Criminologie à l université
68 pages
Français

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Criminologie à l'université , livre ebook

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Description

L'enseignement, la recherche et la formation en criminologie méritent d'être beaucoup mieux intégrés au sein de l'Université française. Prévenir, réprimer et traiter le phénomène criminel suppose, que des enseignements transdisciplinaires soient accessibles au plus grand nombre dans des UFR de criminologie. Cet opuscule permet d'offrir à tous une analyse concrète de la situation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mai 2012
Nombre de lectures 39
EAN13 9782296954144
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L'Harmattan, 2012
5-7, rue de l'École polytechnique, 75005 Paris

http ://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96538-6
EAN : 9782296965386
La criminologie à l'Université
Mythes… et réalités
Collection Sciences criminelles
dirigée par Robert Cario

La collection Sciences criminelles se destine à la publication de travaux consacrés à l'analyse complexe du phénomène criminel. Multidisciplinaire par définition, elle a vocation à promouvoir les réflexions critiques portées par les disciplines impliquées, dont l'angle d'approche spécifique enrichit la connaissance globale du crime, tant en ce qui concerne les protagonistes (infracteur, victime, société) que les stratégies d'intervention sociale (prévention, répression, traitement). En France comme à l'étranger.
Les contributions, émanant de chercheurs, de praticiens de la justice ou du travail social, empruntent la forme d'ouvrages de doctrine, de recherches collectives ou d'actes de rencontres scientifiques.
Deux séries complètent la Collection. Le Traité de sciences criminelles, multi-auteurs, présente sous la forme de manuels les principales disciplines qui composent les sciences criminelles : philosophie criminelle, criminologie, politique criminelle, droit criminel, procédure pénale, criminalistique, médecine légale et victimologie.
Les Controverses rassemblent de courts essais sur des questions majeures de la connaissance scientifique dans le champ criminologique. En pointant leurs contradictions, (redécouvertes et zones d'ombre, les réflexions participent à une meilleure compréhension de la complexité des conduites humaines.
Y. Le Pennée, Centre fermé, prison ouverte. Luttes sociales et pratiques éducatives spécialisées
R. Cario, L'aîné victime. La fin d'un tabou ?
R Cario, La prévention précoce des comportements criminels. Stigmatisation ou bien-traitance sociale ?
R. Cario, P. Mbanzoulou (Dir.), La victime est-elle coupable ?
P. Mbanzoulou, N. Tercq, La médiation familiale pénale
P. Mbanzoulou, La violence scolaire. Mais où est passé l'adulte ?
P.V. Tournier, Loi pénitentiaire : contexte et enjeux
I. Dréan-Rivette, De la criminologie en Amérique
R. Cario, B. Sayous (Dir.), Tabous et réalités du crime au féminin
R. Cario, P. Mbanzoulou (Dir.), La justice restaurative. Une utopie qui marche ?
R. Cario (Dir.), L'enfant exposé aux violences familiales. Vers un statut spécifique ?
R. Cario (Dir.), Les rencontres détenus-victimes : l'humanité retrouvée.
Robert Cario
Martine Herzog-Evans
Loïck M. Villerbu
La criminologie à l'Université
Mythes… et réalités


L'Harmattan
Avant-propos : Contre la pensée unique de l’anti-criminologie
La question de l'intégration de la criminologie au sein de l'Université n'est pas nouvelle. Elle a cependant pris un tour tout particulier ces derniers mois en France par la création, tant attendue, d'une Section autonome de Criminologie (Section 75) au sein du Conseil National des Universités. Le rapport de la Commission présidée par le Professeur Villerbu sur « La faisabilité, la mise en place et le développement des études, recherches et formations en criminologie » n'a pas soulevé de commentaires immédiats sur son contenu. Ce n'est que lorsque la perspective de prise en compte des ses propositions par le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche a commencé à recevoir un début de mise en œuvre que le débat, qui devait exister, a été perverti pour devenir stérile. Toute création, en France pour le moins, dans le monde universitaire, soulève de fortes mobilisations. Cela est certes totalement démocratique : c'est un devoir de vigilance critique. Néanmoins, ces dernières semaines, les arguments des opposants se sont étiolés, tant une contestation strictement idéologique virulente et quérulante est stérile, tant une dénonciation intra-disciplinaire est sans objet avec le défi que les universitaires de notre pays doivent relever de ces points de vue là. Les débats se déplacent alors vers les personnes investies dans cette évolution inévitable, de manière très peu académique. Ils constitueraient une « bande », à laquelle sont rattachés des « membres » en total et inconvenant arbitraire. Par respect pour nos collègues, il ne nous viendrait pas à l'esprit d'imaginer que d'autres « bandes » puissent exister.
Pour autant, alors que les colonnes de nombreux médias, en ligne ou papier, ouvrent leurs colonnes à la contestation, nous devons quant à nous essuyer, depuis quelques temps, des refus assez systématiques lorsque nous souhaitons répondre aux fausses interprétations, allégations voire aux manipulations à l'œuvre. La plupart des réponses négatives sont laconiques, sans explication quant à cette posture coupant cours au contradictoire. D'autres, sans aucune retenue que l'on pourrait être en droit d'attendre d'une revue se prétendant scientifique, en appellent au caractère polémique de nos articles (que penser de ceux de certains opposants exposés Infra ! ). D'autres encore, précisent que des juristes – pénalistes universitaires en particulier – n'approuvant pas le projet de création d'une Section de criminologie sont en grand nombre lecteurs de la Revue…
Soucieux du développement objectif et scientifique du débat que d'aucuns affirment comme tronqué, nous sortons de la réserve que nous observions face aux textes de tous bords et opinions. Nous publions, en ce sens, cet opuscule dans la « collection Controverses », afin d'offrir à tous une analyse concrète de la situation qui enflamme inutilement nombre d'esprits.
Par-delà les mythes, nous pensons devoir informer nos concitoyens des réalités de l'intégration de la criminologie à l'Université, qui devait passer, inévitablement par la création d'une Section au sein du CNU (destinée au recrutement des enseignants-chercheurs et à la gestion des carrières) et qui devra aboutir, dans les meilleurs délais, à la constitution d'une Conférence Universitaire de Criminologie (CUC), dédiée à la mise en place d'enseignements harmonisés et critiques au niveau national 1 , à l'Université comme dans les Écoles professionnelles. Les pseudo-écoles privées en criminologie ou sciences criminelles devront en respecter les critères, tant au niveau de la qualification de leurs personnels que des contenus des programmes proposés, assez approximatifs aujourd'hui.
Ce n'est qu'à ces conditions que la complexité du crime, transdisciplinaire par définition, pourra faire l'objet de recherches globales et intégrées. Il importe donc de créer une filière d'enseignements autonome, au sein de l'Université pour garantir à tous un accès démocratique, que les formations privées voire même publiques dans le cadre de diplômes d'université n'assurent pas vraiment aujourd'hui. Intégrée dans le système LMD (Licence/ maîtrise/doctorat), la formation des enseignants, des chercheurs et des professionnels investis dans la chaîne pénale (par des formations initiales, spécialisées ou continuées) offrira les garanties de contenus scientifiques, reposant sur l'éthique d'indépendance et de liberté de l'Université, comme sur la déontologie traditionnelle de ses personnels et sur les impératifs pédagogiques qu'ils appliquent, caractéristiques « de l'amour pour la connaissance que l'on enseigne comme pour ceux à qui elle est destinée » 2 . Il importe de surcroît de ne jamais perdre de vue notre mission de service public d'enseignants-chercheurs et, à ce titre, de remplir avec zèle l'obligation que nous avons aussi de rendre des comptes à ceux qui nous financent : nos propres concitoyens.
Et c'est bien là ce qui a motivé les membres de la Conférence nationale de criminologie – et motive encore certains d'entre eux. Prétendre que les signataires «jouent dans cette affaire des intérêts personnels divers » est proprement scandaleux et totalement injustifié. De tels arguments, tenus par des collègues 3 dont nous respectons les travaux, sont encore une fois révélateurs de la faiblesse de la contre argumentation, belle illustration, s'il en est, de la rhétorique de la mauvaise foi 4 , typiquement française, qui conduit à condamner, a priori, toute innovation par une crispation sur les aspects considérés comme négatifs, dans le mépris des promesses pourtant affichées ailleurs par les propositions nouvelles.
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