Les stations acheuléo-moustériennes de Moulins-sur-Céphons (Indre) - article ; n°1 ; vol.16, pg 71-84
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Description

Revue archéologique du Centre de la France - Année 1977 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 71-84
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 78
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michel Gratier
Les stations acheuléo-moustériennes de Moulins-sur-Céphons
(Indre)
In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 16, fascicule 1-2, 1977. pp. 71-84.
Citer ce document / Cite this document :
Gratier Michel. Les stations acheuléo-moustériennes de Moulins-sur-Céphons (Indre). In: Revue archéologique du Centre de la
France. Tome 16, fascicule 1-2, 1977. pp. 71-84.
doi : 10.3406/racf.1977.2076
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/racf_0220-6617_1977_num_16_1_2076LES STATIONS ACHEULÉO-MOUSTÉRIENNES
DE MOULINS-SUR-CÉPHONS (Indre)
par Michel Gratier (Première Partie)
Le site de Moulins-sur-Céphons (département de l'Indre)
a été fréquenté à plusieurs reprises par des populations de
culture acheuléenne.
L'industrie, en silex et grès locaux crétacés, comprend
plus de 80 bifaces ; elle va de Vacheuléen probablement
supérieur avec des formes intermédiaires micoquiennes, au
moustérien de tradition acheuléenne dans une apparente
continuité évolutive. On relève la présence de quelques for
mes archaïques : chopping-tools, hachereaux, polyèdres uti
lisés ; le débitage est partiellement levallois.
Cet ensemble de surface présente des patines et états
physiques variés se chevauchant avec de nombreux intergra
des à l'image de la typologie.
Situation et géologie
Le bourg de Moulins-sur-Céphons se trouve sur la carte topographi
que de Levroux 1 : 25 000, feuille n. 5-6, dans un creux, à la limite de
deux régions naturelles. Au Nord, le Boischaut, d'âge crétacé, argilo-
sableux, humide et boisé, pays de collines (étymologie du latin
« boscetum » ayant donné en français le mot bosquet) 1 ; au Sud la
Champagne berrichonne, d'âge jurassique, calcaire et sèche, pays de
grandes exploitations vouées à une céréaliculture intensive.
En raison de leur opposition lithologique, le contraste entre ces
deux terroirs est saisissant, le Boischaut apparaissant sur l'horizon
champenois comme une masse sombre et boisée. Effet de contraste qui,
sans nul doute, a été très renforcé par la mise en place des paysages
agraires 2.
Les stations acheuléennes occupent les pentes de coteaux allongés
disposés en interfluves de petits ruisseaux qui convergent en éventail
vers un fond tourbeux et plat (étymologie : les sept fonds, à cause du
1. Plaisance, G. 1959. Les formation végétales et les paysages ruraux. U2i p.
Gauthier-VHIars, Paris.
2. Gay, F. 1967. La Champagne du Berry. 553 p. Ed. Tardy, Bourges. 72 MICHEL GRATIER.
nombre des ruisseaux, devenu par la suite Céphons, qui est le nom du
principal d'entre eux). Le village s'est fixé depuis l'époque gauloise au
bord de la cuvette topographique, point de percée conséquente des ruis
seaux vers le Cher3.
Les coteaux dont il est question sont des lanières témoins de sable
cénomanien reposant sur une assise de calcaire jurassique qui s'enfle en
direction du Sud-Est.
Sur le front de ce talus mal dégagé s'étalent jusqu'en Champagne
les produits résiduels et remaniés de l'argile à silex mêlée à une format
ion superficielle argilo-sableuse à galets et de faciès sidérolithique (voir
la notice de la carte géol. Châteauroux 1 : 50 000, désignation e 6-7).
Ses éléments sont des galets de quartz, quartzite, chailles jurassi
ques, conglomérats, silex usés et fragments de croûtes ferrugineuses
auxquels se rattachent les lieux-dits comme : « Chaillot», «Les Miniè
res » , « Ferrière » .
A cette formation, relique de la pédogenèse éocène, on doit la cou
leur bariolée caractéristique des sols tronqués.
L'occupation du site
Cette zone de transition géologique fut un pôle d'attraction pour
les chasseurs paléolithiques comme en témoigne la continuité dans la
répartition des vestiges tout au long de celle-ci 4.
L'outillage acheuléen parsème à mi-pente plusieurs centaines d'hec
tares avec une densité variable ; il se concentre dans deux groupes
d'une dizaine d'hectares chacun : B et F, de part et d'autre d'un ruis
seau autour de l'altitude 130 m.
En dehors de ceux-ci, les concentrations apparaissent comme des
cellules de quelques mètres carrés où débitage et outils sont mêlés. Les
noyaux d'outillage sont somme toute plus ou moins rapprochés, ce qui
donne à la définition de la « station » un contenu très élastique. La
question importante qui se pose est d'essayer de comprendre à combien
d'établissements dans le temps peut correspondre une telle disposition
spatiale.
Bien qu'on rencontre des silex taillés dans toutes les expositions,
ceux-ci sont relativement plus nombreux au Sud-Est.
N
Nombre de concentrations
(cellules d'outillage) O E
par quartiers d'exposition 15
.3. Gras, J. 1963. Chap. Ai et Di (p. 327 en particulier.)
4. Gratier, M. 1975. Géographie préhistorique de la lisière Boischaut
nord-Champagne berrichonne. Bulletin de Préhistoire du Grand Pressigny. STATIONS ACHEULÉO-MOUSTÉRIENNES 73
II convient de remarquer que la terre occupée est réputée lourde et
froide. Elle reçoit l'appellation locale de « bournais ■» 5, le fond des sols
possède un taux d'argile voisin de 30 %, imputable d'une part au matériau
éocène et d'autre part à l'évolution poussée des profils. (Horizon pédolo
gique Btg = horizon d'illuviation à pseudogley.)
Comme ces sols peu perméables souffrent d'un excédent d'eau en
automne-hiver, tandis qu'ils montrent un déficit hydrique en période
estivale 6, il est naturel de penser qu'ils ont dû être occupés de préférence
en période climatique au moins aussi tempérée que l'actuelle et, dans ce
cas, seulement comme campement d'été. (D'après STUDER, environ cinq
étés sur dix engendrent actuellement un déficit hydrique dans ces sols.)
Méthode d'étude des stations
L'outillage ramassé au cours des prospections a été marqué par
exposition et par lot.
Une fiche a été établie pour chaque lot selon un modèle standard
éventuellement transcriptible sur carte perforée La fiche se compose
de cases. Elle comprend quatre volets : 1. typologie - 2. recoupement
typologie-patines d'altération - 3. recoupement patines-état physique - 4.
recoupement état physique-typologie.
Les principales indications de localisation ont été portées sur les
feuilles cadastrales au 1/2 000, la synthèse des observations étant faite
au 1/10 000 afin de la superposer à notre carte des sols.
1" partie : ETUDE DE L'INDUSTRIE
Description des silex taillés
Matières premières : II faut souligner que les silex qui se rencontrent
sur le site à l'état naturel sont des résidus inexploitables pour la plupart
(voir la notice de la carte géol. Châteauroux 1/50 000, légende Cs).
En s'enfonçant en Boischaut de quelques centaines de mètres les
noyaux, souvent concassés d'un silex miel translucide abondent par
endroits dès la surface. La preuve qu'ils furent utilisés est donnée par la
fréquence des irrégularités de cassures que présentent les silex taillés.
Ce silex miel qu'on trouve en place dans les assises turoniennes de l'i
ntérieur du Boischaut et à l'état dérivé dans les formations superficielles
à proximité des stations, c'est la matière la plus abondante et la plus
employée.
Les acheuléens ont aussi utilisé les grès durs de l'albien et du céno-
manien (une liste de cet outillage est présentée plus loin), occasionnelle
ment les galets de chaille (un beau nucleus levallois), ou de quartz (percut
eurs, chopping-tool).
Quelques bifaces, racloirs et éclats sont en meulière ; cette matière a
dû être apportée sur le site, peut-être depuis le bassin lacustre éocène du
Berry.
5. Pegorier, A. 1963. Glossaire des termes dialectaux de toponymes.
Institut Gêogr. National. kkO p.
6. Studer, R. 1969. Les terres de Bournais dans le quart sud-est du dépar
tement de l'Indre-et-Loire. Bull. AFES n° 3, pp. 37 à 55. 74 MICHEL GRATIER
PL. I ACMEULEEN
PLANCHE I
1. Biface lancéolé à talon massiforme ; silex miel à voile de patine ja

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