dans certaine circonstance être objet de publication. Prenez un staff médical et placez un micro, je vous assure le résultat sera tout aussi choquant. Personnellement je pense tout comme vous qu'il serait intéressant pour les psychanalystes de bien mesurer la portée possible de leur publication publique. L'exportation du transfert hors du cadre de la cure m'apparait toujours périlleux.
Hille DeGarde:
Je ne comprends pas que ce texte ait été conçu pour être publié, et ait été publié. Ce texte relève de la "supervision" (et alors normalement pas comme écrit), où, en matière psychique, le praticien doit exprimer le pire (spécialement sur lui-même) qui lui vient à l'esprit, et le pire dans ce cas ne peut que dépasser l'imagination, autrement la supervision est factice. Dans ces conditions, la teneur de ce texte paradoxalement ne va pas assez loin pour être présentée à une "supervision". Si c'était un exemple de supervision ce texte devrait comporter "j'ai envie (ou : j'ai l'impression d'avoir envie) de le baiser". Là d'accord… si j'ose dire. On doit en supervision se soupçonner soi-même de toutes les saloperies bien pires que dans ce texte, même si ces soupçons sur soi-même sont carrément erronés : un praticien dans le domaine psychique qui ne me dirait jamais qu'il a envie (ou qu'il se soupçonne d'avoir envie) de baiser des patientes, des patients, ou leur chèvre, je ne lui enverrais personne. C'est le boulot, et si on ne le supporte pas, on ne fait pas ce boulot. "Je ne pourrais jamais faire de mal aux petits enfants", berk, en supervision ça c'est de la saloperie. Mais si ce texte n'est pas en "réalité" de la catégorie de supervision et pour la faire comprendre (et alors il n'est pas présenté correctement), là il y a un problème…
Coralie Lemasson:
Pour ma part je n'ai pas parlé ci-dessus spécifiquement des "analystes" (psychanalystes), mais de l'ensemble des praticiens du "soin psychique". Comment savoir où on met les pieds : c'est ça le drame… il n'y a aucune garantie possible. C'est pourquoi (s'agissant des enfants autistes ou présumés tels) je préconise un moyen indirect, conformément à mon post http://www.facebook.com/groups/383136128399708/permalink/390235147689806/et à mes réponses en commentaires à la suite : (s'agissant d'enfants autistes ou présumés tels) demander au praticien s'il reconnaît la prééminence de l'éducation, dont comportementale, sur l'interprétation et le soin psychiques (autrement dit, s'il est au service de l'éducation de l'enfant, ou pas). De façon plus "institutionnelle", demander si le praticien admet les recommandations Has déclarant "non consensuelles" les prises en charges "globales" psychanalytiques (le terme "globales" est très important, on ne comprend rien sans ce terme). Si ce n'est pas le cas, et que l'on est dans le cadre
d'un praticien imposé de fait, écrire en R+AR à l'institution pour rapporter ses réponses et rejeter ce praticien, voire saisir un avocat (cf. associations si possible). C'est aussi sérieux que ça.
Nicole BrunelPou répondre à hille de Garde. Je ne connais pas cet auteur ni ce livre j ai souligne dans mes deux derniers message que je pense que je n aurais jamais publié un tel écrit clinique sous cette forme qui exhibe un lien thérapeutique entre un adulte psy et un enfant et transforme le lecteur en voyeur. Les extraits cités sont ci fusionnant mais il me semble qu il y a beaucoup de filtres avant la publication et apparemment ce livre les a passé. A priori née sais pas mais comme je ne cautionne pas la démarche de publication de l auteur je pense que non je ne confierais pas un proche à. Ce thérapeute . Il y a qu au sein de la cire qu on peut tout dire
Sophie BonnalIl ne s'agit pas de pédophilie,Brady Bar, parce que Monsieur Adibon ne prend aucun plaisir sexuel dans ce qu'il fait là. Il se place en tant que thérapeute là où l'enfant est envahit par une sexualité de jouissance qui le déborde, il le rejoint au point où l'enfant est, seule façon de l'en sortir. Mais vraiment je comprends combien vous ne pouvez pas entendre cela, combien cela peut vous choquer. C'est, disons, une position extréme du clinicien là, qui " se risque " trés loin pour rejoindre l'enfant.
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