Cinquante ans après les indépendances, quel héritage pour la jeunesse africaine ?
148 pages
Français

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Cinquante ans après les indépendances, quel héritage pour la jeunesse africaine ? , livre ebook

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Description

L'Afrique est aujourd'hui un géant en gestation. La question de la jeunesse africaine, principale héritière du continent, devient donc une préoccupation névralgique. L'Afrique peut-elle offrir un espoir aux jeunes générations en perte de repères et désespérées ? Le monde bouge et plusieurs indicateurs sont au rouge, signes précurseurs des grands défis qui attendent les jeunes d'Afrique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 10
EAN13 9782296488243
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cinquante ans après les indépendances, quel héritage pour la jeunesse africaine ?
Points de vue
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga-Akoa

Déjà parus
Ernest Nguong Moussavou, Françafrique. Ces monstres qui nous gouvernent, 2012.
Nguila Moungounga-Nkombo, Mon combat politique (entretiens avec Jean Saturnin Boungou), 2011.
Gaston M’bemba-Ndoumba, L’école d’expression française en Afrique, 2011.
Erick Césaire QUENUM et OSWALD PADONOU, Le Bénin et les opérations de paix. Pour une capitalisation des expériences, 2011.
Roger Démosthène CASANOVA, Putsch en Côte d’Ivoire, 2011.
Ismaël Aboubacar YENIKOYE, Intelligence des individus et intelligence des sociétés, 2011.
Pierre N’DION, Quête démocratique en Afrique tropicale, 2011.
Emmanuel EBEN-MOUSSI, Le médicament aujourd’hui. Nouveaux développements, nouveaux questionnements, 2011.
Koffi SOUZA, Le Togo de l’Union : 2009-2010, 2011.
Lucien PAMBOU, Conseil Représentatif des Associations Noires. Le CRAN, de l’espérance à l’utopie, 2011.
David GAKUNZI, Côte d’Ivoire : le crime parfait, 2011.
Djié AHOUE, Et si Ouattara n’avait pas gagné les élections ?, 2011.
Emmanuel KIGESA KANOBANA, Dipenda, Témoignage d’un Zaïrois plein d’illusions, 2011.
Joseph NELBE-ETOO, L’Héritage des damnés de l’histoire, 2011.
Patrick Atouda Beyala
Cinquante ans après les indépendances, quel héritage pour la jeunesse africaine ?
L’HARMATTAN
© L'HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96201-9
EAN : 9782296962019
A Thomas SANKARA et à l’amour d’une femme
AVANT-PROPOS
L’homme intégral est la ressource fondamentale et essentielle pour une pulsion vers le développement. Cinquante ans après les indépendances, l’Afrique, le continent le plus riche en ressources naturelles, malgré de nombreuses et sauvages prédations, est incapable de satisfaire pleinement sa population des besoins élémentaires que sont : l’alimentation, la santé, l’éducation, l’habitat et le droit au rêve. Continent béni de par la multitude et la diversité de ses richesses, continent de paradoxes de par ses incompréhensions, l’Afrique, je dirais une Afrique continue d’être étiquetée et caricaturée – à tort ou à raison – par la guerre, la faim, la pauvreté et la maladie. Les exemples des pays émergents de l’Amérique latine, et ceux des dragons asiatiques qui, hier, étaient voués à une condamnation certaine dans le sous¬développement et la pauvreté, montrent que le développement est l’objectif d’un projet communautaire dont les ressources essentielles à mobiliser sont la stratégie, la politique et les hommes. Cependant, m’accordant avec Gaston Kelman 1 , il est incongru de parler d’une Afrique globale dans des problématiques de développement car, l’Afrique est plurielle et diverse. Parler de l’Afrique dans sa globalité pour résoudre ses problèmes, est une démarche subjective. Ce serait ramener à tort l’Europe, soit à une Roumanie haletante et pauvre, à une Grèce endettée, soit à une Allemagne riche et prospère. L’Afrique est certes ces pays comme le Darfour où on ne parle plus que de la guerre, de la faim et des réfugiés (tout en oubliant de parler du pétrole !) ; mais l’Afrique c’est aussi ces grands pays comme l’Afrique du Sud, le Nigéria ou l’Egypte qui n’ont rien à envier à certains pays occidentaux. Dans ma démarche, je voudrais tenir compte de cette diversité de l’Afrique afin qu’une dent cariée ne fasse pas pourrir toute la bouche. Cependant, malgré cette diversité, je crois comme Nkwame Nkrumah 2 en une unité de l’Afrique et comme Kadhafi en des Etats-Unis d’Afrique, pour faire face aux défis présents et à venir (crises énergétiques, catastrophes environnementales, la faim, les crises économiques et politiques et les ingérences) à l’heure où, même les pays développés et ceux en voie de développement font et renforcent des blocs (Union Européenne, G20, G8, etc.) et s’associent pour être plus forts. L’environnement mondial étant extrêmement difficile, violent et compétitif !
Je donne à cet effet, raison à l’historienne malienne Madame Konaré qui, en Juillet 2007, au sortir du discours de Nicolas Sarkozy à Dakar invita les Africains à la réécriture de l’histoire véritable de l’Afrique en réponse à un déphasage, une méconnaissance et à l’étiquetage du continent africain par l’Occident et le reste du monde.
Il est formel, évident et certain que le continent africain devient et deviendra le continent de toutes les convoitises des grandes puissances mondiales (course à l’énergie, important marché avec une démographie galopante malgré les guerres et les maladies, géopolitique). Les détracteurs du berceau de l’humanité, continuent néanmoins d’alimenter un vent d’afro-pessimisme et de fatalité qui ankylose et prostre l’Afrique après les lavages de cerveaux post traumatiques de la traite négrière, de la colonisation et du néocolonialisme.
Un demi siècle après les indépendances, cinquante ans de constructions laborieuses, les bilans sont mitigés et le chaos patent. L’inertie des élites inamovibles et des systèmes hérités de la colonisation reste ombrageante, tributaire de la nouvelle « colonisation froide ». Un renouvellement peu effectif des hommes et des politiques, un conservatisme anti progressiste, une gérontocratie institutionnalisée confortent davantage une nouvelle vassalité vis-à-vis des métropoles coloniales dont les satellites sont une certaine élite obsolète, ringarde et corrompue. Les héritiers naturels ou légitimes de ces pays africains, l’avenir, les jeunes naturellement, principaux acteurs, majoritaires par leur nombre (plus de 60% de la population a moins de 20 ans) sacrifiés pendant longtemps à l’autel de la pauvreté, de la précarité, de la désillusion, de la manipulation, de la prostitution, de la corruption et du pessimisme continueront-ils à payer le tribut des pactes coloniaux, des accords secrets, des dettes, des détournements de fonds publics et de la vieille garde aux commandes ?
En lisant les auteurs Smith et Glaser dans Comment la France a perdu l’Afrique, avec l’illustration d’une jeunesse ivoirienne (les Patriotes) sonnant le glas de la rupture avec l’occident néocolonialiste en 2002, en suivant l’exemple actuel de la jeunesse arabe à travers le mouvement de révolution (instrumentation occidentale ou légitime ?) baptisé « printemps arabe », la jeunesse est l’énergie par laquelle le salut de la rupture avec de vieilles habitudes et par ricochet le développement viendront.
1 Auteur franco-camerounais de Je suis noir et je n’aime pas le manioc.
2 Premier président Ghanéen, panafricaniste et grand acteur de la Charte de la défunte Organisation de l’Unité Africaine (OUA).
INTRODUCTION
Le spectacle est écœurant : de jeunes Africains provenant de tous les coins du continent, subsahariens et Nord Africains, diplômés et analphabètes, célibataires et mariés, bravent la mer ou le désert du Sahara. Certains succombent à la soif ou aux viols, d’autres défient les hautes barrières et les barbelés à Melilla et à Ceuta au prix du grand sacrifice. Le désespoir est patent et seule une calamité ou une fatalité peut engendrer un tel mépris de la vie, l’abandon de la famille, des amis et du chez soi : des valeurs si chères et sacrées en Afrique.
Malgré les morts, les rapatriements, les humiliations et les déportations ; en dépit des politiques d’immigration occidentales draconiennes, les flux de migrants du Sud vers le Nord continuent à se multiplier de manière exponentielle et effrayante.
Comment en est-on arrivé là ? Hier, les esclaves Africains, les nègres, effectuaient ce trajet au forceps et contre leur volonté, dans des conditions similaires (embarcations de fortune, précarité…) durant la traite. Plusieurs siècles après l’abolition de l’esclavage, l’Afrique vit avec son consentement, une nouvelle traite négrière, volontariste cette fois, dépouillant le continent de ce qu’il y a de meilleur comme ressources humaines. L’Afrique est l’incarnation d’un vrai paradoxe : pour le continent le plus riche en ressources naturelles, cette désertion de la jeunesse pour des ho

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