Petite histoire des Halles Les Halles de Paris, situées sur la ...
4 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Petite histoire des Halles Les Halles de Paris, situées sur la ...

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
4 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Petite histoire des Halles Les Halles de Paris, situées sur la ...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 343
Langue Français

Extrait

Petite histoire des Halles
Les Halles de Paris, situées sur la rive droite de la Seine, sont un quartier très particulier de
l’ancienne « ville-lumière ». Ce quartier est à la fois central, « populaire » et doté d’une charge
symbolique forte, qui le renvoie au passé de la ville et le situe aux confins de la vie et de la mort.
Etre (ou plutôt avoir été) tout à la fois le plus grand marché et le plus grand cimetière de la ville,
cela n’est pas sans conséquence sur la mémoire d’un lieu...
Aux premiers siècles de notre ère, les terrains de la rive droite de la Seine, à gauche de la route de
Saint-Denis, établis sur un point haut (33m) et protégés des crues, sont des marécages entrecoupés
de quelques cultures ; on appelle ce lieu « les Campalli », c’est-à-dire les petits champs ou «
Champeaux », c’était des terrains conquis sur le marais fort propres aux cultures, le sol fut de bonne
heure exploité. En 1137, Louis VI le gros décide de créer un marché en plein air, alors hors les
murs, en remplacement du marché Palu de l’île de la Cité et de celui de la place de Grève. Ce lieu
n’a pas été choisi par hasard, puisqu’il se situe à proximité de la rue Saint-denis, principale voie
d’accès aux provinces du nord, au carrefour des rues Montmartre et Montorgueil, menant au port de
la Manche. En outre, les rues Saint-Denis, Saint-Jacques de la Boucherie et Saint-Germain
l’Auxerrois, qui desservaient le marché, furent les premières rues pavées de Paris. En 1181,
Philippe Auguste transfère aux Champeaux la foire Saint-Lazare ou saint Ladre , qu’il avait achetée
aux lépreux . En 1183, sous le règne de Philippe Auguste, furent édifiées les premières Halles
couvertes. Elles consistaient en deux grandes bâtisses protégeant un marché tenu en plein air qu’on
appelait « carreau des Halles ». Quelques années plus tard, du fait de la croissance urbaine, un
nouveau rempart, de 2m d’épaisseur et de 8 m de haut, est construit - la célèbre enceinte de
Philippe-Auguste, expression d’une volonté royale qui conjugue la défense et le souci de sécurité
avant le départ du roi en croisade -, les Halles se trouvent englobées dans cette enceinte et elles font
donc désormais partie intégrante de la ville. Les Halles, elles-mêmes, étaient encloses de murs, qui
les séparaient de la « foire cemeteriale » (cimetière des Innocents) ; les portes étaient fermées la nuit
venue. Le « marché des champeaux » est ainsi devenu le centre permanent du commerce de gros et
de détail de Paris ; l’organe régulateur de l’approvisionnement de la ville. Ce « grand bazar », où
s’achetaient et se vendaient « du drap, des fourrures, des bonnets, des peignes, des miroirs, des
fruits, des œufs, de la viande… », n’a eu de cesse de prospérer. Le centre de ce marché était une
place triangulaire bordée de galeries et de maisons à arcades, comme on en voit sur la place centrale
des bastides. C’était une place typique du Moyen âge, où se côtoyaient une fontaine et un pilori.
Pour illustrer cette atmosphère médiévale, voici la description de ce pilori et du rituel dont il était le
cadre. Description qui n’est pas sans évoquer les premières pages de Surveiller et punir de Michel
Foucault : « C’étaient une ancienne tour de pierre octogonal, dont l’étage supérieur est percé de
fenêtre dans toutes les faces. Au milieu de cette tour est une machine de bois, tournante, et percée
de trous où l’on fait passer la tête et les bras des banqueroutiers frauduleux, des concussionnaires et
autres criminels de cette espèce, qu’on y condamne. On les y expose pendant trois jours de marché
consécutifs, deux heures chaque jour ; et de demi-heure en demi-heure on leur fait faire le tour du
pilori où ils sont vus en face et exposés aux insultes de la populace. »
A l’angle de la rue Saint-Denis et de la rue de la ferronnerie se situait le cimetière des Innocents,
entouré depuis 1186 par un mur de trois mètres de haut, pendant longtemps (huit siècles) le plus
important et le plus fréquenté de Paris, familiarité avec la mort des temps médiévaux oblige. Ce
cimetière date des romains « qui avaient la coutume d’inhumer leur mort en dehors de la ville
(espace consacré) et de dresser des tombeaux en bordure des grandes routes, et donc avaient
constitué un cimetière tout au long de la route, alors très fréquentée, qui menait à saint-Denis. » Au
Moyen âge, malgré tous les efforts il faisait l’objet d’appropriation populaire, il était à la fois
marché, de rassemblement et de débauche. « Il n’y avait pas d’endroit plus animé. Les charniers
furent ce que fut plus tard pour les Parisiens la Galerie marchande du palais, le Pont-Neuf et les
galeries du Palais-Royal. Ils constituaient un lieu de promenade ; des écrivains publics prêts à
dresser lettres, placets et mémoires ; des marchandes de modes, de lingerie, de bonneterie, des
marchands de tableaux installaient leur étalage sur des tombeaux… ». Si l’on est sensible au nom
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents